Après sa révélation avec son 1er album “For all the bruises, black eyes and peas”, sa confirmation avec son 2ème album “Le lit”, la (g)riot girl stéphanoise Raymonde Howard est de retour avec S.W.E.A.T., 3ème album enthousiasmant aux riffs de guitares acérés et boucles dansantes imparables. Définitivement irrésistible.
Pour son album précédent, “le Lit” (sorti en 2014), Raymonde Howard s’était confronté au défi de composer la BO du film moyen métrage du même nom réalisé par Raphaëlle Bruyas. Cette histoire d’une fille rêveuse, de son temps, qui se déplace sur son lit et déambule dans les rues de St Etienne, ne pouvait qu’inspirer Laetitia Fournier, artiste libre à l’identité très affirmée que le succès critique et public de son précédent disque “For all the bruises, black eyes and peas” avait imposé comme révélation de la scène indé française de 2010.
Avec “le Lit”, le succès critique fut de nouveau au rendez-vous et Raymonde Howard reparti sur les routes de France et d’Europe pour défendre sur scène ce nouveau disque. Lors d’une tournée anglaise pendant l’été 2015, les évènements tournèrent malheureusement au cauchemar : Laetitia tomba malade et passa 9 jours dans un hôpital anglais pour finalement apprendre qu’elle atteinte d’une maladie chronique. En fille forte, digne descendante du Do It Yourself et du mouvement riot girl des années 90, Raymonde Howard transformera bientôt ces mésaventures de cette tournée en Art dans une bande dessinée réalisée conjointement avec l’excellent dessinateur Half Bob bien connu des amateurs de la scène indie française (notamment auteur de la géniale BD Gimme Indie rock, Halfbob)
Et loin de se laisser abattre par ces évènements malheureux, Laetitia continue la composition, notamment avec ses amis au travers du blog musical We Are The 28th (wearethe28th.bandcamp.com) qu’elle avait créé en fin d’année 2014, qui impose à ses participants le rythme ludique d’un nouveau morceau à écrire mensuellement avant le 28 du mois. C’est cette nouvelle contrainte de travail dans la composition qui lui inspirera d’ailleurs les 11 nouveaux titres de ce nouvel album au titre énigmatique constitué d’initiales : S.W.E.A.T.
Dès l’introductif “Release the Evil”, le rythme de basse est dansant, les guitares toujours aussi nerveuses. Le son minimaliste, toujours basé sur des boucles fait alors se télescoper post punk et noise riot girl 90’s pour le plus grand bonheur de l’auditeur. Si la BOF “Le Lit” avait été pour Laetitia Fournier l’occasion de travailler les arrangements et l’orchestration de sa musique (avec cordes et cuivres); S.W.E.A.T opère donc un recentrage sur les guitares et les boucles, notamment de chant comme sur l’hypnotique “No waves, no bricks, no walls, no pass-arounds” où la voix de Raymonde se fait écho à elle-même, où sur “Angry Ballerina” et son riff de guitare à la redoutable efficacité. Mais l’album ne vise pas que le corps et les jambes, il vise aussi la tête et le cœur avec la mélancolie et le blues primitif des titres “Penekini kill”, “Crumbs of the awakening” ou “Harsh Love”. Sur “Terrortits” et “Ebony Submarine”, quelques nappes de violons par Jean-Christophe Lacroix, membre du collectif de musiciens The Hiddentracks et fidèle compagnon en concert de Raymonde Howard, viennent magnifier des titres intenses et moments forts de l’album. Nouveauté également en fin de disque, Raymonde Howard s’essaye au français dans le texte pour le titre final “Punktuality”, entre clin d’oeil appuyé à la scène Novö Punk et private joke à laquelle Laetitia met elle-même un terme pour conclure le disque (avec ses derniers mots qui disent “bon on va s’arrêter là”).
Pour obtenir la production épurée du disque qu’elle souhaitait, Raymonde Howard est allée retrouver le producteur Ives Grimonprez aux Studios à Perte à Saint-Etienne, déjà aux manettes du classique “For all the bruises, black eyes and peas”. Ensemble, ils ont ainsi pu concrétiser cette collaboration autour d’un vrai travail sur le son des guitares pour nous livrer un nouvel album marquant d’une artiste définitivement indispensable dans le paysage musical indé français.
une pop-punk minimale, plus épurée que jamais…Faite de boucles et de ritournelles entêtantes, sa pop minimale teintée de punk et de blues s’immisce dans votre cerveau comme un couteau chaud rentre du beurre.
GONZAÏ
Il fait bon vivre dans S.W.E.A.T., mais chaque note indique qu’une explosion pourrait survenir, qu’il s’agit d’un album en forme de faux-semblant. Unique, en effet.
LONGUEUR D’ONDES
la miss sait y faire et nous pond, comme à son habitude, de jolies comptines indie, à la limite du tube, avec ce background punk venant de ses années à écumer les bars avec son groupe noisy.
POSITIVE RAGE
S.W.E.A.T est cet album qui ne vous lâchera pas, qui aura plusieurs écoutes. Parfois profondes, parfois fugaces, car sa musique est un jeu de miroir entre fausse légèreté et véritable proposition. Le disque génère sa propre boucle, si bien qu’à son écoute nous ne savions parfois plus s’il avait repris ou continué.
LA GROSSE RADIO
du rock, des boucles, de la guitare, un chant plutôt pop et extrêmement soigné, dans un anglais à l’accent impeccable.
HETEROCLITE
Rageuse, cynique, moqueuse, endolorie, la voix de Raymonde Howard semble avoir déterré le secret archaïque de blues antiques perdus
LA DEPÊCHE DU MIDI
Impressionnant de maitrise, bluffant par la qualité d’écriture (pas un morceau ne fera l’objet d’un manque d’attention), par le culot (le morceau terminal exceptionnellement en français se terminera brutalement juste avant une surexcitation savamment amenée), ce « S.W.E.A.T. » installe définitivement Raymonde Howard dans le paysage musical des gens qui comptent.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
La leçon de rock a été balancée par une musicienne qui reste toujours dans ses bottes avec un troisième opus brut de décoffrage. 11 titres en 20 minutes chrono, cela valait le coup d’être souligné en raison de ses mélodies addictives et punchy qui nous donnent d’appuyer sur la touche Replay jusqu’à l’infini. Il n’y a pas de doute, Raymonde Howard est une sacrée grande rockeuse avec un grand cœur bien évidemment.
LES OREILLES CURIEUSES
Ainsi, dans S.W.E.A.T.(troisième et magnifique album de la demoiselle), le blues rachitique s’acoquine à la danse, les riffs méchants se font lacérer par des violons velvetiens, la pop s’expédie en deux minutes (parfois moins). Les genres musicaux sont comme dépossédés de leurs fonctions primaires, les perspectives se brouillent, l’auditeur s’insinue dans les creux et les nombreux silences jusqu’à se faire son propre disque.
SUN BURNS OUT
Précis, indépendant, imprévisible et mystérieux. Un programme parfait pour un album de Rock !
LA MAGIC BOX
elle a déjà une place à part dans la petite scène rock française. Avec un disque comme “S.W.E.A.T.”, elle valide un talent qui pourrait même lui permettre de s’exporter.
POPNEWS
Il faudrait faire preuve d’un talent fou ou, plus simplement, d’une certaine dose de mauvaise foi pour ne pas tisser de liens entre ce troisième album de la stéphanoise et Dry, le tout premier sorti par la Britannique PJ Harvey au début des années 1990. (…) La pluie de maux de Raymonde Howard emprunte la même franchise et la même crudité que son aînée, si bien qu’on en ressort régénéré.
SILENCE IS SEXY
Parce que S.W.E.A.T., c’est un mix parfaitement équilibré d’électro lo-fi barrée façon Suicide, d’urgence à la Kas Product et d’indie-rock avec maîtrise des montées, mini-hymnes, sensualité et folie à tous les étages.
ADDICT CULTURE
La stéphanoise tape dans le mille avec ses compositions au dépouillement décisif. Son chant doux s’acoquine gentiment, ses guitares rugissent avec classe et mesure.
MUZZART
Si la toile de fond doit être évoquée (on grandit tous dans un contexte), le nouvel album de Raymonde Howard apparaît plus comme le contemporain des disques les plus barrés de Scout Niblett ou de la reine absolue Kristin Hersch.
LA GROSSE RADIO
(…)Une série de petits bonds garage rock très rentrés diffusant à chaque fois en moins de trois minutes les effusions intérieures de leur auteure.
SKRIBER
Un disque sec et nerveux, aux côtés lancinants et hypnotiques, quelque part entre rock garage, réminiscences riot-girl des années 90, noise, post punk et presque psychédélisme.
FROGGY’S DELIGHT
Sa musique est suffisamment dépouillée pour nous rappeler « Dry » le premier album de PJ Harvey dans les années 90 tout en nous indiquant la voie d’un Garage hanté par sa propre originalité. C’est à la fois sans prétention et magnifiquement osé. ROCK MADE IN FRANCE
Raymonde Howard insuffle à ses chansons un charme indéfinissable, une énergie étrangement douce et brutale à la fois. Une poésie électrique fortement addictive, un jeu de guitare sec qui emporte d’emblée, une voix ultra-féminine. “S.W.E.A.T.” s’impose par sa force et sa grâce.
INDIEPOPROCK
(…) on la sent déterminée, motivée, passionnée et incisive. Il ne nous en faut pas plus pour avoir un coup de cœur immense pour ses chansons.
UNIS-SONS
Le tout est joué avec une sincérité naturelle. Simple et naturel, sans surenchère. Onze titres qui vont droit à l’essentiel. C’est brut, mais c’est quand même doux. Ça ne fait pas mal, ça caresse.
BREAK MUSICAL
Toute résistance est inutile ; l’opus qui nous est ici offert vaut bien plus qu’un long et rébarbatif discours révolutionnaire et émancipé, en quelques notes et mélodies piquantes et vénéneuses, addictives et inédites.
INDIEMUSIC
Ce troisième et meilleur album de la Stéphanoise Laetitia Fournier refuse le lourd carcan des étiquettes. Blues ? Dance (avec des guitares) ? Velvet ou bien PJ Harvey ? Concis, brut, dry, ce disque ne détient qu’une seule logique : la sienne. Raymonde Howard possède une technique musicale infaillible (jamais très loin de la pop), mais l’artiste casse les chemins attendus, elle s’aventure hors-bord, se jette dans le vide (sans parachute). D’où un blues mutant, funky. Du folk-rock en provenance de La quatrième dimension. Musique libre, imprévisible : il suffit à Laetitia d’à peine deux minutes pour boucler un titre – quand l’essentiel est dit, inutile de rajouter des couches superflues. Un minimalisme ni pingre ni rachitique : la production crée une tension, un suspense, voire une certaine oppression. Il fait bon vivre dans S.W.E.A.T., mais chaque note indique qu’une explosion pourrait survenir, qu’il s’agit d’un album en forme de faux-semblant. Unique, en effet. Jean Thooris
Le titre du nouvel album de Raymonde Howard pourrait sembler énigmatique avec des initiales formant le mot S.W.E.A.T. Pourtant, avec cette musique binaire, brute, presque primale et répétitive (avec l’utilisation de nombreuses boucles), c’est bien de sueur dont il s’agit ! De la sueur dans le fond comme dans la forme : sortir un album de nos jours demande beaucoup d’énergie. Mais le nom de ce disque fait également référence aux situations géographiques des labels qui soutiennent Raymonde Howard, S.W.E.A.T. pour South West, East And Together, soit Specific en Lorraine (pour la sortie vinyle) et We Are Uniques ! Records à Toulouse pour la sortie CD.
Révélée par un premier album For All The Bruises, black and peas rappelant un rock tendu et lo-fi et après Le Lit B.O du film moyen métrage du même nom réalisé par Raphaëlle Bruyas plus pop et arrangé, Laetitia Fournier revient avec un disque à guitares (avec un minutieux travail sur le son), court, beaucoup trop puisque le disque ne dure qu’une bonne vingtaine de minutes, mais il a le bénéfice de la concision, de ne pas en rajouter pour rien. Un disque sec et nerveux, aux côtés lancinants et hypnotiques, quelque part entre rock garage, réminiscences riot-girl des années 90, noise, post punk et presque psychédélisme (dans l’utilisation des notes graves jouées souvent robotiquement notamment).
Porté par le sens de l’écriture concis et précis de Laetitia Fournier, ce S.W.E.A.T. qui au départ semblerait presque secondaire devient assez rapidement jubilatoire ! Comment ne pas succomber à des titres comme les nerveux “Release the evil”, “Angry Ballerina” ou “No Waves, no bricks, no walls, no pass-arounds”, comme les très 9O’s “Penekini Kill” (clin d’œil à la bande à Kathleen Hanna et Tobi Vail), “Terrortits” ou “Hands Shine with Stains” qui rappelleront pourquoi pas PJ Harvey, le velvetien “Ebony Submarine” (où intervient Jean-Christophe Lacroix, compagnon de longue date et membre du collectif The Hiddentracks), les blues garage “Harsh Love”, “Crumbs of the awakening” ? Revolution Girl Style Now ? Jérôme Gillet
Ce n’est rien de dire que nous attendions ce troisième opus de Raymonde Howard, si nous considérons la BO de « Le Lit » comme un album à part entière. Double page dans Libération, Black Session chez Bernard Lenoir et j’en passe, la jeune artiste de We Are Unique Records aurait pu perdre pied et se laisser aller, sauf que chez elle il y a quelque chose de viscéral, faisant partie de son ADN.
Dans un minimalisme qui pourrait paraître revêche, elle sait mettre de la rondeur, rendant même certaine de ces chansons plus dansantes que des productions spécialisées dans ce style. Ne changeant pas son dispositif imparable chez elle, utilisé par certains, raté chez beaucoup elle y ajoute ici une lumière pas totalement nouvelle, à l’orientation autre. La connexion première qui me vient à l’esprit est celle de la tournée de Dominique A pour l’album Remué (en particulier quand le grand Dominique jouait les morceaux de l’album qu’il a réalisé avec Oslo Telescopic). La guitare jamais rugueuse, mais toujours nerveuse ou joueuse s’infiltre dans les nervures d’une basse qui elle donne la rondeur à ce mélange explosif de post punk et noise.
Toutes ces structures sont là, en place, impressionnantes d’efficacité, avec une stature quasi monolithique, mais elles seraient vaines sans le chant de Raymonde Howard, notre PJ Harvey qui aurait fini par muter définitivement avec Steve Albini suite à Rid of Me. Raymonde Howard y chante divinement bien, sachant changer de ton quand il le faut, s’inventant des rôles, devenant tout autant chanteuse que conteuse de ses chansons (on pense parfois au premier album de Brenda Kahn pour cette mise en scène du chant, sans artifice grossier, mais avec justesse).
Impressionnant de maitrise, bluffant par la qualité d’écriture (pas un morceau ne fera l’objet d’un manque d’attention), par le culot (le morceau terminal exceptionnellement en français se terminera brutalement juste avant une surexcitation savamment amenée), ce « S.W.E.A.T. » installe définitivement Raymonde Howard dans le paysage musical des gens qui comptent. GdO
Ce que j’aime bien chez Laetitia Fournier, aka Raymonde Howard, c’est l’aspect bricolé qui ressort de ses disques. Cette impression d’être invitée chez elle. Une guitare en boucle, à la rigueur un rythme en boite, et son chant pour enrober le tout. Rien de plus. Comme à la maison. Mais voilà, la miss sait y faire et nous pond, comme à son habitude, de jolies comptines indie, à la limite du tube, avec ce background punk venant de ses années à écumer les bars avec son groupe noisy. Après avoir ouvert son style pour le B.O. « Le Lit » (plus produit), Laetitia revient à cet esprit démo minimaliste (sans rien de péjoratif) avec ce troisième album. Et cela lui va toujours à ravir. Ceux qui, comme nous, la suivent depuis ses premiers pas, ne seront pas surpris : Ce S.W.E.A.T. s’inscrit dans la suite logique de ses précédents travaux. Dry de PJ Harvey posé sur la platine, une photo jaunie de Cat Power datant de la fin des années 90 trainant sur le bureau, et une place de concert pour Scout Niblett collée sur le frigo. Lætitia continue de nous faire danser dans son univers, en s’essayant même au français sur « Punktuality ». On notera aussi un morceau nommé “Angry Ballerina”, référence à l’asso/label du même nom qui agite sa ville de St Étienne ? Évidemment, l’exercice solo à ses limites et on sent que les albums se ressemblent. Mais peu importe, les chansons sont bonnes et Lætitia toujours inspirée, et c’est tout ce qui nous importe. Mathieu
La Stéphanoise Laetitia Fournier connaît son histoire du rock par cœur. Mais dans le désordre. Car ne jamais demander à Raymonde Howard de poursuivre une quelconque tradition musicale, ne jamais exiger de cette artiste un cheminement facilement identifiable. Il ne s’agit évidemment pas de chercher le contre-pied à tout prix, mais de laisser fuser l’instinct, les tripes, la surprise permanente.
Ainsi, dans S.W.E.A.T. (troisième et magnifique album de la demoiselle), le blues rachitique s’acoquine à la danse, les riffs méchants se font lacérer par des violons velvetiens, la pop s’expédie en deux minutes (parfois moins). Les genres musicaux sont comme dépossédés de leurs fonctions primaires, les perspectives se brouillent, l’auditeur s’insinue dans les creux et les nombreux silences – jusqu’à se faire son propre disque.
Un très large espace est ici offert, un espace qui change considérablement la donne : chaque accord, chaque sonorité détient une raison d’être, une émotion à transmettre. La violence rentrée décuple en tension, mais les rythmiques hédonistes trace un sillon parallèle. Un titre se nomme Punktuality. C’est exactement cela : réécrire, à sa façon et non sans anarchie, le langage commun. D’où la sensation d’un disque other side : blues, rock et dance y sont observés selon un point de vue différent, selon une perspective inverse aux règles de base.
Raymonde Howard a enregistré S.W.E.A.T. à Saint-Étienne. On a plutôt l’impression que ces compositions furent écrites dans un studio basé à Twin Peaks. Jean Thooris
Toute sa discographie cumulée (3e album, après “For All the Bruises Black Eyes and Peas” et la B.O. pour “Le Lit”) ne doit pas excéder l’heure de musique. Avec “S.W.E.A.T.”, Laetitia Fournier (de son vrai nom) ne sacrifie rien à ses objectifs de concision, tout en gardant la même efficacité redoutable dans ses chansons. Pour cela, elle fait toujours confiance à sa guitare, de quoi créer des boucles, un peu de boîte à rythmes, un peu de basse et une voix qui porte en elle une véritable urgence.
Pour autant, la musicienne ne s’enferme pas dans la répétition au fil des morceaux, ouvrant tout d’abord sur un joli tour de passe-passe avec la superposition de couches de guitares et de voix (“Release the Evil”) avant de tirer le maximum de son économie de moyens et d’instruments. Elle passe ainsi allègrement d’une guitare au son gras (“Harsh Love” ou “Submarine” qui ne sont pas sans évoquer Scout Niblett) à de petites fusées expéditives (“No Passaround”, “Staring at the Moon” ou “Angry Ballerina”, toutes sous les deux minutes), grâce à un sens du riff de guitare qui lui permet tous les formats de morceaux. Elle ose même le français sur le terminal “Punktuality”, comme pour rappeler que Raymonde Howard est bien de chez nous, et qu’elle a déjà une place à part dans la petite scène rock française. Avec un disque comme “S.W.E.A.T.”, elle valide un talent qui pourrait même lui permettre de s’exporter. Mickaël Choisi
Goofball, Kiss Kiss Martine ou La Seconda Volta sont les groupes dans lesquels vous avez pu croiser Laetitia Fournier ces vingt dernieres années. Sous le pseudo Raymonde Howard, elle s’est forgé un projet solo, avec lequel elle édite un troisième album baptisé S.W.E.A.T, dans lequel les ondes positives de PJ Harvey, Blonde Redhead ou Shannon Wright se diffusent doucement.
Après For all the bruises, black eyes and peas, son premier album et “Le lit”, BOF du Film du même nom et deuxième album, la stéphanoise « Raymonde Howard » propose de nouvelles compositions, aux airs bruts et minimalistes, à l’image du Dry ou du Rid of Me de PJ Harvey dans les années 90, époque pendant laquelle la chanteuse faisait ses premieres armes.
L’album débute sur un rythme et un phrasé répétifs, Release the Evil, histoire de libérer l’animal qui se cache au fond, tout au fond. D’abord doux et docile, le félin – car c’est un félin – retrouve progressivement son instinct animal, et sort ses griffes et ses crocs (Angry Ballerina, Submarine, Staring at the Moon). En gardant ses qualités intrinsèques : précis, indépendant, imprévisible et mystérieux. Un programme parfait pour un album de Rock !
L’album est construit principalement pour la scène : des titres alternatifs, expéditifs et épileptiques d’une grande intensité. Sur le disque, du coup, difficile de l’écouter en boucle, à cause de cette même impression de répétition intensive. Difficile de jouer sur les deux tableaux à la fois.
En 11 titres et moins de 20 minutes chrono, Raymonde Howard nous fait la visite guidée de son univers, à la fois imparfait et abouti, rustique et sauvage. Mike S.
Raymonde Howard n’est peut-être pas connue dans le milieu mais une chose est sûre, c’est qu’elle n’est pas là pour niaiser en matière de rock. Originaire de Saint-Etienne, la riot grrl possède à son actif et peut se permettre d’être rangé du côté de Shannon Wright, PJ Harvey et autres Blonde Redhead en raison de sa personnalité « kickass ». C’est donc sereinement que Laetitia Fournier (oui, c’est son vrai nom) avance avec son troisième disque intitulé S.W.E.A.T.
Un peu à l’image du mythique premier album de PJ Harvey Dry paru il y a 25 ans, S.W.E.A.T. est notable pour ses chansons incroyablement concises et minimalistes dépassant rarement les 2 minutes 50. Armée de sa voix et de sa guitare, Raymonde Howard nous balance des uppercuts musicaux en pleine face avec les bruts et efficaces « Release The Evil », « Angry Ballerina » et autres « Crumbs » et « Terrortits ». Complètement acérée et hargneuse, la Stéphanoise ne lâche pas le steak et c’est évidemment pour cette raison qu’elle réussit à captiver son auditeur en donnant une bonne leçon de rock sur « Submarine », « Staring At The Moon » ou encore « Hands Are Shining With Stains ». Et cerise sur le gateau, elle nous gâte avec un dernier morceau chanté en français du nom de « Punktuality » pour un finish avec classe et élégance.
La leçon de rock a été balancée par une musicienne qui reste toujours dans ses bottes avec un troisième opus brut de décoffrage. 11 titres en 20 minutes chrono, cela valait le coup d’être souligné en raison de ses mélodies addictives et punchy qui nous donnent d’appuyer sur la touche Replay jusqu’à l’infini. Il n’y a pas de doute, Raymonde Howard est une sacrée grande rockeuse avec un grand cœur bien évidemment. Note: 7/10
S.W.E.A.T. c’est le troisième album, très réussi, de la stéphanoise Raymonde Howard.
Armée de sa guitare, Raymonde Howard ne cherche pas à nous ménager. Même si l’ambiance est assez sobre, on la sent déterminée, motivée, passionnée et incisive. Il ne nous en faut pas plus pour avoir un coup de cœur immense pour ses chansons. Release the Evil et Penekini Kill ne sont qu’un début. Angry Ballerina nous fait chanter et c’est là qu’on comprend qu’on va continuer comme ça pendant longtemps. No Passaround, comme d’autres de ses titres, porte les échos d’une attitude nonchalante et abordable. On balance avec les basses profondes, on frissonne avec les guitares nerveuses, on s’apaise avec sa voix… bref, que ça soit Submarine, Harsh Love, Crumbs ou Punktuality, en français, on aime l’univers de Raymonde Howard.
Troisième album pour Raymonde Howard qui avec « S.W.E.A.T. » s’impose comme l’une des compositrices les plus acérées de la scène rock d’ici. Au fil de ses disques, elle construit un répertoire sans concession, terriblement attachant. Avec « S.W.E.A.T. », elle emmène sa musique vers des terres arides, de beaux paysages qui renvoient fatalement à l’immense « DRY » de PJ Harvey. Mais ce serait dommage de s’en tenir à cette référence ultime, aussi prestigieuse soit-elle.
Raymonde Howard insuffle à ses chansons un charme indéfinissable, une énergie étrangement douce et brutale à la fois. Une poésie électrique fortement addictive, un jeu de guitare sec qui emporte d’emblée, une voix ultra-féminine. « S.W.E.A.T. » s’impose par sa force et sa grâce. Yan
Joli petit coup de cœur de ces derniers jours pour cette jeune artiste Stéphanoise qui chante un rock venu d’ailleurs avec une voix poignante, teintée de larmes et de frissons. S.W.E.A.T est le troisième album de Raymonde Howard, c’est le premier que je découvre, avec passion.
Je me suis laissé happer par un album que j’ai mis du temps à écouter, que j’ai découvert au ralenti mais avec un plaisir crescendo. Laetitia Fournier, qui se cache derrière le pseudo de Raymonde Howard, est capable de délivrer des ballades incantatoires, envoûtantes à souhait, aussi bien rock blues que pop, dans un esprit punk. Un peu PJ Harvey, un peu Scout Niblett, elle est surtout une sorte de fille mystère donnant sans cesse des reflets mordorés à cet intime musique qui se dégage de son album. Le premier morceau, permet d’entrer comme il se doit dans l’album. Release The Evil, c’est deux minutes d’envoûtement psychédélique. La voix charismatique de la chanteuse, un peu douce, un peu rageuse, me shoote à l’émotion. Sensible et touchante. Je suis sensible, elle m’a touché. Entêtante aussi. Oui, un morceau très entêtant. Enthousiaste aussi. Le tout est joué avec une sincérité naturelle. Simple et naturel, sans surenchère. Onze titres qui vont droit à l’essentiel. C’est brut, mais c’est quand même doux. Ça ne fait pas mal, ça caresse. On ferait presque l’amour en écoutant Crumbs Of The Awakening, tu veux bien ? Les titres ne sont pas long, ce qui donne le sentiment de ne pas se perdre en route, toujours avec cette émotion perplexe en fil rouge qui nous maintient en haleine. Avalant les riffs de guitare tranchante, j’aspire les titres comme j’étale des couches de crème solaire sur le dos de l’amour qui hante mes rêves. Non, il n’y en a jamais assez, tant que le plaisir de caresser sa peau s’éternise. Pour S.W.E.A.T c’est pareil. Un morceau peut s’arrêter, le plaisir se poursuit avec le titre suivant comme si de rien n’était. Et si quelques morceaux plongent l’écoute dans une certaine douceur onirique, j’aime ce grain de folie qui habite Staring At The Moon, Terrortits ou encore l’excellent Punktuality. Cette voix qui vous susurre presque à l’oreille mélangée aux strates instrumentales fait naître chez l’auditeur que je suis, une inverse musicale sans pareille. Essayez-donc.
Je découvre Raymonde Howard avec son troisième album, et je me pose une question. Comment ne pas être séduit à l’écoute de S.W.E.A.T ?
Sec et aride, le nouvel album de Raymonde Howard se veut aussi prompt et perçant qu’une morsure de serpent dont le venin se répand inexorablement dans nos veines, nous plongeant dans une transe alliant la nudité du corps à la chaleur des déserts les plus solitaires. Une œuvre charnelle, hurlant sous les faux apparats d’une douceur prête à exploser.
Finalement, seule une substance chimique sépare le Docteur Jekyll de Mister Hyde ; quelques gouttes d’une solution dont la formule demeure secrète, mais transforme l’ange en démon, opposant tout et son contraire, bien et mal, inhibition et exaltation. Il en est de même pour la Stéphanoise Laetitia Fournier, dont le négatif – du moins en apparence – Raymonde Howard apparaît comme l’illustration sonore et matérielle de troubles et de questionnements permanents, interrogeant l’artiste sur sa propre condition et ses limites intérieures. Celles-là mêmes auxquelles elle offre une existence, une texture à la fois râpeuse et fascinante, à travers « S.W.E.A.T. », album certes court (onze titres pour un peu plus de vingt minutes) mais faisant trembler nos certitudes et ébranlant nos défenses grâce à un rock corrosif et mélodique alliant à la perfection douceur tentatrice et exultation imminente.
« Release the Evil » se fait délicatement confidentiel, suivi d’un obsédant et hypnotique « Penekini Kill », introductions intemporelles aux nombreux changements de cap qui vont rapidement se succéder, le tout dans un dépouillement instrumental franc du collier et radical. « Angry Ballerina » laisse résonner, en écho, un refrain possédé et transcendant quand, plus loin, « Terrortits » se fait aussi ironique que revendicatif d’une condition féminine qui n’appartient pas à la société dans laquelle Raymonde Howard refuse, volontairement, d’évoluer. Les fulgurances presque psychédéliques de « No Waves, No Bricks, No Walls, No Pass-Arounds » achèvent de nous plonger dans les eaux froides d’une instrumentation se délitant sous nos yeux et dans nos esprits, tandis que « Harsh Love » est autant la complainte d’une créature abandonnée, seule, sur le bord de la route, que l’appel désespéré d’une femme prête à tout pour désirer, séduire et enlacer, comme elle le prouve plus loin sur le sensuel « Hands Shine with Stains ». Tout au long de ses pérégrinations, Raymonde Howard aborde aussi bien les ébats sexuels (comme le prouve le texte en français du final « Punktuality », jeu de mots admirablement bien trouvé) que les excès dans lesquels chacun peut tomber sans prévenir, se faisant aussi prévenante qu’attirante, Méduse au regard de laquelle on ne peut résister.
« S.W.E.A.T. » ne laisse aucune place au hasard ou à l’inutile, ornant son propos à l’esprit rebelle et volontaire d’une poésie sous-jacente qui achève de révéler la particularité exceptionnelle de Raymonde Howard. Tant et si bien que la complexité de ces instantanés brefs et jouissifs devient évidente ; rien ne sert de surenchérir quand le cri et les mots résonnent dès la première écoute, seconde après seconde, sans jamais nous laisser respirer mais en nous prenant dans ses filets. Toute résistance est inutile ; l’opus qui nous est ici offert vaut bien plus qu’un long et rébarbatif discours révolutionnaire et émancipé, en quelques notes et mélodies piquantes et vénéneuses, addictives et inédites. Raphaël Duprez
L’album de Raymonde Howard transpire le rock. Un jus essentiel que « S.W.E.A.T. » a soigneusement évité d’enrober d’atours aussi superficiels que dispensables.
Le nom de cette artiste est une invitation à aller plus loin. Son nom ? Monde, Raymonde. Ajoutez le très anglais patronyme d’Howard et vous avez raison de penser que sa musique à quelque chose d’original. En fait, c’est un peu plus que cela. C’est minimaliste, sec et terriblement profond. Et mine de rien, c’est aussi le troisième album de mademoiselle Laétitïa Fournier. Et au même titre que les Verts (on parle foot ici) avaient bousculé les anglais (et les allemands) sur leur propre terrain (il y a plusieurs décennies, c’est vrai), la stéphanoise irrite nos meilleurs ennemis en leur donnant une petite leçon de rock. Sa musique est suffisamment dépouillée pour nous rappeler « Dry » le premier album de PJ Harvey dans les années 90 tout en nous indiquant la voie d’un Garage hanté par sa propre originalité. C’est à la fois sans prétention et magnifiquement osé. On pense – dans un autre style – à la petite révolution qu’avait constitué « Mon cœur mon amour » d’Anaïs. Ici, le côté roots est resté intacte, démultipliant le plaisir. Son dernier morceau « Punktuality » est à ce titre une petite pépite qui prouve qu’elle peut aussi chanter en français. Hervé Devallan
Certains disques savent se passer d’explications. On les écoute, on les remet, et on les aime sans jamais se demander pourquoi. Nous allons pourtant nous en tenir à notre rôle et nous y risquer !
Mettre l’album de Raymonde Howard, c’est de par son format l’assurance d’y replonger au moins deux fois d’affilée. Mais la durée n’explique pas tout. L’urgence avec laquelle elle plie ses titres distord le temps lui-même. Adam Green avait cette manie de développer des idées fortes sur chaque titre mais de se refuser obstinément à les remâcher. On retrouve chez Raymonde Howard cette même manière de ne pas tergiverser, de s’en tenir à la pureté de l’uppercut originel.
Au niveau sonore S.W.E.A.T s’oxyde sur la longueur en se saturant. Bien sûr un titre comme “Submarine” fera remonter le souvenirs des matrones des 90’s. Il faut dire que les premiers Cat Power et PJ Harvey tiennent presque du paradigme.
Si la toile de fond doit être évoquée (on grandit tous dans un contexte), le nouvel album de Raymonde Howard apparaît plus comme le contemporain des disques les plus barrés de Scout Niblett ou de la reine absolue Kristin Hersch.
Aussi, nous avons voulu nous en tenir à son intention et rester nous-mêmes concis et efficaces. S.W.E.A.T est cet album qui ne vous lâchera pas, qui aura plusieurs écoutes. Parfois profondes, parfois fugaces, car sa musique est un jeu de miroir entre fausse légèreté et véritable proposition. Le disque génère sa propre boucle, si bien qu’à son écoute nous ne savions parfois plus s’il avait repris ou continué.
Aussi étrange qu’il paraisse, c’est bien là un compliment, puisque S.W.E.A.T réussi d’une façon pernicieuse à vous extraire de ce que vous faîtes, à brouiller les pistes sous l’apparence de la simplicité, à habiller sa complexité d’une façon si accessible qu’elle en devient infectieuse.
C’est la goutte de sueur qui se fait passer pour une larme. C’est la névrose répétitive qui s’empare de plusieurs genres, vous invitant à sauter sur place pendant moins de deux minutes (“Staring at the moon”) ou à vous donner un coup de blues sur un “Crumbs” pourtant bien plus lumineux que ne le laisse croire son début. De toute évidence, elle s’amuse beaucoup à se jouer de nous, nous fais suer à nous faire croire. Si bien qu’on entre volontiers dans cette danse aussi intense qu’elle est courte et multiple.
Raymonde Howard sculpte son identité, et nulle doute qu’elle est en train de devenir à son tour une référence dont on se servira pour comprendre certains des disques qui nous arriverons à l’avenir. Barclau
S.W.E.A.T. petite bombe punk de Raymonde Howard
Faisons bref mais court : tu recherches un(e) artiste pouvant couvrir avec son album trois décennies de musiques actuelles ? Tu aimes le punk, le DIY avec quelques touches d’électro et l’indie-rock équipé de tronçonneuses ? T’as pas plus d’une demi-heure à perdre à l’écoute d’un disque et surtout t’as besoin que ce soit intense ?
Va pas plus loin et précipite-toi sur S.W.E.A.T., nouvel album de Raymonde Howard.
Raymonde Howard, c’est le projet de Lætitia Fournier et S.W.E.A.T. est la suite de Lit, première B.O. et second album de Raymonde, sorti il y a trois ans, et remarqué pour son ambitieuse concision.
Avec S.W.E.A.T., elle persiste dans la concision tout en revenant aux fondamentaux : chant/guitare/loop station, le concours de Jean-Christophe Lacroix au violon sur deux morceaux, et le punk en ligne de conduite.
Ce qui donne un album court (vingt minutes au compteur), très simple, direct, sans fioritures et d’une putain d’efficacité. Pas besoin d’arrangements complexes : un chant très suggestif, une guitare, des boucles, et un talent inné pour conjuguer mélodies et énergie devraient suffire à vous tenir en haleine. Parce que S.W.E.A.T., c’est un mix parfaitement équilibré d’électro lo-fi barrée façon Suicide, d’urgence à la Kas Product et d’indie-rock avec maîtrise des montées, mini-hymnes, sensualité et folie à tous les étages.
Évidemment, il est difficile voire impossible de ne pas évoquer PJ Harvey et notamment l’album Dry (cf Submarine), ainsi que des groupes comme les Slits et le militantisme des riot grrrls (qui inonde tout l’album et plus particulièrement Terrortits et Punktuality évoquant la déconnade d’un Sexy Sushi), mais S.W.E.A.T. va au-delà de ces références et propose à l’auditeur un disque à la fois régressif (c’est simple, accessible, garanti sans prise de tête comme le meilleur du punk) et invitant à la réflexion (notamment sur l’aspect transgressif de la sexualité, les rapports soumission/domination, la condition des femmes dans une société phallocrate, proche en cela d’une Kim Gordon).
Pour résumer, il y a tout ça et peut-être même plus encore dans ce S.W.E.A.T. aussi bref et intense qu’une éjaculation précoce, jouissif par bien des aspects mais reflet assez juste d’une société qui n’en finit pas de régresser. Jouissif (beaucoup) et frustrant (un peu), soit deux adjectifs à fleur de peau allant comme un sweat sensuel à cet excellent S.W.E.A.T. Jism
Rockeuse indé issue de Saint Etienne, un peu notre PJ Harvey à nous, Raymonde Howard, dans le civil Laëtitia Fournier, s’est déjà distinguée de par ses disques précédents, dont For all the bruises, back eyes and peas (2010).
Avec ce S.W.E.A.T. court et efficace (11 titres pour un peu plus de 20 minutes), elle use de boucles et gimmicks qui, dès Release the evil qui ouvre les festivités, forment un ensemble à la fois direct et mélodique, tendu et « S.W.E.A.T. » On ne peut s’en lasser, la durée réduite des morceaux ne nous en laisse pas le loisir. Penekini kill le confirme, la stéphanoise tape dans le mille avec ses compositions au dépouillement décisif. Son chant doux s’acoquine gentiment, ses guitares rugissent avec classe et mesure. Avec le soutenu Angry ballerina, elle tient même son tube indé. Son disque est dansant, un tantinet cold, tranchant et sans une note de trop (No waves, no bricks, no walls, no pass-arounds). Crumbs of the awakening se passe de rythmique, plus dénudé encore, sans que cela n’atteigne sa valeur. On est dans le lo-fi, l’économie de discours superflu. Terrortits, sa basse charnue, l’obsession résultant de ses sons répétés suscite une addiction certaine audit morceau comme à l’album en entier.
Ce dernier tient la route, fait même mieux que cela, fait dans le bourru-leste un poil bluesy avec Ebony submarine qui brille aussi par son violon grinçant. Rien de faux et zéro défaut, une instrumentation à la simplicité confondante (Harsh love), un contenu alerte (Staring at the moon); S.W.E.A.T. excelle. Hands shine with stains et ses voix qui se complètent, ses riffs brefs et secs le rendent indispensable à notre scène.
Enfin, Punktuality, sorte de post-punk chanté en Français sans la moindre anicroche, consacre le rock doux et rugueux, ici fortement attrayant, d’une musicienne qui vient d’apporter avec cette rondelle un contribution de tout premier ordre à la cohorte des sorties hexagonales. Will Dum
Il y a un air de ressemblance avec Olivia Merilahti dans la voix de Laetitia Fournier, aka Raymonde Howard. Retrouvez dès vendredi son troisième album intitulé S.W.E.A.T, conçu et réalisé comme une série de petits bonds garage rock très rentrés diffusant à chaque fois en moins de trois minutes les effusions intérieures de leur auteure. Alors, restez attentifs et soyez punk-tuels.
Voilà bien une artiste qui a manqué l’occasion de se plier aux codes. D’ailleurs, elle l’assume et le vit très bien. Et tant mieux pour l’auditeur. Raymonde Howard est le double scénique de la Stéphanoise Laetitia Fournier. On parle d’elle depuis quelques années déjà. Bien avant même le lancement de sa carrière solo en 2006 avec la sortie de son premier album éponyme.
Raymonde Howard, c’est « le côté franchouillard de Raymonde mêlé à l’aspect angliciste de Howard » expliquait la principale intéressée il y a quelques années. C’est donc l’histoire d’une française qui, après avoir pris part à plusieurs groupes de sa ville (Goofball, Kiss Kiss Martine, La Seconda Volta), décide de s’expatrier à Reading en Angleterre pour prendre de la distance under the rain.
Raymonde Howard se livre peu. On sait qu’en 2010, elle avait un boulot conventionnel à côté de sa passion pour le punk et le noise rock, sans connaître la nature de ses activités extra-professionnelles. Et oui, Raymonde Howard est faite pour la musique et pour en vivre. Mais elle est trop « heureuse d’avoir un boulot et de ne pas avoir à faire de la musique pour vivre ».
Du coup, ses compositions gagnent en liberté sur tous les plans. Aucun calcul dans les intentions musicales de Raymonde Howard : on le croit d’autant plus à l’écoute de son dernier album S.W.E.A.T, à paraître ce vendredi sous le label We Are Unique Records, comme ce fut déjà le cas pour son second opus sorti il y a sept ans, For All the bruises, black eyes and peas.
Sortir le démon, mais lequel ?
Release the Evil nous accueille en première plage sous les auspices d’une Raymonde Howard semblant marquer de son impatience les aléas de boucles temporelles devenues incontrôlables. La rengaine se fait sa place et nous fait taper du pied. C’est entraînant et convainquant. Voire même motivant.
Hommage ou pas à sa première petite maison de disque du même nom, le titre Angry Ballerina n’échappe pas à cette logique pénétrante du loop made by Raymonde Howard. L’idée est clairement de percuter pour faire bouger les lignes. Et si l’on considère la durée du morceau, autant dire que la mayonnaise se doit de prendre dans les perspectives de chacun le plus efficacement possible. Pari réussi.
Miettes d’un éveil électrisé
Raymonde Howard is clever. Comprenez ici cette brillance dans la faculté de Laetitia Fournier à résumer en quelques mots le ressenti d’une génération au-delà de celui d’un genre musical énervé, comme c’est le cas dans Crumbs of the Awakening ainsi que dans Terrortits, chanson dans laquelle la guitare électrique partage le devant de la scène avec le violon de Jean-Christophe Lacroix.
« Quoi que tu croies, si mon corps est une arme, tu peux m’appeler terrortits » : Raymonde Howard décrit les choses simplement et les qualifie pour ce qu’elles sont. Dans sa réappropriation du punk, construite et affinée depuis ses débuts, Raymonde Howard n’omet pas d’y inclure le rôle de révélateur associé au genre, allant bien au-delà de la seule revendication.
Et si les révélations de Raymonde Howard savent elles-aussi rimer avec provocations, c’est pour mieux se frayer un chemin à travers les sentiers de notre raison tout comme le ferait une langue jusqu’aux lèvres mouillées de celles et ceux ayant oublié jusqu’à son nom. Chassez la Punktuality : elle revient au galop. N’est-ce pas bien connu ?
Avec sa voix douce et légèrement rocailleuse, difficile de ne pas penser à PJ Harvey et son 1er chef d’oeuvre Dry tant on retrouve dans les compositions de ce 3eme album ce rock à la fois sobre et rageur, simple et pourtant plein d’émotions.
Mais avec S.W.E.A.T, Laetitia Fournier et son alter ego nourri aux productions du Chess records, dessinent une pop aux accents bluesy, s’amusent de ses boucles sonores pour habiller de groove ses riffs noisy.
Tout au long de ces 11 morceaux à l’esprit Lo fi, Raymonde Howard nous régale de ses changements de rythme tout juste troublés par le violon de Jean-Christophe Lacroix, membre des Hiddentracks ajoutant ici une belle tension aux morceaux.
Touchant de simplicité et tellement efficace, on la découvrira avec beaucoup de plaisir en live ce mardi 11 juillet dans un lieu tenu secret et uniquement sur invitation…Julien
Article et interview de Raymonde Howard dans le magazine GONZAÏ
Article annonçant un concert à Albi de Raymonde Howard dans La Dépêche du Midi du 22 Février 2017
Article et interview de Raymonde Howard sur Hétéroclite
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