Après Bouleversement Majeur, 1er album sorti en 2017 (Sélection FIP, fff Télérama, Les Inrocks et Libération), Le Flegmatic poursuit avec Ruines Nouvelles, odyssée entre road-trip existentiel et blues crépusculaire, sa traversée d’un territoire de la chanson qu’il semble inventer en cours de voyage.
Depuis 2015, Thomas Boudineau chante sous le nom du Flegmatic une poésie étrange et décalée qui séduit dès ses premiers concerts aux allures de performances délirantes (« Le Albi-Comedy Club sévit encore à Paris » Pop-Culture & Cie, Février 2015).
La publication d’Esprit de Conquête, mix-tape de 10 premières chansons, sur le site des dénicheurs francophones La Souterraine attire la curiosité de L’Obs et de Magic, et Les InRocksLab le classent parmi les 7 Merveilles de Février 2015.
Une première livraison-manifeste qui conduit Le Flegmatic jusqu’au Lieu Unique de Nantes en 1ère partie de Feu ! Cha6erton. Bouleversement Majeur, 1er album sorti en février 2017 sur le label toulousain We Are Unique ! (dont Thomas fut le tromboniste samouraï d’Angil & The Hiddentracks pendant 10 ans, puis de Michael Wookey) confirme l’accueil critique.
La rencontre avec le guitariste Romain Nègre grille le transistor et fait apparaître d’autres paysages en veille sous le palimpseste : la bossa saudade des premiers temps entre en mutation et trouve des résonances électriques. On descend dans les profondeurs avec une lampe tempête.
Ruines Nouvelles est enregistré en avril 2018 au studio de Luis Mazzoni (qui a travaillé avec Les Liminanas, I.H.R., Ralph Dumas…) avec l’idée d’y faire étinceler la nuit au cours d’un road trip existentiel.
Dès L’espace d’un instant, la guitare électrique mène la danse et sera le fil conducteur de ces neuf chansons tantôt nocturnes, tantôt solaires. L’harmonica éclaire l’entraînant tube L’autre rive, les chœurs féminins subliment le mélancolique Camions. Trop Chaud convoque Neil Young au bar du Progrès, quand les sublimes Citadelles et Le Radeau rendent hommage au regretté Jason Molina (Songs: Ohia), référence ultime et revendiquée par Thomas, dont la figure tutélaire veille sur ce disque à la beauté crépusculaire, et où Le Flegmatic se mue en homme inquiet face au retour en force des idéologies et des rumeurs comme autant de mouvements de troupes souterraines et fantômes dans un monde de somnambules.
L’album est dédié à Svetlana Alexievitch (La Fin de L’Homme Rouge…) Prix Nobel de Littérature 2015.
We Are Unique! et La Souterraine sont très fiers de vous présenter ce nouvel album du Flegmatic qui creuse un peu plus le sillon d’une americana personnelle et unique, assumée avec brio en français première langue.
« Je voulais peindre la nuit. La nuit d’été au-dessus du désert. La nuit glacée, givrée. La nuit où vous pouvez entendre un serpent se faufiler entre les rochers à 18 kilomètres de la posiPon où vous êtes. La nuit où vous entendez les pylônes électriques grésiller, chanter leurs mélopées. La nuit aux balcons des citadelles sauvages, la nuit qui vous renvoie l’écho de batailles lointaines. » Thomas Boudineau
Le talentueux songwriter change d’échelle et signe un disque plus ambitieux, qui le place en possible héritier de Murat.
LES INROCKUPTIBLES
Nonchalance affichée, voix langoureuse et presque chuchotée, rythmes tranquilles bordés d’arrangements veloutés…c’est compter sans ce qu’elle racontent : l’implosion imminente; le basculement incontrôlé; la pâleur de nos quotidiens faussements civilises…des chansons folks joyeusement apocalyptiques.
TELERAMA
Un folk rock somnolent et spleenétique, manifestement à l’étroit dans nos frontières françaises.
LIBERATION
Le Flegmatic, de son vrai nom Thomas Boudineau, chante une prose intime et touchante, une poésie étrange où le dérisoire prend une importance capitale. Son nouvel album est une odyssée, un road-trip crépusculaire qui fait dériver la chanson jusqu’aux confins de territoires mystérieux.
FIP – en sélection du mois d’Octobre 2019
Depuis 2015, Le Flegmatic propose une poésie décalée, aux accents de quête personnelle. Il nous livre des textes intimes, tantôt bucoliques, tantôt crépusculaires et dans lesquels l’ironie vient, soudainement, nous cueillir par surprise. Au travers de ses chansons, il semble faire office d’interprète pour ces territoires que l’on voit sans jamais vraiment les regarder. À ses côtés on redécouvre la poésie des aires d’autoroutes, des zones commerciales, des routes… Et il nous invite, presque à voix basse, à le suivre dans ce voyage.
LA DÉPÊCHE DU MIDI
Une fois encore dans Ruines Nouvelles, Thomas Boudineau par son chant timide ourlé de guitares laid back et de sa plume bitume (celle qui fait prendre la route) redonne la beauté à la laideur de nos existences, extrait la poésie de nos vices.
LES MUSICOPHAGES Toulouse
Pourquoi aimons nous tant Le Flegmatic ? Pour son authenticité. Il ne chante pas parce qu’il a une belle voix mais parce qu’il a des choses à dire, et c’est bien là l’essentiel, les bonnes chansons naissent ainsi. Une guitare, sa voix toute douce, ce qu’il vit au quotidien, écrit avec justesse, parfois un harmonica pour accompagner les complaintes, et rien d’autres. De la chanson, dans son style le plus pure, en toute simplicité.
SCENES FRANCOPHONES
Une nouvelle fois, Thomas Boudineau avec ce disque montre et affirme qu’il a un véritable talent pour écrire de grandes petites chansons. C’est un compliment. Ces chansons qui, mine de rien, parlent si bien de nous. Le disque idéal, mais pas que, de fin d’été.
FROGGY’S DELIGHT
Errons à travers les Ruines nouvelles de Le Flegmatic !
Ruines nouvelles est le cadet des trois albums de Le Flegmatic, après Esprit de conquête (2015) et Bouleversement majeur (2017). Comme ses aînés, il a des accents de road-movie et vous donnera l’irrésistible envie de démarrer votre 205 et de rouler sans but, vers le Grand (Sud-)Ouest ou les Grands Causses.
Maître dans l’art du contre-pied et de l’ironie froide, Thomas Boudineau, de son encre caustique, dépeint des saynètes du quotidien à contre-jour, à la manière de Depardon. Images habillées par le jeu délicat des guitares éthérées de son compagnon de route, Romain Nègre.
L’espace d’un instant ouvre l’album sur des accents blues. A la manière de Dream River de Bill Callahan, le décor de cordes amples appelle à la rêverie, trompe-l’œil d’un propos acide sur les relations humaines faussement bienveillantes. Aucun des Flegmatic ne cache son admiration pour le songwriting de Callahan, un goût commun pour les arpèges flâneurs, folkeux sans tomber dans l’Américana et une commune inclination à mettre à nu notre part obscure, notre petite hypocrisie quotidienne.
Toujours avec dérision, Le Flegmatic dévoile des scènes et des lieux aussi inattendus qu’absurdes.
Thomas Boudineau peut se vanter d’être le seul baladin à parler de sauce grand veneur dans ses compositions (Chez le boucher in Bouleversement majeur) mais il est surtout question d’amour derrière le sarcasme de ce gigot… et dans cette file d’attente trop longue.
Ainsi de Citadelles ne se fait-il pas « casser la gueule devant Netto » ? Ces textes sont souvent émaillés de visions surréalistes « Je crois voir des pd dans les buissons mais ce sont des boulistes…mais ce ne sont pas les derniers » (En voiture, Bouleversement majeur).
D’ailleurs ne faut-il pas s’éloigner un peu pour bien voir l’infiniment petit ? Il aurait pu être géographe/urbaniste, dans sa manière d’approcher le rapport de l’Homme aux infrastructures : les routes, les autoroutes, les fossés, les rives, les ponts, les pancartes, les cartes, les barrages, l’Europe, les citadelles, ces zones commerciales, ruines nouvelles, ces villes aux mentalités fanées. Thématique urbaine, obsédante, que l’on retrouve dans C’est une ville « où tout le monde est moche », probable écho de son morceau Béziers (Esprit de conquête) .
L’harmonie douce de la voix de Céline Ribault dans les Camions vous rappellera The blue moods of Spain, suspendu, fragile et bluesy,. « Les Pyrénées sont des femmes fontaines qui me laissaient jouer sous leur jupe ». Les références à l’amour et au sexe (raté) affleurent dans chaque album (L’anniversaire in Esprit de conquête), ainsi des yogis qui « se caressent sur de la bossa nova ». Trop chaud, quant à lui, n’offre-t-il pas la démesure provocatrice de « tringler la serveuse du bar du Progrés, sur le comptoir » ? S’il fallait le préciser, sous les yeux indifférents, surtout indifférents des piliers de bar, tout ça parce qu’il fait trop chaud. Moment fort de l’album, temps du passage à l’acte, où deux témoins de Jéhovah font les frais de sa déraison, aveuglé tel Meursault dans l’Etranger. Puis le Radeau, magnifique morceau fleuve, oserai-je, de 10 minutes enfonce le clou de l’aveuglement « royaumes engloutis qui se croyaient éternels ». Seraient-ce ces ruines nouvelles, ces interminables paysages de déréliction aux abords de nos villes ?
Une fois encore dans Ruines Nouvelles, Thomas Boudineau par son chant timide ourlé de guitares laid back et de sa plume bitume (celle qui fait prendre la route) redonne la beauté à la laideur de nos existences, extrait la poésie de nos vices. « Mon amour pour toi prend son temps pour crever », « c’est horrible et c’est beau ». Fred
Le Flegmatic fait partie de ces artistes que l’on suit depuis le début et que l’on ne veut pas lâcher. Ruines nouvelles, son deuxième album, est une friandise.
Nous avons découvert Le Flegmatic avec sa Mostla tape, Esprit de conquête, sortie avec La Souterraine, et dont nous avions adoré son morceau « Peter Falke » qui résume assez bien la tonalité du style de Thomas Boudineau (de son nom) : de l’humour, un peu d’amertume et de désarroi. Un cocktail que l’on retrouve dans « C’est une ville » de son nouvelle album Ruines nouvelles.
Pourquoi aimons nous tant Le Flegmatic ? Pour son authenticité. Il ne chante pas parce qu’il a une belle voix mais parce qu’il a des choses à dire, et c’est bien là l’essentiel, les bonnes chansons naissent ainsi. Une guitare, sa voix toute douce, ce qu’il vit au quotidien, écrit avec justesse, parfois un harmonica pour accompagner les complaintes, et rien d’autres. De la chanson, dans son style le plus pure, en toute simplicité. C’est pour cela que l’on regrette un peu les chœurs et autres effets qui s’invitent de temps en temps sur un morceau.
« Citadelles » est une douceur. On ferme les yeux et on se laisse raconter une histoire. Et l’on sourit d’entendre une fois encore « Ruines nouvelles » qui file l’album.
“et sur l’autre rive, des plages éblouissantes, que le désir, ils semblent vivre affranchis de leurs souvenirs, aucun fruit n’est défendu, pas un pont en vue”
“Les gens sont beaux et innocents, l’espace d’un instant, ils ont l’air bienveillant, pour le moment… Puis de retour au bureau, on ne se fait plus de cadeaux, on ne nourrit plus les chiens, pour mieux les lâcher sur son prochain”
“Les Pyrénées sont des femmes fontaines qui me laissaient jouer sous leurs jupes, indifférentes aujourd’hui aux petits jouisseurs des collines que nous sommes devenus (…) Les camions comme une pulsation régulière le long de l’autoroute, une ligne silencieuse et lointaine que l’on devine à peine”
Une route, un voyage, une voiture où résonne Love and Theft, Modern Times ou Time Out Of Mind. Les feux de croisements des camions, la nuit peut-être, l’autoroute, le sud-ouest, le Tarn et les Cévennes. A son bord Thomas Boudineau, musicien remarqué au sein des Hiddentracks et déjà distingué avec deux beaux disques : Esprit de conquête en 2015 et Bouleversement majeur en 2017.
Une histoire de voyage donc, une sorte de road trip. Un disque où le voyage compte plus que la destination, où la possibilité d’une rencontre (au minimum avec soi-même) est une option que l’on ne négligera pas. Une histoire de folk, de blues rocailleux où plane les ombres de Dylan (forcément), Bill Callahan ou Randy Newman. Il est ici question de poésie du quotidien entre rêves et désirs, réaliste, douce-amère, touchante ou grinçante, de petites émotions qui valent bien des grandes. Thomas Boudineau n’en rajoute pas des tonnes, il joue à l’économie mais avec une belle justesse et une certaine affectivité ou sensibilité.
Il vient du sud, là où Joseph Fisher par exemple a un côté plus parisien (dans le bon sens du terme), c’est sûrement pour cela que sa musique a cette patine, une sorte de tranquillité, de spleen, de douceur.
Une nouvelle fois, Thomas Boudineau avec ce disque montre et affirme qu’il a un véritable talent pour écrire de grandes petites chansons. C’est un compliment. Ces chansons qui, mine de rien, parlent si bien de nous. Le disque idéal, mais pas que, de fin d’été. Jérôme Gillet
Article et interview du Flegmatic dans la Dépêche du Midi
Interview du Flegmatic avec Froggy’s Delight
Chronique dans Hexagone N°17
Naguy qui annonce le Flegmatic dans l’émission la Bande Originale sur Radio France Inter.
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