Jim Putnam a écrit, composé et enregistré cet album seul, dans le studio qu’il s’est créé dans son jardin, Phase 4 Intergalactic Recording Facility. Outre sa voix, posée, harmonieuse et reconnaissable entre mille, Jim joue ici tous les instruments : tranquilles guitares, batteries et basses au groove planant, claviers analogiques aériens, ainsi que des cuivres et bois auxquels il fait la part belle, et qui jouent un rôle très important dans ce disque.
Les arrangements sont en effet l’un des aspects les plus séduisants de l’album. Chaque incursion de trompette et clarinette basse emmène son rock flottant vers de nouveaux territoires, comme si le Pink Floyd des seventies croisait Grandaddy.
Il y a aussi dans la musique de Jim Putnam une rythmique qui, certes, prend son temps, mais sans jamais lanciner. Ça sautille tranquillement, ça hoche la tête tout en douceur. Une sorte de session enfumée où se croiseraient Curtis Mayfield et Pavement ; et où ils reprendraient ensemble Dry the rain du Beta Band.
Politiquement, nous avons dû récemment nous confronter de nouveau à une Amérique qui nous révulse. Elle existe, certes, mais des retrouvailles artistiques, via Jim Putnam, avec cette Amérique-là, cette version alternative tout en nuances et en intelligence, fait un bien fou.