Des transmissions de pensées, des partages de sensations, des combinaisons d’affects, des croisements de voix et de regards, des mélanges de souffles et de gestes… Voilà ce qui se joue dans The And, le troisième album d’Angil And The Hiddentracks. Après le joyeux branle-bas sonore et poétique d’Oulipo Saliva, la société musicale réunie autour de Mickaël Mottet revient à un songwriting plus limpide, plus immédiat, laissant la part belle à la mélodie. Sauf qu’il se trame toujours autre chose derrière les interactions instrumentales et la très humaine mécanique des fluides qui soudent ce petit monde. The And pousse un cran plus loin une magie qui était déjà à l’œuvre dans Oulipo Saliva : il transforme tout ce qui fonde la beauté d’un rendez-vous collectif comme celui-ci en matière vibrée, en onde de désir, voire en pure décharge émotionnelle. Dans l’art pas si simple de l’écoute mutuelle, les membres d’Angil ont franchi un palier supplémentaire. Enregistré live en studio dans la lumineuse quiétude de l’été 2009, The And traduit en lignes musicales les contours d’un espace chaleureux, d’un cercle amical qu’agrandissent les présences passantes de voix complices – Françoiz Breut, Raymonde Howard, Jim Putnam (Radar Bros), Laetitia Sadier, Half Asleep, Emma Pollock…
Il capture l’incandescence d’un moment de partage forcément unique, forcément fugace, forcément intense. The And a quelque chose d’un instantané ; mais c’est un instantané qui ne manque pas de perspective, de profondeur de champ. Un bloc brut de présent dont le passé, apparaissant maintes fois en filigrane dans les textes de Mickaël Mottet, dessine l’ombre portée, le juste prolongement. Un présent que la chaleur du souvenir vient sans cesse éclairer. The And est ce disque où de bonnes âmes, unies par la mémoire de multiples expériences communes, se rassemblent comme si c’était la dernière fois, comme si c’était là l’ultime trace qu’elles allaient abandonner dans ce monde. Ce disque aurait pu s’intituler The End, mais il s’appelle The And. Peut-être parce qu’entre un mot qui trace un lien (and) et un mot qui annonce la fin (end), Mickaël Mottet a préféré choisir le premier. Sans ignorer que toute forme de lien – entre aujourd’hui et hier, entre soi et les autres – est la plus belle fin à laquelle puisse aspirer une vie d’homme.
Richard Robert
Jazz flegmatiques et paysagers…hip-hop de slackers bichant la contrebasse et le xylo…cuivres vivant l’indie-rock tour à tour comme un jubilé et une foire d’empoigne…les Hiddentracks n’ont de leur côté plus rien d’un simple backing band, le moindre barouf électrique, la moindre digression instrumentale dégageant une complicité et une excitation rare en matière de prises de son live.
Les Inrockuptibles
Il faut l’écrire maintenant pour que tout le monde le sache : The And, septième album d’Angil, est un petit chef d’oeuvre…Mickaël Mottet est l’un des musiciens les plus libres de France.
Magic
Pop douillette, jazz libre, chanson intimiste : son troisième album (sous ce nom) bouscule les codes et propose une ouvre d’art (quasi) totale (voir les jolies illustrations du livret) et collective…Grâce à ce projet collégial qui chamboule la notion d'”auteur”, ensemble de titres parfois enregistrés en une seule prise, Mickaël Mottet and Co. continuent à oeuvrer à “la démystification de l’acte de création” avec bonheur.
ARTE
La pop telle que la conçoit Angil, derrière son apparent classicisme, regorge de détails et de chausse-trape, que ce soit au plan de l’écriture (ces modulations harmoniques inattendues, ces rythmes faussement lascifs) ou des arrangements (avec cette fois de très nombreux instruments « ethniques » :mahbej libanais, gamelan balinais, cloches indiennes).
Mouvement
Rien à balayer. Tout est sublimement accordé. Et l’on s’accorde à chaque vibration de ce monument d’invention musicale au point que chaque note devint un appel à esquisser une danse, une clameur, un feu de joie. Pour moi, The And est d’ores et déjà un classique.
La Revue des Ressources – Guy Darol – Juin 2010
Un de ces albums riches, décomplexés, inventifs, inspirés, créatifs, étonnants, raffinés, évocateurs, puissants, inattendus – de ces albums dont la question dépasse celle d’un genre ou d’un mouvement musical et qui vous changeraient volontiers la vie musicale, qui que vous soyez ; un de ces albums dont il ne devrait pas y avoir besoin de dire quoi que ce soit de plus ; certaines choses importantes se passent en musique, tout simplement.
Froggy’s delight
Un album qui en deviendrait presque indispensable. Plus créatif et inspiré que jamais, Angil entre dans la cour des grands en tenant ses petits camarades par la main et voit se tourner vers lui nombre de regards ébahis.
Indiepoprock
« The and », album à triple fond dont on n’a jamais vraiment fini de découvrir les bienfaits…Non content de participer à des projets inclassables (The John Venture, Jerri…), Angil s’impose une fois de plus, à la tête d’une fine équipe et avec un nouvel album stimulant et incontournable pour qui aurait envie de quitter pour quelques temps les routes trop tranquilles de la pop à papa.
Benzine Magazine
« The And » est un album à la fois cohérent et hétérogène (donc toujours prenant et étonnant) et qu’en sachant doser entre mélodie et expérimentation avec une sincérité qui touche droit au coeur sans céder à la facilité, avec des structures compositionnelles à la fois familières et originales, il s’impose comme un album somme toute indispensable.
Not for tourist
Merci Angil pour porter la pop française à ces hauteurs.
Culturopoing.com
On savait qu’Angil And The Hiddentracks comptaient bien assez de talents en son sein pour récolter ces lauriers tant mérités. On sait aussi désormais le groupe capable de faire briller les autres.
Autres Directions
Moins expérimental que son prédécesseur, ce nouvel album se fait plus léger, revient sur des sentiers plus conventionnels, à une pop plus…adulte. …un disque né d’un plaisir partagé que la troupe a voulu immortaliser, plutôt qu’une oeuvre censée servir une nouvelle fois l’immense talent d’interprète d’Angil.
Mowno
C’est bon, notre traditionnel ami d’été vient de se révéler et après Fabio Viscogliosi, Jérémy Jay, The XX ces dernières saison, c’est au tour d’Angil & The Hiddentracks de faire chavirer nos coeurs. Leur deuxième album est splendide, rencontre indécente entre Belle & Sebastian, Ludus et Moose. Les compositions sont redoutables et parfaitement mis en valeur par une pléthore d’invités féminines (Laetitia Sadier, Raymonde Howard, Françoiz Breut..) qui ne dénature en rien l’unité du disque. Le doux amer se transforme en après midi vaguement ensoleillé pour mieux nous rappeler ces instants passé ensemble.
Kérosène – Canal B
Que retenir de cette magnifique démonstration d’écriture et de facilité ? Que le Stéphanois a du talent, qu’il sait s’entourer et que c’est un personnage précieux du paysage français. .. Et quand le ramage se rapporte au plumage, que fait le rédacteur de POPnews ? Il vous encourage à écouter ce disque unique.
Popnews
Avec the And, vous pensiez tomber sur un disque “décoratif” et vous découvrez une oeuvre forte et ambigüe.
Magicbox – Note : 9/10 !
Il est donc grand temps de prendre le train en marche et de s’immerger dans l’étonnant univers musical de Mickaël Mottet, alias Angil. Un univers pop folk alternatif débordant de vraies bonnes compositions, loin de tout formatage, bénéficiant d’une production claire, mais brute.
Radio Suisse Romande
un disque à la fois raffiné, intime et vivant…Plus créatif et inspiré que jamais, Angil entre dans la cour des grands en tenant ses petits camarades par la main et voit se tourner vers lui nombre de regards ébahis.
Indierockmag
Certains albums sont comme un aller-retour au supermarché : on y prend ce que l’on était venu y chercher, un single, une reprise ; on paie ; on s’en va. D’autres disques sont comme une balade en forêt, insouciante, que l’on écoute l’oreille distraite par la main de l’aimé dans sa main ; des disques à partager, gorgés d’émotion. D’autres disques sont comme un chemin de grande randonnée sous le pas du marcheur aguerri : c’est soi-même que l’on vient y rencontrer, au cœur de paysages majestueux que l’on n’aurait su imaginer, aux détours de chemins qui ne débouchent toujours que sur de nouveaux continents à explorer.
Certains disques sont comme des films hollywoodiens, bien calibrés, précisément montés, spectaculaires. D’autres sentent l’humour troupier franchouillard, façon maréchaussée et formes de vies venues d’autres planètes ; on y pète et on y rote autant que l’on y joue de musique ; on y dit des grossièretés en guise de paroles, comme si cela pouvait suffire. D’autres sont comme des films d’auteur, qui inventent leur propre esthétique au fur et à mesure qu’ils s’écrivent, qui font d’un studio d’enregistrement un laboratoire, d’une partition un message secret dont dépend le futur de l’humanité.
Certains disques sont à la musique l’équivalent du fast-food : une bouffe hors de prix, insipide, aseptisée, responsable de nombre de désastres digestifs dont les lieux d’aisance se souviennent parfois longuement, fallacieuse jusque dans ses ingrédients recomposés. Certains disques sont un plat familial, que l’on partage le dimanche dans la chaleur d’un foyer qui nous protège douillettement des intempéries extérieures ; patiemment mitonné dans l’un de ces plus vieux pots, avec l’amour et le savoir-faire inimitable d’une maman, qui nous rappelleront peut-être avec délice notre enfance. D’autres encore sont la spécialité d’un chef dont le renom n’est pas emprunté, élaborés et évidents tout à la fois, qui savent guider les papilles vers d’insoupçonnés délices, lui ouvrir de nouveaux horizons.
Il est des disques que l’on décrira patiemment, parce qu’il n’y aurait rien d’autre à en dire que le nom de ses musiciens, le nombre de cordes de ses instruments. Il est des disques que l’on ne comprendra bien que dans un contexte, dans une histoire ; des disques à propos desquels ce ne serait pas érudition gratuite que de savoir retracer un cheminement, expliquer une démarche ; des disques-concepts, parfois ; des disques intelligents, en tout cas. Et puis il y a The And. The And est quelque chose comme le deuxième album d’Angil & the Hiddentracks. Et c’est l’un de ces albums riches, décomplexés, inventifs, inspirés, créatifs, étonnants, raffinés, évocateurs, puissants, inattendus – de ces albums dont la question dépasse celle d’un genre ou d’un mouvement musical et qui vous changeraient volontiers la vie musicale, qui que vous soyez ; un de ces albums dont il ne devrait pas y avoir besoin de dire quoi que ce soit de plus ; certaines choses importantes se passent en musique, tout simplement. Cédric Chort
Avec “Oulipo Saliva”, Angil & the Hiddentracks s’étaient (le pluriel s’impose) brillamment fait remarquer, avec une pop qui allait piocher allègrement ailleurs, sans complexes mais riche de contrastes. Pour sortir enfin un nouveau disque, Mickael Mottet a choisi de la jouer collectif : on ouvre les portes et on fait rentrer les copains. Le titre, “The And”, n’en est que plus pertinent et bienvenu.
Et comme le précédent opus, celui-ci brasse allègrement. S’il n’est point d’exercice de style comme sur “Oulipo Saliva”, marqué par l’absence du mi et de la lettre “E”, l’électisme du disque a un parfum enivrant, déroutant ou parfois tout simplement réjouissant. Les participants, souvent participantes d’ailleurs, offrent une variété d’atmosphères, et si elles se fondent dans un climat toujours très pop, la patte de chaque intervenant vient modifier en finesse les morceaux. Sur “Lipograms”, on se confronte, dans une atmosphère menaçante, à un duo de voix sensuelle (Raymonde Howard) et déclamatoire (Angil). A chaque fois, la surprise est au rendez-vous, l’instrumentation riche et foisonnante : contrebasse, saxophone, clarinette, trombone… L’efficacité est présente aussi (“Jackson Jr. Redding”), et quand les dédales mélodiques sont plus marqués, il reste toujours des indices pour s’y retrouver : les voix de Laetitia Sadier (“Kira #2”) ou Françoiz Breut (“Thelma or Louise ?”) qui louvoient et séduisent, ou alors la saturation de l’étouffant “In the Attic”. C’est toujours fluide, comme si Mickaël Mottet écrivait ces petites trésors sans effort, sans copier sur personne, entre décontraction et rigueur. Celle-ci était obligatoire pour garder les morceaux cohérents et pertinents, alors que la construction audacieuse d’un titre comme “Finland & Platform”, qui, sur plus de sept minutes, mélange beaucoup de choses, (phrasé hip-hop sur accompagnement de cordes et cuivres, fin saturée) était propice à un dérapage incontrôlé. Que retenir de cette magnifique démonstration d’écriture et de facilité ? Que le Stéphanois a du talent, qu’il sait s’entourer et que c’est un personnage précieux du paysage français. En plus, le packaging du disque est absolument magnifique, illustré avec goût, et cela mérite d’être souligné. Et quand le ramage se rapporte au plumage, que fait le rédacteur de POPnews ? Il vous encourage à écouter ce disque unique. Mickaël Choisi
Mickael Mottet ne peut pas faire de la musique tout simplement, comme la plupart de ses homologues compositeurs interprètes. Trop facile, tellement mieux d’y mettre un concept pour pimenter l’exercice, à la manière de ces mathématiciens que plusieurs inconnues dans une fraction excitent toujours beaucoup plus que ce bon vieux produit en croix. Trois ans après « Oulipo Saliva » ou il s’amusait à ne jamais employer le mi dans sa musique, ni le E dans les mots qu’il y chantait, Angil revient – toujours accompagné de ses Hiddentracks – avec « The And » et ses multiples collaborations. Moins expérimental que son prédécesseur, ce nouvel album se fait plus léger, revient sur des sentiers plus conventionnels, à une pop plus…adulte: un qualificatif à double tranchant puisqu’il sous entend aussi multi générationnel, accessible, voire lisse. C’est un disque né d’un plaisir partagé que la troupe a voulu immortaliser, plutôt qu’une oeuvre censée servir une nouvelle fois l’immense talent d’interprète d’Angil. Du coup, on s’ennuie parfois, comme sur « Disculpe – avec Brigitte Vautrin » aux intonations sud américaines, le jazzy « Thelma Or Louise? – avec Francoiz Breut », ou « Sail Home – avec Jim Putnam (Radar Bros) », tout trois trop intimes pour qu’on s’y sente véritablement à l’aise. Bah oui, on n’enlève pas tout de suite ses pompes en entrant chez les gens qu’on ne connait pas, à moins qu’ils nous l’aient demandé. C’est justement cette retenue qui dérange ici, comme cette impression d’être la pièce rapportée d’un groupe d’amis se racontant de vieilles anecdotes qui ne concernent qu’eux, et qui arrivent parfois à vous faire marrer quand vous vous imaginez vivre la scène. Heureusement, cette gêne s’estompe ici ou là, logiquement sur les morceaux les plus remarquables et remarqués, comme le sont par exemple l’habité « Lipograms – avec Raymonde Howard » ou le bon vivant « Jackson Jr Redding ». Trop inégal, « The And » ne restera donc pas l’album le plus mémorable de la discographie d’Angil. On y trouve certes beaucoup de bonnes choses, mais malheureusement pas cette cohérence qui embarquait jusque là l’auditeur dans son petit monde atypique. Pas de conclusion hâtive pour autant: « The And » n’est pas une fin en soi…Matthieu Choquet
On le sait depuis un petit moment déjà , le label We Are Unique records a décidé de ne pas emprunter les sentiers balisés et de sortir, si possible, des albums pop, folk, les plus éloignés possible de la routine et du”déjà vu”. Mission accomplie une fois encore avec le nouveau Angil,”The and” album à triple fond dont on n’a jamais vraiment fini de découvrir les bienfaits.
Disque de copains, disque de famille,”The And” voit Michael Mottet, le garçon à la tête du projet depuis”Oulipo Saliva” en 2007, s’entourer une fois encore de nombreux invités : d’un chanteur (Jim Putman de Radar Bros, mais surtout de huit chanteuses, parmi lesquelles on retrouve Raymonde Howard (copine de label entrevue sur un premier album fort réjouissant), mais également les toujours précieuses Françoiz Breut, Laetitia Sadier ou encore Half asleep.
De ce beau collectif vocal féminin, auquel s’adjoignent les Hiddentracks ( pas moins de 9 musiciens réunis autour de Mickaël Mottet), naît un album sans faux-col, fort réjouissant et plein d’idées, dans lequel toutes les influences sont les bienvenues (jazz, folk, hip hop”) surtout si, comme dans le cas présent, elles donnent à la musique un caractère unique et une originalité appréciable.
Non content de participer à des projets inclassables (The John Venture, Jerri“), Angil s’impose une fois de plus, à la tête d’une fine équipe et avec un nouvel album stimulant et incontournable pour qui aurait envie de quitter pour quelques temps les routes trop tranquilles de la pop à papa. Benoît Richard
Haut les mains ! Angil effectue son retour aux manettes d’un projet et sévit de nouveau avec sa bande de malfrats. A sa gauche, les fidèles Hiddentracks qui œuvrent à ses côtés depuis quelques années, armés de leurs habituels cuivres, cordes, contrebasse, batterie, guitare et tout ce qui participent à la constitution de leur arsenal jazzy. A sa droite, une belle brochette de compagnons de tournées venus prêter main forte et parmi lesquels on reconnaîtra pour notre plus grand plaisir Raymonde Howard, Françoiz Breut, Laetitia Sadier (Stereolab), Emma Pollock, Jim Putnam (Radar Bros.) et quelques autres alliés de circonstance. Des intervenants extérieurs en grande majorité féminins donc, apportant au répertoire de notre bande justement très masculine, un sex-appeal ensorcelant. N’ayez toutefois aucunement peur d’être pris en otage, nos dix-neuf malfaiteurs s’attaquant essentiellement au format pop, le malmenant et lui infligeant un traitement bien particulier d’orchestrations peu communes. A la base de ce projet, une seule et simple idée, celle du partage et de la complicité entre les différents protagonistes. Une idée qui se résume au seul titre de l’album « The And », et symbolise le caractère fortement collectif de l’ouvrage. Mickaël Mottet de son vrai nom a ainsi fait le pari de laisser un maximum de liberté à ses acolytes, leur permettant d’habiter chacune des compositions à leur manière et allant jusqu’à organiser les sessions d’enregistrement en prises live pour rester au maximum dans le vrai.
En résulte un disque à la fois raffiné, intime et vivant, dans lequel on pénètre à pas feutrés par l’intermédiaire de deux premiers morceaux délicieusement accueillants et posés. La suite alterne les ambiances diverses et variées mettant en scène un Angil plus mélodieux que jamais, aussi à l’aise sur le versant le plus lumineux de la montagne pop (Jackson Jr. Redding) que sur son côté le plus obscur (Lipograms). Le survolté Kira # 2 et l’imposant Finland & Platform (sorte de trait d’union entre le prédécesseur Oulipo Saliva et le projet parallèle Jerri) finissent de parachever un album qui en deviendrait presque indispensable. Plus créatif et inspiré que jamais, Angil entre dans la cour des grands en tenant ses petits camarades par la main et voit se tourner vers lui nombre de regards ébahis.
Comme souvent on reste sans voix devant la musique d’Angil, érudit pop tombé très tôt dans la bassine de songwriting. En clair, quand ce prodige sort une nouvelle galette, on s’y jette corps et bien. On replonge ! Sans calculer outres mesures les conséquences, ni même essayer de relativiser quoique ce soit. Un truc qu’on fait pourtant assez souvent, surtout lorsque la dithyrambe des maisons de disques tentent de nous transformer des vessies en halogène.
Mais non, là rien de tout ça, on plonge, point barre . Pourquoi ? Et bien déjà primo parce que la maison en question c’est We Are Unique Records, et comme son nom l’indique elle n’a pas tellement de concurrent. On peut leur faire confiance, chez eux on y voit comme en plein jour, pas besoin de loupiotes.
Et secundo, on fonce surtout parce que dès la première écoute, on l’entend nettement la liberté de ton, le classieux du verbe, ce petit supplément d’âme qui vous titille les synapses. Si, si je vous assure !
En gros, The And, c’est onze titres pour neuf invités : huit chanteuses – entre autres Françoiz Breut, Laetitia Sadier de Stereolab, Emma Pollock des Delgados… – et un chanteur – Jim Putnam des Radar Bros. . Angil et ses Faces Cachées ont bel et bien décidé de partager.
ATTENTION !! MESDAMES & MESSIEURS …AUJOURD’HUI c’est PORTES OUVERTES…y’en aura pour TOUS LES GOÛTS !!
Et du goût, y’en a à revendre chez eux. Prônant l’agencement tous risques plutôt que le confort de la formule toute faite, ils n’hésitent pas à brouiller les pistes, bariolant leurs mélodies de couleurs intimes ou leur coulant les pieds dans un bloc de béton. Imposant une contrebasse ici, poussant les portes d’un bastringue hip-hop par là-bas. Et se foutant du tiers comme du quart de cette engeance populaire qui voudrait que, comme condition sine qua non de réussite, la cohérence d’un disque soit incontournable.
Certes, c’est un peu le bocson sur The And, y’a du monde au balcon, mais regardez, tous sont bien sapés, propres sous eux, donnant le meilleur d’eux-même, se transcendant pour tout vous dire.
Alors si le cadre rassurant du précédent Ouliposaliva, où le concept prenait le pas sur l’ambiance – avec force à propos, pas de soucis là-dessus -, si ce cadre donc fait ici défaut, sachez que les plaisirs sont ailleurs. Dans une musique plus instinctive, directe, organique. Une musique qui adore taquiner l’auditeur, hésitant entre l’eau et le feu, l’opium et l’adrénaline. Mais qui finit toujours par trouver une terre d’asile…Bang ! Bang ! En plein cœur !
Ah bé oui, on vous avez prévenu…on a replongé !
Chronique du disque par Michaël Patin dans MAGIC
Interview vidéo du groupe sur France Info Culture à l’occasion de leur concert aux Nuits de Fourvières.
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