Entre hip hop et pop, le groove remuant et les mots percutants d’un duo français anglophone.
Depuis ses premières tribulations et expérimentations, les projets de Mickaël Mottet ont évolué au point de devenir un univers sonique à part entière. Véritable boulimique de la musique, l’homme multiplie les créations, les transformations et généralement tout ce qui lui permet de garder son imagination en mouvement. Ainsi, la résurrection d’AWAC (Angil Was A Cat) aux côtés de Mathieu Lozinguez (King KongWas a Cat, guitariste de Melatonine), apparaît comme un processus logique : un chat à 9 vies.
Si le temps a passé, depuis la sortie de leur premier EP éponyme en 2008, AWAC reprend son bout de chemin sans même accorder un œil aux années qui ont défilé. Normal, puisque l’opus reprend cette même trame, mêlant les influences et les inspirations. Véritable expérience ludique, la rencontre des deux musiciens aboutit à l’expression d’un son dont l’abondance surprend l’oreille. Car qu’on se le dise, AWAC s’impose comme un EP joueur et changeant.
Que ce soit du fait des compositions de Mathieu ou du chant de Mickaël, AWAC s’invente un univers nébuleux, dans lequel s’entremêlent les rythmes les plus étranges, mais aussi les plus séduisants. Le duo révèle une utilisation de la langue de Shakespeare empreinte d’urgence et d’un certain maniérisme. Adroit et espiègle, le verbe d’Angil Was A Cat s’attaque aux croyances nombrilistes (A million American years) ou à la vacuité du verbe, tout en faisant preuve d’autodérision (Userpers).A l’arrivée, cet EP forme un objet dense et terriblement nerveux. Travaillé avec des compositions minutieusement pensées, augmenté par des lyrics judicieusement tournés, l’objet mérite toute votre attention.
Stéphane TK
Cet édition vinyle limitée à 200 exemplaires a été rendue possible grâce à l’inestimable soutien financier de nos chers amis de Froggy’s Delight.
les morceaux electro hip-hop du groupes sont remarquables… la pochette est sublime et le son impeccablement masterisé
FROGGY’S DELIGHT
Certains titres me font penser au Gorillaz des débuts, créativité, mélange des genre et groove. Mais le vrai point commun, c’est qu’AWAC est un univers, ou plutôt deux univers, une force incroyable qui semble assimiler tout ce qui passe à sa portée pour le digérer, l’intégrer avant de le restituer, brillamment.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
le propre d’un disque reconnaissable entre mille car réellement unique, sans jamais oublier de donner envie de l’écouter à nouveau.
POPNEWS
Quand j’ai créé Froggy’s Delight, ou plutôt quand Froggy’s Delight s’est mis à exister, un peu tout seul, naturellement sans savoir qu’il allait devenir ce qu’il est, c’était dans l’idée de partager avec mes amis des coups de cœurs.
C’était autour de 1999, même un peu avant quand internet se résumait à des connexions RTC coûteuse et que les offres AOL “illimitées” étaient une sorte de graal. Il faut dire que mes amis étaient surtout à Saint-Étienne et moi, j’étais venu me perdre à Paris.
Froggy’s Delight c’était donc au départ, et c’est toujours le cas aujourd’hui, une sorte de grande table de café virtuelle autour de laquelle des potes se font mutuellement découvrir leurs coups de coeur. Appellons aujourd’hui cette table internet et les potes… vous, lecteurs (et merci encore).
Vous l’avez compris, on aime pointer du doigt ce que l’on aime plutôt que de gaspiller notre salive à cracher sur les innombrables artistes qui ne nous procurent pas le moindre frisson. Le détail plutôt que la profusion. La fidélité et l’accompagnement plutôt que le buzz. Au fil du temps, on a essayé d’aider les artistes de notre mieux. Chroniques, interviews, sessions live, organisation de concerts même (vous vous souvenez des Wed sessions ?).
Mais ce qu’il manquait à Froggy’s Delight, ce qui me manquait à moi aussi, c’est de réussir à produire un disque. Depuis longtemps je tourne et retourne la question pour arriver à la conclusion suivante : sortir en petit tirage un album d’un artiste que j’aime (et qui serait d’accord).
Et puis un jour, AWAC décide de composer 6 titres. Et comme je vous parlais de fidélité plus haut, c’est tout naturellement que j’ai proposé à Mickaël Mottet, rencontré il y a fort longtemps lors d’une interview des tous jeunes Angil and the Hiddentracks, et depuis ami cher, de sortir enfin ce fameux disque. Il a gentiment accepté et… voilà. Le disque est là. Grâce aussi à son label We Are Unique! Records mais également à d’autres amis fidèles sans qui Froggy’s Delight ne serait pas ce qu’il est. Ainsi Thomy Keat a accepté de produire un travail photographique spécialement pour la pochette, Éric Ségelle a travaillé sur le design de la pochette et Clément Touchard s’est chargé du pressage.
Copinage direz-vous ? Aventure humaine répondrais-je. Parce que avant tout, ce disque existe parce que les morceaux electro hip-hop du groupes sont remarquables, parce que la pochette est sublime et le son impeccablement masterisé par Gilles Deles.
Désormais AWAC donne des concerts, le disque existe (seulement 200 exemplaires, faites vite même s’il y a bien sûr la version numérique) et Froggy’s Delight a franchi une étape dans son désir de faire découvrir des choses, de participer à son petit niveau à la vie culturelle de ses lecteurs et modestement à la vie culturelle tout court. On espère bien pouvoir renouveler l’opération sans doute avec un autre groupe… et assurément nous continuerons de défendre tout ce qui nous tient à coeur. Et si vous voulez du journalisme objectif à base de dépêche AFP, et bien… de toute façon vous n’aurez sans doute pas lu cet article jusqu’au bout de toute façon.
Merci à tous les contributeurs de Froggy’s Delight, merci à vous aussi de nous suivre et allez acheter ce putain de disque, merde et participer ainsi à cette belle aventure ! Et pour la chronique du disque en lui même, je laisse la parole à nos camarades de À découvrir absolument, Popnews…David Didier
Donc, finalement, la vraie question qui nous hante tous en ces temps de mème, gif et lol cats qui deviennent symbole de résistance et lutte contre le terrorisme, est : qui est un chat, King Kong ou Angil ? Bien sûr, posée comme ça, cette question semble n’avoir aucun sens. J’adore. Alors pour faire simple, Mathieu Lozinguez, le guitariste de Mélatonine, a un projet solo sous le nom de King Kong Was A Cat. De son côté, Mickaël Mottet est l’Angil d’Angil and the Hiddentracks. La fusion des deux donne donc, mathématiquement, Angil Was A Cat. Et tout ça se passe chez We Are Unique Records, le label toulousain qui nous a déjà régalés cette année avec “Wax & Wane” d’Ichliebelove.
A cet instant de ma chronique, je peux déjà vous dire d’arrêter de lire et de foncer écouter. Mais il se trouve que j’ai envie de vous parler un peu plus en détail du groove génial de cet album, du son, des instruments acoustiques et des machines, du flow magique d’Angil et du mariage magnifique de l’ensemble. Certains titres me font penser au Gorillaz des débuts, créativité, mélange des genre et groove. Mais le vrai point commun, c’est qu’AWAC est un univers, ou plutôt deux univers, une force incroyable qui semble assimiler tout ce qui passe à sa portée pour le digérer, l’intégrer avant de le restituer, brillamment.
Dès les premières notes, les premiers rythmes, les premiers mots, on est pris par l’atmosphère, la classe, la narration. I have a problem with authority est une grande réussite dans tous les détails qui le composent. Voilà qui donne le ton de la suite. Car c’est comme ça que j’ai envie de définir ce disque : une suite, une superposition de détails qui, agencés avec intelligence, deviennent un tout. Nema, This is society, A million American years, je ne sais même plus sur quel titre m’arrêter pour poser mon texte et vous amener à ressentir ce courant qui traverse mes oreilles. C’est électrique, à tous les degrés, c’est urbain, architecturé et totalement anarchique. Au sens noble, comme si chaque élément de ce puzzle connaissait sa place.
Angil Was A Cat, en six titres qui passent beaucoup trop vite. Alex BBH
Cette résurrection de Angil Was a Cat, plusieurs années après le premier disque (après tout, les chats sont supposés avoir neuf vies, non ?) rappelle tout d’abord le caractère unique de Angil and the Hiddentracks. Par unique, je précise : c’était un projet bien à part, et on se retrouve ici sur une atmosphère très différente, plus hip-hop, sans que l’étiquette ne définisse pleinement ces six titres.
L’envie de suivre le flow impeccable de Mickaël Mottet sur “I Have a Problem With Authority” vient rapidement : premier titre envoyé en éclaireur et imparable groove concassé, il est tout juste oxygéné par la trompette de Jean-Christophe Lacroix. Aux machines et au mix, Mathieu Lozinguez (monsieur… King Kong Was a Cat) a en effet tissé une toile mélodique épatante, qui semble pourtant bricolée de pas grand chose, qui laisse du coup toute latitude aux textes et au chant. Mickaël Mottet se glisse à la perfection dans cet environnement aux contours flous, changeant plus d’une fois de registre vocal, de “Nema” au cinglant “This Is Society” et son chant mitraillette, avant le très acerbe “Userpers” au texte tranchant (“They’ll always find cunts in their audience, willing to be fooled by the sound and the nice appearance of words seemingly pronounced with reasonable assurance”). Jamais avare d’un twist, le duo referme les six titres par une fausse soul de fin de soirée (“Sometimes Using Is Not Enough”) : le propre d’un disque reconnaissable entre mille car réellement unique, sans jamais oublier de donner envie de l’écouter à nouveau. Mickaël Choisi
Splendide session photo du groupe avec le photographe Thomy Keat à retrouver sur Taste of Indie.
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