Découvrez l’univers fou et attachant de ce nouveau venu chez We Are Unique!, Tom Waits à l’anglaise embarqué dans un cabaret cauchemardesque.
Michael Wookey est né et a grandi à Southampton, en Angleterre. De l’aveu de Michael, sa famille n’accordait aucune importance à la musique, à l’exception d’un grand-père organiste en temps de guerre. « Sa manière d’éviter d’aller tuer des gens, je suppose ».
C’est donc depuis la marge que Michael, le cadet de la famille ayant appris l’orgue et le piano, écrit ses premières chansons à 15 ans avec une guitare et un harmonium chiné à l’Armée du Salut. Ses premières performances sont « d’étranges improvisations au piano ».
L’une de ses chansons au piano-jouet est sélectionnée sur une compilation française, ce qui lui vaut une invitation au Divan du monde en 2008 à l’occasion du Festival Music for Toys. Au cours de cette première période parisienne, il participe régulièrement à des évènements et résidences autour d’objets bizarres et inventés (Michael fabrique lui-même certains de ses instruments).
On le voit ainsi diriger un orchestre de trente toy-pianos sur une commande du ministère de la Culture, avec notamment une reprise assez épatante de Smells like teen spirit.
De retour au pays, Michael rencontre à Londres Pierre-Alain Giraud, le clarinettiste d’Angil and the Hiddentracks venu étudier le cinéma. Pierre-Alain lui présente le reste des Hiddentracks, et c’est dans sa maison de campagne familiale dans le Cantal qu’ils filent enregistrer Submarine Dreams en une semaine d’août 2011.
« Les Hiddentracks étaient crevés, ils sortaient de l’enregistrement de NOW (le quatrième album d’Angil). D’une certaine manière, ça nous a été utile. Nous avons principalement conservé les premières prises, et trouvé les arrangements très rapidement. Le temps limité et l’épuisement ne nous permettaient pas d’essayer des idées sans fin.
Chaque jour on se réveillait, on déjeunait ensemble, on allait dans la grange. On tuait quelques mouches, puis on se mettait au travail sur une chanson. Le processus était très simple. Nos contraintes nous ont servi, d’autant plus que je voulais faire quelque chose de brut, avec des erreurs. »
Michael enregistre Submarine Dreams sur un huit-pistes, avec quelques microphones à tubes et le micro CB d’un ancien taxi. L’album, dont la pochette a été réalisée par Gabriela Friðriksdóttir (collaboratrice de longue date de Björk), a été masterisé en Islande par Valgeir Sigurðsson (Björk, Feist, Cocorosie).
Cet Anglais, qui, en plus de se révéler brillant artisan en chanson cabaret mal barré/malfamé, fabrique lui-même certains de ses instruments, d’où ce son inédit…ses Submarine Dreams. Des cauchemars, plutôt, hantés de chorales de sirènes follasses, maltraités de buits taquins – torch-songs égarées dans une casse automobile des années 50, dont Tom Waits détient le plan secret.
LES INROCKUPTIBLES – JD Beauvallet (15 Mai 2013, noté 3/5)
On pense à la musique cajun ou au jazz de la Nouvelle-Orleans, avec parfois des touches blues ou gospel…il y a un peu de fantasque ici, beaucoup de ludique, mais aussi quelques touches de mélancolie et de délires carnavalesques. C’est printanier et totalement en accord avec la saison.
OBSKÜRE MAGAZINE (Mai-Juin 2013)
Le résultat est parfaitement charmant truffé d’arrangements inventifs porté par une énergie qui pourrait séduire les amateurs du Canadien Patrick Watson…
RADIO FRANCE MUSIQUE – LABEL POP – Vincent Théval
D’une pop chatoyante toute en cordes que n’aurait pas reniée un Sufjan Stevens (“All That’s Left is Blood”, “Flap”) à des ballades folk pétillantes (“My Leaky Heart”) en passant par des passages où l’ambiance se fait plus sombre (“When My Gonna Get My Gun”, un tube en puissance, comme si Tom Waits s’était levé du bon pied), pas de faute sur ces morceaux.
POPNEWS
un nouvel album qui laisse éclater de mille feux tout le potentiel de ce jeune Anglais que certains pourront aisément qualifier de petit génie.
MOWNO
Les morceaux sont remarquables, l’interprétation est brillante, l’attitude est là, la voix aussi (“Fall On My Knees” en est l’exemple concret). Il y a toujours eu un côté cabaret chez Wookey, même si plus lo-fi à l’époque car orchestré au Bontempi sauvage, qui atteint, forcément, son paroxysme ici, laissant libre court à l’univers tarabiscoté du personnage.
FROGGY’S DELIGHT
Un univers de vibrations, de sons en liberté (what you deserve), de générosité ambiante, de folkore colorée. Michael Wookey pourrait rappeler Beirut, Misophone, un Yellow Submarine en fanfare, un jazz New Orleans ayant viré pop, une musique de cirque ambulant, d’homme le plus fort du monde, de femmes à barbe et de clowns lunaires, une musique de cabaret pour Freaks sympathique.
BENZINE
Entre l’Opéra de 4 sous, un mariage, voir un enterrement dans les Balkans avec Goran Bregovic, la BO d’un film d’Aki Kaurismäki, la musique d’un spectacle de Robert Wilson dirigé par Tom Waits, ou bien une comptine murmurée par Shane Mac Gowan l’édenté des Pogues…dans le style folk/cabaret de poche, Michael Wookey a trouvé sa voie : quelque part entre les étoiles et un chemin de terre qui nous mène chez Mère Grand.
FOUTRAQUE
Submarine Dreams est un magnifique album, réussi de bout en bout, présenté dans un digipack richement illustré propice à la rêverie : à vous d’ouvrir grand les bras pour l’accueillir comme il le mérite.
À DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
Melting pot d’idées totalement folles, l’ouvrage nous transporte au cœur d’un univers formidablement déjanté où l’on croise « Somebody Golden » et « Monsters », « Jesus Warm My Cocoa » et « Fall On My Knees » ou encore « My Leaky Heart » et « Flap », des titres qui se font parfois androgynes pour accentuer encore un peu plus cette sensation de décalage qui ressort de la découverte de la musique d’un artiste qui a vraiment tout d’un génie.
ZICAZINE
Michael Wookey vient tout juste de sortir un nouvel album intitulé Submarine Dreams. Comme les précédents, il fait la part belle à des mélodies qui marchent bien. La nouveauté : cet enregistrement studio laisse transparaître un peu de la folie qui anime l’homme sur scène. Avant on aimait, maintenant, on adore ! …En un mot comme en dix, Submarine Dreams est un petit bijou. Espérons que ce quatrième album rencontre enfin la reconnaissance qu’il mérite !
SAVE MY BRAIN
« Submarine Dreams » est un bel exemple pour montrer comment la folie scénique et, de ce fait, toute la singularité d’un artiste fiévreux peut trouver son chemin jusqu’à l’enregistrement en studio.
INDIEPOPROCK
Derrière son microphone, derrière son mégaphone, derrière son masque, derrière sa barbe… il se cache mais ne parle que de lui. Tout le monde peut chanter une même chanson avec passion une fois, deux fois. J’admire ceux qui parviennent à y croire à chaque fois.
SUBJECTIVE
Submarine Dreams distille subtilement des titres à la texture onirique, dense mais jamais lourde.
CLUTCH (Mensuel gratuit Toulouse)
Entre ballade folk lumineuses et compositions que l’on pourrait croire échappées d’un cabaret façon Kurt Weil, pop chatoyante qui évoque l’univers de Beirut et morceaux pour fanfare de cirque déglinguée estampillée Tom Waits, la musique de Michael est tout à la fois tonitruante et rêveuse. A écouter sans modération.
INTRAMUROS (journal gratuit culturel toulousain)
Porté par l’influence du Jazz et de la musique des Balkans, ‘Submarine Dreams’ possède à la fois tout le charme d’un disque vraiment fait maison (enregistré avec quelques microphones à tubes et le micro CB d’un ancien taxi) et celui d’une collaboration gagnante entre un auteur compositeur visionnaire et des musiciens audacieux.
STARS ARE UNDERGROUND
Il y a chez Michael Wookey une passion qui transpire dans sa musique. On le sent possédé par ce qu’il chante (Fall on my knees), ému par le sens et transporté par les instruments.
NO DRESS CODE
C’est tout l’avantage d’évoluer au sein d’une famille de musiciens dévoués à un collectif. En débarquant sur les labels We Are Unique Records, MonsterK7 et What A Mess, Michael Wookey s’est vite entouré des Hiddentracks – habituellement croisés derrière Angil – pour composer et enregistrer « Submarine Dreams », un nouvel album qui laisse éclater de mille feux tout le potentiel de ce jeune Anglais que certains pourront aisément qualifier de petit génie. En effet, plus connu en France pour sa participation à la compilation « Music For Toys » et pour son accompagnement musical de la pièce de théâtre « Alice Aux Pays des Merveilles » (Compagnie La Boîte du Souffleur) que pour ses trois premiers opus autoproduits, celui qui fabrique lui-même certains de ses instruments laisse en effet s’exprimer ici une inspiration débordante, comme une émotion qui ne laisse pas de marbre (« Somebody Golden », « All That’s Left Is Blood », « Flap »). Ainsi, et pour la première fois en groupe, c’est dans la plus grande spontanéité que l’Anglais – plus pianiste que guitariste, contrairement à nombre de ses homologues – aligne ici une douzaine de titres pop folk colorés (« What You Deserve »), aux allures bricolées, parfois même de fanfare (« Fall On My Knees »). Banjo, cuivres et violons obligent. Parmi eux, quelques tubes (« When My Gonna Get My Gun » notamment) qui offrent à Wookey, au pire l’assurance de ne pas laisser indifférent, au mieux celle de faire de lui une vraie révélation pleine de promesses. Et à nous l’occasion de s’offrir avec cette belle découverte quelques jolis rayons de soleil annonciateurs d’un printemps qui prend son temps. Matthieu Choquet
En vacances d’Angil, The Hiddentracks trouvent en Michael Wookey un, autre songwriter de talent, pour explorer des nouvelles pistes pour la folk. Une collaboration qui aboutit à un disque haut en couleurs.
La musique est aussi (surtout ?), affaire d’arrangement. Prenez le cas de Michael Wookey, Anglais pur jus originaire de Southampton. Si l’on mettait à plat sa musique (ces compositions jouées sans fard), on tomberait sur un artiste de folk, d’ailleurs plus américain qu’anglais dans l’esprit. Un énième Tom Waits de plus – ce qui n’est déjà pas si mal. Au final, à l’écoute de Submarine Dreams, ce n’est déjà plus ça. La personnalité de Wookey est déjà en soi le premier responsable de ce changement. L’homme est claviériste (orgue, harmonium), et non pas guitariste et il prend un malin plaisir à utiliser des toy pianos dès qu’il en a l’occasion. Ce doux dingue de la musique fabrique aussi des instruments bizarres ; on hésite dès lors, à parler d’art, brut, ou de démarche, poétique.
Avec Submarine Dreams, Wookey rencontre des musiciens à sa mesure. Ceux-ci sont connus en France sous le nom de Hiddentracks, accompagnant depuis des années Angil. Il y a là beaucoup d’instruments à vent et de percussions, mais aussi de violon et de banjo, , vers ce que l’on sera obligé d’appeler une fanfare. Mais et c’est là que le songwriting de Michael Wookey prend toute son importance, cette musique reste cadrée, bénéficiant de fondations d’écriture solide digne parfois de celle de Neil Hannon. D’ailleurs, The Hiddentracks accepte de la mettre d’abord en sourdine choisissant juste de faire vibrer l’horizon à la manière d’une scie musicale géante (Somebody Golden). Même après, donnant vraiment de la voix en laissant parler totalement la personnalité de leurs instruments, les chansons de Michael Wookey restent des chansons, peut-être un peu plus bigarrées que la normale. Un univers de vibrations, de sons en liberté (what you deserve), de générosité ambiante, de folkore colorée., Michael Wookey, pourrait rappeler Beirut,, Misophone, un Yellow Submarine en fanfare, un jazz New Orleans ayant viré pop, une musique de cirque ambulant, d’homme le plus fort du monde, de femmes à barbe et de clowns lunaires, une musique de cabaret pour Freaks sympathique. A la fois tonitruant (fall on my knees), et rêveur (l’aérien All that’s left is blood, Flap), Submarine dreams est sans cesse magnifié par son chanteur, un bateleur sensible pouvant même évoquer Jeff Buckley dès qu’il passe en voix de fausset. Quand il passe du chant, au slam, on croirait entendre Angil (Submarines dreams, beau et fort à la fois). Comme quoi, il n’y a pas de surprises : les amis de mes amis sont mes amis. Denis Zorgniotti
« Inside i was a-wanting silence/ to be with somebody golden / so fill your heart with my love / and make sure you’re okay with my love / i’m having dreams about you / all of the things i put you through / I should have give you the world. » Somebody Golden nous fait instantanément entrer dans un univers à la densité lyrique exceptionnelle. C’est la voix de Michael Wookey, sur le fil, qui nous invite la première à l’intérieur de ces ‘rêves sous-marins’. On devine qu’il va s’agir de fantasmes, comme une manière de créer un terrain de liberté où tout se permettre, un endroit de folk étrange que trop de réflexion ferait s’effondrer. « J’adore les vieux enregistrements sur cassette, le blues… Je veux me rapprocher de cet âge d’or où il n’y avait qu’une seule prise, » racontait t-il pour le webzine français Save My Brain à l’occasion de la sortie de son premier album, « Gun Gala ».
La musique de Michael Wookey peut d’abord dérouter, car son tour de force est d’essayer d’articuler plusieurs choses : une voix singulière, une passion pour toutes sortes d’instruments et une envie de complètement se livrer à son public, d’être sur la brèche. « J’essaie plein de choses, ce n’est pas forcément facile et ça marche rarement du premier coup. » C’est un artiste qui éclate les lieux, les musiques et les scènes ; anglais francophile que l’on observera souvent de passage à Paris dans les temps à venir, aperçu au Point Ephémère avec l’Islandaise Olöf Arnalds et appelant à lui Björk parce qu’il lui a emprunté le producteur Valgeir Sigurðsson (qui a aussi travaillé avec Cocorosie et Feist) et l’artiste peintre Gabriela Friðriksdóttir. Une certaine sensibilité féminine parcourt d’ailleurs l’album, que ce soit dans le choix des arrangements ou l’utilisation de certains instruments tels que la harpe.
Cependant, contrairement à Björk par exemple, Wookey n’est pas intéressé par l’utilisation de moyens électroniques pour créer de la musique. Il préfère utiliser toutes sortes d’instruments, avec leur histoire, comme cet harmonium hérité de son grand-père et n’ayant pas servi depuis la Seconde Guerre Mondiale, qui sert d’épine dorsale à Jesus Warm my Cocoa. (la chanson au titre le plus étrange de l’album, et aussi la plus courte). La délicatesse est le sentiment prédominant avec des chansons telles que And That’s Left is Blood. Le grand vide laissé par l’absence de batterie est utilisé à l’avantage de l’ambiance, ce qui peut conduire certains à y voir une sorte de cabaret. Le cabaret implique pourtant des codes et « Submarine Dreams » ne se fie pas à des codes, c’est un disque absolument personnel, fait en toutes choses selon les termes de Wookey.
Il n’hésite pas à dérailler sur fond de cuivres et de timbales, à se montrer menaçant lorsqu’il chante « tu fais bouillir mon sang » dans une chanson aux cuivres cauchemardesques fameusement rythmée par des halètements. Plusieurs titres révèlent un aspect violent rendu convaincant par l’intensité de l’interprétation de Wookey. « J’ai des sujets souvent sombres », reconnaît t-il. On semble avoir demandé aux instruments de mener leur propre existence, ce qui amène certains à y voir un étrange pendant anglais aux précieuses errances de Tom Waits. Cet instrumentation peut être débordante comme minimaliste, les cœurs habillant quelques coups portés ça et là dans des percussions de bohème sur Thumbs Up. « Submarine Dreams » est un bel exemple pour montrer comment la folie scénique et, de ce fait, toute la singularité d’un artiste fiévreux peut trouver son chemin jusqu’à l’enregistrement en studio. Bertrand
La créativité, c’est quelque chose qui a toujours habité Michael Wookey, si l’on se fie à son parcours, qui l’a vu se frotter à tous les styles mais aussi à tous les publics. Ce goût des mélanges se retrouve dans ce disque, généreux et chaleureux.
La présence des Hiddentracks, qui venaient de finir « Now » avec Angil, n’est pas étrangère dans la réussite du disque. Il fallait en effet cette troupe pour donner cette texture si enchanteresse, à la fois très dense (beaucoup d’instruments : trombone, trompette, clarinette, violon…) et suffisamment aérée pour que les titres ne semblent jamais pesants. Non, ça vibre, ça porte, et Michael Wookey semble prendre un grand plaisir à trouver en eux le parfait prolongement de ses mélodies. Celles-ci brillent toujours par leur finesse, même si elles ne se ressemblent jamais. D’une pop chatoyante toute en cordes que n’aurait pas reniée un Sufjan Stevens (« All That’s Left is Blood », « Flap ») à des ballades folk pétillantes (« My Leaky Heart ») en passant par des passages où l’ambiance se fait plus sombre (« When My Gonna Get My Gun », un tube en puissance, comme si Tom Waits s’était levé du bon pied), pas de faute sur ces morceaux. Je dirais même que leur profondeur se révèle au fur et à mesure, comme si leur pouvoir de séduction nécessitait que l’on s’habitue à la richesse de l’ensemble. Le titre du disque évoque des rêves en sous-marin, certes, mais que la vue est belle depuis le hublot de ce sous-marin pop ! Mickaël Choisi
Je me souviens de ma première fois avec Michael Wookey, c’était au Café des Sports. L’underground parisien, Monster K7 en tête, parlait beaucoup de lui et j’avoue avoir été plus que fasciné par ce personnage hautement inspiré et possédé par ses compositions.
Alors non seulement un nouveau disque de ce prodige est toujours un événement, mais quand en plus l’on retrouve les Hiddentracks (genre d’orchestre difficilement situable entre le Magic Band de Beefheart, Tom Waits et le Portsmouth Symphonia, responsable du chef d’oeuvre Now sortie l’année dernière avec Angil) en backing band, cela fait forcément baver.
Les morceaux sont remarquables, l’interprétation est brillante, l’attitude est là, la voix aussi (“Fall On My Knees” en est l’exemple concret). Il y a toujours eu un côté cabaret chez Wookey, même si plus lo-fi à l’époque car orchestré au Bontempi sauvage, qui atteint, forcément, son paroxysme ici, laissant libre court à l’univers tarabiscoté du personnage.
Les arrangements donnent alors encore plus d’intensité aux titres, en évitant le piège de la redite, puisque les orchestrations sont assez variées (entre cordes symphoniques et fanfare d’ivrognes) et parfaitement dosées avec des entre-deux plus minimalistes (“Jesus Warm My Cocoa”, “Thumbs Up”).
Encore bravo donc, en particulier au label We Are Unique Records, qui s’impose définitivement comme étant le label à suivre en France, tant chaque sortie est une véritable pépite.
Laissons alors l’horrible orchestre du port de Liverpool couler en paix dans son sous-marin jaune, ces rêves nautiques sont loin de prendre la poussière et c’est très bien comme ça. Sam Nolin
Michael Wookey vient tout juste de sortir un nouvel album intitulé Submarine Dreams. Comme les précédents, il fait la part belle à des mélodies qui marchent bien. La nouveauté : cet enregistrement studio laisse transparaître un peu de la folie qui anime l’homme sur scène. Avant on aimait, maintenant, on adore !
« Ce n’est pas un enregistrement live, mais c’est la première fois que j’enregistre un album aussi vite. En une semaine, c’était fait. A chaque fois, on gardait la première ou la deuxième prise. » Le temps de mixer l’album fut un peu plus long. Tout cela s’est fait en partie en Islande, à l’aide de Valgeir Sigurðsson, connu pour ses collaborations avec Cocorosie, Feist ou Bjork. Le fantôme de cette dernière plane également à travers la pochette signée Gabriela Friðriksdóttir. L’artiste, qui a également signé la pochette de Family Tree de Bjork, a réalisé une image pour chacun des douze titres de Submarine Dreams.
Mais avouons-le… Si Submarine Dreams n’était qu’une découverte de l’Islande par Michael Wookey, l’album n’aurait pas grand intérêt. Heureusement, c’est du Michael Wookey, en mieux. Je m’explique… Jusqu’ici les albums de ce britannique francophile transpiraient l’esprit anglais, avec des mélodies souvent douces et entêtantes, assorties d’arrangements chiadés. Tout cela fonctionnait très bien mais n’avait pas grand-chose à voir avec la frénésie qui étreint l’homme sur scène. Cette fois, on retrouve un peu de cette vie extraordinaire dans l’enregistrement sur piste et c’est tant mieux !
La particularité de Submarine Dreams, c’est l’absence de batteries. Tout cela à cause d’une idée a priori saugrenue : celle de scander les rythmes à l’aide de chaînes métalliques, qui donnent une résonance étrange et jamais vue ailleurs. De surcroît, le son semble plus chaud, du fait d’une large place laissée aux cuivres. Quant à la voix, sans doute moins lissée par les diverses prises, elle se fait plus éraillée, chargée de vécu et de sentiments. Génial, Submarine Dreams ne dévoile qu’une petite partie de l’univers de Michael Wookey. Le côté british un peu désuet des mélodies, les arrangements originaux et (enfin !) un peu de son côté dérangé. Les jouets en tant qu’instruments ont quant à eux presque disparu sur ces pistes, puisqu’il joue avec le groupe les Hiddentracks, chargés de vrais instruments.
Parmi les douze titres qui composent Submarine Dreams, un certain paquet peut faire office de tubes. On note ainsi Monsters et When my Gonna Get my Gun, énergiques et anglais à n’en plus pouvoir. Plus feutré malgré son interruption très rythmée, Submarine Dreams mérite parfaitement son statut de chanson titre de l’album. Fall on my Knees est la reprise d’une chanson traditionnelle au peps incroyables… Qui nous fait remémorer comment le chanteur était capable de gueuler à pleins poumons Goodnight Irene avec juste un accordéon de bazar. Quant à My Leaky Heart (où les chaînes se font un peu oublier), il renoue avec le côté mignon de Big and Strong, un des meilleurs titres du précédent album de Michael Wookey (lire notre chronique de Gun Gala). Quant aux choeurs enfantins de Flap, il terminent l’album sur une touche de douceur… En un mot comme en dix, Submarine Dreams est un petit bijou. Espérons que ce quatrième album rencontre enfin la reconnaissance qu’il mérite !
Les goûts, les préférences, les habitudes… A-prioris que tout cela. A-prioris, et donc, jugements hâtifs, dédain, rencontres qui ne se font pas. Regrettable… Et pourtant, il est bien difficile face à la kyrielle de sorties d’ouvrir grand les bras et d’être sur d’accueillir chacun comme il le mérite. C’est là que les labels ont un rôle à jouer. Il n’aura échappé à personne que We Are Unique Records est le label de mon projet personnel. Exigeant et ouvert, il m’a attiré en tant que musicien comme il m’attirait en tant qu’auditeur. Difficile avec un tel label (comme avec quelques autres chers à mon coeur) de se limiter à nos habitudes d’écoute, même si elles ratissent plutôt large, sans avoir conscience que l’on risque de passer à coté de quelque chose à chaque sortie.
Il en est ainsi de « submarine dreams », l’album de l’anglais Mickael Wookey. Les musiques qui se raccrochent à une forme de théatralité ne n’attirent pas, le cabaret dévoyé d’un Tom Waits ne me touche pas vraiment sauf exceptions (« soldiers things » et quelques autres) et j’ai toujours autre chose à écouter au moment de poser ses disques sur la platine… J’ai quand même écouté ce « Submarine Dreams », parce qu’il est sorti chez WAUR, et aussi en sachant que les excellents Hiddentracks étaient de la partie. Je suis immédiatement tombé sous le charme. La voix (timbre, ton, placement) m’a séduit en premier. L’ambiance, ensuite, envoutante, qui tient autant de l’enregistrement en studio que de la performance : Michael Wookey a rassemblé une bonne partie des Hiddentracks dans une grange, suivant en cela les préceptes délocalisateurs qu’Angil leur avait appliqués lors de l’enregistrement hors les murs de « Now », au Grand Lux.
Mais le jeu a ici été poussé plus loin car ce ne sont pas les parties individuelles qui ont été enregistrées puis additionnées pour créer le disque, ce sont les musiciens tous ensemble, dans leur espace. Le travail de prise de son s’apparente un peu à une création acousmatique voire à un documentaire. Le résultat est saisissant et donne le sentiment d’être « sur place », parmi les musiciens, dans la même pièce. L’écoute est riche en surprises et l’ambiance qui est créée est unique. Les chansons, enfin et surtout, sont mélancoliques, désabusées, douloureuses parfois mais avec un détachement presque enfantin. « Flap », merveille de balade qui clotûre l’album, en résume toute la teneur : noirceur du thème, délicatesse de la production, légèreté du résultat.
« Submarine Dreams » est un magnifique album, réussi de bout en bout, présenté dans un digipack richement illustré propice à la rêverie : à vous d’ouvrir grand les bras pour l’accueillir comme il le mérite. JL Prades
Rien ne prédisposait le jeune Michael Wookey à devenir musicien, sauf peut-être un grand-père organiste en temps de guerre, et encore … Et pourtant c’est à l’adolescence, après avoir appris l’orgue et le piano, que le Britannique commencera à écrire ses premières chansons, mais en s’accompagnant avec une guitare et un harmonium. Remarqué en France grâce à un de ses morceaux au piano-jouet figurant sur une compilation, Michael qui fabrique par ailleurs ses propres instruments se retrouvera sur la scène du Divan du Monde en 2008 lors du festival Music For Toys et finira par se mettre à la tête d’une trentaine de toy-pianos pour, entre autre, diriger une reprise de « Smells Like Teen Spirit » … Rentré à Southampton, Wookey croisera les Hiddentracks et c’est en leur compagnie qu’il reviendra en France pour y mettre en boite « Submarine Dreams » à l’été 2011, le tout en l’espace d’une semaine. Un huit-pistes, un banjo, un violon, un omnichord, des percussions et des cuivres, c’est tout ce qu’il aura fallu à cette réunion improbable de musiciens plus brillants les uns que les autres pour parvenir à graver douze titres dans le marbre, des morceaux qui font instantanément penser à Tom Waits tant le génie qu’ils renferment est palpable. Melting pot d’idées totalement folles, l’ouvrage nous transporte au cœur d’un univers formidablement déjanté où l’on croise « Somebody Golden » et « Monsters », « Jesus Warm My Cocoa » et « Fall On My Knees » ou encore « My Leaky Heart » et « Flap », des titres qui se font parfois androgynes pour accentuer encore un peu plus cette sensation de décalage qui ressort de la découverte de la musique d’un artiste qui a vraiment tout d’un génie. Un artwork réalisé par Gabriela Frioriksdottir qui collabore depuis des lustres avec Björk pour emballer le tout et une version vinyle de l’opus annoncée pour mai, il y a des albums qui semblent faits pour créer l’événement et « Submarine Dreams » en fait assurément partie ! On ne va pas s’en plaindre quand même ? Fred Delforge
Chronique de l’album par JDB dans les Inrockuptibles du 15 Mai 2013
Interview croisée de Michael Wookey et Pauline Dupuy en Janvier 2017 pour Froggy’s Delight
Présentation de Michael Wookey sur Subjective.
Michael Wookey sélectionné pour le Radio Crochet Inter 2014 par Radio France Inter
Chronique de l’album dans OBSKÜRE MAGAZINE (Mai-Juin 2013) par notre ami toulousain Mäx Lachaud
Chronique de l’album dans le mensuel gratuit guide des sorties toulousaines CLUTCH
Chronique de l’album dans le journal culturel gratuit Toulousain INTRAMUROS N°382 (été 2013)
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