Premier album solo de Mickaël Mottet, plus que jamais auteur d’une pop hors territoire.
Mickaël Mottet sort son premier album Glover’s Mistake sous son nom propre, à 41 ans, et après une quinzaine d’albums sous différents pseudonymes. L’éventail de groupes (Angil, John Venture, jusqu’aux toujours actifs Lion in Bed) dans lesquels Mottet a joué ont tous été salués par les amateurs de sa “pop d’auteur”, pour reprendre la formule des Inrockuptibles à son propos.
La diversité de cette communauté d’aficionados en dit long : de Magic à France Inter (en premier lieu Matthieu Conquet), du réseau Ferarock à Gonzaï, des webzines indépendants (Froggy’s Delight, À découvrir absolument) à fip ou Nova, en passant par les radios Campus. Tous s’accordent à dire depuis le premier Angil en 2000 que ses pop songs sont singulières, exigeantes, uniques.
Dans cet album, vous retrouverez Mickaël Mottet dans son exercice favori : déterritorialiser la pop vers d’autres lieux, notamment le jazz et le rap. Les arrangements de bois (clarinette, flûte, saxophone), présents tout au long de Glover’s Mistake, convient John Cage ou Steve Reich à une élégante chorégraphie. Par deux fois dans l’album (Swoop In From The Coasts puis I Was Playing With My Dream Band), le rêve éveillé dans lequel on est aspiré pourra évoquer à l’auditeur Mark Hollis ou le Miles Davis de In A Silent Way.
Quand vous l’entendrez scander certaines paroles, écrites et prononcées comme toujours dans un anglais pointu (Mottet est traducteur-interprète de métier), vous validerez certainement la formule de JD Beauvallet à l’époque de son projet Jerri : “on a l’impression d’entendre Robert Wyatt psalmodier un rap patraque”. Ecoutez par exemple I Won’t Be Still, The Butt ou 15 Ways To Leave Mark E Smith.
Feu le leader de The Fall n’est pas la seule référence de Glover’s Mistake : vous y verrez Mickaël Mottet convoquer Iggy Pop (Swoop In From The Coasts), Melanie de Biasio dans une chanson sur l’amour qu’il a développé pour la chaîne BBC 6 Music, Elvin Jones (Elvin On The Drums)… Les oreilles les plus fines y entendront même du Michel Legrand.
Mais c’est avant tout au monde littéraire que ce disque doit son existence, en particulier au romancier et poète irlandais Nick Laird (le titre Glover’s Mistake lui est d’ailleurs emprunté). Mickaël Mottet multiplie les citations et allusions à son œuvre, découverte comme un électrochoc alors qu’il composait les premières notes de cet album.
A l’exception des bois, Mottet a donc joué tous les instruments de cet album dont le piano est la colonne vertébrale. Composés et enregistrés à la maison, dans une sorte de parenthèse fiévreuse fin 2019, ces morceaux ont ensuite été mixés par son fidèle alter ego Flavien Girard puis masterisés par l’âme du groupe londonien Psapp, Carim Clasmann. La pochette représente Schérazed Mottet, la muse du chanteur stéphanois, comme pour souligner subtilement tout le mystère de ce titre, Glover’s Mistake. Qui est Glover ? Quelle est son erreur ? La fiction commence dès lors que vous vous posez la question, et précisément, tout ce disque est un hommage à la naissance de la fiction.
Ça fait du bien cette musique, de l’air et des résonances.
RADIO FRANCE INTER – Matthieu Conquet
Sobre et élégant.
ABUS DANGEREUX– Face 156 – Février 2021
Des titres élégants et fiévreux.
SECTION 26
Il embarque ses chansons pop aériennes du côté du rap, du jazz et de la musique contemporaine.
ROCK’N’FOLK
Divin, Prenant, Émouvant…Si l’ensemble du disque sonne si durablement juste, il le doit pour beaucoup à l’exigence et au soin du détail sous-jacent à l’ensemble de Glover’s Mistake : Modulation de la durée des morceaux, recherche du son juste, de l’instrument ou de l’arrangement parfait qui va venir sublimer, prolonger une émotion traduit par le mot juste dans des textes au cordeau.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
l’un des auteurs les plus fins, les plus inventifs de sa génération…« Glover’s Mistake », inspiré par l’auteur irlandais Nick Laird, représente sans aucun doute la quintessence d’un talent bouleversant, qui se joue des catégories et des conformismes pour éclairer des territoires musicaux inattendus, sublimes, stupéfiants.
INDIEPOPROCK
un album posé, stable, élégant, mais qui ne s’interdit rien.
POSITIVE RAGE
Tout est fait avec élégance et retenue, pourtant, les chansons claquent, étincèlent, rutilent. L’auteur étant amateur de lettres, mieux vaut-il être anglophile pour apprécier pleinement les textes – même si leur musicalité est universelle…Nul doute possible : Mickaël Mottet livre là un album iconoclaste et aventureux, à mille lieux des codes et des redites ad libitum qui inondent les plateformes de musiques à consommer.
SUN BURNS OUT
Collage d’influences et écriture fine en anglais : un album d’amours…On pense ainsi sans cesse au dernier Mark Hollis, plein d’inconfort, de silences, de pistes inachevées. En ce sens, “Glover’s Mistake” est une rêverie musicale. On pense à la phrase de Lacan « l’inconscient est structuré comme un langage » car Mickaël Mottet réunit ses éléments constitutifs disparates et les joint en leur donnant forme.
POPNEWS
Sur Glover’s Mistake on trouvera une collections de chansons ou de titres instrumentaux pop rock pas comme les autres, arrangés avec goût et originalité autour de bois, d’instruments à vent, avec ici et là des petites incursions dans le hip hop ou l’électro.. tout ça en gardant une identité et un style sans égal. Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’univers foisonnant de Mickaël Mottet, cet album peut constituer une belle entrée en matière.
BENZINE
Une sorte de compendium de son style : de son écriture sophistiquée (mélodique, des textes…), de cette façon de chanter parfois proche du hip-hop (son sens du phrasé en général), de ses arrangements (qui rappelleront The Hiddentracks) avec au centre la voix et le piano, de cette façon de jouer avec les cadres de la musique pop, du travail sur le son, de l’importance chez lui de la transmission musicale (radio…) avec cette façon de faire respirer la musique.
FROGGY’S DELIGHT
Un disque exigeant, comme d’habitude avec le travail de ce musicien stéphanois.
LE PETIT BULLETIN (Saint Etienne)
La force de Mickaël Mottet, allier une ingéniosité des arrangements à un sens aiguisé de la mélodie.
MOWNO
un album d’une richesse instrumentale incomparable qui se bonifiera au fil des écoutes
HOP BLOG
Entre contours de choix et greffe de genres divers, Glover’s mistake finit par nous gagner
MUZZART
Une musique hors conventionnelle, d’un style inimitable difficilement accessible mais terriblement lumineux quand on ose franchir l’écoute approfondie. Une belle œuvre à déguster savoureusement.
BREAK MUSICAL
Mickaël Mottet est un artiste, nous le disons sans détour, particulièrement talentueux, créatif et inspiré…son premier album solo « Glover’s Mistake » en est la confirmation. Un album riche, aux différentes sonorités et influences…
L’AGENDA CULTUREL STEPHANOIS
Une des plus belles pépites de 2020.
BLINKING LIGHTS (and other revelations)
Un album totalement inattendu ! Qui est fait par un passionné de musique qui ne se met pas de borne dans sa création, pour ceux qui sont encore capable de réellement s’immerger dans un disque dans son entier !
RADIO CAMPUS GRENOBLE – émission Voix de Garage
C’est la richesse des influences qui nous plaît et nous plonge dans des atmosphères différentes.
POP IS ON FIRE
11 compositions, qui sont un croisement entre la pop alternative, l’avant-garde poétique et le folk expérimental avec des éléments classiques…Mottet fait surtout émerger un son propre, unique, qui s’appuie sur le passé d’une part, mais qui est tourné vers l’avenir. un début fort et très beau !
SUBJECTIVISTEN.NL
En une quinzaine d’années, on a pu croiser Mickaël Mottet aux côtés de Angil and The Hiddentracks, Del, The John Venture, Jerri, AWAC, Lion in Bed… Le voilà qui déboule en solo, sous son nom, avec un LP, Glover’s Mistake, à paraître en septembre sur le label weareunique. Cinq titres sont déjà disponibles sur bandcamp, cinq titres élégants et fiévreux pour patienter jusqu’à l’automne, et une vidéo, 15 ways to leave Mark E Smith. En attendant, Mickaël nous livre dix morceaux qui l’ont influencé dans l’écriture de Glover’s Mistake. Une liste éclectique et pointue, à l’image de celui qui a réussi en 2008 à composer un album, Oulipo Saliva, sans employer la lettre E ni la note Mi (E en anglais). Georges Perec likes this. Chan Masson
Quand en 2014, Mickaël Mottet sur Lines le dernier EP du groupe, mettait un terme à plus d’une décennie de compagnonnage au sein du projet Angil and The Hiddentracks, il présentait cette fin avec émotion et sans regret, non pas comme un point final, mais plutôt un marqueur nécessaire affirmant la certitude de continuer à faire de la musique et peut-être en sous-texte de poursuivre une quête plus personnelle, intime, autonome que le texte de The Major Chords laissait transparaître : In the mail today, I got the blues. In my heart I decided to choose, the major chords.
Six ans, un mariage et un très réussi projet Lion In Bed (avec celle devenue entre temps Madame Schérazade Mottet) plus tard, Michaël Mottet revient cette fois sans couverture angélique ou féline avec ce premier album solo.
Dès I won’t be still qui ouvre le disque, Michaël Mottet confirme, voix haute et forte, cette idée d’émancipation, de liberté sans renier ce qui le caractérise intimement : (…) I’ve aged but I have not changed, I’m tamed but I’m Still enraged, I refuse to be still..
En effet, un des traits de caractère fort des compositions de Glover’s Mistake qui se révèle au fois au fil des écoutes, est ce refus frontal, massif, de se cantonner à un genre, une chapelle ou une culture. Cette démarche artistique forte, essentielle, réussit ici de plus le tour de force d’éviter l’écueil de l’effet puzzle ou de juxtaposition forcée que la démarche pourrait voir éclore.
A l’opposé de cela, Il y a quelque chose d’assez sidérant (et de très émouvant) à voir un artiste à ce point réussir à honorer ses idoles et souligner en creux leurs apports sans jamais les singer, sonner faux ou sembler obséquieux. Apparaissent ainsi par touche l’audace de Mimi Parker, la pulsation rythmique de Elvin Jones, le souffle de Iggy Pop sur le très réussi Swoop in from the coast, la tension d’un Mark E Smith, etc…
Les influences, du low-fi au hip-hop (The Butt), en passant par le rock et l’indé-pop (impeccable Playing with My Dream Band), sans oublier celle du R&B de Bible Study ou encore celles plus atmosphériques de (Composing Our Own Forlanas se croisent et s’entremêlent à merveille.
Si l’ensemble du disque sonne si durablement juste, il le doit pour beaucoup à l’exigence et au soin du détail sous-jacent à l’ensemble de Glover’s Mistake : Modulation de la durée des morceaux, recherche du son juste, de l’instrument ou de l’arrangement parfait qui va venir sublimer, prolonger une émotion traduit par le mot juste dans des textes au cordeau.
Ce soucis d’exigence s’incarnant également dans l’approche visuelle traduite notamment par Anne-Sophie Seguin dans le clip sidérant de beauté qui illustre la poignante et enivrante The Invisible.
Il va donc sans dire ( attention spoiler-alert) que nous sommes ravis de compter le titre éponyme de l’album sur le volume 53 de nos compilations concrétisant ainsi l’enthousiasme de la rédaction d’ADA sur ce disque (en accords) majeur(s) de cette fin d’année 2020 qui au passage confirme (si il en était encore besoin) le rôle majeur de catalyseur du label We Are Unique Records dans nos émotions musicales. A Découvrir Absolument.
G.Newman
Mickaël Mottet façonne une musique complètement singulière. Sous différentes identités ou au sein de différentes formations, il s’est illustré comme l’un des auteurs les plus fins, les plus inventifs de sa génération.
Entre ses mains, la pop n’a jamais été aussi passionnante et aventureuse. Portée hors de sa – belle – zone de confort, elle se retrouve confrontée au jazz, au rap. Elle en ressort, à chaque fois, magnifiée et grandie.
« Glover’s Mistake », inspiré par l’auteur irlandais Nick Laird, représente sans aucun doute la quintessence d’un talent bouleversant, qui se joue des catégories et des conformismes pour éclairer des territoires musicaux inattendus, sublimes, stupéfiants.
Des territoires pleins de mystères également. Une étrangeté qui traverse toutes les chansons, qui s’enracinent dans les plus belles terres musicales qui soient, et qui s’envolent vers des sommets d’inventivité et d’élégance, tout à côté des chefs-d’œuvre de Mark Hollis.
La finesse exemplaire des compositions, qui confine à l’orfèvrerie sonore, est d’autant plus marquante qu’elle se conjugue avec l’énergie du rock, l’urbanité du hip hop, la délicatesse d’un folk moderne. Yan Kouton
L’homme n’en est pas à son coup d’essai puisque nous avons eu l’occasion de le croiser dans divers projets (Angil and the Hiddentrack, ou The John Venture par exemple). Et cela s’entend. L’homme propose un album posé, stable, élégant, mais qui ne s’interdit rien. Sa pop peut se faire plus intime ou plus mutine. Et Mickaël se permet même de nommer Mark E. Smith dans un titre… preuve de bon goût. Mathieu
L’anecdote en dit long sur le bonhomme : alors que le label We Are Unique! Records avait demandé à Mickaël Mottet de produire quelques compositions qui devaient être interprétées collégialement pour célébrer les 20 ans du label, le Stéphanois a finalement écrit un album entier ! Le garçon a toujours été prolixe et passionné. Sans se départir d’une bonne dose d’humilité. Et même aujourd’hui, alors qu’il signe pour la première fois de « sa carrière » (comprendre ici, l’exploitation d’un gisement de richesses) sous son propre nom et non celui d’Angil (ou encore Jerri, Lion In Bed ou The John Venture), il préfère que sa muse figure sur la pochette plutôt que lui-même.
Pourtant, plus d’une fois Mickaël Mottet a été à deux doigts de décrocher le Golden Globe. Salué Outre-atlantique, comparé à un improbable croisement entre Robert Wyatt et Why?, le quadra creuse son sillon dans une style inimitable. Dès l’ouverture de ce qui doit être le quinzième album sur lequel il œuvre, il démontre qu’il est un grand chanteur, dans un quasiment a capella, tout juste accompagné par un ensemble d’instruments de bois. D’ailleurs, clarinette, flûte et saxophone – aux côtés de la voix à la diction parfaite – sont tout au long de l’album les vedettes de ces compositions aux arrangements cristallins où batterie et percussions sont très discrètes. Une gageure tant le flow de Mickaël Mottet imprime le rythme. Tout est fait avec élégance et retenue, pourtant, les chansons claquent, étincèlent, rutilent. L’auteur étant amateur de lettres, mieux vaut-il être anglophile pour apprécier pleinement les textes – même si leur musicalité est universelle. Et puis, le chanteur laisse également la place pour que les parties instrumentales puissent se développer pour s’éviter d’être taxé de bavardage (comme par exemple sur 15 Ways To Leave Mark E Smith qui fait allégeance au leader de The Fall en évitant avec classe le plagiat). Souvent les structures sont fuyantes et c’est alors qu’elles sont les meilleures : Bible Study parait presque trop conventionnel, quand les incartades jazzy ou le groove de Playing With My Dream Band (Dream 2) se révèlent vénéneux.
Nul doute possible : Mickaël Mottet livre là un album iconoclaste et aventureux, à mille lieux des codes et des redites ad libitum qui inondent les plateformes de musiques à consommer. Denis
Regards passionnés en arrière pour le premier album solo de l’ex-Angil sous son propre nom. Collage d’influences et écriture fine en anglais : un album d’amours.
Je garde toujours en tête les remarques avisées de Guillaume de Maison Neuve (ce qui me permet de recaser le lien vers l’article et SURTOUT de vous encourager à écouter cet ultime « Vivi », incroyable).
Axiome 1 : Un français qui chante en anglais : c’est dommage. « Singing in a foreign language is very shameful », chantait Guillaume, en anglais !, sur “Giving Up Is a Daily Fight” (split album avec Lispector, « Young Wild And Lonely »).
Axiome 2 : j’aime pas être caressé dans le sens du poil.
Je ne sais pas pourquoi je garde en tête ces phrases, dont je me suis fait des règles, si ce n’est pour les transgresser.
Voilà donc typiquement un album qui ne devrait pas me plaire et que j’aime beaucoup. Curieusement, il arrive à un moment charnière du feu rock indépendant, qui vient, disons, à sa crise de la quarantaine, ou du moins de celle de ses auteurs, ex-fans des 90s. Toujours tout feu tout flamme mais clairement d’un autre temps. Le temps de la radio, des découvertes tous azimuts, des lectures de magazines, ou pire de fanzines, des prescripteurs éclairés, des emprunts/achats de disques, des médiathèques, des cassettes échangées, des CD gravés, des micro-productions en sortie physique, comme on dit maintenant. “Glover’s Mistake” est, en cela, le parent français de “Microphones in 2020”.
Un regard jeté en arrière sur tout ce qui l’a constitué, dans un réagencement musical à la fois vif, urgent et cultivé. L’aspect général tient à peu de choses, quelques notes de piano, parfois un riff, une architecture de peu dans la tradition DIY des home-studio mais constellée de charmants ajouts qui pétillent de références et nous font voyager dans ce qui fut, aussi, notre cheminement.
“I Won’t Be Still” pourrait être du Divine Comedy (“Promenade” pleine de vents) au visage balafré par les Stooges. “The Invisible” nous évoque la pop bricolée et, un temps, susurrée de Centenaire, autre gemme française.
Mais rien n’est si simple, tout l’album est sans cesse contrarié par des chausses-trapes, des éléments qui ne devraient, a priori, pas être là : un flow rap sur des claviers-clavecins (“The Butt”, des vents soyeux (clarinettes, hautbois, saxophone) qui s’invitent sur des compositions branques, pas là que pour faire joli donc mais aussi pour donner de l’air et brouiller, si ce n’est saper la bricole de la composition (“Swoop In from the Coasts”).
On pense ainsi sans cesse au dernier Mark Hollis, plein d’inconfort, de silences, de pistes inachevées. En ce sens, “Glover’s Mistake” est une rêverie musicale. On pense à la phrase de Lacan « l’inconscient est structuré comme un langage » car Mickaël Mottet réunit ses éléments constitutifs disparates et les joint en leur donnant forme. “Glover’s Mistake” est un album hommage à ses épiphanies qu’on s’amusera à débusquer. Certaines très évidentes (le sample d’Iggy Pop période “American Caesar”, la nôtre donc, sur “Swoop In from the Coasts”, Melanie de Biasio sur “BBC 6 Music”, McEntire, notre batteur sur “I Won’t Be Still”), d’autres peut-être moins (le batteur jazz Elvin Jones sur “Elvin on the Drums”) mais il donne lui-même une sélection détaillée chez les camarades de Section 26, qu’on vous encourage à lire et écouter.
Quant à nous, on s’amuse, modestement, à trouver un faux air de The Halo Benders dans les percussions de “Playing with My Dream Band” ou, avec “Bible Study”, carrément un swing Red Hot Chili Peppers, (première) période John Frusciante. On pense d’ailleurs sans cesse aux albums solo du guitariste prodige ex-camé : notamment dans les collages de “Niandra Lades and Usually Just a T-shirt” ou ceux de dEUS (dEUS, putain…), champions inattendus de l’époque. On est donc dans une culture au sens large, sans restriction stricte (un ancien fan, avoué, de Saxon ne peut pas être mauvais) et c’est en cela que “Glover’s Mistake” touche. Phrasé Beastie Boy ou Kiedis si ce n’est Alan Parker (Mimi, l’épouse, est même citée sur le titre hommage “15 Ways to Leave Mark E. Smith” qui aurait pu trouver sa place sur la compilation tribute de Teenage Hate Records à côté du titre de Michel Cloup), Mickaël Mottet fait feu de tout bois pour évoquer ses marottes (les groupes à multiples têtes pensantes dans “The Butt”, les écoutes de la BBC), son passé d’adolescent aspirant rock star chambriste avec “Playing with My Dream Band”, stéréolabien et, là encore, on repense à “Microphones in 2020”, aux années d’apprentissage et de voyage à Londres.
Ultime point, non des moindres, une attention particulièrement soignée à l’écriture en langue anglaise d’un petit fFenchy malin avec cette ouverture qui en dit long :
An entire career based on mondegreens.
It seems things are never what they seem.
Si ce n’est pas tout nous, ça, infatigables déchiffreurs de textes cryptiques en anglais depuis la plus tendre adolescence.
Pour ceux qui se demandent encore ce qu’est un mondegreens, on vous propose le titre du dernier album de The Married Monk, « Headgearalienpoo », autre français styliste en anglais (pas en amerloque, nuance !) ou, mieux, celui qui fait le corps de la chanson “Maples Leaves” de Jens Lekman (et comme ça on boucle avec The Fall).
Disque des passions qui durent, il était évident de le terminer par une chanson d’amour : c’est le magnifique “Glover’s Mistake”, du pur Low plus vrai que nature, puisque Low c’est avant tout, entre eux et avec nous, une histoire d’amour au long cours.
Avec “Glover’s Mistake”, Mickael Mottet laisse tomber le masque félin d’Angil et publie un disque frais comme l’adolescent qu’il est sans doute resté, puissant dans les ramifications qu’il tisse. Et si ça vous pousse, en plus, à regarder “Turnpike Type de dEUS” (d’ailleurs, le saviez-vous ? POPnews écrit sur dEUS depuis la quasi création du site en… 1999), starring l’éternel Seymour Cassel, tout n’aura pas été vain.
Avec l’aide de Johanna D., you me is the real me.
Guillaume Delcourt
“On se doit de se bouger et de se montrer créatif” Laetitia Sadier
Pour la première fois, Mickaël Mottet apparaît sous son propre nom. Ce n’est pas rien. Peut-être est-il temps pour lui de s’affirmer totalement, comme un saut dans le vide mais pas dans l’inconnu, de clore et de commencer un nouveau chapitre. Que l’on ne s’inquiète pas, et nous aurions du mal à l’imaginer autrement, il ne se la joue pas vraiment perso. Parce que ce disque est rempli (physiquement ou non) d’amis : Marie-Pauline Lacroix (hautbois, chœur), Pierre-Alain Giraud (clarinette basse), Francis Bourganel (saxophone), Flavien Girard (percussions et mixage) et puis Gilles Deles, Nick Laird, Gerald Guibaud, Laetitia Sadier, Mary Anne Hobbs, Steve Lamacq, les Beatles, Liz Phair, Iggy Pop, Yoni Wolf, Mélanie de Biasio, Beck, Mark E Smith… et naturellement Schérazed.
Si ce disque est signé sous propre nom, son style, assez particulier dans le paysage musical français est toujours là. Et il n’a jamais été autant affirmé. Ce Glover’s mistake en étant, si l’on veut sa substantifique moelle.
Une sorte de compendium de son style : de son écriture sophistiquée (mélodique, des textes…), de cette façon de chanter parfois proche du hip-hop (son sens du phrasé en général), de ses arrangements (qui rappelleront The Hiddentracks) avec au centre la voix et le piano, de cette façon de jouer avec les cadres de la musique pop, du travail sur le son, de l’importance chez lui de la transmission musicale (radio…) avec cette façon de faire respirer la musique.
Et se concentrent dans ce Glover’s mistake, au passage très bien mis en son par Flavien Girard, toutes ces influences, tout ce qu’il a emmagasiné musicalement.
Il y a beaucoup d’amour ici, de générosité, de sérénité et d’altruisme (à l’image de Mottet). De l’amour pour la musique, pour les musiciens. Et comment refuser tout cet amour et comment ne pas dire à son auteur : “nous t’aimons énormément”. Le Noise (Jérôme Gillet)
Mickaël Mottet a une affection pour les noms. Ses différents projets jalonnant une carrière musicale d’une belle quinzaine d’années, sont autant de noms propres : le sien, mais aussi The John Venture, ou Angil & the Hiddentracks. Cette affection, on la retrouve dans les paroles de Glover’s Mistake où l’on croise une vaste galerie de personnages allant de Liz Phair à Mimi Parker, en passant par Mélanie de Biasio, John Kennedy, James Newell Osterberg Jr. (Iggy pop), Mark E. Smith ou encore tous les animateurs clés de BBC 6 Music. On y verra plus une cartographie d’hommages qu’un penchant pour le name-dropping. Un besoin de se situer, de territorialiser sa musique, aux strates nombreuses, aux influences protéiformes.
S’il a choisi d’utiliser son propre nom ici, c’est parce que Mickaël Mottet joue l’ensemble des instruments, à l’exception des vents. Et le fait qu’il ait la main sur les arrangements ne l’éloigne pas trop de ses terrains de jeux du passé. On retrouve ainsi avec grand plaisir des airs du superbe Now d’Angil & The Hiddentracks sur l’entame I Won’t Be Still.
Les arrangements soignés, le champ lexical élargi (Mottet est traducteur, ce qui permet d’éviter les approximations franglaises des lyrics), et le questionnement de sa place dans l’histoire de la pop contemporaine pourraient nous conduire, hâtivement, à cataloguer le projet en pop érudite. Mais on juge un disque pop sur ses mélodies, et non sur son background culturel. Et la vraie force du Stéphanois est là : allier une ingéniosité des arrangements à un sens aiguisé de la mélodie. Ainsi, le mélange de piano froid et de percussions groovy de The Invisible, les sons de clavecins et la boite à rythme de The Butt, le phrasé hip-hop et les instruments à vent sur 15 Ways To Leave Mark E Smith, sont autant d’identités fortes qui jaillissent de cet enchainement de contrastes. Un enchainement unifié par la voix de Mottet, qu’elle soit orientée vers ses muses d’antan, du coté du label Anticon, ou par sa muse réelle à qui il rend hommage en couverture de l’album, comme pour servir d’ultime passerelle entre les différents noms qui ont construit ce disque.
On ne peut qu’espérer retrouver ce projet dans une version live, surtout lorsqu’on se souvient de la précision et de la force des concerts d’Angil. La liberté qu’a prise le compositeur stéphanois nécessitera pas mal de types en backing band, mais on fait confiance à ce Damon Albarn français qui partage avec le londonien la multiplicité des champs d’action, et un certain timbre de voix, pour s’entourer au mieux. Bill Van Cutten
“Glover’s Mistake” : le style pop rock toujours aussi singulier de Mickaël Mottet
Dans son style reconnaissable entre mille, Mickaël Mottet propose avec Glover’s Mistake un album d’une richesse instrumentale incomparable qui se bonifiera au fil des écoutes.
Cette fois c’est sous son propre nom que l’on retrouve l’ex-Angil & The Hiddentracks, Mickaël Mottet. Celui qui a officié également dans des formations comme Jerri, Lion In Bed ou The John Venture revient avec un nouveau projet dans lequel on reconnait sa patte dès les premières mesures de I Won’t Be Still, le titre d’ouverture.
Sur Glover’s Mistake on trouvera une collections de chansons, de titres pop rock pas comme les autres, arrangés avec goût et originalité autour de bois, d’instruments à vent, avec ici et là des petites incursions dans le hip hop ou l’électro.
Avec une identité musicale et un style sans égal, le multi-instrumentiste et chanteur pose une nouvelle pierre dans une discographie sans fausse note où ce Glover’s Mistake occupera assurément une place de choix. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore l’univers foisonnant de Mickaël Mottet, cet album pourra donc constituer une belle entrée en matière. (8.5/10) Benoît Richard
Aguerri mais pas guéri (du son personnel), Mickaël Mottet à bourlingué, jusqu’alors, sous différents étendards (Angil & the Hiddentracks, John Venture, Jerri et les encore actifs Lion in bed), s’y essayant avec succès à emmener le genre pop vers des contrées inhabituelles. Sous son nom et sur ce Glover’s mistake, sa pop à lui -j’insiste sur le terme car il la façonne réellement à sa manière- lorgne vers le jazz, le hip-hop, et se boise, instrumentalement, de façon récurrente. Plutôt intimiste, elle reflète la passion d’un homme au parcours rempli, qui n’a de cesse d’explorer. On n’est certes pas dans le bruit rugissant, mais la matière est parfaitement ouvragée. I won’t be still et ses accents orchestraux, sa voix sensible et choeurs joliets définissent des contours paisibles, enveloppants. Suivant un étayage simple et riche, The invisible fait de même. Le cadre verdoyant concocté par Mottet fait reluire sa pop, laquelle demeure, toutefois, prudente. C’est avec The butt, au débit rap serti de sons jazzy, qu’elle s’anime vraiment. Entre contours de choix et greffe de genres divers, Glover’s mistake finit par nous gagner. Swoop in from the coast (dream 1), ombragé mais clair dans son chant, se borde lui aussi agréablement. Mottet joue une pop ouatée, qu’il sertit de sons ingénieux.
Il susurre, 15 ways to love Mark E.Smith le voit réinstaurer un débit hip-hop sur fond sobre aux teintes jazz d’entre les troncs. En orfèvre pop, il fait bien avec peu. A l’instar des grands, il fait usage, immanquablement, de sonorités sans gras, sans excès, qui embellissent son ouvrage. Composing our own forlanas se déploie, spatial, psyché. La voix survient, ample. Si on s’y abandonne, si on passe outre ses atours constamment posés, Glover’s mistake peut captiver. Le titre s’emballe quelque peu, rythmiquement, sans y perdre de son pouvoir psyché, un tantinet dreamy.
Les tons sont donc multiples, quand bien même l’énergie se veut mesurée. Il m’arrive de sentir poindre l’ennui: j’attends en vain le sursaut plus hérissé, connaissant l’apport de tels encarts. BBC & music s’en tient à une vêture élégante, caractéristique de l’album. C’est beau, sécure, apaisant. Bible study est plus enlevé », tout aussi dépouillé. La pop tranquille de Glover’s mistake ne se fige jamais, ouverte à tout courant bien que coulant en des eaux avenantes. Elvin on the drums esquisse l’espoir d’un soubresaut, d’une envolée « wild ». Il n’en est rien mais le morceau, lunaire et saccadé, fait son effet. On expérimente gentiment, sans y perdre son auditoire. Playing with my dream band (dream 2) offre enfin ce surplus de vigueur, tout au moins dans sa cadence. Celle-ci s’efface néanmoins, laissant place à une ritournelle répétitive grisée…avant de revenir. L’effet, ici encore, est psyché, hypnotique. Le fond s’obscurcit, céleste et tourmenté. Une voix fine orne le tout, aux notes addictives. Magique, la chanson ponctue magnifiquement la terminaison du disque.
Enfin, c’est l’éponyme Glover’s mistake qui clappe la fin de l’opus. Dans une étoffe pop à nouveau à nu ou presque, aérienne, il accroît la beauté d’un recueil tranquille, audacieux sans toutefois dévier de manière poussée, dont les airs pacifiques et bien ornés constituent une bulle protectrice, un rempart salvateur contre les heurts inhérents au quotidien. Will Dum
RADIO CAMPUS GRENOBLE – émission Voix de Garage
Après avoir sévit (ou continuer à) dans divers groupes (Angil, John Venture, Lion In Bed) voici le 1er album en solo de Mickaël Mottet qui à composé et joué de tous les instruments (à l’exception des bois qui parfois sont très présent, et de façon assez surprenante, sur certaines chansons).
Sa musique a été parfois qualifiée de Pop hors territoire (une bien belle formule) qui est assez proche de la réalité de cette nouvelle Pop pour temps actuels… collages, boites à rythmes par moment, scansion Hip Hop sur certains passages, références nombreuses à la Pop culture (ultra référencée), sonorités synthétiques ‘à la Klimperei’…
Chacune des 11 chansons ici présenté semble avoir été conçu comme une œuvre unique. Et c’est un des éléments qui donne autant de sel à cet album !
Un album totalement inattendu !
Qui est fait par un passionné de musique qui ne se met pas de borne dans sa création, pour ceux qui sont encore capable de réellement s’immerger dans un disque dans son entier ! Bertrand Tappaz
SUBJECTIVISTEN.NL (traduit du neerlandais par Google Traduction)
J’ai connu le musicien français Mickaël Mottet grâce à son super projet Angil & The Hiddentracks. Cela commence comme une affaire solo, mais devient progressivement de plus en plus un groupe. Au fil des années, Mottet (chant, piano, guitare, percussions, compositions) peut compter sur le soutien d’artistes tels que Laetitia Sadier (Stereolab), Jim Putnam (Radar Bros.), Emma Pollock (Delgados), en plus des membres du groupe en constante évolution. , Francoiz Breut, Half Asleep et Raymonde Howard. Il enregistre également un album avec Putnam en 2014. C’est calme autour d’Angil & The Hiddentracks depuis 2012. Mottet, qui a déjà été actif dans des groupes tels que Del, Jerri, Angil Was A Cat et The We Are Unique Ensemble, s’est encore fait entendre il y a deux ans dans Lion In Bed, un duo qu’il forme avec sa femme Schérazed. Il est maintenant de retour avec son premier album solo Glover’s Mistake. Il propose 11 compositions, qui sont un croisement entre la pop alternative, l’avant-garde poétique et le folk expérimental avec des éléments classiques. Il se fait aider par des musiciens, en partie de son groupe Hiddentracks, au hautbois, au chant, à la clarinette basse, au saxophone et à la batterie. Mottet apporte ici encore sa voix accrocheuse, pointue et brutale, en bonne langue anglaise, qui me rappelle John S. Hall et Day One. Musicalement il y a aussi de la parenté, avec Element Of Crime, Smog, Alias, Pavement, Pascal Comelade, Pinback, Low, dEUS etc. Il faut bien comprendre qu’il n’est pas vraiment possible de mettre le doigt dessus et que Mottet fait surtout émerger un son propre, unique, qui s’appuie sur le passé d’une part, mais qui est tourné vers l’avenir. Mottet livre un début fort et très beau !
Semaine 47 : Un début original que j’ai beaucoup joué, qui a fait toute la différence et qui appartenait justement à cette année. Jan Willems
Interview de Mickaël Mottet avec ABUS DANGEREUX (Face 156 – Février 2021) et le single « the invisible » sur le sampler CD du magazine
Sélectorama de Mickaël Mottet pour le webzine Section 26.
Emission spéciale sur et avec Mickaël Mottet pour Radio Dio (Réseau Férarock)
Interview de Mickaël Mottet à lire sur l’Agenda Culturel Stéphanois.
Interview vidéo de Mickaël Mottet à voir sur le Petit Bulletin #48
Album classé 80ème parmi les 100 disques de l’année 2020 pour MAGIC Revue Pop Moderne
Le morceau “Glover’s Mistake” à télécharger sur le volume 53 des compilations essentielles du webzine A découvrir Absolument
Témoignage de Mickaël Mottet pour les 20 ans du webzine A Découvrir absolument en décembre 2019.
Interview questionnaire pour la participation de l’artiste à l’album de reprise de « In a bar, under the sea » de dEUS organisé par A Découvrir Absolument. Mickaël reprend le titre « Theme from Turnpike ».
Interview questionnaire pour la participation de l’artiste à l’album de reprise de « 41 » de Swell organisé par A Découvrir Absolument. Mickaël y reprend deux titres : « It’s time to move one » et « Down the stairs out the door»
2023 © We Are Unique! Records ⋮ CGV ⋮ Contact ⋮ Mon Compte