« Si le rétro-futurisme consiste à regarder l’avenir depuis le passé, alors Deschannel a vu juste, posté dans le dos des Kraftwerk lors d’un live à Berlin en 77, il démystifie Air et Boards of Canada, tout simplement. » P.M
Si les perspectives d’avenir que présentaient les auteurs d’anticipation comme Orwell et Huxley nous apparaissent comme incroyablement visionnaires, le futur que l’on nous a VENDU est lui, très éloigné du présent que l’on REMBOURSE…
Au delà d’une nostalgie imaginaire et mythifiée de la vision romantique et technologique que d’autres auteurs ou cinéastes moins visionnaires et plus optimistes ont produit du futur et du “progrès”, s’établit une réelle critique du monde moderne et des perspectives qu’il nourrit.
C’est dans cette atmosphère de laideur politique, sociale, philosophique et artistique que le rétrofuturisme de Deschannel s’évertue à puiser dans le passé une poésie mélodique et esthétique qui, bien qu’elle soit électronique, fait transparaître l’organique et l’humain qui maîtrise sa machine… Il maîtrise sa technologie, il maîtrise son futur…
La musique de Deschannel est enregistrée à l’ancienne, prise par prise, pratiquement sans séquences, et quand il y en a (boîte à rythmes) elles ont été enregistrées “à la main”.
L’utilisation de la batterie renforce cette dimension humaine indispensable pour cultiver ces jardins électroniques…
Une musique électronique qui revendique son caractère poétique et artisanal, voilà le savoir-faire Deschannel !
Influencé à la fois par les précurseurs que furent François De Roubaix et Kraftwerk, que par leurs dignes successeurs Air et Boards Of Canada, Des-channel compte bien faire entendre sa voix (robotique) dans un mouvement musical et artisti-que qui n’opposera plus tradition et progrès et qui martèlera une fois pour toutes : “Modern # Progress !”
Cet album est une coproduction 6AM – Osorno Records – We Are Unique!
La musique électro vocodeur de Deschannel excite mes tympans, qui se délectent du précieux signal aux multiples sinusoïdes hypnotiques. La mécanique vibratoire se met doucement en place, entre le marteau et l’enclume de mon oreille interne. Tout est en harmonie : le paysage qui défile derrière la vitre, les vibrations des cloisons et des banquettes, la musique qui les enveloppe de la richesse de ses harmoniques et donne un sens à la banalité de la scène. Mes pensées s’envolent, la ligne K devient la ligne Kraftwerk, et le Transilien se transforme petit à petit en Trans Europe Express.
GONZAÏ
Sorte d’Ovni du paysage musical…De tout l’album se dégage une atmosphère cosmique, faisant écho à une espèce de puissance poétique.
TRAX
Versailles avait déjà Air, Saint-Etienne peut désormais compter sur Deschannel. Mais contrairement à la première, berceau de la royauté, la seconde, mutante et historiquement ouvrière, sonne éminemment plus rock que pop…
VENTILO
Après l’expérience Jerri, en collaboration avec Angil (c’est de là que vient leur batteur, Flavien Girard), Laurent Holdrinet et Anthony Goncalves prouvent définitivement leur talent en même temps qu’ils démontrent qu’electro ne rime pas forcément avec mono neuronal, new age ou bpm à outrance mais plutôt avec, en vrac, mélodie, pop, voyage et créativité.
FROGGY’S DELIGHT
Musique qui accompagnerait une tea party dans un vaisseau intersidéral…fait à l’ancienne, piste par piste, uniquement sur du vieux matériel, avec juste la batterie comme élément organique pour donner du punch à l’ensemble ou s’efface pour des moments d’apesanteur cosmique.
OBSKURE MAGAZINE #6
letudiant”Compagnon de route et parfois de création avec Angil, les Stéphanois de Deschannel n’en suivent pas moins leur propre voie. les références ici sont plutôt à aller chercher du côté de Kraftwerk. Synhétiseurs analogiques et vocodeurs crééent un tissu musical étonnamment vivant.
L’ÉTUDIANT
Oeuvrant dans la musique synthétique, ses deux membres composent des nappes anxiogènes de facture très vintage : on se croirait dans des films giallo ou des polars à pattes d’éléphant. De la bonne came.
LA TRIBUNE DE LYON
Un disque sur lequel plane une voix robotisée (« So why », « The worst thing of all », « Words should wound ») et dont le titre éponyme est sans conteste le plus nerveux, avec sa mélodie d’introduction évoquant une certaine sensation d’oppression.
LONGUEUR D’ONDES
Deschannel nous propose donc 9 pistes d’une musique électronique revendiquant un caractère poétique et artisanal, rock et instrumental… un véritable savoir faire !”
ZIKADDICT
Avec beaucoup de talent, Deschannel parvient à humaniser ses digressions électroniques, sa voix galactique leur donne une couleur, ses cavalcades au clavier une poésie enchanteresse, céleste. Si vous aimez Air, vous adorerez “Modern isn’t progress”.
LA SAVOIE HEBDO
SLR”une électro taillée pour la science fiction, à la fois hallucinée et visionnaire…une electro ultra planante, fabriquée artisanalement, qui nous transporte dans un ailleurs entre les années 80 et l’avenir. Une musique de haut vol, idéale à la maison comme en chill-out !
SUR LES RAILS
Le progrès matériel n’étant qu’un néant, la musique de Deschannel pourrait peut-être bien confirmer cette citation de Julien Green “ Il ne peut y avoir de progrès véritable qu’intérieur ”. Il m’aura fallu prendre le train, comme tous les matins, mais avec Modern isn’t progress dans les oreilles, pour m’en rappeler. Rêver de “Trans Europe Express” dans un Transilien arrêté, de quoi me faire vite regretter ma petite vie d’homme “ moderne ”.
Mitry, 8h33. Un matin comme les autres. Le Transilien de la ligne K démarre et file à toute allure vers la gare du Nord pour y déverser son flot quotidien de banlieusards actifs. Il fait frais, la sueur du labeur n’a pas encore embaumé les aisselles des travailleurs. Ça sent bon le shampooing et les parfums pas chers. Il y a aussi cette petite odeur de métal chaud due au freinage et au frottement des roues sur les rails. Je l’aime bien cette odeur, elle me rappelle les ateliers de mécanique, la chaleur de la fraise qui trace lentement sa rainure dans l’inox, copeau après copeau, assaisonnée par un mince filet d’huile de coupe. Petite envie de pipi ? Ce n’est pas bien grave, on serre les cuisses, on sera bientôt au bureau. Les nez plongent dans les smartphones, doucement bercés par le léger chahut des aiguillages et les flashs stroboscopiques d’un doux soleil de fin d’été qui balayent les vitres légèrement noircies par la pollution. Je suis comme tous ces gens, zombifié, enfermé dans mes pensées bonnes ou mauvaises, encore un peu engourdi par la nuit, les fesses bien calées sur mon strapontin et le casque bien vissé sur les oreilles.
La musique électro vocodeur de Deschannel excite mes tympans, qui se délectent du précieux signal aux multiples sinusoïdes hypnotiques. La mécanique vibratoire se met doucement en place, entre le marteau et l’enclume de mon oreille interne. Tout est en harmonie : le paysage qui défile derrière la vitre, les vibrations des cloisons et des banquettes, la musique qui les enveloppe de la richesse de ses harmoniques et donne un sens à la banalité de la scène. Mes pensées s’envolent, la ligne K devient la ligne Kraftwerk, et le Transilien se transforme petit à petit en Trans Europe Express. Je ne peux m’ôter cette idée de la tête lorsque le train ralentit brusquement puis s’arrête. Une annonce :
“ Mesdames et messieurs nous sommes arrêtés pour une durée indéterminée… cause incendie sur les voies ”.
Tiens, on ne me l’avait jamais encore faite celle-là. Je connaissais déjà la panne de signalisation, le vol de câble ou le malaise voyageur, mais pas encore ce bizarre “ incendie sur les voies ”. De quoi tout imaginer : l’explosion d’un colis piégé déposé par un barbu enturbanné, l’immolation spectaculaire d’un chômeur en fin de droit ou mieux, Paris en feu, le début de la fin de l’ère post-industrielle ! Du coup je repense à Ravage de Barjavel, je fumerais bien une clope. Dans mon casque, The funniest joke of all me nargue. Ça fait maintenant près d’une heure qu’on attend, à deux encablures de La Plaine-Stade de France, coincés entre des bosquets malingres parsemés de chardons délavés et l’autoroute monoxydée qui fait semblant de ne rien voir. L’envie de pipi s’est transformée en insidieuse torture, les portables fument : “ putain vite, faut que je prévienne le boulot !”, les culs se tortillent nerveusement sur les banquettes en moleskine et les soupirs de dépit fusent. Mon cœur se met à battre la chamade sur le rythme effréné imprimé par les synthétiseurs de Modern progress. Plus rien ne colle, je rêvais de Trans Europe Express et me voilà coincé dans ce minable train de banlieue. Ça sent la lose. Si ça continue je vais péter un câble, forcer les portes et m’enfuir en courant vers la gare du Nord à la recherche d’un vrai train. “ … Notre train va repartir dans quelques minutes… ” Soupir de soulagement général. Ok, je me rassois, la mort dans l’âme, Deschannel méritait bien mieux que ça. Enfin arrivés gare du Nord, la vie normale et conne reprend ses droits comme s’il ne s’était rien passé, Nothing. “ Mesdames et messieurs, notre train arrive en gare du Nord avec 1h30 de retard, la SNCF vous prie de bien vouloir l’excuser pour la gêne occasionnée et vous souhaite une agréable journée ”. Les gens que l’on croirait franchement lobotomisés s’engouffrent sans rien dire dans le métro, avec simplement une petite heure et demie de retard. Tout va décidément pour le mieux dans le meilleur des mondes. On apprendra plus tard que c’est la locomotive d’un RER qui a pris feu à Châtelet, crachant sa fumée noire sur les voyageurs en panique. Tous ces trains arrêtés, ces milliers de voyageurs pris en otage, parfois coincés sous les tunnels, à cause d’une batterie en fusion. Que dire de plus, sinon que Modern isn’t progress ! Le Poulpe
Versailles avait déjà Air, Saint-Etienne peut désormais compter sur Deschannel. Mais contrairement à la première, berceau de la royauté, la seconde, mutante et historiquement ouvrière, sonne éminemment plus rock que pop… C’est pourtant à l’orée de ces deux genres qu’opère le duo Deschannel, d’une synthèse analogique et rétro-futuriste propre à ces groupes, rock par nature, n’envisageant pas l’électronique via le prisme informatique. Un bel album, épique et progressif, qui nous fait également penser à Black Moth Super Rainbow, mais laissant dévoiler des racines tout autres, plus mélancoliques. A suivre… JSa
Pas plus Émile que Paul ou Zooey, ces Deschannel ont deux n à leur patronyme, viennent de Saint-Etienne et le crient haut et fort à travers leur vocoder : la modernité est différente du progrès.
Modern isn’t progress est un album electro quasi instrumental. Mais ne partez pas tout de suite, vous êtes bien sur Froggy’s Delight et pas sur le fansite de David Guetta. Si je vous parle d’electro, imaginez bien qu’il ne s’agit pas de celle jouée par un décérébré mono-digital.
Non, au contraire, Deschannel ce sont avant tout des musiciens, et puis ils ne poussent à aucun moment de bêtes disques sur une platine. Bien au contraire le duo, devenu il y a peu trio avec l’arrivée d’un batteur (oui carrément), fabrique ses propres sons. Mieux il les joue tout simplement, comme on joue de la guitare ou de la flûte à bec. Et ouais, de la vraie musique Messieurs Dames, comme je vous le dis ! Cela parait con, mais ce n’est pas si courant dans le domaine où il est si simple de préparer ses samples à l’avance.
Bien naturellement, on pense à Air à l’écoute de cet album, notamment sur des titres comme “Words should wound”, sur lequel l’emploi du vocoder et la rythmique entre deux eaux (c’est-à-dire que l’on est partagé entre secouer la tête dans un mouvement lent mais sûr ou bien danser sûrement mais lentement) force la comparaison.
Mais cela pourrait parfois aussi rappeler Stereolab ou Lemonjelly dans leur façon de proposer à chaque morceau une sorte de voyage que l’on imagine forcément dans les airs, façon “je vole au-dessus du monde”. “The worst thing of all” en est la parfaite illustration. Marqué par un jeu de batterie appaisant (oui c’est possible, Swell et quelques autres maîtrisent très bien le sujet), l’album semble doté d’une vie propre durant laquelle les notes de synthés laisseraient libre cours à leurs envies, soumettant les mains des musiciens à leurs désirs plutôt que l’habituel contraire.
Après l’expérience Jerri, en collaboration avec Angil (c’est de là que vient leur batteur, Flavien Girard), Laurent Holdrinet et Anthony Goncalves prouvent définitivement leur talent en même temps qu’ils démontrent qu’electro ne rime pas forcément avec mono neuronal, new age ou bpm à outrance mais plutôt avec, en vrac, mélodie, pop, voyage et créativité. David Didier
Chronique de l’album dans le magazine OBSKÜRE
Chronique de l’album dans le journal LA SAVOIE
Chronique de l’album dans le gratuit SUR LES RAILS
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