Le retour de la chanson electronica ambiant du messin Nicolas Tochet, plus de 8 ans après son 1er disque « Des étoiles plein les yeux ». Rituels est un deuxième album plus électronique qui fait toujours autant la part belle aux cordes et mélodies mélancoliques portées par une voix blanche qui convoque l’intime.
En 2009, notre label faisait paraître « Des étoiles plein les yeux », le premier album de Nicolas Tochet sous l’avatar de Zéro Degré. Première référence du label à oser et assumer la langue de Molière à une époque où chanter en français n’était pas encore devenu tendance : Fauve# n’avait jamais vu le jour, La Souterraine n’existait pas, Aquaserge sortaient leur premiers disques dans l’indifférence générale. Tout cela a bien changé depuis et c’est avec grand plaisir que notre label sort ce deuxième album « Rituels » avec le soutien de La Souterraine et du disquaire messin La Face cachée.
Pourquoi autant de temps s’est écoulé entre ce 1er et 2e album ? Comme le raconte Nicolas, unique artisan du projet, c’est surtout par manque de temps qu’il pouvait accorder à 0° : « je me suis retrouvé la même année en responsabilité artistique d’une salle de concert à Metz (Les Trinitaires), puis d’une seconde, à son ouverture (la BAM). Avec Alexander Ogg (qui m’accompagne pour le live de Zéro Degré) nous avons toutefois réussi à mener le projet electronica MWTE en 2013 qui fut finaliste des Inrocks Lab en 2014. »
Si les influences principales de 0° n’ont pas changé – en gros de la noirceur d’Arab Strap aux univers sonores contemplatifs de Hood et Boards of Canada – sur ce nouvel album « Rituels », l’électronique se fait plus présente et pourra parfois rappeler l’ambiant de Kiasmos, la techno minimale de Recondite et le psychédélisme d’un Flavien Berger.
Dès l’introductif « 2ème essai » et le premier single du disque « une attendue rencontre », l’auditeur est ainsi saisi par ces nappes de synthés et ces cordes majestueuses. Puis par le beat cardiaque et clavier hypnotique du titre « le rituel ». Sur le morceau « sortir », moment fort du disque, le dancefloor devient ainsi un paysage désolé, terre brûlée aride pour coeurs brisés, qui devrait faire son petit effet sur scène. « Le live que j’ai construit avec Alexander Ogg (MWTE, Loth, Loulous de Barrière) et Axel Tancray (Ginger McCurly) devrait contenir de longues plages électroniques, parfois improvisées et que l’on espère même dansantes. Si les morceaux peuvent paraître mélancoliques de prime abord, il y a souvent une ouverture, plus portée par la mélodie que par les textes, sans doute. Et ces ouvertures plus pop, presque, seront creusées pour les live ». Le jazz et le post-rock irriguent aussi le reste du disque en filigrane au travers des titres tels que « le présage », « la nuit » ou le final « au dehors ».
Si le chant parlé chanté s’est un peu plus imposé ses derniers temps dans la chanson indé française, Nicolas avoue ne vraiment pas avoir la volonté de faire du « spoken word ». Ses textes, souvent répétés tels des matras, ne sont pas pour lui le coeur des morceaux. « Certes, il y a des choses qui sont dites, et je sais ce que chacun des morceaux signifie pour moi, c’est parfois de l’ordre de l’intime. Mais l’objet n’est pas tant de partager cet intime, le mien, plutôt de faire en sorte que cela reste suffisamment sibyllin pour que chaque auditeur puisse y trouver une résonance, une signification qui lui est propre. Si elle n’est pas la même que la mienne, ça n’a finalement que peu d’importance ». On pourra aussi avancer un certain angle social et politique que l’on peut entendre sur certains titres (« au dehors », les inédits « la loi du marché » et « la campagne », que l’on retrouvera cette automne respectivement sur une nouvelle compilation la Souterraine et sur la Mostla Tape de notre label) sans toutefois parler de morceaux réellement engagés.
C’est pour toutes ses qualités que nous sommes fiers de vous présenter ce retour marquant de notre artiste Zéro Degré, l’un des artistes fer de lance de notre label (membre depuis 2003 avec son autre groupe post-rock Melatonine, bientôt de retour aussi avec un nouveau disque en 2018).
Une production Nicolas Tochet et We Are Unique! avec lʼaide de La Souterraine et de La Face Cachée.
On s’avouera en tout cas attiré par ses litanies déprimées, déroulées d’une voix blanche et tranquille, sur des nappes d’électro et des tourbillons de cordes. Le pouvoir hypnotique de la mélopée sans doute, forme antique s’il en est, qui s’ancre ici dans une modernité musicale non dénuée de classicisme. Nicolas Tochet, musicien touche-à-tout adepte du do it yourself, ne chante pas : il ânonne ses phrases comme autant de mantras (type « il fait jour et toi, tu es dans le noir »), spoken word dévitalisé qui n’est pas sans rappeler l’univers houellebecquien. Dans le fond, c’est glaçant. Mais réchauffé par la force d’entraînement des mélodies.
TELERAMA – 12/12/2017 – fff
Une contemplation d’influences ambient à laquelle Nicolas Tochet a osé mêler des cordes bourrée de chagrin.
LES INROCKUPTIBLES
Des thèmes qui – s’ils ne viendront pas vraiment réchauffer le cœur – sont élégamment mis en musique et pourront peut-être trouver une résonance positive chez les amateurs de mélancolie. Sur fond d’electronica, de zestes jazz (“Le présage”), de nappes synthétiques ou d’arpèges post-rock, le spleen est en tout cas inévitable ici. Mais il est plutôt bienvenu…
LONGUEUR D’ONDES
Un magnifique album, au ton juste, qui nous renverse par ses mélodies pour ensuite nous irradier d’une sensible beauté. Le phrasé mélancolique de Nicolas Tochet embarque les derniers alluvions de sa rivière mélancolique, charriant des instants d’une grande fragilité que l’on n’est pas prêt d’oublier. Salutaire et bouleversant.
FROGGY’S DELIGHT
Des gestes, des sensations, des lumières dans les ténèbres ; tous ces « Rituels » qui nous empêchent de boire la tasse et le poison malgré l’appel du large, le chant de sirènes carnassières et vengeresses. Zéro Degré signe la catharsis ultime, l’incomparable splendeur de nos échos intimes les plus inavouables, du moins à nos yeux. Un flux de sensations à la fois intrigantes et rassurantes, que l’on n’oubliera pas de sitôt.
INDIE MUSIC
Un second album de Zéro Degré aux ambiances nocturnes, terriblement accrocheur et dont on ne décroche pas facilement.
HOP BLOG
C’est peut-être là aussi une des grandes vertus de l’écoute répétée du disque que de ne jamais tomber dans l’accablement : ne pas nier la mélancolie et le doute, mais l’accueillir et s’y confronter pour mieux les dépasser, rebondir, s’ouvrir, car au dehors « tout est possible, et ici, rien ».
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
Zéro Degré souffle le chaud-froid et fait de la glace organique avec son spoken-word risqué à voix blanche et son superbe ambient-rock en noir. »
L’INFLUX – revue de la Bibliothèque Municipale de Lyon.
TELERAMA – 12/12/2017 – fff
Il paraît que, dans l’intimité, Cioran était un joyeux drille… Qui sait, Nicolas Tochet est peut-être un impénitent fêtard ! Sauf devant un micro : son deuxième album, sous le nom de Zéro degré (l’animal sévit aussi sur d’autres projets), brosse le tableau à peu près sans espoir de relations humaines condamnées à l’incompréhension. Le tout teinté d’une pointe de cynisme — on ne va pas s’en priver. Serions-nous à notre tour frappés de nihilisme ? Ou de masochisme ? On s’avouera en tout cas attiré par ses litanies déprimées, déroulées d’une voix blanche et tranquille, sur des nappes d’électro et des tourbillons de cordes. Le pouvoir hypnotique de la mélopée sans doute, forme antique s’il en est, qui s’ancre ici dans une modernité musicale non dénuée de classicisme. Nicolas Tochet, musicien touche-à-tout adepte du do it yourself, ne chante pas : il ânonne ses phrases comme autant de mantras (type « il fait jour et toi, tu es dans le noir »), spoken word dévitalisé qui n’est pas sans rappeler l’univers houellebecquien. Dans le fond, c’est glaçant. Mais réchauffé par la force d’entraînement des mélodies. Valérie Lehoux
Avec « Une attendue rencontre », Zero Degré nous plonge dans l’apaisement le plus total.
Le projet solo de Nicolas Tochet, magicien messin aux multiples talents, dévoile un aperçu de son prochain album qui promet d’illustrer notre automne avec poésie.
On parle souvent de rencontre fortuite et hasardeuse. Nicolas Tochet, qui se cache derrière son premier projet solo Zéro Degré, a choisi de parler de celles qu’on attend, patiemment ou non, dans le clip d’Une attendue Rencontre, réalisé par Mélina Farine.
Le chanté-parlé n’est clairement pas du goût de tout le monde, et au premières paroles certains clameront à la malédiction Fauve. Et ce serait une vulgaire erreur. Nicolas Tochet, musicien touche à tout basé à Metz préfère garder un ton neutre et calme. Un calme construit sur des douces nappes de synthés et une mélodie feutrée mais torturée. Le titre Attendue Rencontre de Zero Degré, c’est une contemplation d’influences ambient à laquelle Nicolas Tochet a osé mêler des cordes bourrée de chagrin.
Ce premier single est extrait du prochain album Rituels, prévu pour la rentrée 2017 chez le label We Are Unique Records. Juliette Geenens
Difficile de ne pas penser à Encre, ancien projet de Yann Tambour (Thee Stranded Horse) en écoutant ce disque (le deuxième) derrière lequel se cache Nicolas Tochet. Même phrasé, même interprétation… L’évidence s’arrête là et c’est ensuite parfois du côté d’ Arab Strap ou de Boards of Canada que le musicien basé à Metz semble lorgner, sans que ces influences n’entravent pour autant sa personnalité artistique. Du genre à voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein, ce dernier creuse son sillon dans un spoken word électronique habillé de cordes, où il décrit souvent des relations humaines perdues, incomprises… Des thèmes qui – s’ils ne viendront pas vraiment réchauffer le cœur – sont élégamment mis en musique et pourront peut-être trouver une résonance positive chez les amateurs de mélancolie. Sur fond d’electronica, de zestes jazz (“Le présage”), de nappes synthétiques ou d’arpèges post-rock, le spleen est en tout cas inévitable ici. Mais il est plutôt bienvenu…Émeline Marceau
Après nous en avoir mis plein les yeux, pas seulement des étoiles, avec son premier album, le messin Nicolas Tochet revient avec un second album électronique, sans délaisser les cordes, toujours porté par de superbes mélodies embuées de mélancolie sur laquelle sa voix se pose toujours avec merveille.
Zéro Degré revient donc 8 ans après Des étoiles plein les yeux qui avait suscité une vague de critique dithyrambiques de la part des différents medias culturels français. Beaucoup de temps donc est passé, beaucoup d’occupation pour Nicolas Touchet mais aussi beaucoup de bonheur de retrouver Zéro Degré en ce doux mois de novembre.
Les influences n’ont pas changé, on rentre dans cet album comme on était sorti du premier, comme si le temps s’était suspendu depuis : contemplatif et admiratif. Les influences de l’artiste n’ont pas changé, la noirceur d’Arab Strap, l’univers contemplatif de Hood, sont toujours bien présents. Rituels ne déroge pas à la règle, il porte bien son nom, comme beaucoup de titres qui le composent.
« Deuxième essai« , titre qui introduit l’album est tout simplement sublime. Coup d’essai, oui, coup de maître surtout. Son ambiance feutrée portée par des nappes de synthétiseurs nous donne des frissons jusque dans les orteils. La musique s’articule autour de la voix de Nicolas Tochet, son phrasé est d’une délicatesse magnifique. « Se dire que cette fois on fera la différence » tiré des paroles de la chanson résonne dans notre tête, de façon lancinante et crépusculaire. Magique, tout simplement.
Le voyage sensoriel continue au gré des 9 magnifiques titres qui composent cet album, sous le joug d’un beat cardiaque et d’un clavier hypnotique qui compose le titre le rituel, à la lumière d’une terre brulée transformée en dancefloor psychédélique sur le surprenant titre « Sortir« , ou encore de par des sonorités jazz et rock qui irriguent certains titres comme « Le présage« , « La nuit » ou « Au dehors« .
Rituels est donc un magnifique album, au ton juste, qui nous renverse par ses mélodies pour ensuite nous irradier d’une sensible beauté. Le phrasé mélancolique de Nicolas Tochet embarque les derniers alluvions de sa rivière mélancolique, charriant des instants d’une grande fragilité que l’on n’est pas prêt d’oublier. Salutaire et bouleversant. Jean-Louis Zuccolini
Entre douceur instrumentale et vérités amères de la perte de l’innocence, de la solitude et de la douleur, Zéro Degré nous offre un album crépusculaire mais pourtant teinté d’une émotion rare et laissant augurer, au-delà de sombres nuages, un destin plus bienfaiteur et rassurant.
Des litanies. Des histoires du quotidien, murmurées, parlées, assénées telles des coups dans le torse et sur le visage. Dans une délicatesse musicale perdue entre la folie et la mélancolie, Nicolas Tochet, alias Zéro Degré, observe, constate, regarde et lit. Beaucoup. À voix haute. Des textes à la température proche de gelées du cœur et de l’âme, bribes d’expériences sans cesse ressassées, revécues, traumatisantes et cherchant l’exutoire. La bile noire d’un ego malmené par les épreuves et les relations, la nausée de l’abandon ; mais « Rituels », ces gestes qui réconfortent, qui nous forcent à nous lever et à errer parmi nos semblables, est un livre de prières autant que de confessions ; une manne inépuisable de la cruauté et de l’impact qu’elle suscite en notre for intérieur, avant d’être recrachée dans une sensibilité paradoxale au premier abord, mais finalement rare et exceptionnelle.
Sortir, voir du monde et se noyer dans la foule. « Deuxième essai », tant discographique que volontaire, pour parvenir à ses fins ; à celles qui peuvent nous permettre de nous exorciser ou, au contraire, devenir un éternel recommencement. Douleur de la tentative, peur de sa conclusion, au milieu de cordes et d’un rythme lancinant et envoûtant. « Rituels » demeure, tout au long de ses quarante minutes, sur le fil du rasoir : « Derrière tes airs songeurs, la lassitude se dévoile vite », nous confie-t-il sur l’amer et réaliste « Une attendue rencontre » ; le déclin du couple dans toute sa grandeur et sa décadence. Plus loin, « Le rituel » embrasse la tristesse, la considère comme seule et unique source de réconfort. Aucun Pathos gratuit ni complaisance dans la plainte, chez Zéro Degré ; simplement, des repères que nous connaissons tous mais dont nous avons honte, que nous gardons pour nous de peur d’attirer la pitié ou la moquerie. « La nuit » part en quête de l’inconnu et du mystère de la révélation, alors que « Sortir » devient aussi vain que violent, l’ambiance se faisant pesante et foudroyante. « C’est trop tard pour la négociation » nous foudroie sur le magnifique et exutoire « Il fait jour et tu es dans le noir » ; là où l’étrangeté se meut en vérité, avant de conclure grâce à « Au dehors », support de guitares, batterie et claviers incitant à la révolte. Il n’est jamais trop tard.
Des gestes, des sensations, des lumières dans les ténèbres ; tous ces « Rituels » qui nous empêchent de boire la tasse et le poison malgré l’appel du large, le chant de sirènes carnassières et vengeresses. Zéro Degré signe la catharsis ultime, l’incomparable splendeur de nos échos intimes les plus inavouables, du moins à nos yeux. Un flux de sensations à la fois intrigantes et rassurantes, que l’on n’oubliera pas de sitôt. Raphaël Duprez
Un second album de Zéro Degré aux ambiances nocturnes, terriblement accrocheur et dont on ne décroche pas facilement.
8 ans après Des étoiles plein les yeux, le messin Nicolas Tochet (ancien du fameux groupe Melatonine) revient sous le nom de Zéro Degré avec un second album et c’est encore une fois une belle réussite.
Dans un univers musical toujours rempli de sonorités électroniques minimalistes, mais aussi de guitares, de basses, et de cordes, Zéro Degré propose des chansons en mode parlé-chanté, aux textes mélancoliques, tout en délicatesse et en intériorité, tout de même plus proches de Diabologum que de Fauve.
Un style qui nous renvoie une fois encore à quelques grands albums de nos vieilles cédéthèques, qu’ils soient signés Hood, Arab Strap, Encre, Jérôme Minière ou Immune. Des noms qui nous ramènent près de de 20 ans en arrière sans pour autant que le style de Zéro Degré ne paraisse daté. Car si il est vrai que la formule ne date pas d’hier, le résultat est encore une fois impressionnant de profondeur, de sensibilité et d’intensité. [8/10] Benoît Richard
Le premier disque de 2018. Au sens strict du terme. Rituels de Zéro Degré projet « bricolé » (*) par Nicolas Tochet est le premier disque à s’être glissé dans le lecteur CD de ma voiture le 1er janvier au matin. Et plus la route défilait, plus le disque avançait dans cette première écoute, plus l’évidence qu’un moment rare, un de ceux qui compte était en train de se produire.
Dès Deuxième Essai, les premières secondes de piano et de cordes légèrement voilées, la voix blanche et délicatement inquiète captive, et tisse un lien immédiat à travers un texte sublime et troublant d’intimité partagée et de mélancolie à peine retenue. A vif. Un peu comme le faisait Yann Tambour à l’époque de son projet Encre.
Ces doutes intimes, cette transparence brute des sentiments et encore plus présente sur le très beau Une attendue Rencontre qui trouble encore plus de par le contraste de ses arrangements électroniques doux et enjôleurs et la capacité du morceau à voiler le regard.
Après un détour sous influence jazzy sur Le Présage, les rythmes électroniques reprennent le dessus sur l’envoutant Le Rituel (obsessionnel s’abstenir) avant que la Nuit ne voit le passé électrique et post-rock de Nicolas Tochet au sein de Mélatonine ressurgir et s’épanouir totalement sur le magistral Sortir, au souffle incandescent qui n’est pas sans faire écho aux meilleurs compositions de Novö.
Après une Transition instrumentale, Il fait Jour et tu es dans le noir offre un nouvel exemple fascinant de la manière en tout point remarquable dont Zéro Degré parvient à sublimer les doutes les plus intimes en entremêlant influences post-rock et électronique à la lisière du dance floor comme le témoigne le final entêtant de ce morceau implacable.
Séduit dès le départ par la beauté sobre de l’artwork signé Alexandre Ogg, à partir d’une photo originale de Mélina Farine, qui évoque les univers cinématographique de Tsai Ming Liang ou plus encore Apichatpong Weerasethakul, il y a peut-être également dans le choix de ce visuel un autre indice, une autre clé de lecture sur le travail de Zéro Degré sur Rituels.
Dans cette structure apparemment délabrée isolée en pleine mer sur un ciel bas et gris, n’y a-t-il aussi et surtout les bases pour tout recomposer, reconstruire et un ciel qui s’ouvre vers des nuances plus claires ?
C’est peut-être là aussi une des grandes vertus de l’écoute répétée du disque que de ne jamais tomber dans l’accablement : ne pas nier la mélancolie et le doute, mais l’accueillir et s’y confronter pour mieux les dépasser, rebondir, s’ouvrir, car au dehors « tout est possible, et ici, rien ». G.Newman
(*) : bricolage : Travail peu sérieux, grossier ; rafistolage. En regardant mes étagères Ikea montées de travers, et en ayant déjà les mains moites à la seule idée de devoir aller acheter des ampoules chez Leroy Merlin, je crois que Nicolas et moi n’avons pas la même définition du mot bricolage. Pour le reste : merci !
L’INFLUX – revue de la Bibliothèque Municipale de Lyon.
Zéro Degré souffle le chaud-froid et fait de la glace organique avec son spoken-word risqué à voix blanche et son superbe ambient-rock en noir.
C’est vrai qu’on échappe pas à une sorte de crispation réflexe, à entendre la voix commencer d’ânonner sa dérive existentielle dans la grisaille. On redoute l’effet « Fauve », la posture arty-ado, mais Nicolas Tochet, alias Zéro Degré n’est pas un perdreau de l’année. Il enveloppe ses textes (sombres) d’une musique fascinante, mélange de post-rock glacé, cousu main, de beats rentrés et d’ambient-électro nocturne fait de nappes et vrombissements.
La voix monocorde fait une sorte de recto tono, bourdon autour duquel se déploient les fastes sombres et hypnotiques de la musique, aussi délicate et nuancée qu’accrocheuse.
Il y a dans ce disque une dimension rhapsodique, avec ces instrus qui ne se contentent pas de faire tourner des gimmicks, mais prennent le temps d’installer un espace, comme savait le faire Melatonine, ancien groupe de Tochet et icône post-rock des années 2000. Glitch
Diffusions de Zéro Degré sur FIP
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