Souvent dispersé dans de nombreux projets collectifs (le postrock de Melatonine, l’electro de son label Le Kit Corporation, l’electro hip-hop de Menuet…), Nicolas Tochet décide parfois de se retrouver seul pour bricoler une musique plus intime sous le nom de 0° (prononcer zéro degré). Si tous ses projets suscités font la part belle à la musique instrumentale, sous l’avatar de 0°, Nicolas Tochet se fait plus loquace, et utilise sa voix au phrasé spoken word (en français dans le texte) tel un instrument pour rythmer la construction savante de morceaux mélangeant allègrement l’electronica, l’abstract hip-hop et le post-rock, le tout agrémenté d’arrangements de cordes aériens.
Un univers poétique, urbain, incantatoire, à la mélancolie tenace toute en retenue, dont la narration pleine d’humanité résonnera en plein cœur de chaque auditeur.
Sur son premier véritable album « Des étoiles plein les yeux », 0°, tel un correspondant français d’Arab Strap qui aurait grandit avec les séminaux Diabologum, cristallise sa vision acerbe des choses simples de la vie quotidienne, refroidit ses instruments à cordes (guitares, basses, violons, violoncelles…) tout en réchauffant ses boucles électroniques (samples, rythmes, voix…). Avec le copier-coller comme postulat de départ, 0° réussit le tour de force de fondre dans un même chaudron les mélodies mélancoliques de Hood avec la rigueur rythmique d’un Boards of Canada.
Et pour se sentir moins seul dans cette exploration climatique, 0° convoque les voix douces et chaudes de ses amis Angil (voisin de label) et Cascadeur (l’un des gagnants du concours CQFD des Inrockuptibles) afin de réchauffer l’atmosphère sur deux titres, ainsi que les cordes virevoltantes du magicien Le Chapelier Fou (du label Ici D’ailleurs) pour faire givrer le titre « une boule dans la gorge ».
Masterisé par Mathias Delplanque (Lena, dDamage, Depth Affect, …), co-produit par notre label avec Le Kit Corporation, « Des étoiles plein les yeux » sorti le 03 mars 2009 pour faire durer la fraîcheur de l’hiver. We Are Unique Records est fier de vous présenter cet album atypique, qui est le premier du label à oser et assumer la langue de Molière.
…éponge de sons perturbés, de beats cassés et de mélodies effilochées, il s’est aussi goinfré de post-rock pour ses mélodies lancinantes, d’electronica pour sa mélancolie hypnotique, d’ambiant pour ses mélopées désolées…C’est la force de cet album horizontal : réussir, comme chez Arab Strap, à faire résonner un coeur quand tout autour, n’est que terres brûlées, gelées, déshumanisées.
LES INROCKUPTIBLES – 14 Avril 2009 – Jean Daniel BEAUVALLET
Un disque intimiste et troublant. Un mariage d’instruments acoustiques froids et d’ordinateur chauffé au maximum qui conduit aussi bien vers des mélodies électroniques et épurées que du coté d’une postpop savante et délicate. TRAX – Avril 2009 (7/10)
L’humain, dans les paroles de Zero Degré, est évoqué dans une représentation décharnée (la présence virtuelle dans les écrans, l’absence dans “le choix” et “par temps de neige”), mais aussi désabusée (“nos espoirs”), renvoyant au processus d’écriture même : peu de mots et un postulat de répétition des phrases. Ce qui peut rendre intrigant le propos comme sur “des étoiles plein les yeux”. Au final, un disque juste, en adéquation avec son époque, et qui ne tardera pas à trouver un écho tant médiatique que public.
MOUVEMENT – OCTOPUS
Œuvre poignante et irradiante, Des Etoiles Plein Les Yeux bouleverse, avec ses phrases définitives, ses mélodies vicieuses. Le ton est juste, les mélodies renversantes.
AUTRES DIRECTIONS
Entre post-rock et electronica. Quelque chose dans la voix. Et que mettent en évidence, par contraste, les featurings. Simple et maniérée à la fois. Tout aussi agaçante que nécessaire. On entend par là qu’elle dérange tout autant qu’elle s’harmonise. Grésillement humain dans la répétition machinique. Squelette autour duquel la musique s’articule. Pas chantée, mais dite, la voix.
DMUTE
Social et poétique… Il évite les tics de ce style de musique, ne prend pas le blanc pour l’allier au noir, ne conjugue pas la révolution au présent pour le plaisir du souffle, ne gagne pas au jeu de gagner pour perdre.. des rêves froids, loin des étoiles, qui elles brillent, même au dessus d’un ciel noir. On ne sort pas transformé de l’écoute de ce disque, on est juste abasourdi de pouvoir encore entendre le désespoir se dessiner dans l’horizon.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
S’il rêve encore souvent de Hood ou Boards of Canada, la timide complexité de ses arpèges acoustiques et ses sentences fatiguées en spoken word nous renvoient sans cesse à la chambrette un peu triste dont Des étoiles plein les yeux est l’encens sonore
MAGIC Revue Pop Moderne – Avril 2009
Construit à partir de boîtes à rythmes, de boucles entêtantes, de bribes de voix timides, de fields recordings, de sonorités cheap de synthés mais aussi de guitares, de basses, de violons et violoncelles, les morceaux se révèlent vite familiers et entêtants pour notre plus grand plaisir.
BENZINE
Une electro discrète et éthérée ne manquant jamais de relief et qui sait aussi bien se faire douce et souffreteuse que dancefloor friendly. On pense forcément à Diabologum et Experience la première fois, mais ces influences un peu lourdes disparaissent naturellement au profit d’une véritable personnalité qui se dégage au fil des écoutes, notamment grâce à la voix particulière de Nicolas Tochet (et son phrasé mélancolique) et à ses mélodies douces-amères, entre ciel de traîne et terre aride.
RECORDS REVIEWERS ARE PRETENTIOUS ASSHOLES
Nicolas Tochet, alias Zéro Degré, combine avec agilité dans ses morceaux des boucles électroniques répétitives et des samples de sa propre voix sous forme de phrasé, avec de la basse, de la guitare ou du violon…« Des étoiles plein les yeux » a du style et de la maîtrise dans la composition.
LA PLUME CULTURELLE
n se laisse happer par cette musique souvent plus accidentée qu’elle n’y paraît, par ces répétitions hypnotiques, par ces montées en tension (le post-rock n’est pas si loin) où des cordes s’insinuent parfois ou dans lesquelles des percussions viennent s’écraser.
POPNEWS
C’est d’ailleurs là tout l’art de Zéro Degré, celui de faire tourner des boucles, y rajouter des strates, en enlever, rajouter encore, parasiter une mélodie qui s’installe, éclairer une frise d’un ajout qui rehausse subitement un froid ron-ron. Le travail vaut autant du sculpteur ou du plasticien que du musicien. Quelque part, il propose une nouvelle voie possible d’une chanson française électronica et pointilliste en cousin de Jérôme Minière.
MAGICBOX
Les chansons arides et accidentées d’un Français sur la banquise.
Depuis Massive Attack ou The Clash, dont le nom renfermait toute la musique, peu de groupes ont mieux porté leur patronyme que O. Et encore, c’est les jours de canicule. Car il fait franchement glagla dans ces chansons-banquises, étales et givrées, belles comme ces documentaires
sur Dutch Harbour ou la terre Adélie que les insomniaques s’arrachent. A (r, le Diabologum ne gèle heureusement pas : c’est un aliment de base de Nicolas Tochet, héritier effondré de cette glaciale méchanceté, de ces désillusions cancéreuses. Mais éponge de sons perturbés, de beats cassés et de mélodies effilochées, il s’est aussi goinfré de post-rock pour ses mélodies lancinantes, d’electronica pour sa mélancolie hypnotique, d’amblent pour ses mélopées désolées. Tout ceci nous amènerait à un bon -25. s’il n’y avait derrière chaque congère une vibrante sensibilité pop qui, le pouls en apnée, vibre pourtant – les présences d’Angil, voisin de label, ou du concitoyen Cascadeur ne sont pas pour rien dans le réchauffement de sa planète. C’est la force de cet album horizontal : réussir, comme chez Arab Strap, à faire résonner un cceur quand tout, autour, n’est que terres brûlées, gelées, déshumanisées. Son précédent groupe s’appelait d’ailleurs Melatonine, cette pilule miracle qui permet aux dépressifs de retrouver le droit au rêve – même si souvent, ici, ils sont en noir et blanc. JDB
De sa question inaugurale : “Plutôt que de recommencer la même chose à chaque fois, pourquoi ne pas faire un simple copier-coller, de nos gestes, de nos idées, qui de toute façon ne changent pas ?”, des étoiles plein les yeux, le premier album de zéro degré (aussi bassiste de Melatonine), porte doublement la marque.
Des boucles qui forment le fonds de ce disque.
Du spleen dans lequel se fond la forme de ce disque.
Entre post-rock et electronica. Quelque chose dans la voix. Et que mettent en évidence, par contraste, les featurings. Simple et maniérée à la fois. Tout aussi agaçante que nécessaire. On entend par là qu’elle dérange tout autant qu’elle s’harmonise. Grésillement humain dans la répétition machinique. Squelette autour duquel la musique s’articule. Pas chantée, mais dite, la voix.
Par contraste. the unsung song le fait entendre, chanté lui, quoi qu’il en dise, qui se présente, malgré l’élaboration électronique, comme une forme plus classique de chanson. Alors que, lui (lui, c’est-à-dire : Nicolas Tochet), quand il parle, c’est tout le sens des pièces qui s’en trouve affecté. La voix parlée attire à elle, focalise et polarise. Sa façon de répéter en boucle les mêmes phrases, comme : “Tu crois vraiment que c’est ce qu’il y a mieux à faire”, inlassable, imperturbable aux variations de la musique, qui va crescendo. Aussi, quand elle se tait, c’est encore une affaire de contraste : laisser la musique seule résonner, augmenter, s’emparer de l’espace sur ce rythme lent avec ces lentes litanies de violon avec ces guitares qui croisent les mêmes lignes et répéter encore la même phrase au seuil de l’indistinction (une boule dans la gorge).
Plus : la lie de la société qui, s’il n’est pas un chef-d’œuvre, y ressemble beaucoup. Tempo augmenté, version techno du reste du disque élaborée à partir d’une mélodie presque folk. Et toujours cette voix d’une constance rare. Elle déclare, en son milieu : “Il arrive toujours un moment où tu es sûr d’appartenir à la lie de la société”. Juste avant l’explosion. Jérôme Orsoni
Nicolas Tochet, alias « Zéro Degré », nous arrive tout droit de la scène musicale messine avec un premier opus : « Des étoiles plein les yeux ». Un album solo minimaliste à tendance électro, avec la participation amicale du Chapelier Fou, D’Angil et de Cascadeur, qui sera disponible dès le 1er avril prochain.
Si l’allure demeure décontractée et la contenance calme et posée, Nicolas Tochet est de ceux qui accordent peu de temps à leurs projets personnels pour s’orienter vers des desseins plus collectifs. Plus connu dans le milieu musical messin comme le président de la fédération « Bœuf Nocturne », qui regroupe des associations de musiques actuelles, ou encore comme l’un des fondateurs du label « Kit Corporation », et également comme le webmaster du site Kermetz ou le bassiste du groupe rock Melatonine, l’étudiant en master 2 d’expertise et de médiation culturelle a décidé de faire une pause. Certes provisoire, mais durant laquelle il a pu signer son premier album solo « Des étoiles plein les yeux ».
Un opus minimaliste d’un genre musical très électro et plus proche de celui du Kit corporation – un label mais surtout un collectif de musiciens messins créé en 2003 -, que de la formation musicale Melatonine dans laquelle il joue depuis 8 ans. Nicolas Tochet, alias Degré Zéro, combine avec agilité dans ses morceaux des boucles électroniques répétitives et des samples de sa propre voix sous forme de phrasé, avec de la basse, de la guitare ou du violon. Un album que l’auteur considère « pas trop fort (en musique) et pas trop rempli (en instruments) » mais pourtant, avoue-t-il, qui se rythme par accumulation de sons : « je tasse, je rajoute et je compile. A partir d’un petit élément de son au début, le résultat devient conséquent », explique-t-il.
Si Nicolas Tochet se considère, non pas comme un réel musicien, mais plutôt comme un véritable bidouilleur, il n’en demeure pas moins que « Des étoiles plein les yeux » a du style et de la maîtrise dans la composition. « Je suis autodidacte et j’ai appris la musique sur le tas », précise Nicolas Tochet qui rajoute : « C’est grâce à l’aide de mes amis musiciens que j’en suis arrivé là car je n’ai de formation que dans le domaine informatique. » Ainsi, on retrouve, pour l’occasion et par amitié, le Chapelier Fou (lauréat du Printemps de Bourges 2008) au violon sur le titre Une boule dans la gorge, Cascadeur (l’un des gagnants du concours CQFD des Inrockuptibles 2007) sur celui d’Alone et enfin Angil sur le morceau The unsung song.
Nicolas Tochet n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il a sorti en 2004 un premier EP autoproduit intitulé « Les écrans » mais « Des étoiles plein les yeux » a le mérite d’être plus abouti et plus réfléchi, l’expérience étant passée par là. « J’avais besoin de cet album pour envisager autre chose. Il y a tout de même des morceaux qui datent de quatre ou cinq ans mêlés à d’autres plus récents. En ce qui concerne le prochain, je souhaite condenser la période de compositions », signale-t-il pour justifier cette longue période d’attente. Coproduit par We Are Unique Records, un label toulousain, et le Kit Corporation, l’album « Des étoiles plein les yeux » sera diffusé au niveau national dans les Fnac et chez les disquaires indépendants. A découvrir dès le 1er avril prochain… pour le bonheur des oreilles. Jean Michel Léglise – Article publié le 23 mars 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Des nouvelles du petit mais au combien estimable label We Are Unique Records avec zéro degré, un projet mené par Nicolas Tochet (bassiste de Melatonine) autour duquel viennent se blottir des gens comme Angil, Chapelier Fou ou Cascadeur pour assurer les voix et le reste. Avec ce premier album zéro degré nous plonge dans un genre musical familier, entre machines et instruments traditionnels, qui rappelle autant Hood et Arab Strap que, du côté de chez nous, des gens comme Encre, Jérôme Minière, Immune, le Dominique A des débuts ou encore Diabologum et ses diverses déclinaisons (Programme, etc..). Construit à partir de boîtes à rythmes, de boucles entêtantes, de bribes de voix timides, de fields recordings, de sonorités cheap de synthés mais aussi de guitares, de basses, de violons et violoncelles, les morceaux se révèlent vite familiers et entêtants pour notre plus grand plaisir. Et peu importe si cet album laisse une impression de déjà vu car il a le charme des choses bricolées, faites à la maison… Un album à la fois réussi et plein de petits défauts mais qu’on n’ échangera pas contre un baril de Franz Ferdinand. (4.0) Benoît Richard
Zéro Degré, c’est le projet solo de Nicolas Tochet, le bassiste du groupe de post-rock Melatonine et, comme tout projet solo qui se respecte, il se démarque assez singulièrement de son groupe d’origine. Il passe tout du moins d’un groupe qui fait pas mal de bruit à un univers électronique assez calme et minimaliste. Le fondement de sa musique, c’est donc l’utilisation d’une électronique assez mélodique, enveloppante et bien souvent captivante ; sur ce fondement, il pose une voix disant plus qu’elle ne chante des paroles (en français) qui, certes, ne respirent pas la joie de vivre mais collent plutôt bien avec les ambiances installées. Tochet aborde en quelques mots les thèmes de la perte, du renoncement, de l’oubli.
Je ne vais pas vous cacher que ce disque fait débat au sein de la rédaction de POPnews. Alors, oui, cette introduction (une phrase copiée/collée et passée en boucle) peut déstabiliser ; oui, on peut s’agacer de cette voix et de son discours intello-dépressif ; oui, on peut rester froid à ces morceaux qui ne font pas grand chose pour nous réchauffer. Mais finalement, ce n’est pas du tout ce que j’en retiens : on se laisse happer par cette musique souvent plus accidentée qu’elle n’y paraît, par ces répétitions hypnotiques, par ces montées en tension (le post-rock n’est pas si loin) où des cordes s’insinuent parfois ou dans lesquelles des percussions viennent s’écraser. Et à l’écoute de Zéro Degré, plutôt que de songer à la famille Diabologum (souvent évoquée), on a envie de penser aux (excellents) Italiens de Port-Royal et leur électro-post-rock mélancolique (bien qu’un peu plus joyeux). Qui plus est, Tochet réussit à s’entourer de quelques talentueux collaborateurs qui viennent donner à certains morceaux un peu de leurs propres couleurs (même si, encore une fois, on reste plutôt dans la mélancolie). Quelques touches de couleurs sur le bleu-gris d’un disque qui ressemble à la banquise : froid, oui, mais aussi fragile et précieux. Christophe Dufeu
Zéro Degré ou degré zéro ? De toute évidence, le premier album solo de Nicolas Tochet (bassiste de Melatonine), sous l’alias Zéro Degré, n’apporte rien de neuf aux dépressions post-rock qu’il visite. S’il rêve encore souvent de Hood et Boards 0f Canada, la timide complexité de ses arpèges acoustiques et ses sentences fatiguées en spoken word nous renvoient sans cesse à la chambrette un peu triste dont Des Étoiles Plein Les Yeux est l’encens sonore. Faute de moyens mais aussi d’éclat mélodique, le disque installe un climat d’ennui léger, que seule la présence d’une voix étrangère (Angil sur The Unsung Song, Cascadeur sur Alone) parvient çà et là à fissurer. De la nécessité du chauffage collectif quand il fait Zéro Degré. Michaël Patin
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