Qui sont Midget! ? Qui se cache derrière ce nom aux allures de mot d’esprit ? Claire Vailler (guitare, chant) et Mocke (guitare, choeurs), fort de son expérience avec Holden.
Ces deux-là n’en sont pas à leur coup d’essai et lorsqu’on écoute Lumière d’en bas pour la première fois, la maturité et la finesse de leur musique s’imposent comme une évidence.
Les douze titres de l’album sont donc portés par une aura lumineuse idéale pour sillonner des chemins de traverse , et explorer par le bas les secrets d’un langage musical et ses idiomes vernaculaires.
Tantôt atmosphérique (Low Water), jazz et espiègle (Scottish Way), urbain et oblique (Le vert et le gris), le groupe rappelle Yo La tengo par sa capacité à arpenter des paysages sonores sans jamais perdre son identité, mais un Yo la Tengo qui aurait été nourri à Benjamin Britten autant qu’à Caetano Veloso. L’armature reste un mélange subtil de pop et de folk qui trouve sa quintessence dans Les mailles ou As in a ball (sorte d’écho lointain à Broadcast).
On s’enivrera des harmonies sibyllines et complexes, des arpèges en dégradé aux allures de pièce classique et leurs contrepoints électriques en ombres chinoises.
Une musique de mouvement, quoique fermement ancrée mélodiquement : on ne noie pas le poisson dans l’éther, on lui fait prendre le large. Il s’agit de préserver un écrin pour les savants mélanges et autres alchimies. C’est donc très naturellement que les langues de Molière et de Shakespeare cohabitent sans heurts.
Autant d’ingrédients si précieux appellent bien des écoutes. On regrettera déjà que l’album soit terminé mais avec Midget! et sa lumière d’en bas, la nostalgie n’a pas d’air de tristesse, elle ouvre une bulle d’air vers un peu plus de grâce et de désir.
leur premier album sous le nom de Midget !, de poésie marine et mélodies supérieures, est une des plus belles choses arrivées cette année (…) et l’on tombe dans leur rêve comme Stendhal s’évanouissait dans les tableaux des maîtres anciens. Chef-d’œuvre.
CHRONIC’ART
Empreinte d’une poésie opiacée qu’on serait tenté de rapprocher de celle de Pablo Neruda ou d’Henri Michaux, l’écriture de nos deux amoureux se voit magnifiée par des lignes de guitares aux perspectives multiples, que soutiennent des claviers aussi discrets qu’essentiels. Parfois augmentée d’un xylophone et d’une batterie discrète, la musique épurée de Midget! a le mérite de n’offrir que sa seule ivresse mélomane, telle « une secousse qui pleure comme un alcool »
MAGIC Revue Pop Moderne
Totalement dénuées d’effets, ces entêtantes miniatures pareilles à des fées attrapent l’oreille (et le coeur) sans avoir l’air d’y toucher. Leur rayonnement n’en est que plus grand.
LES INROCKUPTIBLES
12 morceaux essentiels et indissociables qui constituent le petit chef-d’oeuvre qu’est « Lumière d’en Bas », grand disque de l’année 2012 passée.
POPNEWS – Matthieu Chauvaud
L’envoûtement est total (…) »The Scottish Way » et « Don’t Ever » (pivot et pièce maîtresse du disque) nous font définitivement échapper à l’attraction terrestre.
POPNEWS – Vincent Arquillière
Ce disque est une merveille de folk, un disque à tiroirs dans lesquels il y a des puits sans fond qui fourmillent d’idées brillantes. L’on y croise des fantômes bilingues d’origine multiple, baignant dans l’eau froide, pratiquant tour à tour le jazz, la bossa nova, le psychédélisme tranquille et serein, tout en dansant la valse.
FROGGY’S DELIGHT
Outre la richesse harmonique qui constitue la signature du duo, une gravité envoûtante fait surpasser aux chansons leur formes de comptines.
INDIEPOPROCK
L’espièglerie et l’onirisme poétique mènent une danse gracieuse au clair de lune. Lumière d’en Bas porte en lui toute l’audace et la fraîcheur de ceux qui se livrent à l’inconnu.
OBSKÜRE MAG
Est-ce le goût de l’improvisation, de l’aventure, le fait de transformer chaque titre en poème, en histoire aux interprétations infinies, qui ravit autant ? Impossible à dire. Quelque chose foudroie, souvent quand on s’y attend le moins. Touché par la grâce de la première à la dernière minute.
POP AND FILMS
Voici donc un disque entre ombre et lumière, délicat et gracieux, aux mélodies et aux harmonies vocales absolument magnifiques.
BENZINE
Midget! mériterait la lumière d’en haut (…) elle est de celles qui subliment la tristesse; trois premiers titres en forme de crève-coeur en annoncent neuf autres, jazzy, mélancoliques et parfois déchirants.
RIF RAF
Un disque lumineux et reposant.
LONGUEUR D’ONDES
Un album inépuisable et tenace aux écoutes multiple.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
Midget !, c’est comme regarder ces danseurs flamands exécuter leurs interprétations contemporaines, oniriques et doucement sauvages d’une pièce de Ravel – version chanson folk.
TRIP TIPS
Les morceaux sont en effet habités de zones d’ombre, de voix angéliques et de guitares pernicieuses. Curieux mélange, où folk anglo-saxonne, mélodie à la française et dérives instrumentales toxiques croisent le fer. Et il n’y aura pas de gagnant.
LES MAITRES FOUS
LES INROCKUPTIBLES
Un duo français plein de charme, d’épines et de malice.
Déjà joliment peuplée, la maison toulousaine We Are Unique! Records vient d’accueillir un très avenant nouveau résident, en l’occurrence un duo composé de Dominique Dépret (alias Mocke, membre fondateur de Holden) et Claire Vailler, répondant au nom de Midget! L’insolite association de ce mot, signifiant “nain” dans la langue de Bob Dylan, et d’un point d’exclamation constitue un premier indice de la malice dont les deux partenaires sont capables.
De fait, leurs chansons douces-amères, qui refusent obstinément de choisir entre pop-folk anglo-saxonne et chanson française, sortent subtilement de l’ordinaire et dessinent une trajectoire des plus singulière. Totalement dénuées d’effets, ces entêtantes miniatures pareilles à des fées attrapent l’oreille (et le coeur) sans avoir l’air d’y toucher. Leur rayonnement n’en est que plus grand. Jérôme Provençal (06 février 2013, 3,5/5)
L’histoire commence par une poignée de disques comme autant de secrets bien gardés, mais jamais perdus de vue. Fil conducteur d’Holden, Silvain Vanot, Dogbowl, Swann et l’immense duo Arlt, le guitariste et compositeur Mocke Depret tutoie les anges à longueur de sillons. Sa Jazzmaster aérienne n’a de cesse de dépeindre une discothèque idéale allant du Velvet Underground à Television, en passant par Robert Quine, Mayo Thompson, Marc Ribot, Syd Barrett et John McGeoch. Mais l’homme ne s’intéresse pas qu’à la guitare, son écriture oblique trouvant régulièrement écho dans les plus belles pièces de Thelonious Monk, Robert Wyatt, Sparklehorse, Chet Baker, Kurt Weill ou Billie Holiday… On l’a dit, sa musique polymorphe est une somme de bons goûts. Sous l’ironique nom de Midget!, ce génie exilé à Bruxelles et sa compagne Claire Vallier (chant, guitare, compositions) livrent aujourd’hui un premier album bilingue simplement immense, dans lequel il fait bon s’abandonner. Au fil des écoutes, ces douze chansons intimistes révèlent des trésors dorés à l’or fin. Introduit par Low Water, merveille en clair-obscur électrique, Lumière D’En Bas alterne comptines en accords mineurs d’intérêt majeur (As In A Ball, Don’t Ever, Sleepwalker), pop songs mutines (Cet Air, Wheel The Real), bossas funambules (À Ciel Ouvert, Corazon) et pied de nez à Kurt Weill (The Scottish Way). Déroulant Les Mailles d’un disque taillé sur mesure pour les amateurs de spleen léger mis en musique et porté par une voix magnifique (à l’image du prénom de la chanteuse), le duo a enregistré sous des cieux parisiens encombrés en compagnie de Oomiaq, jadis croisé aux côtés de Murat — ce dernier ayant déjà collaboré avec Holden. Empreinte d’une poésie opiacée qu’on serait tenté de rapprocher de celle de Pablo Neruda ou d’Henri Michaux, l’écriture de nos deux amoureux se voit magnifiée par des lignes de guitares aux perspectives multiples, que soutiennent des claviers aussi discrets qu’essentiels. Parfois augmentée d’un xylophone et d’une batterie discrète, la musique épurée de Midget! a le mérite de n’offrir que sa seule ivresse mélomane, telle « une secousse qui pleure comme un alcool ». Renaud Paulik
Midget ! est un duo fondé en 2009 par Claire Vailler et Mocke. On connaissait Mocke comme cofondateur du groupe pop parisien Holden, ou pour ses arcs électriques tendus entre Sing-Sing et Eloïse Decazes au sein de Arlt, ou encore jouant aux côtés de Kelly de Martino, Silvain Vanot ou Dogbowl. Le voilà faisant le contrepoint guitaristique à la voix délicate de Claire Vailler, rencontrée lors d’un concert de Arlt, où elle interprétait seule avec sa guitare des chansons composées par elle sur des poèmes d’Emily Dickinson et W.B. Yeats. Chanté en français et en anglais, accompagné de petites potions électroniques par Oomiaq (du groupe Milenka), leur premier album sous le nom de Midget !, de poésie marine et mélodies supérieures, est une des plus belles choses arrivées cette année.
Arpèges de guitares aquatiques, bulles électroniques, chœurs flottants, refrains s’envolant, tout Lumière d’en bas oscille tel le bouchon du pêcheur entre surface et profondeur, enfance de l’art (liberté) et art de l’enfance (comptines), et semble raconter l’histoire de ces habitants des fonds marins obligés de rejoindre la terre ferme et le feu du grand air. Claire Vailler sonne ainsi sirène, douce voix fragilisée par l’oxygène, hantée comme le fut celle de Trish Keenan de Broadcast, ou au funambule accent charmant, un peu Claudine Longet, un peu Astrud Gilberto. Remontant depuis les abysses, eau profonde, chant des baleines et sonar de dauphins, on croit entendre le début Low Water évoquer l’impossible rencontre entre l’eau et le feu, ou les « antipathes », ces habitants des antipodes (du latin antipodus : « dont les pieds sont situés à l’opposé »), imaginés par Alice et Lewis Carroll. Plus loin, The Scottish Way sera aussi une chanson funambule, entre haut et bas, intérieur et extérieur, comme Edimbourg est une ville schizophrène, partagée entre ancien et nouveau. Plus loin encore, Don’t Ever évoque l’impossible conciliation, chanson de précaution envoyée par la sirène à un prétendant éconduit, qui ferait mieux de s’acheter un cœur (« Buy yourself a earth, for what it’s worth »), chanson qui se finit en valse, rengaine, reprise et tournerie : « Things remains the same, cast in the sand ».
Car la rencontre a bel et bien lieu, picking savants de guitares et chant comme un flux et un reflux s’enlacent, s’entrelacent, dansent ou avancent du même pas sur As in a Ball, ritournelle aux chœurs rêveurs , dont les paysages rappellent ceux fantastiques de Pram ou de Broadcast, encore, hantologie liquide, peuplée de sorcières aux longs cheveux flottant et de fantômes errants dans de profonds labyrinthes, limbes ou purgatoire. L’en bas du titre évoque ainsi l’eau matricielle, mais aussi le monde des rêves, sur ce Sleepwalker où guitares sèche et mouillées se répondent de chaque côté de l’écume, cloches et gongs réverbérés ouvrant la porte des songes.
Les cordes de la guitare finissent par hameçonner le poisson, et sur Les Mailles, la sirène est prise dans les filets de la vie, sortie du bain trop tôt, ramenée à la terre ferme, « du sable entre les dents », mélancolique (humeur saturnienne), nostalgique du sentiment océanique, début et fin de tout. « C’est qu’il fallait s’arracher à la mémoire des temples de sable » (Le Vert et le gris), chante-t-elle tandis qu’un orgue file le long de la superbe mélodie. La voilà passée de l’autre côté, à la surface, là « où les arbres touchent le ciel » et c’est rien moins que le féminin et le masculin, élémentaires, qui se rejoignent et se confrontent, à ciel ouvert.
Car oublié le bain amniotique, c’est la guerre en surface : « têtes de fer », « corps sans voix », « des centaines de formes restent sur le carreau », « la guerre est dans l’oubli ». On se retrouve sur le champ de bataille, au milieu du bruit blanc (White Noise et Delia Derbyshire habitent Cet air, il va nous manquer, comme une chanson de Noël triste) et l’on tombe dans leur rêve comme Stendhal s’évanouissait dans les tableaux des maîtres anciens (It’s a Work of Art). Chef-d’œuvre. Wilfried Paris – le 07 décembre 2012
Imaginez-vous sur un bateau. Vous vous cognez la tête contre le mât puis passez par-dessus bord. L’esprit embrumé, vous vous réveillez sur un bout de plage surréaliste rempli de sirènes qui chantent de manière totalement hypnotisante. C’est en gros ce à quoi ressemble Midget!. Leur album n’est qu’une longue suite de chansons de pop-folk cotonneuse, enivrante et aérienne. La musique est rigoureusement minimaliste – Midget! ne se compose que de deux personnes : Claire Vailler et Dominique Depret. alias Mocke, ancien membre de Holden -les sons sont ronds, plein d’échos, toujours doux et clairs, l’intensité est constante. Bref, il est parfaitement déconseillé d’écouter ce disque au volant d’un quelconque engin à moteur tant il a été conçu pour rêvasser. Le chant, qui se Partage entre le français et la langue de Shakespeare, vient parfaitement se greffer aux guitares, tantôt sèches, tantôt électriques. Un disque lumineux et reposant. Yves Tradoff
Leur nom provient d’un rêve. Leur musique, allégorie d’ombres chinoises, prend forme grâce à un imaginaire généreux en visions, en mots et en notes. Midget ! c’est le doué Mocke (Holden, Arlt) à la guitare et Claire Vailler au chant un duo comme on en croise des milliers dans une vie, à la différence que celui-ci renferme la particularité de ne ressembler à aucun autre, de marquer les esprits par une singularité de langage. Lumière d’en bas est leur premier album, et porte en lui toute l’audace et la fraîcheur de ceux qui se livrent à l’inconnu, convaincus d’avoir quelque chose à offrir. Claire promène sa voix, lui fait faire des cabrioles (« The scottish Way » et ses mouvements malicieux) et se pose toujours avec grâce sur les arrangements de cordes de son complice : un instrumentiste inventif, souvent en retrait, mais toujours dans la bonne tonalité. Des décors sonores sur-mesure pour des textes se balançant entre la langue de Molière et celle de Shakespeare, où l’espièglerie et l’onirisme poétique mènent une danse gracieuse au clair de lune. La mélancolie, toujours contenue, épouse sur la plupart des titres une nostalgie satinée… l’âme n’est ici jamais torturée (« A Ciel ouvert », subtil et prenant). Entre pop jazzy et folk aérienne, les chansons de Lumière d’en bas sont des lumières à l’éclat voilé, emplies de sentimentalité et qui se logent quelque part en nous… qu’on le veuille ou non. Yänn Mondragon
J’ai toujours aimé les gens en marge… et disons le franchement, sortir un disque sous le nom Midget ! en plein boum du Hobbit m’excite au plus au point ! Derrière ce petit nom se cachent la superbe Claire Vailler (Transbluency) et le génial Mocke (Holden, Arlt, le meilleur guitariste franco/belge du monde).
Ce disque est une merveille de folk, un disque à tiroirs dans lesquels il y a des puits sans fond qui fourmillent d’idées brillantes. L’on y croise des fantômes bilingues d’origine multiple, baignant dans l’eau froide, pratiquant tour à tour le jazz, la bossa nova, le psychédélisme tranquille et serein, tout en dansant la valse.
De part son caractère hanté quasi folklorique auquel se mêlent d’ingénieux bidouillages quasi électroniques, la galette m’évoque le Parallelograms de Linda Perhacs. La voix de Claire est d’un surréalisme féerique, mélodiquement implacable, et semble constamment naviguer vers les cieux. Pendant ce temps, Mocke interprète des mélopées incroyables, aussi bien inspirées qu’inspirantes, dont lui seul a le secret. Un morceau comme « Don’t Ever » est un véritable bijou de composition, la partie guitaristique finale étant l’un des plus beaux hymnes à l’amour qui soit.
Ce disque est un disque hivernal, qui hiberne en son sein de précieux rayons de soleil, qui s’approvisionnent de toute la beauté du monde. Il est très agréable à écouter chez soi, mais surtout sur la route et réchauffe le coeur. Une fois l’album fini, si je savais bien qu’une fois éteint le feu ne laisse qu’une lueur tiède, il laisse aussi, et avant tout, ces miraculeuses Lumières d’en bas qui ne cesseront jamais de briller de par leurs enchantements, en boucle et en boucle.
Magistral. Sam Nolin
Sorti fin 2012 chez We are Unique ! Records, Lumière d’en bas n’est chroniqué qu’aujourd’hui sur ADA. Ce n’est pas un hasard : le disque n’a pas fait l’unanimité dans nos rangs. Bien que j’en sois l’un des soutiens les plus fervents au sein de l’équipe, je comprends.
Je comprends que la magie de Midget ! n’opère pas nécessairement auprès de toutes les oreilles/cerveaux/coeurs/jambes. D’ailleurs, mon hypothèse est que le duo français accorde bien peu d’importance au grand nombre, voire à l’aspect fédérateur ou non de leur musique : à mon avis, Midget ! joue avant tout pour soi. Attention, je n’ai pas dit qu’il nageait dans un vase clos : si l’on adhère, on flotte forcément à leurs côtés, on ressent ce qu’ils partagent, on communique, même. À l’écoute de Low water, Les mailles ou Sleepwalker, je me surprends régulièrement à leur sourire.
Disons donc que Lumière d’en bas s’adresse à une personne. Rencontrée il y a quelques années, Lisa Germano m’avait marqué en affirmant qu’au fond, elle n’avait pas l’impression de faire de la musique pour un public, aussi restreint fût-il, mais plutôt pour un individu. Si sa chanson touchait aussi profondément que dans son intention de départ UNE personne, alors son pari était gagné. Je pense que Midget ! est de cette trempe.
Ce qui est également manifeste dans leur musique, c’est l’écriture à deux. La recherche constante du lien, du ’et’ entre Claire et Mocke. Certes, l’un comme l’autre ont une vie avant Midget ! et savent l’utiliser comme l’outil qui fait prendre ce ciment, mais c’est réellement le présent qui compte, l’interstice que l’on voit naître, la complicité qui émerge de l’interaction entre les voix et les guitares, souvent doubles. Les arrangements ne s’y limitent pourtant pas, contrairement à la formule qu’ils appliquent en concerts (hautement recommandés aux amateurs de moments de grâce). Claviers discrets, boîtes à rythmes savamment dosées (parfois presque à l’excès, paradoxalement) : les effets rappellent que nous ne sommes pas exactement devant la récolte de la dernière pluie.
Chronique tardive oblige, beaucoup de jolies choses ont déjà été écrites sur Lumière d’en bas. L’ombre de Holden, l’influence bien assumée de Françoise Hardy (on a d’ailleurs peu fait ressortir celle de Linda Perhacs, assez apparente à mon goût, la virtuosité de Mocke, l’un des meilleurs guitaristes français, façon doigts-dans-le-nez-mais-humble.
J’ajouterais simplement que, pour qui souscrit, ce disque est un appel à la ré-écoute. C’est devenu un cliché d’écrire ça, je vous épargne le couplet sur l’immédiateté contemporaine, la consommation tout ça, mais il faut avouer qu’un album aussi inépuisable et tenace aux écoutes multiples fait du bien. En tout cas, me fait du bien, à moi. Martha Voyl
En attendant un nouvel album de Holden – le premier depuis « Fantomatisme » en 2009 – qui ne devrait plus trop tarder, il est vivement conseillé de se pencher sur les projets « parallèles » des deux membres fondateurs du groupe, Armelle Pioline et Mocke. Après l’album solo de la première sous l’alias Superbravo, c’est le second qui s’y colle avec sa compagne Claire Vallier et quelque complices, sous le nom de Midget!. A priori, les fans de Holden ne devraient pas être totalement dépaysés par « Lumière d’en bas » : la voix de Claire est voisine de celle d’Armelle, et le jeu de guitare de Mocke, toujours aussi fin, délié et inventif, est d’emblée reconnaissable.
On note quand même quelques différences. La plus notable réside dans le partage à parts à peu près égales des textes entre anglais et français, qui pour autant ne nuit pas à l’homogénéité du disque. Ce balancement entre les deux idiomes apparaît d’ailleurs assez anecdotique, ou du moins peu signifiant : on ne décèle ici ni la volonté de certains groupes actuels de “faire sonner la pop en français”, ni, à l’inverse, le désir de s’ouvrir à un plus large public par l’emploi d’une langue “internationale”. Le principal changement tiendrait plutôt dans l’abandon des productions richement ornées auxquelles nous avait habitués Holden, au profit d’un certain minimalisme qui n’est jamais synonyme de sécheresse, et qui est d’ailleurs enrichi par un beau travail sur les chœurs.
Disque de duo, “Lumière d’en haut” est aussi un disque de dialogue entre elle et lui. Sur « As in a Ball », la voix semble s’enrouler autour des notes de guitare ciselées telle une vigne vierge sur une treille, impression renforcée par les sonorités arrondies de l’anglais : « swirling », « shimmering », « strolled », « flourishing », « whirl »… La pochette signée par notre collaborateur Julien Bourgeois, avec ses formes courbes, labiles, entrelacées, pourrait d’ailleurs figurer une représentation visuelle de cette musique toute en volutes sonores, qui refuse les angles droits. « Les Mailles », qui suit, est plus proche de Holden, en tout cas du Holden de « Fantomatisme », s’éloignant des canons de l’écriture pop pour tenter de nouvelles approches. L’envoûtement est total, comme sur le très sobre « A ciel ouvert ». Le texte, mystérieux, peut évoquer à la fois Dominique A à son plus poétique et Arlt (avec qui Mocke collabore), relevé d’un zeste d’amour courtois. Puis « The Scottish Way » et « Don’t Ever » (pivot et pièce maîtresse du disque) nous font définitivement échapper à l’attraction terrestre. Des réminiscences de vieille Europe (madrigaux, folk anglais, valse…) y sont réduites à une épure : voix, guitare, un peu de claviers. Mais quelle richesse, quelle musicalité ! On pense aux miniatures que sortaient Les Disques du Crépuscule il y a une trentaine d’années.
La suite, sans atteindre de telles altitudes, confirme la tranquille singularité du projet de Claire et Mocke, groupe funambule qui défie les catégorisations hâtives (pop, chanson, folk, jazz, voire psychédélisme…) et semble peu soucieux d’emporter l’adhésion de l’auditeur dès la première écoute, sans pour autant surjouer le mystère. C’est tout à leur honneur, et c’est ce qui nous rend leur musique si précieuse. Vincent Arquillière
Midget ! c’est Mocke et Claire Vailler (rencontre ici), duo sans étiquette qui nous invite à un voyage poétique et cinématographique en diable. A l’écoute de leur premier album, Lumière d’en bas, le temps se fait mouvant et les mots retrouvent un mystère inespéré. On plonge, on se perd, on tombe amoureux, on tombe tout court. On ferme les yeux et on se laisse guider par une voix joueuse, séduisante, vénéneuse, qui parvient à être tout à la fois. Bref, insaisissable.
Beauté inestimable de l’abstraction. As in a ball évoque une contine ou une berceuse, Don’t ever est aussi bouleversant qu’une déclaration d’amour ou une rupture définitive, Low water nous plonge dans la brume la plus totale, The scottish way nous donne la sensation de sautiller dans les recoins les plus insoupçonnés de notre inconscient. On avance et on s’égare, on est pourtant allongés les yeux fermés. On part très loin, le cœur s’ouvre, se serre. Des tas de magnifiques paysages, de décors, se dessinent dans nos têtes. Il suffit d’un accord, d’un couplet, d’un seul mot même, pour que naisse l’obsession.
Le morceau Corrazon se déploie. « Dans ma rue des centaines de formes restent sur le carreau… ». On se repasse le morceau des dizaines de fois, et les poils s’hérissent toujours de la même façon sur cette phrase qui se lance, cet air, cette voix. Impossible de comprendre pourquoi. Est-ce le goût de l’improvisation, de l’aventure, le fait de transformer chaque titre en poème, en histoire aux interprétations infinies, qui ravit autant ? Impossible à dire. Quelque chose foudroie, souvent quand on s’y attend le moins. Parfois du premier coup, parfois plus tard. Pour qualifier à sa juste valeur ce disque, il faudrait le fredonner. Ou bien le décrire en esquissant le plus pur des sourires. Un sourire comme celui que l’on peut avoir quand l’espace d’un instant plus rien n’a d’importance : on est juste bien, on est là mais ailleurs, tout n’est plus que caresse, douceur.
C’est un album qu’on prendrait autant de plaisir à lire qu’à écouter. On se l’approprie, on s’envole grâce à lui vers de nouveaux mondes imaginaires. On y croise des personnes, des fantômes, des souvenirs. Aussi élégant et troublant en français qu’en anglais, chaque titre à sa propre atmosphère, porté par une rare vulnérabilité. Les mailles, Sleepwalker, Le vert et le gris, A ciel ouvert : on aurait envie de citer tous les titres juste pour le plaisir, juste pour se remémorer tout ce qui nous est passé par la tête en les découvrant. Multitude d’émotions et de sensations. On devient sentimental, comment ne pas le devenir quand une musique vous touche comme ça, belle comme un miracle ?
Touché par la grâce de la première à la dernière minute, faisant l’effet d’une séance d’hypnose, Lumière d’en bas est si envoûtant qu’on jurerait qu’il s’agit d’un mirage, d’une voix qui résonne dans notre tête, presque trop familière pour être réelle. On se repasse le disque, jusqu’à la déraison. Il ne s’épuise pas, le mystère reste entier. Lumière d’en bas existe bien, et c’est un vrai trésor. Gaspard Granaud
Un album de folk poétique et rêveur à la subtilité harmonique inaccoutumée. Chanté en français et en anglais.
La musique sur le premier album du tout jeune duo Midget ! serpente et se faufile à la cadence de ses guitares étouffées. C’est un animal rêveur, d’apparence modeste, mais qui recouvre peu à peu vos sens, à votre insu, ouvre ses pattes membranées pour vous inspirer des sensations. Selon les heures du jour, « Lumière d’en bas » peut apparaître comme un traitement plus ou moins insolite, toujours bénéfiques à vos sens. Je me réjouis toujours de nouvelles grâces, de nouveaux moments de langueur, de petites félicités harmoniques, pensant entendre peu à peu les mécanismes qui font l’irrévocable beauté de la musique toujours légère de Midget !. On se laisse porter par des instants fugaces : ce refrain par exemple, « Les serments se font à ciel ouvert/tu le sais, Amour, tu le sais. » Pour mériter leur étiquette de « meilleur duo/groupe dream-folk de l’année », ils n’ont qu’à nous confronter à des évocations de rêve pur : la parfaite Sleepwalker, et une ligne ça et là, sur Les Mailles par exemple : « C’est un tel éclat que l’on ne voit jamais/Au-delà des cercles d’ambre sous les paupières ».
On imagine combien il est difficile d’enregistrer un album aussi doux sans échouer. Claire Vailler et Mocke ont tiré ensemble tous les fils invisibles de ces chansons françaises ou anglaises, empruntant à la poésie de ces deux langues d’une façon vraiment personnelle. Inspirés par de délicates structures mélodiques jouées à la guitare, ils les ont embellies de claviers discrets et d’autres instruments servant de ponctuation et donnant des visions féériques à leur partition. Le résultat a une intimité, une douceur qui s’intensifie avec ses velléités progressives.
Claire décide de chanter de mille façons, court le danger de ne pas trouver le ton juste. The Scottish Way ou Le Vert et le Gris semblent danser plusieurs mouvements simultanés et trouvent dans ces mouvements une identité et une nouvelle assurance. Outre la richesse harmonique qui constitue la signature du duo, une gravité envoûtante fait surpasser aux chansons leur formes de comptines, lorsqu’on évoque un désir rejeté sur Don’t Ever ou l’arrivée de l’hiver sur Cet Air. Bertrand
La musique sur le premier album du tout jeune duo Midget ! serpente et se faufile à la cadence de ses guitares étouffées. C’est un animal rêveur, d’apparence modeste, mais qui recouvre peu à peu vos sens, à votre insu, ouvre ses pattes membranées pour vous inspirer des sensations. Selon les heures du jour, Lumière d’en bas peut apparaître comme un traitement plus ou moins insolite, toujours bénéfiques à vos sens de diverses façons. Je me réjouis toujours de nouvelles grâces, de nouveaux moments de langueur, de petites félicités harmoniques, pensant entendre peu à peu les mécanismes qui font l’irrévocable beauté de la musique toujours légère de Midget !. On se laisser porter par des instants fugaces : ce refrain par exemple, « Le serments se font à ciel ouvert/tu le sais, Amour, tu le sais. » Pour mériter leur étiquette de « meilleur duo/groupe dream-folk de l’année », ils n’ont qu’à nous confronter, ce qu’ils font, à des évocations de rêve pur : la parfaite Sleepwalker, et une ligne ça et là, sur Les Mailles par exemple : « C’est un tel éclat que l’on ne voit jamais/Au-delà des cercles d’ambre sous les paupières ».
On imagine combien il est difficile d’enregistrer un album aussi doux sans échouer. Claire Vailler et Mocke ont tiré ensemble tous les fils invisibles de ces chansons françaises ou anglaises, empruntant à la poésie de ces deux langues d’une façon vraiment personnelle. Inspirés par de délicates structures mélodiques jouées à la guitare, ils ont poussé les enveloppes et les ont embellies de claviers discrets et d’autres instruments servant de ponctuation et donnant des visions féériques à leur partition. Le résultat a une intimité, une douceur qui s’intensifie avec ses velléités progressives.
Claire décide de chanter de mille façons, court le danger de ne pas trouver le ton juste. The Scottish Way ou Le Vert et le Gris semblent danser tant de mouvements simultanés et trouver dans ces mouvements apparemment disjoints une identité et une nouvelle assurance. « J’ai perdu mon cœur, j’ai perdu ma folie/contre ma peau/Avant de la laisser couler sur l’étendard ou la foule qui s’éloigne. » Midget !, c’est comme regarder ces danseurs flamands exécuter leurs interprétations contemporaines, oniriques et doucement sauvages d’une pièce de Ravel – version chanson folk.
Outre la richesse harmonique qui constitue la signature du duo, une gravité envoûtante fait surpasser aux chansons leur formes de comptines, lorsqu’on évoque un désir rejeté sur Don’t Ever ou l’arrivée de l’hiver sur Cet Air. Cette dernière est une petite gemme qui entrecroise les mélodies. Puis vient Wheel the Real. « Rip the bitter and sour/things that creep at your side. » On peut sentir ces choses rampantes gratter de leurs petites pattes espiègles et vous inculquer chacune une image, un mot, un son, une contribution précieuse et parfois amère. Le refrain est encore de ces moments chatoyants : « You reap what you sow but it’s not what you are/Until you decide you will never never never/Know who is to blame if you’re on the wrong side.” On se laisse porter et déposer ailleurs, par la seule poésie des mots.
Après les années, Holden, et le récent disque du collectif, Arlt,, Mocke, revient dans un nouveau projet,, Midget !, cette fois en compagnie de la chanteuse, Claire Vailler., Et c’est sur l’excellent label, We are, Unique records, que parait ce premier album, soit une suite de chansons pop folk jazzy délicates et mélancoliques, remplies de poésie comme il nous a rarement été donné l’occasion d’en entendre durant cette année 2012., Dans les douze titres subtilement arrangés de, Lumière d’en bas,, Claire Vailler, alterne textes en français et textes en anglais portés par une voix douce et rassurante sur laquelle viennent se poser les notes de guitare claires de, Mocke., Voici donc un disque entre ombre et lumière, délicat et gracieux, aux mélodies et aux harmonies vocales absolument magnifiques qui rappellent par moment les plus belles chansons de, Holden, (les mailles,, à ciel ouvert…). Un disque qui constitue en tout cas une entrée en matière plus que réussie pour ce duo très bien assorti.(4.0) Benoît Richard
L’interview du groupe avec FROGGY’S DELIGHT le 16 Octobre 2012.
L’interview du groupe avec SUBJECTIVE Obsessions Pop
Le 5+5 (Leurs 5 disques favoris de tous les temps) du groupe avec BENZINE
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