Gagnants du Tarn et Garock 2001, A Place For Parks fut le troisième artiste à entrer sur le catalogue de Unique Records. Nous les avions découverts sur les conseils de notre disquaire favori qui nous avait venté leurs mérites.
Aux premières écoutes de “The bright period”, le potentiel de ce jeune groupe apparaît rapidement évident. Le graphisme à la fois minimal et lo-fi de la pochette laisse planer un certain mystère sur le contenu de l’album. Mais c’est une musique toujours sur le fil du rasoir que l’on découvre entre silence et violence maîtrisée. Tantôt étouffée, au bord de l’asphyxie, tantôt sauvage, leur musique est libre de se rendre où elle veut, d’emprunter tous les chemins. Le piano de Our Screwball Concerto n’est pas sans rappeler les productions les plus achevées de Vincent Gallo : celles qui tendent à magnifier la tristesse de quelques notes solitaires par des filtres judicieusement choisis. Ceux soucieux de référencer l’album parleront assez vite de Migala, Slint ou même Mogwai mais ce serait passer à côté d’une sensibilité et d’une maturité indéniables.
Anicet Rohée(Basse), Bruno Galibert (Batterie), et Rémi Parson (guitare) avait un style bien personnel pour créer des paysages sonores à la fois vastes et intimes, entre les recoins sombres de la solitude et des déferlantes soniques rageuses. Sur l’album ces différents ingrédients sont accompagnés par des arrangements de cuivre, cordes et de piano qui s’intègrent à la perfection dans cet univers déjà balisé.
Depuis ce premier album, après quelques concerts mémorables, le groupe s’est séparé, chaque membre menant son aventure personnelle vers d’autres horizons. Rémi Parson réactiva notamment son projet solo Electrophönvintage, dont le premier album We sang a yéyé song vu le jour sur le label en 2005.