Raymonde Howard est l’alter égo artistique, le projet solo, le costume idéal et fantasmatique de Laetitia Fournier. Les origines de Laetitia sont clairement le punk, la noise, les filles à guitares, à travers tous les groupes stéphanois dont elle a été la chanteuse/guitariste depuis le milieu des années 90 (Goofball, Kiss kiss Martine, La seconda volta). Mais après une année passée en Angleterre, Laetitia révèle Raymonde Howard, une identité solo, forcément plus intime, plus à nu et à vif. Un premier album éponyme sort en 2006 sur son microlabel « Angry Ballerina » où Laetitia trouve en Raymonde un espace de liberté créative jusque-là jamais exploitée.
Quatre ans plus tard sort sur notre label « For all the bruises black eyes peas”, un deuxième album renversant produit magistralement par le stéphanois Ives Grimonprez. Laetitia s’y révèle une véritable songwriteuse. Au sein de ce disque terrifiant, se télescopent blues dégénérés et boucles sonores à la loop station, le fantôme de PJ Harvey y rode mais entouré par tous ceux des filles en colère qui gravent leur douleur sur des sillons depuis un siècle. Rageuse, cynique, moqueuse, endolorie, la voix de Raymonde Howard semble avoir déterré le secret archaïque de blues antiques perdus.
Que faire après un tel disque couvert d’éloges, après deux folles années 2010/2011 : deux pages dithyrambiques dans Libération, une Black session sur Inter et des dizaines de concerts à travers la France, l’Europe et le Canada, entre autres. Lorsque Raphaëlle Bruyas lui propose de composer quelques morceaux pour la bande son du film qu’elle s’apprête à tourner, Le Lit, Laetitia fonce et relève le défi. A partir du seul script, Laetitia écrit huit morceaux bâtis sur les rêves d’une autre : la contrainte comme force créatrice après un succès critique qui en aurait inhibé tant d’autres, mais comment Raymonde Howard n’aurait pas été sensible aux déambulations oniriques d’une jeune femme sur un lit à travers les rues stéphanoises. L’enregistrement se fait au Fil à Saint Etienne sous la houlette de Greg Aliot au cœur de l’automne 2012, sans que Laetitia n’ait vu une image du film, mais les chansons sont là.
Toujours accompagné par son complice Fabrice à la batterie, Laetitia cachée derrière les masques de l’histoire d’une autre, s’entoure d’amis aux chœurs, à la basse ou au violoncelle, Ives Grimonprez revient lui aussi pour assurer le mixage avec Greg Alliot. Forcément plus collectif, le miracle se reproduit pourtant, la musique est toujours rêche, indomptée, tendue : si « Brooke Shields alphabet » déroule son énumération délirante sur les différentes façons de passer la nuit sous la couverture d’un exercice d’écriture automatique, « Fool lover » est un pur blues dégénéré de désir féminin. Alors que « Push the envelope » invite joyeusement à passer à l’acte comme une parfaite pop song gorgée de chœurs féminins, Laetitia ne peut s’empêcher d’y glisser des images inquiétantes. « A constant war » nous renvoie à notre désastreux quotidien commun… Ainsi, si des titres sont habités explicitement par l’esprit déambulatoire et rêveur du film (« The bed », « Double Dare, Do », « Tide ride »…..), les obsessions de Raymonde suintent par tous les pores du disque.
Dans un monde d’albums trop longs, jamais Raymonde Howard ne remplit, son art de la miniature nous obligeant à jouer et rejouer « Le lit » encore et encore et à attendre le disque suivant.
De plus en plus ambitieux, de moins en moins renfrogné, son rock épineux s’offre même ici et là d’étonnants moments pop, enjoués et béats (…).
LES INROCKUPTIBLES – JD Beauvallet
Le Lit de la française Raymonde Howard n’est pas King-Size : huit chansons en 15 minutes. Mais on fait de drôles de rêves dans cette indie-pop de chambre, haletante et onirique
Sampler Un Printemps 2014 LES INROCKUPTIBLES
(…) on sent une personnalité forte, très à l’aise dans ses compositions
OBSKÜRE
Huit titres brefs mais joyeusement acidulés, comme une version pop d’Alice au Pays des Merveilles
CLUTCH
(…) être concis, efficace et honnête à la fois est un art que Raymonde Howard maîtrise à la perfection, comme peu en France.
POPNEWS
Dans la série « plus c’est court, plus c’est bon », Raymonde Howard bat des records et ressuscite à elle seule (ou presque) les girls band des années 90. Du coup, on aimerait que ce soit plus long.
BENZINE
Il faut bien plusieurs écoutes pour plonger dans ce foisonnement du lacis sonore, de la musique tendue sur la corde d’un arc avec pour blessures infligées des pépites de chorus catchy en diable et de vrais morceaux de pop sucrée.
MILLEFEUILLE
A l’écoute de sa musique, on a l’impression qu’elle est juste à coté de nous en train de jouer, tant ses comptines de proximités grincent, couinent sous des notes bien accordées. Bref du lo-fi bien pro, bien enchanteur et très malin.
FOUTRAQUE
Court (trop ?), sec, en quelques titres aux univers condensés, tendu comme un arc, Le Lit comporte énormément de musique, il suffit d’écouter « The Bed » ou « Of Flesh and Bonds » pour en convenir, mais aucune fioriture
FROGGY’S DELIGHT
Attention, ce « Lit » là n’est certainement pas celui qui vous permettra de trouver le sommeil !
ZICAZIC
(…) toutes les chansons présentes sur l’album sont intéressantes et nous introduisent dans un univers dans lequel on aimerait simplement flâner plus longtemps.
LA GROSSE RADIO
Dans Le Lit de Raymonde Howard, il est question de rêver mais aussi de faire l’amour comme on fait l’amour après s’être envoyé la vaisselle à la gueule. Une chose est sûre : ça fait du bien. D’ailleurs, j’y retourne.
J’AI TOUT LU, TOUT VU, TOUT BU
Bis version rock, grain de folie autant dans les textures que dans les textes, Laetitia Fournier sous pseudo fourbit avec panache un petit album qui a tout d’un grand et qui, à peine passé, repasse sans faiblir.
ROCK MY DAYS
Sur la BO de Raymonde Howard, la qualité incantatoire, convoquée par les répétitions et les choeurs, ainsi que les tempos dynamiques voire nerveux de la pop alternative mélodique s’alignent tout à fait avec l’intention originelle de filmer le désir.
THE BLOGGERS CINEMA CLUB
(…) des titres joliment incisifs, doucement noisy et au final carrément pénétrants
POPINGAYS
On aime le chant féminin mais sans être minaudé, on aime les cordes des guitares électriques étonnamment mélodieuses, on aime les influences sans mimétisme et du coup, on peut affirmer assez simplement qu’on a aimé le Lit et qu’on s’y replongera à de nombreuses reprises sans lassitude. C’est si court mais si bon.
NO DRESS CODE
(…) Raymonde Howard a la faculté de créer en nous un manque terrible car après ces 8 titres tous aussi puissants les uns que les autres il est impossible de s’arrêter à une seule écoute (…)
ADDICT-CULTURE
Laetitia ressuscite une nouvelle fois l’esprit riot girls des années 90 (Sleater-Kinner, Pj Harvey, Breeders…) et n’est pas là pour nous raconter des histoires pour nous endormir dans des beaux draps en soie.
GROUND MAJOR TOM
15 minutes pour se rendre compte bien que cet album, aussi court soit-il, n’en est pas moins excellent
POP REVUE EXPRESS
La musique de Raymonde Howard revêt une dimension hypnotique, envoutante, fascinant l’auditeur par les boucles de voix et de guitares qui donnent à l’ensemble un caractère captivant et séduisant.
VACARM
Quelle « putain » de claque dans ma face, dans ta face, dans nos faces (…). Avons nous déjà entendu une fille nous mettre KO debout en si peu de temps depuis le « dry » inestimable de la belle du dorset ?
À DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
Evidemment l’exercice d’écriture pour un court métrage semblait dès le départ parfaitement convenir à la chanteuse/compositrice mais Raymonde Howard a vraiment su tirer tous les avantages d’une telle situation en imaginant et réussissant à composer quelques pépites très efficaces
LE ZÈBRE
En huit titres et quinze petites minutes, Raymonde nous montre qu’elle n’a rien perdue de son talent. On y retrouve toujours ses ballades entêtantes, sa voix incroyable, et cette énergie positive qui donne envie de se lever, d’envoyer valser les problèmes, et de se mettre à danser.
POSITIVE RAGE
Dans la série”plus c’est court, plus c’est bon” Raymonde Howard bat des records et ressuscite à elle seule (ou presque) les girls band des années 90. Du coup, on aimerait que ce soit plus long.
Même au sein du bien-nommé label We are Unique records, Laetitia Fournier (son vrai nom) vient de battre le record de brièveté détenu précédemment par Electrophonvintage (18′ pour son We sang Yé Yé Song) : Le Lit dure à peine 16′ pour un total de huit titres. La Française a une excuse : il s’agit là d’une bande-originale d’un court-métrage justement intitulé”Le Lit“. Raymonde Howard a surtout l’excuse d’arriver à s’exprimer dans un format ultra ramassé bâti sur des boucles simples de guitares. C’était déjà le cas sur son premier album, For all the bruises, black eyes and peas et cela se vérifie encore plus aujourd’hui.
A l’époque, Raymonde Howard pouvait être perçu comme la fille de 20 ans de P.J. Harvey et de Sleater-Kinney, avec une féminité mise au service d’un rock rêche et électrique. La Stéphanoise n’a pas abandonné cette face brute de décoffrage de sa musique et continue de faire chauffer la guitare (Double dare, do). Elle continue de conjuguer au féminin -avec beaucoup de charisme – un blues terrien et terriblement addictif (Fool Lover, the bed). Mais avec ce deuxième album, la jeune femme adoucit certains aspects de sa musique. Dans ce lit, Il n’est pas question de dormir mais plutôt alternativement ou conjointement de sauter en l’air ou de se laisser aller à des passe-temps autrement plus sensuels. Raymonde Howard généralise l’utilisation de choeurs dont le doublement ou triplement de voix vous conduit à une euphorie harmonique et solaire. Elle se rapproche des quatre filles de Luscious Jackson a fortiori quand elle sort de son home-studio, une rythmique (guitare-batterie) influencée par le hip hop (Tide-ride, Of Flesh and Bonds). Les compositions se veulent aussi plus mélodiques et plus pop (Push the enveloppe). La demoiselle caresse plus qu’elle ne griffe. Et pour un peu, elle arriverait presque à nous faire grimper aux rideaux. Dès lors, on regrette d’avoir goûter aux joies de ce Lit et de devoir en partir si rapidement. Coitus Interruptus. Denis Zorgniotti
Je suis un gros flémard, et l’idée même de quitter Le Lit était pour moi quasiment une souffrance qui n’avait d’égal que la vision d’une soirée musicale dans laquelle Christophe Miossec serait l’ambassadeur de Jojo Hallyday.
Bref, oisif comme pas un, l’invitation de Raymonde Howard ne pouvait que me convenir. Mais j’ai vite déchanté, car la sieste déjà s’avérerait être courte, ramassée en un quart d’heure, certes plus longue que les trois minutes douche comprise de Chirac, mais quand même. 15 minutes !!! et puis, comment dire, comment voulez vous vous endormir avec une fille pareille ?
Non contente de jouer une musique que les plus de 40 ans ne supportent uniquement pour ne pas être des has been face à leur progéniture, la demoiselle s’auto double, fait de sa voix, et de ses instruments les fragments d’une boucle entêtante, qui vous empêchera de compter les moutons sans une concentration que seul un joueur des chiffres des lettres est capable d’avoir.
Non ce Lit là n’est pas pour moi, mais par contre le disque oui. Quelle « putain » de claque dans ma face, dans ta face, dans nos faces (comment ne pas succomber à « Brooke Shields Alphabet » et cette rythmique qui semble avoir chapardé quelque chose que la guitare ne pourra jamais rattraper). Avons nous déjà entendu une fille nous mettre KO debout en si peu de temps depuis le « dry » inestimable de la belle du dorset ? Pas d’analogie avec la musique de Polly, mais par contre la même façon de prendre son sujet et sa guitare à bras le corps (ou avec la Brenda Kahn de « Epiphany in Brooklyn » notamment sur « Double Dare Do »). L’utilisation des phrases sur un séquenceur donne une puissance aux morceaux que les boucles des guitares et autres points d’appuis ne font que porter encore plus haut (« Tide-Ride » pourrait entrainer une addiction définitive et grave pour le bon fonctionnement d’un cerveau binaire), réveillant le moindre mort sur son lit (« Of Flesh And Bonds » est un excitant que la table de nuit essayera de bruler en compagnie de « A Constant War » tube imparable de ce disque). Les ambiances sont comme des cycles du sommeil qui graduellement ne font pas ressembler le diagramme à une pente régulière mais plutôt à une étape pyrénéenne, avec comme réveil le très pop « Push the Envelope ».
Nous pourrons alors nous quitter avec le très strict « The Bed » qui semble être interprété avec un fusil sur la tempe, la peur de rejoindre un lit pour la vie. C’est la fin presque inquiétante d’un disque qui fera tout pour nous empêcher de dormir.
(NB : Ce disque est une B.O.) GdO
Après avoir joué du punk-noise en groupe, à la fin des années 90, la stéphanoise Lætitia Fournier s’est mise à écrire et jouer seule (ou accompagnée d’un batteur) de petites chansons plus intimes, répétitives, dépouillées mais incroyablement habitées. Raymonde Howard est née. Après deux albums toujours aussi touchants, Raymonde revient donc pour composer la bande original du court-métrage “Le Lit” (dont je dois avouer ne rien connaître). Bien lui en a pris tant c’est avec un plaisir non dissimulé que je ré-étends sa voix et ses boucles de guitares. En huit titres et quinze petites minutes, Raymonde nous montre qu’elle n’a rien perdue de son talent. On y retrouve toujours ses ballades entêtantes, sa voix incroyable, et cette énergie positive qui donne envie de se lever, d’envoyer valser les problèmes, et de se mettre à danser. Les chansons de Raymonde Howard possèdent cette force là. Digne héritière de la PJ Harvey des débuts, elle incarne ce même mélange de fragilité et de puissance, de joie et de mélancolie. La stéphanoise semble aussi s’inspirer des musiques africaines comme sur “tide-ride” (effet renforcé par l’utilisation de boucles de guitare en générale). Alors, si certains s’inquiétaient d’une quelconque métamorphose après son simili succès, qu’ils se rassurent, Raymonde Howard n’a pas changé d’un iota sa façon de raconter des histoires. Si certains titres sonnent comme des tubes imparables, c’est uniquement parce que la demoiselle possède un savoir faire pop indéniable. Son besoin pervers de couper les morceaux abruptement, sans dire au revoir, est une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que Raymonde Howard est une indépendante qui n’en fait qu’à sa tête. Tant mieux, elle le fait merveilleusement. Mathieu
Raymonde Howard, de son vrai nom Laetitia Fournier, sort en ce début d’année non pas son nouvel album, mais une bande originale du court-métrage Le Lit de Raphaëlle Bruyas. Etonnamment, les chansons ont été écrites en amont du tournage, ce qui n’a pas semblé gêner la chanteuse outre mesure.
Qui dit court-métrage dit bien évidemment durée limitée. C’est donc sans surprise qu’on se retrouve avec un album très court, se rapprochant plus volontiers d’un ep bien fourni que du double album gargantuesque. Mais la durée n’a jamais posé de problème à Raymonde Howard; son dernier opus en date, For All the Bruises, Black Eyes and Peas n’étant composé que de huit pistes dépassant rarement les trois minutes. La recette est donc la même, sous forme de petites galerie de chansons lilliputiennes que l’on visite non sans déplaisir mais qu’on a du mal à tout à fait cerner lors de la première écoute. On remet donc la machine en route afin de mieux apprécier tous ses rouages.
Il faut dire que ce travail de miniaturiste déroute un peu; car si on peut tout à fait comprendre la contrainte d’entrer dans le temps imparti d’un court-métrage, la contraction à outrance des chansons semble bien trop systématique pour être tout à fait justifiée. Si certains genres se sont fait une règle de faire court (le punk), Raymonde Howard a un peu trop tendance à asphyxier ses compositions au dépit d’une respiration qui amènerait indubitablement à un développement qui serait non seulement bienvenu mais aussi nécessaire.
On devra donc se contenter pour la plupart du temps de gammes musicales au motif à peine esquissé; et c’est à regret qu’on attend à tort une explosion (« Tide Ride ») qui pousserait l’album dans ses retranchements et apporterait une emphase cruellement absente.
Il y’a quand même des exceptions, comme la sublime « Of Flesh and Bonds » qui se suffit parfaitement à elle même; brillamment porté par des violons de toute beauté. Il est aussi à noter que, bien que leur musicalité ne soit pas exploitée à fond, toutes les chansons présentes sur l’album sont intéressantes et nous introduisent dans un univers dans lequel on aimerait simplement flâner plus longtemps.
Reste maintenant à voir si le travail de l’artiste aura parfaitement servi le film qu’il est censé illustrer. On est en tout cas curieux des prochaines aventures de Raymonde Howard, une chouette fille un peu allumée, ayant vraisemblablement des choses à dire, mais qui a la fâcheuse tendance de parler trop vite.
15 minutes et un peu plus c’est juste le temps qu’il faudra pour apprécier ce nouvel album de la stéphanoise Raymonde Howard. 15 minutes pour se rendre compte bien que cet album, aussi court soit-il, n’en est pas moins excellent. Composé pour être la bande-originale d’un court-métrage, « Le Lit », propose 8 titres dont la plupart tournent autour des 2 minutes. Si la guitare est aiguisée et nerveuse, elle reste la plupart du temps dans des tonalités claires qui s’accordent parfaitement avec la voix de la demoiselle. Bref, on navigue plus ici dans un style « pop new yorkaise débridée », mâtiné de jazz et de hip hop, que dans un rock rugueux façon PJ Harvey. Ce qui, finalement, est loin d’être un désavantage. Benoît [7.5/10]
La Stéphanoise m’avait bluffé par son précédent disque, tout en nerfs mais aussi accrocheur, “For All the Bruises and Peas”. Le format était déjà court, l’efficacité concentrée (mon Dieu, je parle comme un marchand de lessive, non ?), mais lorsque j’ai entendu cette BO, c’était clair : elle pouvait donc faire aussi bien, en encore moins de temps. Et ça lui va bien, aucun doute là-dessus. Riffs de guitare tranchants, rudesse de mélodies qui prennent au corps dès les premières notes, voix rauque comme il faut, et la concision toujours en ligne de mire, qui a poussé Raymonde Howard à se couper de tout le superflu pour ne garder que l’énergie brute. Et si 1 minute suffit (“Fool Lover”, un blues accrocheur), alors il n’y a rien de plus. Je n’ai jamais vu Raymonde Howard, mais ce disque fait travailler mon imagination : je l’imagine petit boule de nerfs, qui se donne à fond (“Double Dare, Do”, “A Constant War”), ne rechigne pas à la pop (“Push the Enveloppe”, au coeur vibrant), agile de ses dix doigts (il y a de nombreux bricolages, des boucles de voix, de guitare, toujours cet art de faire beaucoup avec peu), bref palpitante. C’est tout ce qu’il faut retenir de ces 8 titres : être concis, efficace et honnête à la fois est un art que Raymonde Howard maîtrise à la perfection, comme peu en France. Mickaël Choisi
Raymonde Howard, que l’on connait dans le civil sous le nom de Laetitia Fournier, vient de signer la Bande Originale de Le Lit, film de Raphaëlle Bruyas. Alors qu’elle grandit à Saint-Étienne au milieu de punk, de noise et de guitar-heroes féminines, c’est un voyage en Angleterre qui réveillera l’alter égo de Laetitia : Raymonde Howard, double musical dans lequel la française révèle ses pulsions créatrices ; et qui donneront naissance à un premier album Angry Ballerina en 2006, puis un deuxième quatre ans plus tard, intitulé For All the Bruises Black Eyes Peas. Deux ans plus tard, après une consécration dans les médias spécialisés et une bonne poignée de concerts dans toute la France, Laetitia croise la route de la réalisatrice Raphaëlle Bruyas, en pleine création de son film Le Lit. Raymonde Howard n’hésite pas et fonce pour relever un véritable défi : composer la bande son d’un film qu’elle ne connait que de script, c’est-à-dire sans en avoir vu une seule image. Le tout donnera un résultat de 8 titres qui seront enregistrés au Fil de Saint-Étienne à l’automne 2012, sous la houlette de Greg Alliot.
Accompagnée de son acolyte Fabrice à la batterie, Laetitia signe un huit titres coloré, lorgnant entre le blues ravageur et incisif, sur des titres comme l’ouverture « Brooke Shields Alphabet », un blues plus lancinant sur « Fool Lover », la pop aérienne avec « Double Dare, Do », ou encore la folk éthérée (« Of Flesh and Bonds »). La musique de Raymonde Howard revêt une dimension hypnotique, envoutante, fascinant l’auditeur par les boucles de voix et de guitares qui donnent à l’ensemble un caractère captivant et séduisant. Colin
« Les voyages forment la jeunesse », a-t-on coutume de dire. Ils forment aussi les artistes. Que serait devenue la ravissante Laetitia Fournier si elle était restée cette fille à guitares dans les groupes punk-rock-noise stéphanois (Goofball, Kiss kiss Martine, La seconda volta) au lieu de partir passer une année en Angleterre ? Car c’est dans la Perfide Albion que Laetitia trouve son alter ego au nom à double consonance français/anglais, Raymonde Howard. Un double qui lui sert aujourd’hui à dévoiler son intime et trouver un nouvel espace de liberté.
Après deux albums acclamés de louanges par la presse et la blogosphère, une baisse de motivation vient poindre chez l’artiste devenue entre-temps enseignante. Heureusement une autre stéphanoise, Raphaëlle Bruyas lui propose de mettre en musique son prochain court-métrage Le Lit. Le pied remis à l’étrier, Raymond Howard s’engouffre dans le projet sans même avoir vu la moindre image du film. La seule lecture du scénario suffit à écrire les miniatures pop vives et directes que l’on écoute aujourd’hui.
Moins lo-fi et minimaliste, mais avec plus de chœurs que les précédents albums, Le Lit va à l’essentiel avec une musique rêche faite de boucles de guitares. Accompagnée seulement par une batterie, Laetitia ressuscite une nouvelle fois l’esprit riot girls des années 90 (Sleater-Kinner, Pj Harvey, Breeders…) et n’est pas là pour nous raconter des histoires pour nous endormir dans des beaux draps en soie. Partager Le Lit avec Raymonde Howard est vraiment excitant. L’indomptable Laetitia Fournier offre huit morceaux indomptés (autant que dans For All the Bruises and Peas) qui font l’effet du poil à gratter dans un lit douillet.
La bande originale reste un exercice difficile à surmonter (surtout lorsqu’on compose sans les images), mais Raymonde Howard s’en sort avec un festival de palmes honorifiques. Damien
Raymonde Howard je l’avais découverte lors de ce génialissime featuring avec Angil and The Hiddentracks : Lipograms sur l’album The And.
Laetitia Fournier ne nie pas ses origines punk ou noise, une vraie rock girl. Elle a déjà sorti un album, sous le pseudo de Raymonde Howard, en 2006 : Angry Ballerina, puis en 2010 elle sortira un nouvel opus : For all the bruisses black eyes peas. Un album très remarqué mais malheureusement resté dans un cercle trop restreint à mon goût. Dans cet album où rôdent les silhouette de PJ Harvey ou encore Shannon Wright, les origines musicales se frôlent, s’entremêlent avec talent passant d’un bluesy rock, à la rage, la colère et le cynisme d’un rock amer et volontaire voire même parfois réjouissant.
Aujourd’hui ce nouveau projet, Raymonde l’a créé autour d’une autre oeuvre, celle de Raphaëlle Bruyas, qui a fait appel à elle pour effectuer la bande son de son film : Le Lit. Raymonde dit banco et se lance dans la création musicale du projet avec pour seul support : un script, celui des déambulations oniriques d’une jeune femme sur un lit à travers les rues stéphanoises.
Fool lover définit à lui seul le désir féminin non assouvi, Push the envelope est une chanson purement pop qui n’est qu’un simple invitation à l’autre à la rejoindre dans le berceau de ses envies accompagnée par des choeurs féminins des plus enjoués. Mais ce ne serait pas un disque de Raymonde Howard si la noirceur ne prenait pas une incidieuse place comme avec A Constant War qui renvoie au quotidien détesté et rejeté.
Oh et puis pourquoi vous décrire chaque titre, ils sont tous habités d’une telle force que chacun mérite votre arrêt, votre intérêt et surtout votre perception.
La seule chose que j’ajouterai c’est que Raymonde Howard a la faculté de créer en nous un manque terrible car après ces 8 titres tous aussi puissants les uns que les autres il est impossible de s’arrêter à une seule écoute alors nous la ré-enclenchons encore et encore et attendons la suite de notre Fée Trash Rock ! Lilie Del Sol
Partager le lit de Raymonde Howard, l’autre artistique de la Stéphanoise Laetitia Fournier ne doit pas être de tout repos. Musicalement, je parle… Il faut dire que la demoiselle en pince pour un rock hirsute entre rage contenue, blues moderne et noise.
Après le tonitruant For All The Bruises Black Eyes Peas sorti en 2010, Raymonde Howard revient avec cette Bande Originale du court-métrage Le Lit de Raphaëlle Bruyas, film sur les désirs de la jeune Nour. A partir de la simple lecture du scripte, Laetitia Fournier compose huit titres autour des rêves de l’héroïne et l’échappée imaginaire de cette jeune femme sur un lit dans les rues de Saint-Etienne. L’enregistrement se fera dans cette même ville, au Fil, avec Greg Aliot pendant l’automne 2012 sans que la musicienne n’ait vu une seule seconde du film.
Si elle s’approprie l’histoire d’une autre, Raymonde Howard n’en perd ni ses idées fixes ni sa musique. Toujours accompagnée par Fabrice Panjolles à la batterie (et par quelques autres amis comme Cyril Braga à la basse ou Jean-Christophe Lacroix au violon et à la trompette), Laetitia Fournier continue de tracer son chemin musical avec des titres brefs faussement minimalistes à base de répétitions rythmiques et de superpositions mélodiques, avec ses faux airs de PJ Harvey, sa guitare tranchante et sa loop station, ses mélodies rêches entre blues écorché et rock brut.
Court (trop ?), sec, en quelques titres aux univers condensés, tendu comme un arc, Le Lit comporte énormément de musique, il suffit d’écouter « The Bed » ou « Of Flesh and Bonds » pour en convenir, mais aucune fioriture. Deux versions de l’album sont disponibles : en CD ou vinyle. La première est éditée chez We Are Unique ! Records et la seconde chez Specific. Que du bon quoi ! Jérôme Gillet
Chronique du disque par JDB dans les Inrocks du 12 Mars 2014
Sélection du titre « push the enveloppe » sur le sampler Un printemps 2014 du magazine Les Inrockuptibles
Interview de Raymonde Howard dans le journal Le Progrès.
Interview de Raymonde Howard pour Froggy’s Delight
Session live vidéo de Raymonde Howard pour Froggy’s Delight
Chronique du disque dans Obsküre Magazine
Chronique du disque dans le mensuel gratuit toulousain Clutch
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