The John Venture est le projet commun d’Angil & The Hiddentracks avec B R OAD WAY du label Facto Records.
Ce disque allie à merveille leurs 2 univers, à savoir l’électro hip-hop avec chant, platines, claviers/samples et VJ-ing de B R OAD WAY, et le free folk pop rock influé d’hip-hop barré d’Angil, avec voix, guitares, cuivres et platines.
Le disque fut salué unanimement par toute la critique française comme l’un des meilleurs disques français de l’année 2006 et permis au groupe de se produire sur les plus prestigieuses scènes de France (Printemps de Bourge, Rockomotives de Vendôme, Flèche D’or à Paris…)
La rencontre entre le folk postmoderne d’Angil et l’electronica hybride de Broadway. Le rejeton engendré donne dans la rêverie érudite et chatouille le hip-hop mélodique, à quelques bacs à sable des correspondants US d’Anticon… du hip-hop avec des outils d’électroniciens, mélange de folk, ambiant et musique concrète…En France, rares sont ceux à s’être engagés sur des terres aussi inexplorées.
LES INROCKUPTIBLES
Adepte des rencontres improbables, des concepts à la mord-moi le nœud qui aboutissent à un improbable état de grâce, à la fois fragile et majestueux, l’album de The John Venture est fait pour vous…du folk défroqué d’Angil et de l’electro contemplative de B R OAD WAY, The John Venture n’a rien gardé, créant un hybride fantasmagorique, lorgnant du coté du hip-hop, de l’ambiant et du free jazz…cet album sonne comme peu de choses de part chez nous.
LESINROCKS.COM
Le projet The John Venture signe la rencontre fracassante de jeunes pousses de la scène stéphanoise. Ainsi le post-folk de Angil & The Hiddentracks croise le fer avec la musique fiévreuse de Broadway, découverte électro du Printemps de Bourges 2006. De cette rencontre est née un premier album enthousiasmant.
LES INROCKS Paris
L’aventure “The John Venture” est vertigineuse. Les combos electro folk Animal Collective et Why ?, les écuries hip hop Anticon et Lex, ont aujourd’hui des concurrents inattendus… venus du centre de l’hexagone.
ARTE TV
Plus les écoutes s’enchaînent et plus les insondables richesses de l’album se dévoilent. Rarement folk, hip hop et electronica n’auront sonné aussi juste que sur ce tout grand disque.
OCTOPUS
Entre electro, folk, hip hop, l’album de The John Venture recèle des mines de références, des arrangements ultra soignés, de très grands moments musicaux. Un album de chevet, déjà repéré comme une prouesse d’inventivité et de justesse.
FERAROCK
Un miracle d’inventivité électro-acoustique…The John Venture incarne souverainement un imaginaire ascensionnel, mettant son talent pluriel au service d’une émotion libre et ludique. De scansions en fulgurances, ces jeunes gens établissent des branchement inattendu entre cœur et cerveau, boulversant les cartographies sonores qu’ils explorent.
MAGIC Revue pop moderne – Novembre 2006 (Noté 5/6)
Héraults de la musique indépendante française, le label Unique ne cesse de surprendre par la qualité de ses productions…Entre jazz dissonant, electronica et postrock épique, ces artistes dessinent un paysage onirique, avant-gardiste, poétique, qui n’a absolument rien à envier aux pontes de la scène alternative américaine (Animal Collective, Fog, le label Anticon…)
EPOK (journal de la FNAC)
un album qui fait sauter quelques cloisons musicales entre folk, musique électronique et hip hop…énorme !
TELERAMA – émission Next sur le groupe
Jeux de voix, passage en douceur et en danger, coloration rap plus appuyée pour le surréalisme des mots s’amusant, john venture c’est tout et plus encore…une expérience unique.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
La VRAIE force de John Venture, c’est en quelque sorte l’ajout des chromosomes d’Angil pour l’intime et de Broadway pour l’atmosphère. Et de John Venture comme de la majorité des marmots on ne saurait dire s’il tient plus du père ou de la mère…John Venture est une artère coronaire incontournable. Longue vie au rejeton.
FROGGY’S DELIGHT
Cet album est tout simplement touché par la grâce…peu de collaborations auront abouti à une telle réussite, à s’affirmer avec une telle évidence. Difficile à croire, mais ces gars qui viennent des monts du Forez assouvissent ce fantasme. Magnifique.
AUTRES DIRECTIONS
Ne passez pas à côté d’une des plus belles surprises hexagonales de l’année.
MOWNO
The John Venture n’a point à rougir de ses modèles américains et peut même se targuer d’approcher les meilleures productions du label Anticon. Un vrai délice !
FOUTRAQUE
Tout simplement un équivalent français inespéré et néanmoins crédible à l’indépassable album de 13&God (on aurait également pu citer Hymie’s Basement)… un album qui synthétise le plus naturellement du monde hip-hop, electronica, pop et jazz en un même univers cinématique et impressionniste, ample et entêtant, tour à tour mélancolique, angoissé et lumineux.
INDIEROCKMAG
Un disque qui vous absorbe tellement qu’il devient ardu d’en parler. Un peu comme si vous aviez vécu une expérience métaphysique, impossible à partager. Il faut le voir, ou plutôt l’entendre (les deux en fait), pour le croire.
DMUTE
La réussite de l’aventure tient plus à l’ambiance construite par ces protagonistes qu’à leurs performances. En bout de course ne demeure pas tant le sentiment d’avoir vu un film ou écouté un disque que d’avoir fini un bon polar. Déroutant.
POPNEWS
Le projet est une réussite totale, se priver de le souligner serait parfaitement impardonnable.
Expérience salutaire, accouplement en plein vol réussi, traçage de nouvelles pistes, défrichage de sonorités, collisions d’univers où accointent mélodies écorchées et rythmes digitaux peuvent définir (partiellement) le travail accompli par cette association de talents.
W-FENEC
Pendant le temps d’une soirée Angil et Broadway ont été des voisins bruyants et brillants, l’un, angil, donnant aux autres, broadway le loisir de coller des images à un son venant de l’étage du dessus. Fort de cette expérience, ce stand up protéiforme, pour coller à notre époque, les deux se sont rejoins plusieurs soirs de suite avec comme dogma souple de boucler un morceau par soir. Si l’idée de base m’avait laissé perplexe à l’idée d’une alliance de ces deux mondes, la performance d’Angil à Reims m’avait rassuré sur la faculté de celui ci à se confronter à ces ambiances lointaines. The john venture n’est pas pour autant Angil chantant pour Broadway, pas plus que le contraire, les deux mixant leurs univers, jouant avec les pinceaux des uns et des autres évitant l’écueil d’un split album masqué pour réussir une œuvre collective. L’ambiance de john venture n’est pas sans rappeler les caves de jazz, la naissance d’un underground fureteur, qui ici rencontrerait la technologie, le sample et une certaine idée du rap ou du slam (autre tendance lourde). Envoyé en éclaireur sur le volume 10 de nos compilations Stein waltz nous avait impressionné par son caractère tendu comme une rencontre unique entre le tricky sous tension et soul coughing. Jeux de voix (on se complète quand nous nous pensons être dissemblables) sur coin-operated comme une performance addictive de diction directe et divertissante, passage en douceur et en danger (old europe), coloration rap plus appuyée pour le surréalisme des mots s’amusant (night shift day shift), john venture c’est tout et plus encore. A votre loisir de poser un dvd chez votre voisin du dessous de mettre le cd chez vous et de faire partager à l’ensemble de votre communauté géographique une expérience pas comme les autres…..une expérience unique. GdO
A l’heure des fusions et désacquisitions, des OPA et des effusions capitales, d’autres trouvent l’alternative. Ils sont partout et plein, ici et ailleurs, à créer et diffuser, émouvoir parfois, se regroupent, s’assemblent et s’unissent contre, en vrac, Pascal Nègre, Rupert Murdoch, la nouvelle économie et le parisianisme ambiant.
Le héros des temps modernes, laptop en bandoulière, se nomme John Venture, création hybride née de Papa et son folk expérimental (Angil) et maman à l’électronica sensible (Broadway).
Une rencontre improbable et nécessaire qui aboutit à un premier album hybride et musicalement modifié. Une joint venture bien nommée, partie d’un délire en sursaut : réunir les deux groupes pour enregistrer en 18 jours cet album en guise de (ré) création.
The John Venture, loin d’être un one shot foutraque réunion de deux entités bordéliques, a de quoi surprendre. Et ce n’est pas la piste d’ouverture « Names » qui sifflera le contraire. Croisée des chemins entre les expérimentations de Johnny Greenwood sur Kid A et trip incisif à la Mogwai, la bande de Saint Etienne prouve que oui, il y a bien une vie créatrice au-delà de la porte de Bagnolet.
Le beat numérique l’emporte sur la structure, les refrains et les couplets. Dépassés par la force du collectif qui parvient à signer chef d’œuvres intimistes avec piano et laptops (« Coin-operated« ) et vagues d’electronica sur lesquelles Boards of canada n’aurait pas refusé de scratcher. « Stein wlatz« , déjà présente sur la compil de Unique Records, s’avère à la croisée des chemins entre rock beat et rap, avec cette introduction violente et énorme. Du slang peut-être, sur fond de poum-tchak poétique.
Et crucial retour à la réalité sur « What extra mile« , sublime moment de douceur tout en clavier doux comme la mousse des forêts au beau matin. L’influence de dEUS se fait ressentir sur les parties vocales, rocailleuses et en canon, sans jamais alourdir l’ensemble.
La VRAIE force de John Venture, c’est en quelque sorte l’ajout des chromosomes d’Angil pour l’intime et de Broadway pour l’atmosphère. Et de John Venture comme de la majorité des marmots on ne saurait dire s’il tient plus du père ou de la mère.
L’ensemble confirme encore une fois que le meilleur n’est pas forcément au centre. « Night shift day shift » enterre tous les doutes possibles, avec ses cuivres au second plan, sa beatbox, ses powers chords bien grasses et son phrasé de mec du 9-3. Le rock est charmé, l’auditeur déjà dans le lit, à poil, attendant son heure. Prêt à passer à la casserole. Définitivement,
Paris est à la périphérie du cœur, et John Venture une artère coronaire incontournable. Longue vie au rejeton. David Didier
A ma droite, Angil fait partager son folk mélancolique depuis près de dix ans et cinq albums autoproduits, celui-là qu’il baigne dans d’habiles arrangements, et sur lequel il pose une voix douce et émouvante. À ma gauche, Broadway, auteur d’un premier album remarqué, préfère les ambiances hypnotiques et envoûtantes de son electronica aux penchants post rock. Deux approches différentes mais loin d’être opposées
La preuve sur ce « The John Venture », mariant et mélangeant ces deux univers pour un résultat atypique qui n’aurait jamais vu le jour sans deux évènement notoires. D’abord, cette résidence commune à La Fabrique débouchant sur un concert particulier, Angil évoluant au premier étage, tandis que Broadway le filmait et le remixait simultanément au rez-de-chaussée. Une première expérience partagée qui poussa ces artistes à faire tomber ce plancher qui les séparait pour se retrouver, ensuite, enfermés dans un même studio, façon « Hymie’s Basement » (Lex Records), cet opus commun entre Fog et Why? (deux artistes dont Angil et Broadway partageaient déjà l’intérêt) qui fut en 2004 un véritable déclic pour la troupe
Angil et Broadway s’inspirent donc ici de la même idée, investissent La Fromagerie pendant deux semaines (voir le DVD qui accompagne ce disque, comprenant également une illustration vidéo de chacun des morceaux) afin d’accoucher d’un album commun, et en ressortent neuf titres imprégnés de leurs touches musicales respectives et forcément très proches de leur modèle américain. Pourtant, « The John Venture » va plus loin que le pâle plagiat auquel vous concluez sûrement déjà
Car ici règne une véritable osmose qui s’entend tout au long de ce disque homogène, profond, mélancolique, gracieux et d’une beauté paradoxalement légère et pesante. En effet, si les ambiances relativement glauques servent de fil rouge, celui-ci est assez large et solide pour nous emmener jusqu’à la fin de ce « The John Venture », tout en passant de moments pesants, monotones mais captivants (« Names », « Imaginary Physical Anilments ») à d’autres plus pop et accrocheurs (« Egg Music »), brossant dans le sens du poil l’auditeur peu habitué à ce genre d’approche musicale, et contrebalançant quelques sonorités plus ouvertement electro hip hop (« Stein Waltz », « Night Shift Day Shift »). C’est le cas notamment des très réussis « Coin-Operated » et « What Extra Mile? », emmenés par quelques notes de piano répétitives enrichies d’une large dose de bidouilles de bon goût, ainsi que du superbe et très folk « Old Europe », titre le plus touchant de cet opus
S’inspirer sans copier, c’est le difficile pari que remportent ici Angil et Broadway. Sans aucun doute, « The John Venture » ne pourra renier ses préférences musicales auprès du public Anticon qui, cependant, abordera ces neuf titres comme un complément ravivant les braises, plutôt qu’une pâle copie sans intérêt. Aucune franchouillardise fatale ne s’échappe de ce genre de disque trop rare sur la scène musicale française. Pour cette raison, comme pour des milliers d’autres, ne passez pas à côté d’une des plus belles surprises hexagonales de l’année. Matthieu Choquet
Alors, finalement, The John Venture, c’est quoi ? Une joint-venture à l’américaine entre Angil et B R OAD WAY ? De l’électro-hip-folk ? Ni Angil ni B R OAD WAY ? Un film noir ? Warp et Anticon en visite en France ? Un peu tout ça ?
Et si The John Venture c’était tout simplement un équivalent français inespéré et néanmoins crédible à l’indépassable album de 13&God (on aurait également pu citer Hymie’s Basement, mais le groupe en parle déjà très bien dans l’interview qu’il nous avait accordée en octobre dernier) ? Car comme l’avaient fait The Notwist et Themselves (Jel, Doseone et Dax Pierson du label Anticon) en 2004, deux membres d’Angil (plus deux autres aux arrangements de cuivres) et le quatuor B R OAD WAY, deux groupes aux sensibilités musicales a priori très différentes et pourtant nourris d’influences communes, se sont retrouvés à composer et enregistrer ensemble en un temps record (18 jours contre… 17 pour 13&God) un album qui synthétise le plus naturellement du monde hip-hop, électronica, pop et jazz en un même univers cinématique et impressionniste, ample et entêtant, tour à tour mélancolique, angoissé et lumineux. Mickaël d’Angil et Fabb de B R OAD WAY se partagent le micro, jouant sur les sonorités de l’anglais (ici pas de chant en français, mis à part un featuring de SoulJah’Zz sur Night Shift Day Shift), oscillant entre phrasé hip-hop et chant plus classique, se jouant même de cette frontière ténue que Massive Attack a déjà abolie depuis longtemps.
L’album est proposé avec un DVD contenant un clip pour chaque morceau. Une initiative originale et passionnante, qui permet non seulement à l’auditeur de retrouver les sensations ressenties en concert où ces mêmes vidéos, projetées en fond de scène et triturées par VJ Raize, ajoutent encore à l’hypnotisme de la musique du groupe, mais également de réinterpréter l’album à la lumière de ces petits films expérimentaux dominés par un noir et blanc expressionniste et influencés par le film noir et l’Amérique de la prohibition. Cet univers visuel s’appuie principalement sur des images d’archives des années 30, se servant de cette époque pour livrer un constat sur notre société actuelle. Le groupe garde ainsi une certaine distance et un regard critique, cette même distance avec laquelle les personnages de leurs clips, tout comme nous, spectateurs, regardent le plus souvent les images extérieures de la société au travers de fenêtres, vitres de voitures, lucarnes et qui leur permet de conserver une certaine indépendance par rapport aux évènements pour demeurer des témoins, sans interaction directe avec l’extérieur. Le groupe semble rapprocher notre époque de celle de la prohibition, où la corruption régnait en maître… de là à faire de The John Venture un Incorruptible, il n’y a qu’un pas que l’on peut allègrement franchir au regard de la radicalité toute personnelle de leur démarche.
Sur Names, une lanterne et les notes d’un piano éclairent le monde, tout comme le groupe qui joue le rôle d’un écrivain/journaliste tapant sur sa machine à écrire, témoin de son temps rendant compte de l’état de la société, de sa violence. La musique reflète cette ambiance de film noir psychotique, avec ses réminiscences de cuivres et percus inquiétantes, puis ses touches de guitares et d’électro industrielle qui assombrissent le décor. L’artiste (les musiciens de jazz dans le clip) doit être capable de guider, dénoncer, prendre position tout en laissant la liberté à l’auditeur/spectateur de choisir son camp… A la fin, la cloche semble vouloir réveiller la conscience collective, ou peut-être sonner l’issue imminente d’un destin dont la marche inéluctable était rythmé par le flow de Mickaël et Fabb tout au long du morceau.
Coin-Operated est beaucoup plus direct, avec son piano enlevé, son handclapping et son rap accrocheur. Le temps file au rythme rapide de ce conducteur de locomotive aux gestes mécaniques, qui emmène avec lui des centaines de passagers, défiant les éléments (brouillard, orage), sans jamais dévier de sa route vers un horizon plus clément.
La vidéo de Coin-Operated
Du piano simple et lumineux qui ouvre Imaginary Physical Ailments naît d’abord la mélancolie, puis la confusion et les tourments à mesure que s’ouvre le morceau aux bidouillages hantés de B R OAD WAY. D’ailleurs les images du clip se floutent, comme les idées, les souvenirs, bons ou mauvais, le font avec le temps, qui semble passer en accéléré au fil du tic-tac d’une horloge devenue folle. Le chant se fait mécanique, comme pour symboliser une vie dominée par la course effrénée du temps, contre laquelle le groupe semble lutter pour garder son passé en mémoire et s’en servir pour mieux avancer, ne pas refaire les mêmes erreurs. Les images semblent d’ailleurs naître de la peinture, comme l’artiste recrée ses souvenirs. A la fin, l’arrivée de cuivres chauds et majestueux crée un contraste fort entre la réalité d’une vie aliénée et l’aspiration de tout homme à la liberté.
Ensuite, Stein Waltz démarre sur des claviers à la John Carpenter rappelant l’univers musical de Sole, sur lesquels s’entrecroisent bientôt électro schizophrénique et beats en décalage dominés par un flow urgent et angoissé. Tandis que dans son pendant visuel inquiétant, qui ressemble à s’y méprendre à celui du 1984 de George Orwell, les personnages se toisent et s’échangent des messages au travers de portes fermées.
What Extra Mile ? fait la part belle à un piano doucement hanté par des dérapages dissonants, tandis que la chaleur de cuivres jazz atmosphériques répond à la vie urbaine qui se déroule à l’écran. Puis le piano se densifie en couches bientôt ensevelies par des nappes de claviers.
La vidéo d’Old Europe laisse entrevoir un chef d’orchestre qui tente de conserver l’harmonie de son groupe. La guitare est acoustique, les percussions cristallines, pour un morceau particulièrement mélodique et lumineux. La mélancolie domine, mais au fur et à mesure viennent se superposer des images de fusillades en provenance de l’Amérique des années 30, auxquelles font bientôt écho des cuivres free et dissonants. Le chant prend le dessus sur le phrasé hip-hop, même si la frontière entre les deux demeure toujours insaisissable. Au travers de ces images et sonorités, l’influence américaine du groupe semble vouloir prendre le dessus sur l’harmonie fragile de cette Europe idéalisée et vieillissante (celle du chef d’orchestre), qui toutefois parvient encore à résister.
La vidéo de Imaginary Physical Ailments
Sur Night Shift Day Shift, les paroles sont en grande partie expressionnistes et imagées, en particulier celles de SoulJah’Zz en français, le collectif préférant jouer sur les sonorités et la musicalité des mots. Mickaël et Fabb rappent ainsi sous l’influence évidente de Yoni Wolf (Why ?). Le ton est revendicatif et l’ambiance plutôt sombre : programmations et guitares évoquent à nouveau la marche du destin, appuyés par des cuivres mariachis discrets et une petite touche ska à la guitare.
Puis les notes de piano égrenées et la guitare acoustique répétitive de l’envoûtant Approximate Turnover Company, dont les cordes vibrantes mais discrètes rappellent The Postal Service, renoue avec l’inspiration pop radieuse qui caractérisait Angil à ses débuts et prenait déjà le dessus sur Imaginary Physical Ailments. Puis le morceau gagne en rythme et s’ouvre à des cuivres amples et aux dissonances d’une guitare électrique, tout en demeurant toujours aussi mélodique et mélancolique. Et c’est de nouveau l’écrivain témoin de son temps que l’on aperçoit en plein travail devant sa feuille alors que les images qui défilent derrière évoquent les débuts de l’industrialisation de masse, du travail à la chaîne et de l’uniformisation sociale.
Enfin, Egg Music, avec son piano et ses percus impressionnistes, apaisé en apparence mais torturé au loin par des cuivres gémissants, semble d’abord nous présenter le générique de fin de cette aventure, mais l’histoire revient en arrière. La fin n’est qu’un éternel recommencement. L’histoire semble ainsi vouloir se répéter et ne jamais s’arrêter : la violence des fusillades refait surface et l’homme, le regard perdu dans le vide comme résigné, continue néanmoins de faire face aux évènements tandis que finalement, d’autres cuivres apparaissent, plus mélodiques, pour clore l’album sur une touche doucement rétro. L’avenir demeure donc ouvert pour The John Venture, et cet album, on l’espère, ne sera pas le dernier… darko, RabbitInYourHeadlights
En voilà un disque difficile à chroniquer. Un disque qui vous absorbe tellement qu’il devient ardu d’en parler. Un peu comme si vous aviez vécu une expérience métaphysique, impossible à partager. Il faut le voir, ou plutôt l’entendre (les deux en fait), pour le croire. Et pourtant il est aisé de passer à côté de cet album, après quelques écoutes superficielles. Au premier abord on croit à un énième clone de Why? ou à d’autres anticoneries (non il n’y a qu’un « n ») maintes fois répétées. Fond abstrait, beats vaguement hip-hop et voix nasillarde qui ne sait choisir entre rap et pop. Voilà le type de jugement définitif que pourrait porter quelqu’un qui n’a que brièvement jeté une oreille au disque, ou alors une personne dotée d’une mauvaise foi surhumaine.
Car ça serait passer à côté de l’essentiel, se contenter de la surface sans chercher à gratter plus loin. Heureux que je suis, le disque était livré avec la clef qui me permettrait de m’y plonger. Ce sésame c’est un dvd, versant audiovisuel symétrique et incontournable de cette œuvre collective.
Collective, car on retrouve aux côtés d’Angil and the Hiddentracks les quatres bidouilleurs de B R OAD WAY (à qui on pourrait décerner la palme du nom le plus chiant à écrire). Ces mêmes gens qu’on a pu découvrir dans un 4-titres d’ambient hallucinée peuplée de cris d’oiseaux, telle une suite improbable au Ummagumma des Pink Floyd, glissé comme une pochette surprise dans un album de Fog circulant sur les réseaux p2p. De son côté, Angil est un groupe protéiforme obnubilé par la création sous contrainte, sorte d’OULIPO musicale (leur prochain album est presque un hommage à notre Georges Perec disparu, puisqu’il a la particularité d’être un lipogramme illustré en musique).
Vous comprendrez aisément qu’il convient ici d’utiliser ce terme, usé à force d’être usité par mes confrères : Ce disque est un ovni (ou plutôt un omni, pour l’adapter à notre propos).
Mais revenons donc à notre impression de départ. Monotonie. On se décide à regarder le dvd. Un océan de pixels gris déferle soudain sur notre rétine. Des images vaguement datées, pas de couleurs, des mouvements longs, ou pas de mouvement du tout. Et c’est alors qu’en se concentrant sur ce vide on perçoit enfin la richesse de la musique. Ca et là des sons de fanfares qui paraissent noyés sous des torrents de guitares lo-fi, tel un cri venant d’un autre temps. Guitares ou bleeps ? Notre oreille n’entend plus, elle écoute. Elle écoute ce chant des sirènes, cet appel irrésistible, cette purée sonore hypnotique qui nous refuse toute réflexion. Vous comprendrez maintenant pourquoi je ne puis écrire sur ce disque et l’écouter en même temps… C’est juste mu par des souvenirs vivaces de cette expérience stupéfiante, que me viennent les mots justes. Et encore, c’est tellement fade par rapport à ce rève monochrome, son épaisseur et sa richesse semblant se dissiper dès qu’on essaie de mettre le doigt dessus.
Vous verrez, vous aussi vous resterez des heures après la fin du dvd à écouter en boucle la musique introductive de Names, vous subirez les moqueries de vos amis, ne comprenant rien à cette expérience mystique digne d’une prise de datura ou autres racines hallucinogènes. Mais vous n’y croiserez pas les esprits de vos ancêtres ou des divinités animistes. Juste les sirènes de l’introspection absolue. Rafiralfiro
Avec « Teaser for : Matter », son deuxième album, Angil signait en 2004 l’une des meilleures productions hexagonales. Associé cette fois au collectif électro-hip-hop stéphanois B R OAD WAY, qui assure ici tout le VJing, son free folk pousse encore plus loin ses expérimentations. Réalisé avec un cahier des charges ardu – neuf jours, neuf titres, neuf vidéos – cette joint-venture démarra avec un capital-risque, tant musical que visuel, certain. Le projet étant global, l’album est vendu accompagné d’un DVD reprenant tous les titres.
Il m’apparaît vite que ce genre de support vidéo, s’il peut être pertinent en live, est très vite ennuyeux calé au fond de son sofa, d’autant que musicalement chaque titre a également un poil tendance à s’étirer inutilement. Les conditions de création de l’œuvre doivent y être pour beaucoup, il n’est certes pas évident de prendre du recul avec un planning si serré. Néanmoins, hormis un « Night Shift Day Shift » fatigant, The John Venture propose de bien belles pistes et marie savamment samples, piano, guitares, xylophone, trombone… Le phrasé de Mickaël Mottet aka Angil, toujours aussi séduisant, navigue entre rap et berceuse, créant une tension salutaire et permanente. On passe ainsi, sans heurt, d’un sauvage « Stein Waltz » à l’éthéré « What Extra Mile? ». La réussite de l’aventure tient plus à l’ambiance construite par ces protagonistes qu’à leurs performances. En bout de course ne demeure pas tant le sentiment d’avoir vu un film ou écouté un disque que d’avoir fini un bon polar. Déroutant. François Le Doeuff
Longtemps, avant de posséder l’objet, je me suis demandé si ce disque ressemblerait plus à une co-participation de deux groupes (du type split-CD) ou à une nouvelle formation, un organe totalement indépendant. Et c’est en lisant la biographie, puis en écoutant et en visionnant chaque disque que mon point de vue s’est très vite installé. Et si vous connaissez un tantinet l’architecture du W-Fenec, vous aurez déjà compris qu’il s’agit bel et bien d’une entité à part entière que Angil et B R Oad Way ont créé.
Ne connaissant Angil que par quelques titres et à travers des chroniques, l’élément de comparaison le plus sollicité sera B R Oad Way pour qui j’ai été un des premiers à succomber à leur 06:06 am. Mais pour The john venture, il en est tout autrement. Etant plus à la ramasse au niveau du calendrier (le temps d’ingurgiter l’heure du CD, le DVD et ses bonus ainsi que de se renseigner un minimum sur Angil), cette chronique ne sera qu’une de plus dans la pile saluant déjà le rapprochement des deux formations. Mais qu’importe ! Puisque le projet est une réussite totale, se priver de le souligner serait parfaitement impardonnable.
Expérience salutaire, accouplement en plein vol réussi, traçage de nouvelles pistes, défrichage de sonorités, collisions d’univers où accointent mélodies écorchées et rythmes digitaux peuvent définir (partiellement) le travail accompli par cette association de talents. Vous l’aurez compris, ce n’est pas ici que The John Venture se fera dégommer ; impossible pour moi de dénigrer, d’un point de vue artistique, la coproduction servie par 6am Prod et Unique Records.
Par rapport à 06:06 am, The john venture semble plus accessible et moins conceptuel. En effet, chaque piste est indépendante, leur format est quelque peu standardisé (quand même de 4 à 8 minutes !), les compositions sont plus énergiques, et le flot de paroles (majoritairement en anglais) est bien plus soutenu, jusqu’à atteindre un improbable rap sur fond d’électro-folk (« Stein waltz »). The John Venture joue avec les chiffres de « Approximate turnover company » (« four, fourteen, thirteen, six, nine, thirteen, nine, two ») ou avec les mots (de « unbelieva-fucking-ble » à « absolutely fucking » en passant par « unbe-fucking-lievable ») de « Old europe » et se fait aussi érotique dans son propos que jazzy dans sa musique, en compagnie de Soul Jah’Zz sur « Night shift day shift ». Si les B R Oad Way sont en supériorité numérique, ils laissent Angil s’exprimer pleinement et même prendre le contrôle du jeu à certains moments (« What extra mile ? »), avant que les rôles ne s’inversent (« Coin-operated ») ou que tout simplement, les deux entités se confondent (« Names », « Old europe »).
Vous n’alliez pas partir sans une part de DVD ! Forcément, on perçoit la « B R Oad Way’s touch » puisque c’est VJ Raize qui s’est chargé d’endosser le rôle de vidéo-jockey, et le rempli à merveilles. Tout comme la musique fournie sur le CD, les vidéos sont moins conceptuelles que celles de 06:06 am. Chaque piste raconte une histoire (parfois énigmatique) et se termine souvent avec les images par lesquelles elle a commencé. On y retrouve le dispositif utilisé par B R Oad Way, à savoir emploi d’archives en noir et blanc (même si la couleur s’invite à plusieurs reprises), chevauchements d’images, répétitions de séquences (vu que la musique s’y prête bien), grignotages… Avec un gros coup de coeur pour l’illustration du somptueux « Imaginary physical ailments ».
En plus de la performance vidéo, quelques bonus sont ajoutés, histoire d’en avoir pour ses 10 euros (via CD1D, par exemple) ! Chaque intervenant apporte son point de vue sur l’expérience, Michaël « Angil » Mottet nous explique succinctement comment s’est déroulé l’enregistrement et enfin, un « No comment » nous laisse pendant une dizaine de minutes découvrir l’enregistrement de l’objet par nous-même. Le seul point faible (presque insignifiant aux vues de la qualité de l’objet, mais le W-Fenec est impitoyable) réside dans le volume sonore légèrement trop élevé de la musique (perso, je l’aurais carrément coupé) superposée aux interventions des protagonistes…
M’enfin, pinailler devant une telle oeuvre est carrément indécent ! Après les divers disques d’Angil & The Hiddentracks et la première production de B R Oad Way, les associés stéphanois prouvent que l’on peut très agréablement surprendre en osant des mélanges hétéroclites tout en parvenant à générer une musique captivante et (très) originale. Rémii
Imaginary Physical Ailments titre sélectionné par Les Inrocks pour leur sampler de l’Automne 2006
Interviews du groupe avec Froggy’s Delight en Octobre 2006 puis en Avril 2007
Interview du groupe avec IndieRockMag
Interview du groupe avec A Découvrir Absolument
Compte rendu du concert du groupe Au Divan du Monde par A découvrir Absolument
Le titre Stein Waltz en libre téléchargement sur la compilation Volume 10 de A Découvrir Absolument
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