Half Asleep voit le jour durant l’automne 2002, pas loin de Bruxelles, agréable capitale d’un très petit pays (mais pas le plus petit). Il s’agit alors pour la jeune belge Valérie Leclercq de combattre l’ennui et la lumière trop pressée des crépusculaires mois de fin d’année (ceux qui se terminent par « bre »).
Pour cela il aura suffi d’une pièce chauffée, de quelques instruments – guitare, piano – , de 2 micros et de beaucoup de temps passé à traquer les notes et les mots. De ces longues sessions solitaires et prolongées, naît un premier disque démo dont s’amourache le micro-label Another Record. Celui-ci permet à half asleep une première micro-sortie : le E.P 8 titres « Palms and Plums ». Egalement affiliée au label belge matamore recordings (Raymondo, Tom Sweetlove, V.O), Valérie a ensuite l’occasion d’éprouver son projet musical en live. Sur scène, half asleep – projet solo – se transforme alors en duo : Oriane Leclercq accompagne sa sœur à la batterie, au chant, à la guitare ou encore à la basse.
En 2003, c’est au tour de la petite structure française Hinah de sortir le deuxième disque cd-r de half asleep, « Just before we learned to swim », qui s’écoulera discrètement entre Paris et Bruxelles, et s’en ira parfois plus loin même.
En avril 2004, Valérie et Oriane se lancent sur les routes, invitées par leurs amis de Tom Sweetlove le temps d’une mini tournée, et plusieurs dates éparpillées ci et là avec l’artiste Colleen les mettront également en joie.
C’est durant l’été de cette même année 2004 qu’half asleep débute l’enregistrement d’un troisième album, avec l’aide cette fois-ci de la fine équipe de notre label Unique Records (et rejoint ainsi au catalogue Angil, A place for parks, Electrophönvintage, Lunt, …).
Abandonnant là sa technique très personnelle et balbutiante de « home recording » au MD, Valérie s’en va pour ce nouvel album chercher Gilles Deles en renfort (réalisateur sonore d’ Angil, Melatonine, Moonman, Dana Hilliot & friends, Lunt …) qui lui proposera dès lors une autre façon d’enregistrer un disque « à la maison ».
C’est à l’aide d’un piano noir et suédois que Valérie dessine les squelettes de ses nouvelles compositions, entre pop sombre et folk writing (d’) intérieur…
Une voix grave et ombrageuse, lente et étirée, sur des mélodies à la mélancolie sublime, fascinante, addictive.
Un piano ouvert, des accords longs et lents, des éclats, des tableaux, des formes qui évoluent dans un noir et blanc mal pixélisé, des photographies… Des ambiances sombres, comme un coeur palpitant, une respiration.
On est proche ici des meilleurs Low ou Tara Jane O’Neil pour l’ambiance atmosphérique, et les intonations de la voix rappellent parfois Kate Wright (Movietone) ou Julie Doiron.
C’est une musique pour ceux qui ne trouvent pas le sommeil, amants des rêves éveillés et des pénombres mélancoliques.
Notez aussi que ce disque est le premier a être distribué en France et ce sous le couvert de la licence libre Creative Commons qui a l’inverse des Copyrights autorise la copie et la diffusion sur le web. Unique Records, label militant, s’est définitivement engagé pour un avenir avec la musique libre.
L’univers hanté d’une jeune belge entre Nico et Julie Doiron
Cette jeune Belge, qu’on découvre à l’occasion de son troisième album, est un peu plus qu’une musicienne et une chanteuse : c’est une présence aussi forte que flottante, qui prend peu à peu possession de l’âme de l’auditeur. Entre folk déraciné, songwriting impressionniste et mélodie classique revisitée, (We Are Now) Seated in Profile, lui, est un peu plus qu’un disque : c’est un univers entier dont Half Asleep, derrière son piano, sa guitare, sa basse ou sa batterie, plante le décor d’une plume charbonneuse, comme trempée dans l’encre des soirs.
LES INROCKUPTIBLES – Richard Robert – Numéro du 21/12/2005 – Sélection « écouté et approuvé »
musique hantée – et militante
Lente, sombre et minimale, la musique d’Half Asleep étonne pourtant par son ampleur : au piano et à la guitare, parfois épaulé par une batterie discrète, Valérie égrène ses notes avec parcimonie, mettant l’accent sur chacune d’elle, comme si elle avait pu être la dernière. Mais c’est surtout sa voix, sourde et hypnotique, qui provoque chez l’auditeur ses premiers frissons. Totalement sous le charme de cette étrange songwriteuse, on n’a plus qu’une hâte : la découvrir sur scène.
LESINROCKS.COM – Martin Cazenave – 13/12/2005
Comme Tara Jane O’neil dans une chambre plus petite et moins froide, comme Chan Marshall (Catpower) sans problème d’ego et qui nous hante de la même manière : le piano limpide et la voix de velours, humble, magistrale, plus entourée de fantômes que jamais tout au long de l’album. Dans ces histoires en contrastes et murmures semble résider le secret de la magie en teintes grises d’Half Asleep : la résignation, qui envoûte et perturbe. Quelque chose d’infiniment plus.
CHRONIC’ART #23 (Février 2006)
Mélancolie, délicatesse, ciselage des notes et des arrangements, la musique de Half Asleep résonne au cœur avant d’être une musique cérébrale…Beau, tout simplement…
FERAROCK
En retirant le disque de la platine tout c’est rempli autour de moi, des souvenirs parfois douloureux et touchant à des liens fort sont revenus en écho à cette écoute, signe que celle-ci touchait à l’intime. Prodigieux.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
Il n’ y a pas de cimes de désespoir, ou de gouffres d’apathie dans cette musique qui agit toujours comme une caresse légère sur la peau, réchauffée par la gravité chaude d’un chant ourlé d’arrangements magnifiques…ajouter des mots à cette beauté qui se soutient seule paraît bien dérisoire. (We are now)Seated in Profile est un chef-d’œuvre en clair-obscur, à écouter sans retenue.
DMUTE
A ce stade, les mots sont de trop. Il faut entendre et écouter. Musique d’un film imaginaire, entre Tiersen et Satie, qui se narre et s’enroule autour de l’auditeur. Ne le lâche plus…Half asleep. La beauté d’un réveil les yeux mi-clos ; les images encore floues du sommeil hypnotique. Une parenthèse de cinquante minutes et cinquante sept secondes dans un monde trop réel.
FROGGY’S DELIGHT
Un résultat qui évoque toujours autant le folk balkanisant de Matt Elliott…de beaux mouvements de piano, façon Tiersen…
AUTRES DIRECTIONS
Les compositions des deux sœurs, à travers une économie de moyens salutaire, des arrangements discrets mais inventifs et un songwriting sur le fil du rasoir, enveloppent rapidement l’auditeur dans une atmosphère vaporeuse à la beauté saisissante
I GENERATION
Half Asleep accouche ici d’un petit chef d’oeuvre de slow folk mélancolique au sein de la glorieuse et exemplaire équipe d’Unique Records.
INDIETRONICA
Half asleep, c’est ça une musique entre Tim Burton (pour l’ambiance), Colleen (pour la sensibilité), Lisa Gerrard (pour la mysticité diffuse), et le classique (pour la background) ; une musique hors du temps et arythmique …belle et fatale en même temps
LA MAGICBOX
Si cette artiste n’est pas sans rappeler des filles telles que Julie Doiron, Cat Power ou encore Edith Frost, on notera que de ce coté-ci de l’atlantique, cette jeune femme d’à peine vingt ans n’a pas d’équivalent et que ces premiers albums nous laisse espérer un avenir discographie de très haute tenue.
BENZINE
on se laisse souvent entraîner dans ces ballades fragiles et frémissantes, où la beauté affleure dans un dépouillement quasi monastique.
POPNEWS
Half Asleep nous ramène aussi à notre propre léthargie, dans tout ce qu’elle a de doux et d’agréable et c’est bien à moitié endormi, que l’on savoure le mieux ce disque, sa douceur et sa simplicité.
MUSIQUE-CHRONIQUES.CH
FERAROCK
Mélancolie, délicatesse, ciselage des notes et des arrangements, la musique de Half Asleep résonne au cœur avant d’être une musique cérébrale. Tout dans cet album fait appel aux sentiments, à l’irréalité et au concept. Et pourtant chaque note, chaque mot touche directement l’essentiel…Puisqu’il faut caractériser Half Asleep, disons que cela évolue entre la pop sombre et un folk writing personnel. La voix de Valérie Leclercq est sombre, ombrageuse, accompagnée d’un piano éclatant et cristallin; et s’il faut des références, disons que cela peut rappeler les démarches d’une Julie Doiron ou de Low. C’est le troisième album d’Half Asleep qui nous est ici proposé par le très bon label Unique Records (Angil, A place for parks, Electrophönvintage, Lunt, …). Une touche de délicatesse en cette rentrée 2006. Beau, tout simplement…Stiff
On connaît tous ce déficit d’attention qui nous éloigne parfois du livre lu, du film vu, les pensées diverses prenant le pas sur la distraction que l’on se propose. En parvenant à faire le vide autour d’elle, half asleep fait le vide autour de nous, absorbant l’air pour le souffler ailleurs, nous laissant dans l’état de l’apnéiste, qui en se rapprochant du vide ressent à la fois le souffle de la mort lui caresser la nuque, mais aussi celui du bonheur de toucher la plénitude des bas-fonds lieu ou l’autre n’existe plus. Vous allez me parler d’égoïsme et vous rétorquerez qu’un égoïste ne partage pas, alors que (we are now) seated in profile est l’archétype du disque qui vous accueille avec des égards invisibles de nos temps. Sur des compositions qui pourraient rapidement trouver l’apitoiement comme compagnon, des arrangements et des trouvailles sonores (d’invisibles courtisans en est l’exemple le plus frappant) se fondent, accompagnant le piano et le chant avec la force et le désir d’un amant transi. Disque terrible, car incapable de laisser poindre des faiblesses, (we are now) seated in profile rappel ses moments passés l’été dans des cinémas de campagne, quand la musique et le chant coloraient un film muet. La chaleur y est aussi perceptible, la puissance suggestive y est aussi marquante, et l’émerveillement des yeux et des oreilles sont sur la même échelle. Jamais monocorde l’album parvient, dans un style puisant souvent sa force dans le dénuement et la redondance, à surprendre (fourteen footprints : so you changed your mind) plaçant la barre de plus en plus haut, quand half asleep voudra toujours frôler les tuteurs, par modestie. En retirant le disque de la platine tout c’est rempli autour de moi, des souvenirs parfois douloureux et touchant à des liens fort sont revenus en écho à cette écoute, signe que celle-ci touchait à l’intime. Prodigieux.
NB : notez aussi que ce disque est le premier a être distribué en France et ce sous le couvert de la licence libre Creative commons qui à l’inverse des Copyrights autorise la copier et la diffusion sur le web. Unique records label militant, s’est définitivement engagé pour un avenir avec la musique libre. On ne serait trop, vous conseillez donc d’aider, le label en vous procurant ce disque qui combine à la fois choix artistique exemplaire et prise de position courageuse. Gdo
Un premier album paru en 2001, Palms and Plums chez Another Record, puis une escapade du côté du label Hinah avec Just before we learned to swim, et revoici Half Asleep, qui nous propose avec (We are now)Seated in Profile, à paraître sur Unique Records, un nouveau disque superbe d’orfèvrerie acoustique, sommet d’une (encore) courte discographie.
Valérie Leclercq, aidée à nouveau de sa sœur Oriane, s’est vue offrir par le talentueux producteur Gilles Deles un superbe écrin à ses compositions nocturnes, qui possèdent une instrumentation enrichie et un son étoffé : on retrouve bien sûr le piano, la batterie, la guitare, mais également des accords d’orgue magnus, de délicates notes de glockenspiel, du melodica, de la basse.. un trombone s’invite même sur le premier titre, We used to fear your voice (and the drilling machine) : une très belle entrée en matière à la sombre élégance pour cet album de chevet indispensable à ces mois hivernaux languissants qui se profilent doucement.
Avec ces onze titres d’une beauté rare, Valerie Leclerq nous enveloppe à nouveau dans son petit monde flottant de mélancolie tamisée, de douleur feutrée, que dessinent les accords poignants, les notes réverbérées entêtants d’un piano, (¼), sur lesquels Valerie pose son chant d’une infinie délicatesse, qui entre en résonance immédiate avec l’auditeur.
Half Asleep exsude ses humeurs noires en un flux maîtrisé, diffus, homogène. Il n’ y a pas de cimes de désespoir, ou de gouffres d’apathie dans cette musique qui agit toujours comme une caresse légère sur la peau, réchauffée par la gravité chaude d’un chant ourlé d’arrangements magnifiques : D’invisibles courtisans rappelle la féérie funèbre de Tim Burton, le dénuement somptueux du duo voix-piano de Marie 1 & Marie 2 nous étreint doucement ; Fourteen fooprints : so you changed your mind?, et ses harmonies vocales sur un fil d’émotion ténu, Searching the pavement, guitare et mélodica (discret) en exergue, sont quelques unes de ces vagues à l’âme qui nous emportent d’un bout à l’autre dans leur roulis invisible.
L’on pourrait passer en revue chacun de ces morceaux, mais ajouter des mots à cette beauté qui se soutient seule paraît bien dérisoire . Tout juste se contentera-t-on pour finir de dire que Morning Dust soon, nous a fait pleurer un jour de Novembre, par un matin de grand soleil.
(We are now)Seated in Profile est un chef-d’œuvre en clair-obscur, à écouter sans retenue. Vous n’avez pas d’excuse pour passer à côté, puisqu’Unique Records offre généreusement ce disque au public : il sort en effet sous Common Licence, ce qui signifie que vous pouvez télécharger et partager (We are now)Seated in Profile sans crainte sur les réseaux d’échange. Mais si vous voulez soutenir Unique Records et Half Asleep, pour les remercier de ce cadeau inestimable, n’hésitez pas à acheter ce disque ! Imogen
On s’imagine rêveur, le regard par la fenêtre à scruter les oiseaux qui s’envolent. Cette impression de légèreté qui fait qu’au bout du compte, on sait que l’hiver ne durera qu’un temps. Que le soleil reviendra. L’espoir dans la tourmente, un peu de répit dans la tempête. Half Asleep.
Il faut écouter la pureté jouée par un piano qui s’envole, lui aussi, sur la mélodie. On pourrait évoquer toute une palette de sentiments, du spleen à la mélancolie, en écoutant la douce voix de Valérie Leclercq, aidée de sa sœur aux claviers. “Seated in profile“, une douce mélodie venue –encore une fois- de Belgique joue donc la carte de la simplicité. Une voix, un piano, des chansons. Un trombone sur “We used to fear your voice ” lancinant.
A ce stade, les mots sont de trop. Il faut entendre et écouter. Musique d’un film imaginaire, entre Tiersen et Satie, qui se narre et s’enroule autour de l’auditeur. Ne le lâche plus. La batterie qui entre en scène sur ¼ et les arpèges qui s’accélèrent. Sur le fil, prête à casser, Valérie Leclerq invente crée l’émotion, ne simule rien et donne tout. La dépression, le désespoir, le mal-être, un peu d’elle, une partie de soi.
S’il fallait chercher l’influence, c’est bel et bien du coté de la musique classique qu’il faudrait chercher, en y rajoutant cette voix feutrée qui murmure, soufflant les mots comme le vent sur les feuilles d’automne. De la guitare classique sur “Searching the pavement“, du glockenspiel sur “D’invisibles courtisans” enrichissent la mélodie dénudée. La beauté du jour qui tombe et se finit sur “Morning dust soon“. La lumière au bout du tunnel.
Half asleep. La beauté d’un réveil les yeux mi-clos ; les images encore floues du sommeil hypnotique. Une parenthèse de cinquante et cinquante sept secondes dans un monde trop réel. Little Tom
AUTRES DIRECTIONS
Double actualité pour Half Asleep : le projet musical de la jeune belge Valérie Leclercq voit son deuxième album réédité, et son nouvel album paraître à quelques semaines d’intervalle. Un premier ep-cdr de 8 titres avait vu le jour chez Another Record assez vite après la naissance de ce projet musical (pendant l’automne 2002). Puis ce premier jet avait été complété d’un album en cdr, Just Before We Learned To Swim, chez Hinah (édité à 50 exemplaires). C’est ce dernier qui fait l’objet d’une réédition aujourd’hui via la structure belge Matamore Recordings.
Mis en forme dans un beau packaging cartonné (les dessins sont signés par Valérie), Just Before We Learned To Swim (un titre en clin d’oeil au Music For A Sinking Occasion de L’Altra et au Sinking Ship Song de Matt Elliott ?) a subi une nouvelle masterisation. En dehors de ce travail, rien n’a changé : ces neuf titres, enregistrés au minidisc dans une même pièce, comme oubliés par le temps et laissés pour compte, impressionnent par l’acoustique qui les définit – réverbérante mais sèche, folk et dure -. Guitare et piano, quelques fantômes de batterie, et le chant grave, cassé, de Valérie Leclerc en sont les seuls ingrédients. Les deux premiers morceaux nous renvoient à Matt Elliott, dont on aurait adouci la complainte en la délayant dans la mélancolie blafarde de Bristol, celle du feu-label Planet (Crescent, Movietone). Il y a ensuite ce Yellow Neck à la guitare simple, où le chant monte enfin dans les aigus et se double : frissons garantis. Le piano redevient la pièce centrale : désespérante mélodie de Washing Machines, emballé par une batterie lointaine, puis fine esquisse et base d’un jeu de voix plein de douceur (Tu Sens Le Sommeil Et Les Larmes) sur les traces de Sylvain Chauveau. Un peu de flûte sur & Other Stories… renouvelle l’air et accorde une touche plus romantique. Un premier album prostré, crépusculaire.
Qui s’accompagne d’un petit frère – décidément, l’automne est une saison qui réussit bien à Half Asleep. C’est cette fois la structure toulousaine Unique Records qui s’est laissé conquérir par cette musique vénéneuse, tentant ainsi le jumelage avec le ciel laiteux de Belgique : voici (We Are Now) Seated In Profile, deuxième album d’Half Asleep.
D’emblée, le son a changé, aidé par Gilles Deles de Lunt : il est plus profond et s’est étoffé (melodica, trombone, basse…). Quant à la musique d’Half Asleep, elle est plus engagée, plus fiévreuse, plus rentre-dedans. Elle est ainsi moins ascétique et moins contemplative qu’avant. En introduction, We used Yo Fear Your Voice ajoute, à un chant plus assuré et à des accords de piano martelés, le souffle chaud d’un trombone pour un résultat qui évoque toujours autant le folk balkanisant de Matt Elliott. ¼ surprend ensuite : sa boucle de piano et sa rythmique de batterie renvoient plus directement au post-rock, et là encore au pense à l’artiste précédemment cité. D’Invisibles Courtisans s’éloigne davantage de cet univers pour accoster des territoires calmes et bucoliques (quelques notes de glockenspiel égayent le morceau), que des chants mélangés parsèment d’étrangeté, puis Marie1 & Marie 2 offre de beaux mouvements de piano, façon Tiersen. Plus doux, Microwaves associe une basse, un guitare et deux chants féminins pour un résultat empreint de douceur. Le piano grandiloquent s’ébroue et ses accords se mélangent (I’m Watching Tv…) ; Morning Dust Soon arrive : le morceau le plus doux, à la guitare presque guillerette, étonne presque : c’est bien le seul écart que se permet ce (We Are Now) Seated In Profile parfaitement claustrophobe. Puis viennent le morceau récapitulatif (Fingers Are Fork) et la fuite légère (La Fin…). Valérie se lève, quitte son piano noir. On s’en est sorti pour cette fois. Ouf, on respire. La prochaine écoute sera sans doute plus difficile. Stéphane
On peut considérer Half Asleep comme une sorte d’île perdue dans un océan de guitares dont les vagues n’en finissent pas de déferler actuellement sur tout ce qui sert de support musical pour nos oreilles. Emmené par la Bruxelloise Valérie Leclercq, Half Asleep dévoile une fois encore toute la finesse de sa musique à travers un disque plus beau encore que ses prédécesseurs, dans lequel on (re)découvre une musicienne douée pour les mélodies tristes, mais aussi pour les arrangements simples et délicats.
Half Asleep s’était d’abord fait connaître avec le subtil Palms & Plums chez Another records en 2003, puis avec un cd-r paru initialement sur la structure Hinah et que l’on peut trouver désormais sur Matamore. Et c’est donc aujourd’hui chez les toulousains de Unique records, que Valérie Leclercq a posé ses valises pour un nouvel album toujours aussi réussi, dans lequel on redécouvre tout ce qui nous avait touché dans les précédents.
Guitare, piano, et voix principalement, servent à bâtir des morceaux très souples et d’une grande douceur. Bass, batterie trombone, glockenspiel, et mélodica viennent compléter le tableau pour donner une musique dans laquelle on entre à tâtons, sur la pointe des pieds, et qui ne pourrait supporter le moindre interférence tant la pureté qui se dégage tout au long du disque mérite pour chaque un silence total.
Et si cette artiste n’est pas sans rappeler des filles telles que Julie Doiron, Cat Power ou encore Edith Frost, on notera que de ce coté-ci de l’atlantique, cette jeune femme d’à peine vingt ans n’a pas d’équivalent et que ces premiers albums nous laisse espérer un avenir discographie de très haute tenue. Benoît Richard
Vu de France, le moindre artiste ou groupe d’outre-Quiévrain a tendance à être affilié à une “scène belge” qui relève sans doute plus de la formule promotionnelle que de la réalité. Pour la Bruxelloise Valérie Leclercq et son projet solo Half Asleep (signé sur le label toulousain Unique records, sur lequel paraissent notamment les disques d’Angil), cela serait difficile : sa musique est résolument autarcique, à part, même si elle a choisi comme la plupart de ses pairs de chanter en anglais. Parler de (néo-)folk serait tentant à l’écoute de certains morceaux – voix douce, guitare acoustique en arpèges -, mais finalement réducteur. Car le piano est encore plus présent sur “(We Are Now) Seated in Profile”, et si l’on veut vraiment rapprocher Half Asleep d’un musicien belge, ce serait peut-être le trop méconnu Wim Mertens, auteur (entre autres) d’œuvres magnifiques pour piano et voix. Présente dès la première seconde, la voix est d’ailleurs l’autre ingrédient essentiel du disque. Mélancolique à souhait, le timbre de Valérie Leclercq rappelle celui de Nico, en moins guttural. La jeune chanteuse et multi-instrumentiste se balade ainsi sur des landes arides voisines de celles que la muse blonde foula, sans carte ni boussole, tout au long des années 70. On a parfois l’impression qu’elle tourne en rond dans un demi-sommeil (l’album ne décolle vraiment qu’à partir du troisième titre), mais on se laisse souvent entraîner dans ces ballades fragiles et frémissantes, où la beauté affleure dans un dépouillement quasi monastique. Jusqu’à se retrouver complètement perdu – et heureux de l’être – au milieu du long et étrange “Fingers Are Forks” (près de 10 minutes). Si Leclercq consent à quitter sa chambre de bonne, où sa musique semble parfois confinée, pour s’aventurer ainsi dans l’inconnu, on est prêt à la suivre les yeux fermés. Vincent Arquillière
C’est depuis l’automne 2002 que Valérie et Oriane sont à la tête de Half Asleep, frêle esquif musical naviguant dans les eaux brumeuses d’une pop planante à la lenteur assumée et à l’instrumentation minimale. Originaire de Belgique et déjà responsable de deux albums sortis sur des microstructures (Palms and Plums sur Another Records en 2003 et Just Before We Learned to Swim sur Hinah en 2004), le duo revient avec (We are now) seated in profile, troisième disque remarquable pour deux raisons. La première raison est artistique. Les compositions des deux sœurs, à travers une économie de moyens salutaire, des arrangements discrets mais inventifs et un songwriting sur le fil du rasoir, enveloppent rapidement l’auditeur dans une atmosphère vaporeuse à la beauté saisissante, rappelant avec bonheur les meilleurs moments de Tara Jane O’Neil ou de Low. La deuxième est commerciale. En effet (We are now) seated in profile est le premier disque a être distribué en France sous licence libre Creative Commons autorisant sa copie et sa diffusion sur le Web. Unique Records, label militant, s’est définitivement engagé pour un avenir avec la musique libre, et vous propose donc de télécharger l’album de Half Asleep sur la page artiste du groupe et vous invite, évidemment, à l’acheter ensuite pour soutenir « un label indépendant qui se bat contre l’uniformisation de la musique que vous proposent les majors ». deserty
C’est bien sûr en automne qu’Half Asleep a vu le jour. Derrière ce nom révélateur, se cache la discrète Valérie Leclercq et son piano, une voix chaude et ombrageuse, étirée sur des mélodies épurées et mélancoliques comme des paysages hivernaux. En effet, les longs et lents accords, le chant très doux de la jeune belge et les nombreux silences de cet album, rappellent résolument la torpeur qui gagne la nature dans les mois les plus froids de l’année. Toutefois, Half Asleep nous ramène aussi à notre propre léthargie, dans tout ce qu’elle a de doux et d’agréable et c’est bien à moitié endormi, que l’on savoure le mieux ce disque, sa douceur et sa simplicité.
Détail non négligeable, ce disque est le premier à être distribué en France sous le couvert de la licence libre Creative Commons, qui a l’inverse des Copyrights autorise la copie et la diffusion sur le web. Unique Records, label militant, s’est définitivement engagé pour un avenir avec la musique libre . Vous n’avez donc plus aucune excuse pour ne pas connaître Half Asleep, car dès maintenant nous vous invitons à télécharger gratuitement (we are now) seated in profil. N’oubliez pas toutefois la devise “télécharger pour découvrir, acheter pour soutenir.” sai real
Chronique de l’album dans Longueur d’ondes (printemps 2006)
Interview pour le webzine A Découvrir Absolument
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