Après un silence de presque douze années, le trio post-rock instrumental messin est de retour avec “Stances”, 4ème album puissant gorgé de riffs bruitistes, de distorsions, de notes hypnotiques et de rythmiques intenses.
Si Melatonine a fait ses débuts dans foisonnement de la jungle “post-rock” du début des années 2000, leur identité musicale reste insaisissable. Tantôt math-rock, tantôt atmosphérique, le groupe s’inscrit avant tout dans la tradition du trio rock : fulgurances et énergie pure de l’électricité, combinées dans une élégance qui ne se laisse jamais réduire à la basique pyrotechnie. Ce dernier album racé et concis va à l’essentiel. 7 nouveaux titres pour un disque que le groupe a voulu en deux mouvements.
Un premier constitué de 5 titres pour 23 minutes, où l’on retrouve toute la capacité du groupe à résumer en plus ou moins 5 minutes chrono toutes les nuances du post-rock, de l’introductif atmosphérique “deux mille cinq” au mélancolique et colérique “Stance” (qui donne son titre à l’album), en passant par le tranchant John Walsh (qui était déjà présent -mais dans une autre version- sur We Are Unique! Is 10, le coffret d’inédit pour les 10 ans du label), le métallique T.M. version grunge instrumental ou La roche proche de l’ADN du noise de l’école de Washington/Dischord en tête.
Puis un second mouvement en deux titres et 26 minutes, pour un final où le groupe s’élève loin au dessus du sol, s’affranchit de l’apesanteur et de toute référence pour emmener l’auditeur dans un voyage sonique qui ne laisse pas indemne.
Pour finir, il faut saluer l’excellence du travail sur le mastering par Bob Weston (membre avec Steve Albini du groupe séminal américain Shellac) qui rend justice à un groupe dont il faut savourer aussi et surtout la qualité dans ses performances lives ébouriffantes et ses récents ciné-concerts (notamment sur “La chute de la maison Usher” de Jean Epstein, avec une date très remarquée au festival nantais Scopitone de 2017).
À la fois secs et tendus, anguleux et directs, les sept instrumentaux ici réunis s’inscrivent en tout cas nettement dans le cinglant sillage de groupes emblématiques d’un rock minimaliste tout en nerfs, tels que Slint et Shellac.
NEW NOISE – chronique et interview numéro Avril-Mai
(…) le groupe revient avec la quatrième prescription d’un post rock authentique au possible, définitivement validé par l’oreille protectrice d’un Bob Weston (Shellac)…
MOWNO
L’ensemble est une réussite impressionnante qui prouve que Melatonine n’a rien à envier aux maîtres canadiens du genre Godspeed You ! Black Emperor.
LONGUEUR D’ONDES
Melatonine est de retour avec « Stances », un album plus électrique, hypnotique et libre que jamais, fort d’élégantes fulgurances et de fascinantes énergies. A découvrir absolument.
TOTOROMOON
Melatonine est un groupe culte. Rare et culte. Dans le genre, les Messins se posent là…Rien ne semble laissé au hasard dans ce Stances. C’est du travail d’orfèvre mélodique et rythmique. De la haute voltige. L’équilibre entre les instruments, les nuances, les moments d’intensité, de détentes et de tensions est parfait.
FROGGY’S DELIGHT
Melatonine est, en ce début d’année, la meilleure preuve qu’en 2019, il reste des choses à faire et à dire avec une basse, une guitare et une batterie quand le tout est fait avec talent, envie communicative, et authenticité. Cela ressemble presque à la meilleure nouvelle de ce début d’année et la confirmation, si besoin en était, de l’indispensable contribution de We Are Unique ! Records à notre santé auditive.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
(…) on appréciera comme il se doit cette nouvelle production mâtinée de math-rock avec des morceaux instrumentaux pour la plupart secs et nerveux.
HOP-BLOG
Le point fort du trio, est le rythme qui transperce l’urgence du son, parfois en apesanteur. Proche du jazz, chaque morceau nous fait décoller l’esprit. Ici chaque son est travaillé jusqu’à l’os, sans aucun déchet. Le jeu guitare/basse/batterie est au taquet pour nous faire pénétrer dans une « non zone » où tout peut arriver, sauf le pire. Bref Melatonine, c’est juste du bonheur de les retrouver en pleine forme après 20 ans de carrière.
FOUTRAQUE
Un saisissant come-back
ADDICT CULTURE
(…) ils sont au sommet de leur art en matière de post-rock. Après douze années d’absence, Melatonine revient mettre un bon coup de frein sur la scène hexagonale avec un Stances triomphant.
LES OREILLES CURIEUSES
Melatonine n’a pas profité de sa dizaine d’années d’absence pour évoluer / changer / suivre les modes et a donc gardé une conception aujourd’hui “old-school” de la production : le trio sonne avec un naturel, un aspect brut aujourd’hui rare.
CORE AND CO
Melatonine donnant une véritable leçon de post-rock avec « Stances ». 7 titres instrumentaux déroulant une mécanique cyclothymique parfaitement huilée. Entre tension et volatilité, l’album absorbe l’auditeur tant il est bien composé, assemblé et produit. #ModèleDuGenre
MUSIK PLEASE
Avec ce retour discographique, Melatonine s’est fait plaisir…Un plaisir partagé par celui qui leur prêtera une oreille et se laissera mal-mener par leurs riffs et leurs rythmes.
W-FENEC
Voilà un album avec une âme, qui ne fait pas que de la musique pour faire de la musique mais qui propose une part de magie à s’approprier, autant dans ses moments de frénésie rock que dans ses passages plus calmes et mélancoliques, pour un voyage qui ne laissera personne insensible.
BREAK MUSICAL
7 titres abstrait “shellaquiens” où les notes décrivent des paysages montagneux, la tête dans les nuages, les bras au vent et les pieds sur les arêtes acérées des crêtes.
POLY n°2017
Dans une réverbération proche d’un local de répétition, fruit d’un mixage et d’un mastering frugaux, les compositions de Stances s’épanouissent avec authenticité.
KAPUT BRAIN
Une montée en émotions, une musique d’une beauté effrayante un peu comme cette éclipse qui renferme cette incandescente lumière.
OPUS-MUSIQUE
Alors qu’on ne cesse de souligner le puit sans fond qu’est devenu le post rock, le genre n’a peut-être jamais connu une période plus faste que le début des années 2000, ce moment qu’a choisi Melatonine pour se faire un nom. En déclinant une identité musicale singulière, en partie influencée par la scène indie rock américaine d’alors, le trio a su lui aussi faire de ses passages atmosphériques une marque de fabrique, tout en y ajoutant une pincée d’un math rock débarrassé de toute complexité indigeste et prétentieuse.
Différents, presque en avance sur leur temps à l’entre-deux siècle, les messins offrent avec Stances un nouvel instantané de leur musique, bien assise sur sa diversité, sa simplicité, comme sur la parfaite maîtrise de ses basiques (John Walsh). On avance ainsi en terrain familier, dans des ambiances presque prévisibles (Deux Mille Cinq), avant d’entendre plus nettement des influences rock (Prohibitited Records pour la France, Dischord pour les Etats Unis) soulignées par des sonorités épurées (La Roche), et de clôturer ainsi une première moitié d’album si formatée que le chant y mériterait parfois sa place (T.M., Stances).
Puis, comme il en a souvent pris l’habitude, Melatonine se lâche pour de bon en signant deux titres flirtant chacun avec le quart d’heure. Le trio prend alors le temps et l’altitude nécessaire pour étirer ses idées, jongler avec les intensités, ou installer durablement sa mélancolie. Autant de preuves que, douze ans après son dernier témoignage, le groupe revient avec la quatrième prescription d’un post rock authentique au possible, définitivement validé par l’oreille protectrice d’un Bob Weston (Shellac) ici en charge du mastering : un ‘petit plus’ pour finir de faire de la différence. Matthieu Choquet
Au commencement des années 2000, naissait Melatonine. On le dit post-rock, math rock, noise, expérimental, mais le trio messin aime surtout s’affranchir des étiquettes. Après douze ans de silence, Melatonine est de retour avec « Stances », un album plus électrique, hypnotique et libre que jamais, fort d’élégantes fulgurances et de fascinantes énergies. A découvrir absolument.
En septembre dernier, je me rendais pour la première fois de ma vie à Chicago. Chicago, ville du blues. Mais surtout, pour moi, berceau de héros du post-rock. Entre deux visites, et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, je me retrouvais donc à fouiller les bacs de Reckless Records, à la recherche de précieuses pépites de Tortoise et autres Pelican. Exaltée du frisson de la trouvaille, j’en repartais les bras chargés et heureux.
Quelques semaines après, je recevais dans ma boîte à lettres « Stances », quatrième album de Melatonine que l’on n’attendait plus. C’est alors qu’à l’écoute du disque, je me suis dit que, bien plus que de se faire les simples disciples d’icônes du post-rock, ces trois-là avaient réussi une fois de plus, dans ce nouvel opus, à porter chez nous le souffle unique et singulier de Chicago, dans des pièces bien à eux, à la technique exigeante et parfaitement maîtrisée.
Masterisé par le célèbre Bob Weston, membre de Shellac aux côtés du non moins célèbre Steve Albini, « Stances » est un tour de force musical jubilatoire et réussi, qui ravira autant les amateurs de riffs bruitistes et de rythmes cinglants, que de belles harmonies. Mathieu Lozinguez (guitare), Alexandre Oury (batterie), et Nicolas Tochet (basse) y déploient sept titres répartis selon deux mouvements distincts. Le premier est constitué de cinq titres pour 23 minutes de musique concise et efficace, à la fois rageuse et mélancolique, délicate et acérée. Le second se fond en deux titres et 26 minutes atmosphériques et voyageuses, aux confins d’expérimentations sonores savoureuses tout en reliefs et en distorsions affûtées. Là où l’urgence du son se transforme en délicieuses émotions.
L’ensemble est à la fois énergique et élégant, clair et puissant, fort d’arrangements soignés et d’un son légèrement et délicatement réverbéré. Parfait. Eglantine
Cela faisait presque douze ans que l’on n’avait plus de nouvelles de cet excellent groupe messin. Il nous revient aujourd’hui avec un quatrième album qui montre pourquoi il était devenu, au fil des années, l’un des meilleurs groupes post-rock de l’Hexagone. Le disque est divisé en deux mouvements : un premier constitué de cinq titres d’une durée de vingt trois minutes puis un second de deux titres qui s’étirent sur vingt six minutes. L’ensemble est une réussite impressionnante qui prouve que Melatonine n’a rien à envier aux maîtres canadiens du genre Godspeed You ! Black Emperor. Le groupe ne se contente cependant pas d’œuvrer dans le post-rock, mais offre avec “La roche”, un morceau très proche de l’école noise-post-hard-core du label de Washington, Dischord. Un opus d’une très grande maitrise. L’attente a été particulièrement longue, mais le résultat s’avère à la hauteur de nos espérances les plus folles. Pierre-Arnaud Jonard
Melatonine est un groupe culte. Rare et culte. Dans le genre, les Messins se posent là. Après un premier disque autoproduit en 2001 et deux excellents albums sortis chez We are Unique! Records : Les environnements principaux en 2003 et Décembre est un Samedi en 2007, le trio post-rock (Mathieu Lozinguez à la guitare, Alexandre Oury à la batterie et Nicolas Tochet à la basse) avait totalement disparu et l’espérance de les entendre de nouveaux avec. Comme quoi il ne faut jamais désespérer !
Bien que silencieux, Melatonine n’a jamais cessé de jouer, de répéter et de travailler. Et sincèrement, cela s’entend immédiatement dans ce disque. Dans les compositions, la construction des morceaux, dans le grain sonore, dans le soin apporté au son tout court. Le post-rock est un genre délicat, pour que la musique fonctionne les musiciens ne peuvent laisser place à la tiédeur, à la facilité et aux approximations. Rien ne semble laissé au hasard dans ce Stances. C’est du travail d’orfèvre mélodique et rythmique. De la haute voltige. L’équilibre entre les instruments, les nuances, les moments d’intensité, de détentes et de tensions est parfait. Même chose pour le mastering réalisé par Bob Weston (membre, avec Steve Albini, de Shellac).
Stances se compose de deux parties, deux mouvements. Le premier de cinq titres d’une facture vraiment post-rock (avec quelques appels du pied à la noise, ou au rock des 90’s) et le second de deux titres nettement plus longs où le groupe travaille profondément les atmosphères. Avec des disques de cette qualité, il ne reste plus qu’à espérer que le groupe continue de travailler ainsi mais qu’il soit un tout petit peu plus productif…Le Noise (Jérôme Gillet)
Si la mélatonine est communément connue comme l’hormone du sommeil, il y a bien longtemps que nous savions que le trio messin composé de Mathieu Lozinguez, Alexandre Oury et Nicolas Tochet n’avait sur nous que l’effet inverse, et à vrai dire, le temps nous a semblé bien long, oui, douze ans, c’est long, rendant l’écoute depuis quelques semaines de Stances encore plus réjouissante.
« En tant qu’hormone du rythme biologique, la synthèse de la mélatonine s’effectue en deux temps. Le jour, un acide aminé, le tryptophane, est transformé en sérotonine, un neurotransmetteur important qui va en partie être stocké dans l’épiphyse. La nuit, cette sérotonine est sécrétée, et des enzymes vont contribuer à sa transformation en mélatonine » Merci Doctissimo.
Cette définition, aussi scolaire soit-elle, donne pourtant un indice à la fois sur la composition de ce quatrième album, mais également sur la nature même de la musique que le trio élabore depuis ses débuts. En effet, dans les compositions, et ce dès l’ouverture Deux Mille Cinq, le trio parvient à installer un climat habité, à mettre l’auditeur sous tension. Tension, qui dans un second mouvement, de manière plus où moins directe et décalée par le biais d’un travail de rythmiques impressionnant sur John Walsh notamment, viendra, libérer une énergie vitale, incarnée et salvatrice. Une autre réussite majeure que T.M. illustre magnifiquement, est l’équilibre parfait entre puissance et clarté du son : çà joue fort ; çà s’écoute fort : ce n’est jamais bruyant. G.Newman
W-FENEC
Douze années que l’histoire de Mela- tonine s’écrivait au conditionnel, le groupe n’était pas vraiment au point mort (ciné-concert, compil anniver- saire…) mais pas des plus audibles non plus, à moins d’habiter juste à côté de leur local de répèt’… Stances remet les compteurs à zéro et pointe de nouveau la lumière sur ce projet de rock instrumental aux influences multiples et pour la plupart éloi- gnées du simple «post rock». Proche des math («Deux mille cinq»), de la noise («John Walsh», «[g]») ou du rock tout simplement («T.M.», «Stances»), les Lorrains ne jouent que rarement sur l’étirement des séquences et la reprise d’un même gimmick sous d’autres formes même si lorsqu’ils le font (quand même un peu), c’est assez réussi (aussi) comme sur «Post scriptum». Avec ce retour discographique, Melatonine s’est fait plaisir, piochant dans tout ce que le trio aime et allant chercher Bob Weston pour le mastering, autant pour son CV de musicien (bassiste de Shel- lac) et donc sa sensibilité que pour celui de son studio (qui a travaillé avec Andrew Bird, Deerhunter, Fugazi…). Un plaisir partagé par celui qui leur prêtera une oreille et se laissera mal- mener par leurs riffs et leurs rythmes. Oli
Nous étions sans nouvelles de Mélatonine depuis maintenant douze ans et c’est dire que la scène post-rock hexagonale était quelque peu orpheline. Mais point d’inquiétude, le groupe originaire de Metz a promis de donner une suite à leur successeur Décembre est un samedi et il répond au nom de Stances.
Appelez ça un EP ou LP si vous voulez mais personne ne peut nier que Mélatonine est de retour avec leur post-rock cinématographique tantôt bruitiste tantôt harmonieuse. Avec ces sept nouveaux titres, le trio messin (accompagné de Bob Weston de Shellac au mastering) revient avec ses grosses distorsions et ses rythmiques pesantes et intenses qui habillent les morceaux. Cela donne « Deux Mille Cinq » en guise d’ouverture ou également « T.M. » et « La Roche » qui s’approchent du courant noise.
Au milieu de tous ces moments de bravoure, ils n’oublient pas pour autant les schémas plus simples mais plutôt envoûtants notamment avec « John Walsh ». Bien entendu, les deux derniers morceaux sont avant tout les véritables pièces de résistance que sont « Post Scriptuml » et « [g] » s’étalant de 12 à 13 minutes où ils sont au sommet de leur art en matière de post-rock. Après douze années d’absence, Mélatonine revient mettre un bon coup de frein sur la scène hexagonale avec un Stances triomphant. Note: 8/10
Pendant près de 12 ans, Melatonine est resté endormi, mais le groupe messin a décidé de sortir de son sommeil.*
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, les Lorrains ont été propulsés en l’espace de trois albums au statut de leader d’une scène post-rock française (encore à ses balbutiements) durant la décennie précédente.
Statut honorable qui n’a peut-être pas marqué de nombreux esprits, sauf de ceux qui ont eu le plaisir d’avoir leurs albums dans leurs CDthèque.
Statut également injustifié tant Melatonine n’a jamais vraiment collé aux canons du post-rock (mais ça, on y reviendra)
Apprendre leur retour après avoir éteint les amplis si longtemps fut donc une agréable surprise.
Avec Stances, le groupe réussit à montrer le même visage qu’il y a plus de 10 ans. Ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
Faisant fi des évolutions musicales et celles des enregistrements, Melatonine est resté fidèle à son style et à sa personnalité.
Sans le moindre artifice, avec un abord sonore brut, la bande délivre sept titres que l’on aura donc étiqueté avec trop de facilité “post-rock”.
Parce que le groupe a le bon goût de ne pas poser de voix sur ses créations, il a longtemps été enfermé dans cette case qui ne lui correspond pas vraiment. Invitant au voyage avec de l’instrumental, le groupe n’a que partiellement inclus des gimmicks du genre qu’on lui a rattaché. Melatonine est autrement tranchant, plus rugueux que ses compères même s’il a certains points communs avec une référence (également trop facilement qualifiée de “post-rock”) : Microfilm.
Pas de samples, pas de citation pour nous mettre sur la voie d’un quelconque lien entre le 4ème et le 7ème art, mais les Lorrains tendent à développer une atmosphère et une écriture proches de la B.O. voire d’un habillage style ciné-concert.
Sans se laisser aller jusqu’à la flagrance et nous faire céder à la facilité, Melatonine a composé une musique pour le plus vieux et efficace cinématographe : l’imagination.
Le groupe lorrain propose des univers, des ambiances, des rythmes changeants, quelques légers effets psychédéliques (en jouant sur certaines répétitions et quelques riffs) mais laisse le soin à l’auditeur de se créer une histoire.
Une démarche sensible jusqu’au montage et la suite de vidéos qui composent le clip “T.M”
Stances ne délivre donc pas ses sept compositions “clés en main” : à l’auditeur de creuser, écouter, et là encore, il doit faire un certain effort. Melatonine n’a pas profité de sa dizaine d’années d’absence pour évoluer / changer suivre les modes et a donc gardé une conception aujourd’hui “old-school” de la production : le trio sonne avec un naturel, un aspect brut aujourd’hui rare. Cette rugosité du son, cet abord volontairement quasi lo-fi est aussi un formidable moyen de chopper l’auditeur dès “Deux Mille Cinq” avec une basse hyper grésillante, une batterie très présente ou une guitare que l’on sent comme accolée aux oreilles. Une proximité et une authenticité sonore qui happent et parviennent à susciter (puis surtout maintenir) l’intérêt chez celui qui aura la bonne idée de porter une oreille sur ce disque.
Stances est donc à part, différent. Son expression n’est pas extravagante, ses créations ne sont pas complexes, mais elles sont fouillées, riches, très électriques (le périple de 13 minutes, absolument passionnant, en clôture avec “[g]”) donnent parfois même le tournis (comme l’excellent “Post-Scriptum” de 12 minutes) alors qu’elles ne sont le fruit que d’un trio strict. On pourrait regretter d’avoir retrouvé le groupe là où on l’avait laissé : il devient ainsi soit anachronique ou au contraire donne à sa musique une dimension atemporelle, (c’est à celui qui l’écoute d’en décider) mais il revient surtout très inspiré…Tookie
*(Dans cette phrase se cache une petite boutade qui amusera les endocrinologues et les insomniaques avertis)
Près de 12 années de silence, ce n’est pas rien. Mais au vu de la qualité de son retour, on pardonne aisément au trio messin ! Melatonine donnant une véritable leçon de post-rock avec « Stances ». 7 titres instrumentaux déroulant une mécanique cyclothymique parfaitement huilée. Entre tension et volatilité, l’album absorbe l’auditeur tant il est bien composé, assemblé et produit. #ModèleDuGenre
Betty
Derniers représentants ou presque d’un post-rock aujourd’hui bien moribond, les Messins de Mélatonine font donc aujourd’hui figure de vétérans du genre. Quoi qu’il en soit, on appréciera comme il se doit cette nouvelle production mâtinée de math-rock avec des morceaux instrumentaux pour la plupart secs et nerveux. Un style musical qu’il est plaisant de retrouver surtout quand les compositions sont de cette qualité. Benoît Richard
À la lecture du Petit Larousse (par précaution, je précise que je n’ai rien contre le Grand Robert) la mélatonine se définit comme « l’hormone sécrétée par l’épiphyse, qui intervient notamment dans la régulation des rythmes biologiques ». Autant vous dire que nous pouvions appréhender un malin stratagème destiné à nous endormir puisque ladite substance est communément appelée hormone du sommeil. Si en parallèle je m’attache au grand dictionnaire du rock, je retrouve étrangement la description qui suit : « Melatonine est un trio post-rock instrumental messin de retour avec Stances, 4ème album puissant gorgé de riffs bruitistes, de distorsions, de notes hypnotiques et de rythmes intenses ». Nous assistons en l’occurrence à un saisissant come-back après 12 années de veille compensées par quelques projets parallèles.
La nouvelle œuvre s’articule en deux mouvements avec une première partie qui fait la part belle à toute une panoplie de saveurs ultra démonstratives alors que la seconde se focalise sur deux pièces qui s’étirent sur la longueur, histoire de laisser les développements prendre totalement leur place au centre de l’espace.
On retiendra une mise en bouche progressive avec Deux Mille Cinq et ses sempiternelles montagnes russes qui font le sel du genre tout en soulevant les cœurs. La trame est, au même titre que l’ensemble neuf, d’une qualité brute, terriblement efficace grâce notamment à quelques bons coups de semonces. T.M qui lui succède s’avère plus tendu, à la force d’une cadence plus sale, la composition étant habilement marquée par une impression d’entrechoc des atomes. A l’inverse, John Walsh pourrait s’apparenter à un cousin éloigné du meilleur de Mogwai, et ceci par le biais d’une attente dans un sas de décompression avant que l’auditeur ne puisse s’engouffrer au sein d’un déploiement électrique majeur, pour une version des plus piquantes d’un ancien titre remodelé par le groupe. Stances qui prête son nom à l’opus (vocable interdit, rappelons-le, depuis la 1ère Convention de La Haye) assène une flopée de grincements inquiétants, des reliefs qui viennent par ricochet teindre le tableau d’une couleur bien plus sombre … Pour ne pas dire angoissante … La Roche clôture le premier chapitre sur une note plus lumineuse, une sorte de dernière absorption d’oxygène avant l’asphyxie !
La puissance ascendante qui émane de Post Scriptum s’opère sur un schéma classique. Ce premier met du banquet final ne déroge pas au dogme via des montées XXL qui retombent subitement avant de rebondir sur des salves venant faire exploser l’altimètre. Melatonine se promène dans un continuel va-et-vient qui frise à l’obsession nourrie par un leitmotiv agonisant. Au titre de la production, il convient de louer ici les qualités du mastering réalisé par Bob Weston permettant d’exalter la matière vibrante ! C’est un véritable bouquet final qui se déploie derrière le mur définitif d’Igl, ses délectations dans le mouvement des basses, des sons sans filtre, des sensations directes, des arpèges délicats, un reflux gonflé de grains, d’apaisement puis de soudainetés viscérales, de duretés redoutables venues étouffer les plages bien plus contemplatives. C’est un luxe crachant des enceintes avec tout un chapelet d’effets aussi authentiques que racés, un nouveau disque qui témoigne d’un bouillonnement final dont le dessein vient accentuer des rétroactions pour un réveil bienvenu. Ivlo Dark
Après un silence de presque douze années, le trio post-rock instrumental messin est de retour avec Stances, quatrième album puissant gorgé de riffs bruitistes, de distorsions, de notes hypnotiques et de rythmiques intenses.
Stances a de quoi véritablement marqué les esprits, comme ce genre d’album étendard d’un post-rock accessible et exigeant à la fois. De part sa production, Stances peut d’emblée devenir un disque à citer en référence, mais ça c’est mon humble avis, et j’y connais pas grand chose en post-rock instrumental même si l’expérience me plait. Mais ce que je sais, c’est que tout au long des sept morceaux, vous ne trouverez aucune ombre d’un quelconque balbutiement. Ce quatrième album est désarmant de maîtrise et laisse l’auditeur en apesanteur. Dès le premier morceau Deux Mille Cinq, quelque chose de cristallin se produit. Une introduction ascendante, un rythme hypnotisant, l’entrée en jeu des instruments avec une délicatesse sensuelle. Puis vient T.M. et la couleur est annoncée, l’énergie assumée, nous avons bien mis les pieds dans un album post-rock planant, fascinant. Le genre de musique à écouter sous la pluie, sur le port de Brest, un soir d’hiver, et tout devient magique. C’est mon constat suite à l’écoute de l’album. Dès la première écoute la qualité de ce disque, sublime son sujet à chaque note, à chaque transition. L’album est fluide, limpide et surtout sans temps morts ou extension sonore inutile qui aurait pu rallonger inutilement l’expérience. Melatonine file a l’essentiel tout en faisant dans la dentelle, sans révolution mais avec authenticité et passion. Le résultat donne une production vraiment éblouissante avec de très beaux morceaux qui poussent à aimer la mécanique d’une musique et à forcer l’admiration (John Walsh et surtout Post Scriptum pour douze minutes d’extase). Voilà un album avec une âme, qui ne fait pas que de la musique pour faire de la musique mais qui propose une part de magie à s’approprier, autant dans ses moments de frénésie rock que dans ses passages plus calmes et mélancoliques, pour un voyage qui ne laissera personne insensible.
Chez Melatonine, tout son art prend sens à travers ses mélodies, celles qui se percutent à nos sentiments, ses couleurs contagieuses qui embellissent le son. Ici on écoute, on décortique, on savoure. Je découvre enfin ce groupe, et je ne suis pas prêt de le lâcher.
De retour avec Stances, son quatrième album prévu le 15 février prochain, Mélatonine constitue le fruit d’une longue aventure fluctuante initiée il y a vingt ans. Le temps des projets solos désormais clos, le trio messin se retrouve pour sept compositions intenses et exaltantes.
Sous la large étiquette du post-rock, la formation délivre un registre plutôt personnel. Ses longues créations étirent leur litanie mélancolique et captent notre attention dans une étrange méditation (Deux Mille Cinq). La quintessence de ses riffs infinis éblouit dans un premier temps par leur luminosité et leur apaisement (John Walsh). A l’aide de sonorités claires et chétives, la troupe crée une proximité bienveillante avec son auditoire. Seule la brutalité de ses transitions démontre dans un second temps la véritable animosité de Mélatonine (Stances). Dans ces emportements passionnés, source parfois d’harmonies trompeuses aux limites du grunge et de la noise (La Roche), le groupe préserve sa mélodicité et une complémentarité de ses instruments, d’autant plus admirable que Stances semble avoir été enregistré dans des conditions live. Dans une réverbération proche d’un local de répétition, fruit d’un mixage et d’un mastering frugaux, les compositions de Stances s’épanouissent avec authenticité.
Le cycle de la vie perdure ainsi pour Mélatonine, dont le retour gagnant préfigure un avenir radieux. Preuve en est, sa participation cette année au Jardin du Michel. Baron Nichts
2 enquêteurs. Une histoire de disparition. Sûrement celle du trio messin que l’on n’avait plus entendu depuis 12 ans. Un voyage dans le temps et l’espace. Une spirale sonore où la frontière entre ombre et lumière reste floue.
Bienvenue dans Deux mille cinq, 1er clip qui ouvre les portes de ce 4ème album Stances. Quel bonheur de replonger dans cette atmosphère où la tension s’insuffle au fur et à mesure. Une montée en émotions, une musique d’une beauté effrayante un peu comme cette éclipse qui renferme cette incandescente lumière. Hypnotique, mélancolique (Stances), rageur (John Walsh) Melatonine ne se cache pas derrière des murs de guitares pour nous faire vibrer. Ici, chaque note a mille fois plus d’impact que n’importe quelle syllabe. Les cordes délicates vous tirent vers le ciel avant de vous relâcher en pleine tempête. Que c’est bon de se faire ainsi chahuter.
Il leur aura fallu du temps mais ils ont réussi à trouver la formule pour que cette hormone du sommeil nous plonge dans le plus beau des rêves. Julien
Stances classé dans le top 2019 de Totoromoon.
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