Sur le papier Saffron Eyes est un jeune groupe, dont les premières notes remontent à 2018 ; dans les faits, l’expérience de ses membres est celui de gens ayant fait leurs armes, qui retournent au front pour s’affronter une nouvelle fois au mur du son.
Tout d’abord, Cyril Braga, guitariste, à l’initiative de ce nouveau projet dont le précédent groupe Le Parti officiait dans une veine plus punk/hardcore et post-punk qui secoua la scène locale à la fin des années 2000. Tout comme Laetitia Fournier aka Raymonde Howard, chanteuse, déjà forte de trois albums solos en un peu plus de dix ans, tous encensés par la presse et les radios nationales, mais aussi quelques expériences de groupes indie-rock antérieures (Goofball, La Seconda Volta…), qui font aussi d’elle une figure de la scène musicale stéphanoise. Cédric Ampilhac, le batteur, est grand amateur de jazz et joue dans un groupe d’afrobeat. Thomas Walgraffe, à la basse, est lui auteur de plusieurs disques solo sous le nom ThOmas.W et aux commandes de son propre netlabel (Myhand.thanx Records) qui sort régulièrement, depuis les années 90, des disques autoproduits, creusant le sillon d’un rock indé aux réminiscences new-yorkaises assumées…
Et la musique de Saffron Eyes se situe bien à la croisée de leurs chemins respectifs. Les riffs de guitares tendus et acérés de Cyril Braga font écho aux secousses ressenties de par Seattle ou New York. Les quelques goûtes d’acide dans la voix de Laetitia Fournier ne sont pas un voile ou une façade, elles vont puiser leur inspiration dans celles qui ont créé le genre, là où le vécu du chant caresse les guitares enregistrées sur fond de papier verre (PJ Harvey époque Dry par exemple). Les années 90 qui étaient elles-mêmes un écho au punk, retrouvent là une réminiscence éclairée.
Inspiré d’un certain parfum de rock indépendant, leur premier EP, « Pursue a less miserable life », frappe par son unité et son homogénéité, les morceaux s’enchaînent avec le plus grand naturel, entre tension sous-jacente et accalmies passagères, dont on imagine sans difficulté le potentiel scénique.
On pourra parfois penser à Shannon Wright, aux rythmiques des Bad Seeds le temps d’un « The Eye Is The Limit », quant à « Beat The Gong » il éveillera les fantômes du Sonic Youth le plus pop, voir des Breeders sur le tube introductif « Springtime (with no harm) » … Mais faire la course aux analogies serait stérile, car Saffron Eyes est autre chose que la somme d’une série d’influences. Des mélodies insidieuses et accrocheuses, avec le chant et la présence magnétique de Raymonde Howard en plus, donnent à ce premier EP un vrai côté addictif qui redonnera le moral à tous les nostalgiques de leurs années collège ou lycée et dont l’avènement des jeunes pousses telles que Snail Mail (sur Matador), Phoebe Bridgers (sur Dead Oceans) ou autre Fazerdaze (sur Flying Nun) n’aura pas réussi à combler complètement.
Raymonde Howard était déjà chez elle dans la maison We Are Unique!, et Saffron Eyes d’y trouver son écosystème comme une évidence, dans cet essaim bruyant qui résonne depuis bientôt 20 ans.
Saffron Eyes propose un assemblage de genres réjouissant, entre rock noisy, pop déglinguée façon Breeders et s’aventure en territoire post-punk avec des guitares surf.
ROCK’N’FOLK décembre 2020
…même héritiers d’une belle lignée d’artistes qui va des Feelies au Gun Club, de The Clean au dB’s, en passant par Rowland S. Howard, le Breeders ou Lydia Lunch, jamais Pursue a less misérable Life ne sonne comme un vain exercice, et surtout, jamais ne lasse ! …conscients de ce qu’ils doivent au passé, les membres de Safran Eyes offrent au rock contemporain deux choses vraiment importante, de celles qui ne s’achètent, ni ne se comparent : un supplément d’âme et une vraie personnalité.”
Maxence Grugier – NEW NOISE #56 – sélection de disques du mois, noté 8/10
« Pursue A Less Miserable Life » s’impose comme un superbe éclat d’indie-rock, racé et parfaitement en phase avec son époque. Crépusculaire, sonique, sombre et dynamique à la fois.
INDIEPOPROCK
Le rock est parti pour avoir avec Saffron Eyes un avenir encore plus riche. Disque imparable.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
7 GRANDES chansons qui ne vous quittent plus dès les premières écoutes et qui se redégustent avec un insolent plaisir renouvelé plusieurs semaines après le dernier passage entre vos oreilles.
Voix de Garage – RADIO CAMPUS Grenoble
Une rythmique entêtée, une basse qui groove, des guitares acérées, une réelle présence vocale. Et puis un savoir composer. Écrire des chansons âpres, directes, pied au plancher, mélodiques et franchement entêtantes, pugnaces, écorchées presque. Être capable de jouer avec les dynamiques, les tensions. Être capable d’écrire des titres du niveau de “The Eye is the limit”, “Sad Helen”, “Great Expectations”, “The boomtown jerk”…
FROGGY’S DELIGHT
…il y a tout à prendre, donc rien à jeter, sur les compositions des quatre comparses…Pursue a less miserable life est un produit indé parfait, dans la droite lignée de ce qu’enfante son label, We Are Unique! Records.
MUZZ’ART
…au fil des compos la musique de Saffron Eyes ouvre d’autres portes, en apportant un peu de douceur (avant la tempête ?) et de blues mi rural, mi urbain. Le disque s’achève et on voit bien se dessiner la patte sonore du groupe qui nous prépare pour un album qui n’aura plus besoin d’avoir des références pour trouver sa place dans l’échiquier du rock indé.
ABUS DANGEREUX – Blog de Paskal Larsen
…sans fausse note. Un esprit indie-rock nerveux et affûté composant Pursue A Less Miserable Life, sept courts morceaux sachant aller à l’essentiel, sans manière, sans rajout de sucre. Une aridité apparente qui ne met que mieux en valeur les mélodies et donne un caractère vivifiant et une fraîcheur communicative.
PERTE & FRACAS
…Avec Saffron Eyes on retrouve l’excitation trépidante d’Elastica, et ça n’est pas le plus petit des compliments de ma part ! Même efficacité Pop, même racines Post Punk et Indie Rock, même joie de jouer et de partager !!!!
RADIO CAMPUS GRENOBLE
De manière générale, ce disque laisse une impression plus que positive, reflet d’un rock indé post-punk pop très accessible avec d’excellentes intentions. Alors alors, y a t’il de fortes chances que Saffron Eyes soit sur beaucoup de lèvres cette année ? Pour ma part, ça part plutôt bien. A vous de juger.
BREAK MUSICAL
Ce disque est un petit bijou. Que dis-je : c’est un véritable joyau…
INSTANT BULLSHIT
Mené par des vieilles connaissances de la scène rock stéphanoise (Cyril Braga, ex-Le Parti, et Laetitia Fournier, alias Raymonde Howard), Saffron Eyes publie pour ses débuts un mini-album de sept morceaux à la saveur indie, comme on le disait dans les années 1990. Saffron Eyes propose un assemblage de genres réjouissant, entre rock noisy (“Beat The Gong”), pop déglinguée façon Breeders (“Springtime (With No Harm)” et son imparable woo hoo hoo) et s’aventure en territoire post-punk avec des guitares surf (“Sad Helen”). Eric Delsart
Qu’en est-il du rock aujourd’hui ? Ce ” vieux” mot pour “vieux” rebelles. On évitera ici de broder sur l’indie rock, qui après tout n’est que l’expression utopique d’une revendication originelle mais jamais atteinte. Que ce soit en mode do it yourself ou distribué en sous-main par des majors (Blanco Y Negro, Fiction, Radar Records, Dindisc, etc.), le rock et ses artistes n’ont en vérité jamais vraiment été « indépendants ». La musique et sa production, à petite ou grande échelle, est une économie, et de nombreuses formations portant fièrement cette étiquette étaient en fait souvent signées sur des sous-labels des géants du disque ou distribués par eux (c’était le cas à l’époque du post-punk, ça l’était aussi dans les 90s). L’important c’est qu’indie rock ou pas, le genre, en régression aujourd’hui après d’innombrables annonces de sa mort et de non moins multiples récupérations et renaissances, continue d’exister, d’exciter et de faire vibrer (oui !). Et Saffron Eyes, tout comme leurs compagnons de label Inflatable Dead Horse, sont de ces artistes qui continuent d’investir leurs existences dans la poursuite de ce fantasme essentiel de liberté, d’authenticité, d’électricité et de dérèglement des sens qu’est le rock. Parmi les représentants de cette “éthique rock”, on trouve par exemple nos Breeders chéri(e)s, PJ Harvey (même assagie), Nick Cave avec ou sans ses Bad Seeds, les Angelenos de X (qui ont ressorti un très bon album, Alphabetland en 2020) ou Mudhoney (pour n’en citer que quelques-uns). Des noms qui doivent sonner comme des mantras aux oreilles de Saffron Eyes. Avec Pursue a Less Miserable Life, les Stéphanois (haute ville du rock depuis les années 90 !) menés par Laetitia Fournier, aka Raymonde Howard (déjà remarquée pour ses deux albums, For All the Bruises Black Eyes and Peas en 2007 et S.W.E.A.T. en 2017), ThOmas. W, Cyril Braga (ex-Le Parti) et le batteur féru de rythmes afros, Cédric Ampilhac, signent sept titres parfaits qui cognent directement au coeur de nos préoccupations rock éternelles celles de nos 20 ans, de nos années fac et de l’avènement du supposé « indie rock » susmentionné. Pour autant, même héritier d’une belle lignée d’artistes qui va des Feelies au Gun Club, de The Clean au dB’s, en passant par Rowland S. Howard, les Breeders ou Lydia Lunch, jamais Pursue a Less Miserable Life ne sonne comme un vain exercice, et surtout, jamais ne lasse ! Le groupe y aligne des titres pas énergiques (le mini-hit « Springtime with no Harm », le punk-rock « Sad Helen ») et savoureusement fuyants (la cavalcade pop de “Great Expectations”), manie le chaud et le froid (sur les rampants « The Eye Is the Limit » et « The Boomtown Jerk »), nous offre des soubresauts spasmodiques à vous déboiter les articulations (sur l’effronté “Beat the Gong”), s’enflamme sur la pop de « Sunset People ». Pas de baisse de tension ici, pas le moindre signe de fatigue ! Conscients de ce qu’ils doivent au passé, les membres de Saffron Eyes offrent au rock contemporain deux choses vraiment importantes, de celles qui ne s’achètent, ni ne se comparent : un supplément d’âme et une vraie personnalité. En ce sens, They Are Unique a-t-on envie de dire en pastichant le nom de leur label d’adoption. MAXENCE GRUGIER (8/10)
Le prochain qui me répète cette phrase « Oh, tu sais le rock est mort », je pense que je lui fais avaler le film plastique qui protégeait le gros EP (mini album ?) de Saffron Eyes, avant de lui faire écouter le plus fort possible, lui attachant l’ensemble de ses membres, l’empêchant de ce fait de marquer le rythme, ou se positionner en prochain champion du monde air guitare (ou air basse, qui est énorme sur cet album). Le rock est bien vivant, presque plus que jamais, tant en cette période de liberté maigre, ces pulsions traduites en chansons est le signe d’une vitalité étonnante.
Composé de Laetitia Fournier aka Raymonde Howard (Volumes 18 & 31) de Cyril Braga (La Parti), Thomas Walgraffe (ThOmas.W) et Cédric Ampilhac, Saffron Eyes est une réunion de résistants qui n’ont pas peur de fissurer le mur avec le son, qui ne se défilent pas face à des analogies, mieux à faire qu’ils ont que de les copier. Car « Pursue a Less Miserable Life » est, passé moi l’expression un disque culotté, porté par la personnalité incomparable de Laetitia Fournier dont la performance tout au long de ce disque impressionne. Les sept titres sont des défis à notre immobilisme, laissant percer une tension presque animale (« The Eye Is The Limit » est une démonstration de maîtrise orgasmique qui pourra décontenancer et faire perdre ses moyens dés les premiers effleurements à n’importe quel aventurier scolaire avec ses premiers deniers en poche pour le grand voyage vers l’autre monde.). Entre chansons de cow-boys qui exerceraient dans le Dorset, graines incontrôlables que le groupe s’amuse à laisser pousser comme des haricots géants, ou percée dans une jeunesse qui nous griffait les oreilles avec une posture de commissaire de la FIAC sous dopamine (Beat The Gong), le quatuor possède un panel divers et varié. Même la pop est ici considérée comme une chose sérieuse à ne pas sous-estimer (Sunset People) voir à célébrer avec un « Great Expectations » sorti non pas d’un « Epiphany à Brooklyn » mais à Manchester. Disque court, mais ramassé, « Pursue a Less Miserable Life » se termine sur un sol collant, spongieux, un sable mouvant (The Bootown Jerk) duquel ils sortiront avec une classe folle. Le rock est parti pour avoir avec Saffron Eyes un avenir encore plus riche. GdO
Voix de Garage – RADIO CAMPUS Grenoble
Immédiatement ce court, percutant et euphorisant album vous attrape par les oreilles et vous embarque sur ses petites (mais costaudes) épaules pour un très beau voyage au pays du College Rock comme au bon vieux temps du (College) Rock(‘n’Roll)…
On pourrait voir cet album comme celui des enfants énervés de PJ Harvey du début en moins chiant en tout cas en plus innervé ! Avec Saffron Eyes on retrouve l’excitation trépidante d’Elastica, et ça n’est pas le plus petit des compliments de ma part ! Même efficacité Pop, même racines Post Punk et Indie Rock, même joie de jouer et de partager !!!! Et surtout, même capacité à composer des chansons catchy ayant un fort (bon) goût de reviens-y qui fait rejouer très souvent ce court et jubilatoire 1er mini- album !
7 GRANDES chansons qui ne vous quittent plus dès les premières écoutes et qui se redégustent avec un insolent plaisir renouvelé plusieurs semaines après le dernier passage entre vos oreilles. Et comme nous avons reçu cet album à la radio il y a plus de 2 mois je l’ai beaucoup beaucoup écouté, puis je suis passé à autres choses, mais j’y suis revenu régulièrement et avec toujours autant de joie !!! [BT]
Si le bonheur est, parfois, simple comme un coup de fil, il l’est souvent également, comme un bon disque. Un bon disque de rock, indépendant. Français qui plus est. Oui l’Angleterre n’a pas l’apanage du rock actuel, il reste en France quelques personnes tenaces. Pas d’attitude ici, juste le plaisir de jouer, et de jouer ensemble.
Parce que c’est aussi une histoire d’amis, de musiciens qui ont largement dépassé le stade de jouer pour l’épate. On retrouve autour du guitariste Cyril Braga (Le Parti) la chanteuse Raymonde Howard, le batteur Cédric Ampilhac, le bassiste Thomas Walgraffe. Impossible de ne pas se laisser immédiatement, irrémédiablement même, porter par ce disque court (trop peut-être) mais qui va à l’essentiel. Et l’essentiel c’est quoi ? Une rythmique entêtée, une basse qui groove, des guitares acérées, une réelle présence vocale. Et puis un savoir composer. Écrire des chansons âpres, directes, pied au plancher, mélodiques et franchement entêtantes, pugnaces, écorchées presque. Être capable de jouer avec les dynamiques, les tensions. Être capable d’écrire des titres du niveau de “The Eye is the limit“, “Sad Helen“, “Great Expectations“, “The boomtown jerk“…
Et qu’importe les références, cette musique vit pour elle, pour nous. Oui le bonheur c’est souvent simple avec ce genre de disque…Le Noise (Jérôme Gillet)
C’est en janvier 2018, que Laetitia Fournier (Raymonde Howard – Chant), Thomas Walgraffe (ThOmas.W – Basse) et Cédric Ampilhac (Batterie) se retrouvent autour du projet de Cyril Braga (Le Parti – Guitare) et fondent Saffron Eyes, à « Sainté ». Unis par le but, commun bien sûr, de perpétuer un rock aussi fin que pénétrant, redevable entres autres au post-punk, ils se mettent à l’ouvrage. Après une démo datant de mai 2019 arrive ce sept titres appelé Pursue a less miserable life (qui nous y aidera bien), où l’expérience de chacun sert le collectif. L’allant rock subtil mais affirmé de Springtime (with no harm) porte déjà haut le quatuor du Forez, il s’intensifie vite et brille de par ses choeurs. Le morceau est court comme nombre d’autres, ça permet de ne rien céder à l’ennui. L’amorce plait donc, on entre encore plus franchement dans le vif -du sujet et de l’impact- quand arrive Sad Helen. Instrumentation énervée, voix belliqueuse, beauté des plans sauvages animent l’essai jusqu’à le rendre indispensable, doté d’un final entièrement débridé. On s’en réjouit, sept titres c’est peu mais Saffron Eyes n’en « plante » pour le coup aucun.
Ainsi sur The eye is the limit, l’intensité retombe quelque peu. On en profite toutefois, et judicieusement, pour se livrer à un rendu plus atmosphérique, aux envolées éphémères. Une fois de plus, ça fait mouche. En plus de ne pas lasser, Pursue a less miserable life, dont l’intitulé parlera au plus grand nombre, ouvre son champ sonore. Le titre, passé les deux minutes, s’emballe. Bordel ma ptite Adèle, ça donne des ailes ce bazar rock un brin noise, parfois légèrement bluesy, teinté de pop dans ses jolis airs. Beat the gong souffle un vent 90’s, des mélodies finaudes mais rythmiquement agitées. Les voix se répondent, l’une vive, l’autre plus songeuse. Ca aussi, ça galonne le rendu. Il y a tout à prendre, donc rien à jeter, sur les compositions des quatre comparses.
Alors Sunset people, qui s’appuie aussi sur les chants alliés/en contrepoint, n’étonnera personne si sa teneur s’avère excellente. En pas même deux minutes, il suinte une sorte de cold-pop urgente, sans rajouts, qui fait son effet. Great expectations (l’intitulé me rappelle New Model Army mais on n’est pas dans le même registre que Justin Sullivan and Co), tout aussi vivifiant, agile et sobrement décoré, tutoie la portée cold-pop d’un Motorama. Pursue a less miserable life est un produit indé parfait, dans la droite lignée de ce qu’enfante son label, We Are Unique! Records. The boomtown jerk, lancinant, doucereux-amer, achève ceux qui peineraient à valider la série, sans défauts. Saffron Eyes débute bien, capable de nous servir un ouvrage exempt de rature.
Il va sans dire, pour finir, qu’on prend et qu’on y éprouve d’autant plus de plaisir que le projet est nouveau, porteur de promesses qu’on ne demande qu’à voir se réaliser. A l’image de Raymonde Howard, hébergée elle aussi chez We Are Unique! Records et signataire d’une discographie à posséder, Saffron Eyes détient toutes les qualités pour, prochainement et sur la durée, imposer ses textures au sein de nos scènes. Will Dum
Saffron Eyes est un jeune groupe stéphanois qui s’est formé en 2018. Au sein du groupe, il y a la chanteuse Laetitia Fournier, que l’on connait déjà avec son projet solo Raymonde Howard, le guitariste Cyril Braga (ex Le Parti), le bassiste Thomas Walgraffe (ThOmas.W) et le batteur Cédric Ampilhac. Saffron Eyes composent une musique aux couleurs noise rock électrique, tendue et à fleur de peau (les 4 premiers morceaux du mini album qui dure 19 minutes), tout en gardant un pied dans la sphère indie pop (les trois morceaux suivants). Coté son, on est au début des années 90, avec des groupes tels que Sonic Youth, Band Of Susan, Pixies, PJ Harvey et plus près de nous avec Shannon Wright, Laetitia Sheriff et Miët. Le morceau qui résume le mieux l’étendue de leur style noise et pop indé est Sunset People. Le jeu entre voix féminine et voix masculine (avec une touche de Mark E. Smith/The Fall) donne un super relief à la rythmique entêtante du morceau. Sur Great Expectations le jeu guitare/basse a un petit air très sympa qui évoque The Cure du début. Au final, sous son apparence électrique portée par une voix féminine en alerte (Sad Helen), au fil des compos la musique de Saffron Eyes ouvrent d’autres portes, en apportant un peu de douceur (avant la tempête ?) et de blues mi rural, mi urbain. Le disque s’achève et on voit bien se dessiner la patte sonore du groupe qui nous prépare pour un album qui n’aura plus besoin d’avoir des références pour trouver sa place dans l’échiquier du rock indé. Pour finir la chronique, en rapport au titre du disque, si à l’écoute de leur musique, notre « vie peut être moins misérable » (pauvres pécheurs que nous sommes) ce sera déjà un bon moment de gagné. Paskal Larsen
Ce n’est pas tous les jours qu’un disque de pop est chroniqué dans cette gazette. Mais quand ça se présente tendu et trépidant, pas de raison de bouder son plaisir. Saffron Eyes, nouveau groupe de St Etienne avec Laetitia Fournier (aka Raymonde Howard) au chant, Cyril Braga (Le Parti) à la guitare, le bassiste Thomas Walgraffe et le batteur Cédric Ampilhac, soit une réunion de musiciens expérimentés qui entrent tout de suite dans le vif du sujet sans fausse note. Un esprit indie-rock nerveux et affûté composant Pursue A Less Miserable Life, sept courts morceaux sachant aller à l’essentiel, sans manière, sans rajout de sucre. Une aridité apparente qui ne met que mieux en valeur les mélodies et donne un caractère vivifiant et une fraîcheur communicative. C’est sur le fil que Saffron Eyes évolue, avec une belle assurance et les idées claires. Ça démarre fort avec Springtime (With No Harm), ça s’intensifie avec Sad Helen, deux titres particulièrement fringuants et enlevés, le riff sec et pertinent qui vire au clin d’œil rock’n’roll sur Sad Helen, rythmique qui file délicieusement droit et le chant expressif, déterminé, séduisant et régulièrement soutenu par un chant masculin parlé complétant idéalement la gamme sonore. Des pop-songs comme ça, revêches avec ce sentiment d’urgence au bord des lèvres, limpides et qui claquent joliment, j’en veux tous les jours. Ça se calme un peu par la suite mais le mal est fait, le tympan est accroché et Saffron Eyes peut dérouler en toute quiétude. Et quand il s’agit de développer, ça donne The Eye Is The Limit. La compo la plus longue, plus contrastée et finement travaillée, tension à mèches multiples, mélancolique ou qui s’emballe, guitare qui sort le grand jeu et diversifie les approches tout comme le chant, c’est du petit lait que Saffron Eyes délivre et à qui il est grandement recommandé de faire les yeux doux. SKX (20/12/2020)
On pourrait voir cet album comme celui des enfants énervés de PJ Harvey du début en moins chiant en tout cas en plus innervé ! Avec Saffron Eyes on retrouve l’excitation trépidante d’Elastica, et ça n’est pas le plus petit des compliments de ma part ! Même efficacité Pop, même racines Post Punk et Indie Rock, même joie de jouer et de partager !!!!
Saffron Eyes. Ce nom ne vous dit peut-être rien à l’heure actuelle, mais il y a de fortes chances qu’il soit sur beaucoup de lèvres cette année. Saffron Eyes c’est le projet de Cyril Braga (Le Parti – à la guitare) qui a eu la bonne idée de réunir Laetitia Fournier (Raymonde Howard – en chronique ici – au chant), Thomas Walgraffe (ThOmas.W – à la basse) et Cédric Ampilhac (à la batterie) en janvier 2018 sur les terres Stéphanoise. Tout récent donc. Tout frais et tout beau en plus.
La musique de Saffron Eyes se veut rock au maquillage post-punk en parvenant à être lyrique et aérienne de façon pop, et c’est l’un des aspects qui, au départ, m’a un tantinet donné de bonnes palpitations. Faut avouer que la voix de la chanteuse y est pour beaucoup. Quand j’ai découvert l’album, je l’ai trouvé à la fois grandiose, limite mystique, dans la voix donc mais aussi les arrangements, très binaire dans les rythmes, avec des refrains qui collent à l’esprit. Le point fort de Pursue a less miserable life, bien qu’il ne possède que sept morceaux, c’est qu’il est bourré de titres entêtants et puissants, qui vous donneront envie d’écouter l’album en boucle… Mais ici, nous sommes plutôt dans la qualité que dans la quantité. Le premier morceau Springtime (With No Harm) donne immédiatement un aperçu de l’ambiance qui caractérisera l’ensemble de ce premier opus. Pas de doute, le collectif te pousse sur la piste. C’est dansant, limite envoutant. Et les morceaux s’enchainent dans le même état d’esprit. Sad Helen a beau te filer la patate que tu ne réalise pas encore la claque à venir quand tu enchaine derrière avec un morceau comme The Eye Is The Limit, ballade à la fois brumeuse et lumineuse parfaite pour planer avec un duo de flow langoureux et délicieux, qui emporte définitivement l’adhésion. Après Beat The Gong et Sunset People très enjoués, le choix devient difficile pour savoir quel est mon morceau préféré de l’album. Parce qu’ici, l’enchaînement est un enchantement, tour à tour énergique, vigoureux, sensuel, intense et émotionnel. Jusqu’à l’apogée de cet opus avec The Boomtown Jerk, belle preuve désarmante de sérénité et d’efficacité, à l’image de l’album et du groupe.
De manière générale, ce disque laisse une impression plus que positive, reflet d’un rock indé post-punk pop très accessible avec d’excellentes intentions. Alors alors, y a t’il de fortes chances que Saffron Eyes soit sur beaucoup de lèvres cette année ? Pour ma part, ça part plutôt bien. A vous de juger.
Ce disque est un petit bijou. Que dis-je : c’est un véritable joyau et je l’adore ! Et… et encore une fois je viens de me griller tout seul comme un grand. Simplement en écrivant tout de suite deux phrases que j’aurais été bien mieux inspiré de mettre en conclusion de cette chronique. Tant pis… Mais si tu as préféré économiser une ou deux minutes de ton précieux temps au lieu de corrompre ton esprit sain et ton cœur pur dans les gouffres sans fond des internets, alors je peux aussi espérer que tu es directement allé écouter Pursue A Less Miserable Life*. Et espérer que tu as ainsi évité, au moins pour aujourd’hui, le désœuvrement numérique. Est-ce que ta vie en sera un peu moins misérable ? Je n’en sais rien. Mais la mienne, oui… Enfin, disons qu’elle s’éclaire différemment dès que j’écoute ce disque. Et que si je me mets à sourire tout seul c’est uniquement sous l’effet du charme aussi puissant que raffiné d’une telle musique.
Mais autant recommencer depuis le tout début : SAFFRON EYES est un très chouette groupe de Saint Etienne. Et au départ le projet du guitariste Cyril Braga que l’on avait pu entendre il y a quelques années dans Le Parti, un autre groupe stéphanois où il occupait le poste de bassiste. Pour Saffron Eyes il a été rejoint par Cédric Ampilhac à la batterie et Thomas Walgraffe à la basse. Et surtout par Laetitia Fournier au chant, plus connue sous le nom de Raymonde Howard**. Cela pourrait sembler peu charitable et en fait plutôt injuste pour ses petits camarades mais lorsque une musicienne et une chanteuse de la trempe de Laetitia pointe le bout de son nez, tu diminues d’autant tes chances de tomber dans l’insipide et la banalité.
Ce qui n’enlève rien aux trois autres car Saffron Eyes est avant tout un groupe. Un vrai beau groupe. Et sa musique est un ravissement indie pop à l’énergie un peu punk sur les bords. Seulement un peu parce que sinon ce serait trop restrictif et donc presque faux… il est à la fois facile et difficile de parler correctement des sept compositions de Pursue A Less Miserable Life. Les influences sont manifestes et (je le pense) parfaitement voulues. Il y a un côté aérien et élégant ici – on pense aux Feelies, ce genre de friandises aristocratiques new-yorkaises post Velvet du début des années 80 – et une belle aptitude à produire de la limaille finement électrique et de la délicatesse aigue (la guitare est un enchantement à elle toute seule). Et sans tomber dans le côté chiatique de la bigoterie pop ni dans la froideur isolationniste du post-punk. Sans perdre de vue que l’efficacité dans ce cas précis peut aussi être une excellente chose (écoute un peu ce couple basse / batterie). Et toujours avec un bon sens de l’énergie, une énergie bien dosée et réellement solide.
D’un autre côté l’effet de séduction de la musique de Saffron Eyes, s’il est tout à fait perceptible, reste difficilement définissable – et comme je n’en suis plus à une banalité près : qu’elle soit indéfinissable ajoute encore plus à cette séduction. Il y a réellement quelque chose d’inexplicable, quelque chose peut-être bien d’uniquement quantifiable grâce au plaisir et à la clarté subtilement joyeuse – j’ai failli écrire optimiste – que procure Pursue A Less Miserable Life. Un disque sans le moindre faux-pas ni la moindre faute de goût, une trop courte collection de virevoltes élastiques, insolites, tubesques et racées***. Si la classe et l’élégance d’une musique se mesurent aussi en fonction de la dose d’humilité que l’on y a insufflée alors Saffron Eyes fait partie des champions toutes catégories. De la noblesse mais sans prétention ni orgueil mal placé. Beaucoup de générosité mais sans faire de bruit.
Un joli dessin et texte de l’ami HALF BOB sur le groupe.
Des superbes photos de concerts du groupe par Eric Segelle sur Taste of Indie
Le titre Beat The Gong en libre téléchargement sur le volume 54 des compilations du webzine A DECOUVRIR ABSOLUMENT
Un article sympa sur le disque dans le webzine de Casbah Records
Chronique du disque dans ROCK’N’FOLK
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