Du noise au folk en passant par le garage, ce premier album « Love songs » d’Inflatable Dead Horse frappera en plein cœur tous les fans éperdus de Bill Callahan, Velvet Underground, Breeders, Leonard Cohen et The Fall. Une révélation.
Daniel Mark Williams grandit pendant les années 80 dans un petit village imprononçable (Ynysybwl) dans les « Valleys » du Sud du Pays de Galles, célèbre surtout pour ses mines de charbon dont la fermeture causée par la politique ultralibérale de Margaret Thatcher précipitera une bonne partie de la population dans le chômage de masse, l’alcool et l’héroïne.
Bien que britannique, Dan n’accroche pas à la mode de la Brit-pop et encore moins aux chanteurs locaux gallois. Mais à 16 ans, comme pour beaucoup d’adolescents du monde entier, sa vie va changer avec la découverte de la K7 de l’album Nevermind de Nirvana offerte par un de ses amis du lycée. Pour le Noël suivant sa mère lui achète une guitare que Dan découvre cachée dans un placard dès le mois d’Octobre, si bien que le jour de Noël il feint d’être surpris mais il sait déjà jouer « Come as you are ». Dan remonte ensuite la piste des Pixies, Butthole Surfers, Mudhoney, Black Flag, Dinosaur Jr… et commence à composer ses premières chansons dans sa chambre à l’aide de son lecteur enregistreur cassette : ainsi apparaît déjà la splendide ballade « Green Light » qui rappelle la grâce de Leonard Cohen et Buffalo Springfield.
Après le lycée Dan part pour Cardiff, travaille chez un disquaire et monte son premier groupe garage punk The Stillborns avec deux colocataires, jusqu’à ce que la crise du disque entraîne la fermeture de la boutique en 2008. Sans emploi et un peu paumé, Dan entame un tour de France et termine son périple à Cajarc dans le Lot, où il s’occupe du jardin d’un ancien soldat Américain de la seconde guerre mondiale, Gerry Anspach, père de Solveig Anspach la cinéaste trop tôt disparue. A l’écoute de ses démos elle lui propose de composer la musique de son prochain court « Anne et les tremblements », ainsi qu’une chanson originale quelques années plus tard pour son film « Lulu Femme Nue ». Suite au décès de Gerry et après une brève errance dans sa Peugeot 306, Dan fonde un groupe avec Loïc Malavelle (rencontré sur un marché de Limogne et qui l’héberge pendant 6 mois) et son ami d’enfance Loïc Trumeau et le batteur multi instrumentaliste Thomas Fiancette (Tue Loup, Thomas Belhom, Loïc Lantoine…). Ils enregistrent ensemble un premier EP éponyme acoustique : Inflatable Dead Horse. Le groupe est ensuite rejoint par Bruno Almosnino (piano) et Philippe Caray qui remplace Fiancette à la batterie et dont le jeu plus sec permet au quintet d’assouvir ses penchants punks.
Après de nombreux petits jobs, c’est en mission au Centre d’Arts Contemporain d’Albi que Dan croise la route du Flegmatic avec qui il se découvre une passion commune pour Bob Dylan et Leonard Cohen. Mais Dan part en burnout et après 2 nouvelles semaines d’errance avec sa 306 dans le Languedoc, il décide de rentrer enregistrer ce premier véritable album « à la maison » chez Loïc Malavelle avec l’aide de Christophe Calastreng et Stéphane Ziegler du groupe OTTO. Après l’autoédition du disque au format LP en 2019, Le Flegmatic le fait découvrir à toute l’équipe de son label toulousain We Are Unique! qui tombe sous le charme du groupe et en fait même un de ses disques de l’année 2019. C’est tout naturellement que le label propose à Dan et son groupe une signature avec la réédition en 2020 de cet album afin de lui apporter la reconnaissance qu’il mérite.
Dans « Love Songs », la voix sombre et fantomatique de Dan hante ces 8 chansons, suspendue comme une bande de brume électrique au-dessus d’un village sans âge, donnant à cet album une vibration singulière et fiévreuse, presque transcendantale. Un véritable disque de chevet dans lequel on retrouve toutes les émotions de la vie : la joie, la colère, la mélancolie et l’amour. Un disque avec du cœur. Nous sommes très fiers de pouvoir vous faire découvrir ce groupe et sa musique.
Love Songs cache bien des trésors et rentrera difficilement dans les petites cases inventées par les critiques…une sincère sauvagerie alliée à une douceur folk et une tendance à la rêverie qui redonne foi dans ce que l’on appelait “le rock indépendant” et rappelle sans que cela porte préjudice au projet l’époque des Pavement, des early Mudhoney, Screaming Trees et Yo La Tengo, le You’re Living All Over Me de Dinosaur Jr., la noirceau de Leonard Cohen, les tendances élégiaques de Bill Callahan ou les tension paradoxales (un coup brutal, un coup tendre) des productions inclassables du label Flying Nun (The Clean, The Chills).
NEW NOISE décembre 2020 – noté 9/10
Une densité et une intensité rares, entre ballades folk apaisées et déflagrations fiévreuses. Et la voix, habitée, est au diapason des instrumentations convulsives.
ROCK’N’FOLK
La découverte d’un futur artiste / groupe majeur…Espérons que cette seconde chance que lui offre la sortie nationale de son chef-d’œuvre – oui, on pèse nos mots – convaincra Dan de rester en France et surtout de poursuivre la construction d’une œuvre aussi brillamment entamée.
BENZINE
CULTE – Ce sont les Stooges, les Pixies et le Velvet dans un seul et même album. Comment le monde peut il encore passer à côté de ce chef d’œuvre rock et folk avec de sublimes mélodies ?!
SENS CRITIQUE
Rock tranchant aux refrains efficaces…l’incandescence de Gun Club et cette fougue élégante des oubliés 22-20’s.
MOWNO
Une émotion Majeure.
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
Un disque à la perfection totale.
MUZZART
La musique d’Inflatable Dead Horse est un mélange de rock indé, d’after punk, de folk, de blues, d’americana, qui nous évoque des groupes tels que Luna, Dinosaur Jr., Yo La Tengo, Pavement, Nirvana, The Fall, The Gun Club. Les 8 morceaux de l’album sont de très bonnes qualités, tant au niveau texte que structure musicale, qui alterne avec tact, énergie noise/punk rock et folk « unplugged » à fleur de peau.
ABUS DANGEREUX – Le blog de Paskal Larsen
Laisser ce disque aux oubliettes aurait été un crime. Comment ne pas tomber amoureux de cette musique alliant force, intensité et contrastes des climats (entre rock, noise et folk), cette ardente flamme qui dure tout au long de cet album ?
FROGGY’S DELIGHT
« Love Songs » est un disque exceptionnel. Littéralement suspendu au-dessus du vide, d’une mélancolie déchirante, d’un spleen à la beauté renversante. Un disque au croisement d’un rock sensationnel, brûlant lancinant, et d’un folk abrasif.
INDIEPOPROCK
On comprends la nécessité de ressortir cet album d’une grande beauté et d’une pleine et parfaite intensité émotionnelle. Que celle-ci se manifeste à travers des guitares vrombissantes, distordues et cependant mélodieuses ou à coup d’arpèges presque cristallins on est profondément touché par la musique d’Inflatable Dead Horse !
RADIO CAMPUS GRENOBLE – Voix de Garage
Le combo n’est donc pas un simple répétiteur du rock qui passe devant notre porte depuis 70 ans, mais livre une partition originale d’une musique qui peut – doit – se réinventer et poursuivre une route pavée d’émotion et de grands frissons. On en redemande.
ROCK MADE IN FRANCE
Assurément, on tient là un grand disque de rock, et la naissance d’un vrai groupe derrière le songwriter. Espérons que ces “Love Songs” vont toucher le plus grand nombre grâce au toujours inspiré We Are Unique! records.
POPNEWS
Un mélange entre le Velvet Underground pour le côté bruitiste et un zest de Nirvana pour muscler un peu le son… L’album possède une véritable maturité qui est rare pour un jeune groupe ! A recommander pour tous les fans de rock indépendant.
NOUVELLE VAGUE
Il y a de la fougue, de l’entrain, difficile de ne pas entendre du Gun Club dans ces blues fiévreux hautement addictifs.
EXIT MUSIK
Inflatable Dead Horse fait de la musique pour survivre ou pour vivre une expérience avec une faim follement créative qui se retrouve dans chaque accord et dans chaque choix mélodique.
QUAI BACO
Au final, Love Songs est d’une beauté fiévreuse, contagieuse, véritable capharnaüm de sentiments et d’émotions. La joie, la colère, la mélancolie, l’amour, il y a du cœur dans ce disque. Et pour moi, un véritable coup de cœur de cette année.
BREAK MUSICAL
PSYCHEDELIC SWAMP& ROCK/HEAVY FOLK
Ne vous laissez pas abuser par les deux (excellents !) titres de pur garage qui ouvrent ce premier album d’Inflatable Dead Horse, l’explosif « Better Days » et le rageur « Burn It Down », car Love Songs (c’est son titre) cache bien des trésors et rentrera difficilement dans les petites cases inventées par les critiques. Hébergé sur We Are Unique!, le projet que Dan Williams, un musicien gallois installé depuis un moment dans le Sud-Ouest (entre Toulouse et le Lot exactement), a constitué avec des musiciens du coin, exprime merveilleusement toutes les tendances que nous aimons dans ce qu’il reste du rock actuellement. Une sincère sauvagerie alliée à une douceur folk et une tendance à la rêverie (sur le magnifique « Green Light », pic de l’album, mais il y en a d’autres !) qui redonne foi dans ce que l’on appelait « le rock indépendant » et rappelle sans que cela porte préjudice au projet l’époque des Pavement, des early Mudhoney, Screaming Trees et Yo La Tengo, le You’re Living AIl Over Me de Dinosaur Jr., la noirceur de Leonard Cohen, les tendances élégiaques de Bill Callahan ou les tensions paradoxales (un coup brutal, un coup tendre) des productions inclassables du label Flying Nun (The Clean, The Chills). Mais surtout, et par-delà ces évocations et références, Love Songs s’avère une perle iconoclaste en ces temps de copy-cat pop/rock sans saveurs. À l’occasion, des morceaux de rock slacker comme « A Spoonfull is Enough », le folk à l’os de « Christmas at the Institute » ou la ballade électrique (très !) rugueuse et authentiquement rurale « Oh Marie Laure », trois titres tout en profondeur et souffrance rentrées, sont là pour en témoigner dès la première écoute. Les amateurs de musiques rampantes, de swamp rock et de folk du bayou (pensez à Creedence Clearwater Revival et son Bayou Country, pensez à Pop Crimes ou à Teenage Souff Film de Roland S. Howard, pensez au Miami du Gun Club, oui, c’est de ce niveau !) trouveront également du plaisir à explorer les sombres et tortueux méandres de ce disque quasi parfait. À ce titre, un morceau comme « A River Has It’s Reasons », avec ses silences et ses sons troubles, ou le tremblotant « In Your Backyard » dont le titre dit déjà tout, montre à quel point Williams s’est laissé totalement envouter par les paysages, la lumière et les ambiances de la région où il a trouvé refuge (l’Occitanie, et le département du Lot en particulier, étant territoire de marais, avec la réserve naturelle de Bonnefont en pointe !). Évoquer des paysages avec des sons, et en tirer des atmosphères, c’est une qualité rare qu’Inflatable Dead Horse maitrise visiblement sans effort. Et dire que nous avions failli passer à côté de tout ça ! (L’album est sorti en autoproduction aux formats numérique et vinyle en 2018, We Are Unique! Records lui offre une seconde vie en CD cette année.) MAXENCE GRUGIER – Noté 9/10 !!!
Le cœur névralgique de Inflatable Dead Horse est un chanteur d’origine galloise qui, après une expérience garage punk, s’est installé en Midi-Pyrénées où il a rencontré ses quatre acolytes. Ce premier album est déjà sorti en vinyle, mais le label toulousain qui a repéré le groupe a décidé de lui donner une nouvelle chance en CD, et on comprend cet enthousiasme : les morceaux anglophones révèlent une densité et une intensité rares, entre ballades folk apaisées et déflagrations fiévreuses. Et la voix, habitée, est au diapason des instrumentations convulsives. HM
Inflatable Dead Horse – Love Songs : la redécouverte d’un petit trésor caché du rock
Passé inaperçu à sa sortie en 2018, Love Songs, le premier album autoproduit de Inflatable Dead Horse ressort en 2020 sur We Are Unique! Records et dévoile une rare splendeur électrique. La découverte d’un futur artiste / groupe majeur ?
Parce qu’il n’y a pas que les toutes dernières nouveautés parues dans le mois, voire la semaine qui nous passionnent, tentons une session de rattrapage d’un album auto-édité et paru initialement, mais très confidentiellement, en 2018, et auquel We Are Unique ! Records donne une seconde chance avec une distribution plus « normale ».
Posons d’abord Love Songs de Inflatable Dead Horse sur notre platine sans essayer de savoir quoi que ce soit de ses auteurs : que découvrons-nous ? Un démarrage très rock, avec Better Days et Burn It Down, deux brûlots mi-grunge, mi-noise énervés, qui ont la particularité d’avoir, au-delà de leur rythme furieux et des dérapages soniques de guitares électriques qui fleurent bon le jusqu’au-boutisme des années 90, de vraies mélodies, qui les rendent immédiatement accrocheurs et surtout addictifs au bout de quelques écoutes seulement. Mais nous n’avons encore rien entendu… Car l’album prend dès son troisième titre un virage pour le moins inattendu : A Spoonful Is Enough arrête la rage, et reconvertit toute l’énergie déployée jusque là en une complainte très émotionnelle, que l’on croit d’abord rattacher confortablement à un certain genre de désespoir cobaïnesque avant que des chœurs légers ne confirment que Inflatable Dead Horse a une sensibilité pop exacerbée.
Mais le plus beau reste à venir : alors que l’on imagine facilement un retour sur les terres électriques après la pause de rigueur, voilà que se déploient devant nous trois longues, douces et précieuses chansons de quatre minutes chacune (Green Light, A River Has Its Reasons, Christmas at the Institute, trois pures merveilles…), qui lorgnent plus du côté de l’Art sensible – et sombre – d’un Cohen ou d’un Nick Drake que d’autre chose. Néanmoins, et c’est là la grande intelligence de Love Songs, ce qui rend cette musique si diablement séduisante, l’électricité n’est jamais complètement abandonnée et continue de nourrir ces très beaux morceaux d’une tension qui ne se relâchera jamais vraiment.
La voix du chanteur, qui évoquait au début de Love Songs la gouaille britannique post-punk, est passée sans qu’on le réalise vraiment à un registre intimiste, mais en même temps simple, direct, qui confère aux chansons une évidence lumineuse. Comme si cette musique avait toujours fait partie de notre vie. Comme si on l’avait toujours attendue.
Retour aux incantations et aux déflagrations noise avec Oh Marie Laure, qui constitue le pilier « Rock » de Love Songs : avec les amplis à fond, on imagine bien combien ce déferlement d’électricité rageuse sur laquelle la voix part en vrille, et qui finit dans un paroxysme bruitiste va être satisfaisant en live. Puissance et lyrisme, deux atouts de plus dans le jeu de Inflatable Dead Horse !
Love Songs enfonce le dernier clou avec In Our Backyard, huit nouvelles minutes lentes d’une ballade romantique (« Give me love that I can drown in ! ») et électrique, suspendue au-dessus du vide, débordant à nouveau de cette splendeur évidente qui, on le sait désormais, est la marque de Inflatable Dead Horse. Wouaouh !!!
Une fois emballés par cet OVNI dont on regrette amèrement, pour le coup, d’avoir manqué son premier atterrissage il y a trois ans, on va à la pêche aux informations. On découvre alors que ce disque est – presque – français, puisqu’il a été enregistré dans le Sud du pays, avec des musiciens locaux. Mais que son maître d’œuvre s’appelle Dan Mark Williams, jeune Gallois amateur de grunge, de punk-rock et de… folk gracieux, qui s’est un jour égaré sur les routes de France, et n’est jamais reparti.
Espérons que cette seconde chance que lui offre la sortie nationale de son chef-d’œuvre – oui, on pèse nos mots – convaincra Dan de rester en France et surtout de poursuivre la construction d’une œuvre aussi brillamment entamée. Eric Debarnot
Quand le Velvet, les Stooges et Franck Black forment un groupe
Ca sent bon les années 60 du Velvet Underground et des Stooges matinées avec la touche des Pixies :
– Les descentes de gamme à la guitare
– L’énergie explosive des percussions
– La revendication des chants
– La voix légèrement éraillée qui est capable de devenir planante
Il y a longtemps que le rock ne nous avait pas servi un tel ensemble.
Certains parleront de Punk mais il y a trop de mélodies et de ballades pour que cela en soit ! On y retrouve même des ballades Folk (limite médiévales) dans laquelle on peut discerner les origines galloises du chanteur.
Certains titres renvoient inévitablement au classique du genre :
– “Burn it down” a la puissance de “I wanna be your dog” des Stooges
– “A spoonful is enough” fait incroyablement penser aux plus belles constructions des Pixies et notamment à “Hey” ou “I bleed”
– “Green light” a la poésie éthérique de “Venus in furs” du grand Velvet.
Mais cessons les comparaisons !
Vous l’avez compris : difficile de cerner à qui renvoyer précisément tant le mélange est consommé et réussi. Dans un style qui alterne Punk, Rock et Folk tout en gardant une cohérence au niveau du son grâce à la voix notamment.
PS : pour l’anecdote, l’album est sorti en 2018 puis ressorti en France en été 2020. J’ai peur qu’il soit encore passé inaperçu malgré tout le talent qui y est présent. Raider55
Voilà déjà quelques années, Daniel Mark Williams a quitté son Pays de Galles natal pour s’installer entre le Lot rural et Toulouse. Il a depuis composé des bandes originales pour la regrettée cinéaste islandaise Solveig Anspach et monté un groupe avec des musiciens du coin : Inflatable Dead Horse. Après un premier EP, ils autoproduisent en 2018 un long format, Love Songs, qui ressort aujourd’hui sur le label We are Unique.
Huit chansons d’amour donc, mais rien à voir avec un best-of de Frédéric François puisque c’est un rock tranchant aux refrains efficaces qui ouvre le bal. Des titre comme Better Days ou Burn It Down rappellent à la fois l’incandescence de Gun Club et cette fougue élégante des oubliés 22-20’s. Mais vite, ce sont les grands espaces qu’évoque la musique de Inflatable Dead Horse, ainsi qu’une poisse tenace. Des plateaux du Pays de Galles aux Causses du Quercy, la même brume épaisse vient recouvrir champs d’herbes et murs de pierres. Mêmes terres sauvages, mêmes silhouettes fantomatiques émergeant du néant. Oh Marie Laure vient redonner un coup de fouet à Love Songs, n’oublions pas le thème du disque. Ici l’amour est le plus souvent contrarié, mais n’est-ce pas là la plus grande source d’inspiration de l’histoire de l’art ? Si tout coulait de source dans ce domaine, c’est un énorme pan de notre culture qui manquerait à l’appel. Alors merci à toutes les Marie Laure.
Les presque huit minutes de In our Backyard viennent clore l’album, huit minutes d’un blues épais et solitaire à l’ombre d’un vieil arbre. Mais soyons clair, ce qui est triste ou sombre ici est beau. Cette même beauté que certains voient dans un ciel d’orage, dans un visage fermé.
Les ténébreux Christmas at the Institute et A River has it’s Reason figuraient déjà sur le premier EP, ils sont ici plus électrisés. Cette édition de Love Songs par We are Unique n’apportera pas grand chose à ceux qui suivent le groupe depuis le début, mais elle permettra sûrement à ce dernier de gagner une audience plus large. Et ce serait bien mérité tant Daniel Mark Williams a mis tout son coeur et son âme dans ses compositions. Julien Beylac
Autant vous le dire il est impossible pour moi de vous résumer le parcours de Daniel Mark Williams sous peine de faire exploser mon nombre de signes même si celui-ci n’est pas limité. Impossible, il me sera de vous résumer ce disque et son histoire qui connaîtra un bouleversement majeur grâce à une rencontre divine d’un Thomas qui n’en croira pas ce qu’il a entendu. Si c’était un conte de fées, nous pourrions dire que tout a commencé à Ynysybwl au Pays de Galles. Comme nous sommes à la fin du 20 éme siècle nous remplacerons les personnages enchanteurs de nos histoires enfantines par le second étage de la fusée de la destruction du modèle social. Les crises semblant se succéder devant les yeux des gros actionnaires comme s’ils étaient dans un restaurant japonais, l’ennui et la survie convinrent Dan (Daniel Mark Williams) d’entamer un tour de France, car en définitive un pays qui glorifie une boite à coucou comme rock star indépassable, n’est peut-être pas un pays à l’identité musicale fréquentable, mais au moins il a un sens de la dérision (très caché) proche d’une forme de désespoir. Armé de son courage, de sa pratique de la guitare de façon empirique, trouvée par un heureux hasard le temps d’une chasse au trésor qui s’ignorait, Dan finira par ne s’établir que dans l’errance, surfant sur une pellicule ne voulant pas combattre les vagues d’un retour vers le Pays de Galles. Capable de ne pas trouver sa place (les incapables sont ceux qui jubilent de la soumission) Dan finira par faire de ses rencontres, le lien vers les étoiles qu’il arrivait encore à projeter dans son ciel obscurci, ligne de fuite de ses parcours sans but sauf celui d’échapper au rien. C’est comme s’il trouvait des voyelles à insérer dans le nom de son village, pouvant entamer un dialogue. Les interlocuteurs seront Loïc Malavelle, Loîc Trumeau, Thomas Fiancette (croisé chez Tue Loup ou Thomas Belhom), la discussion finissant par aimanter Bruno Amosnino et Philippe Caray.
Avec ce cercle, Dan pouvait voir se délimiter un cercle et ne plus chercher l’horizon comme point à rejoindre coûte que coûte. Après un EP, il enregistrera et sortira en 2019 l’album que vous allez écouter, album que le label We Are Unique Records sort, union légitime d’un voyageur sans point de chute et d’un label qui est une famille dans laquelle être accueilli n’est pas anodin, ouvrir sa porte est une chose, ne jamais la refermer en est une autre, le label a depuis longtemps tout ouvert.
Si je voulais résumer ce qui ne peut pas l’être, Inflatable Dead Horse serait la collaboration du Gun Club avec Mark E.Smith, mettant en musique des carnets secrets de Bill Callahan chapardés et agrémentés par David Eugene Edward. L’émotion est au début le fruit d’une urgence brute presque animale (Better Days / Burn it Down), mais dés « A Spoonful is Enough » nous sentons bien qu’après l’énergie d’un désespoir qui aurait pu prendre le dessus sur la vie, le groupe allait devoir vider le sac de Dan le voyageur sans retour. Et là préparez vous à redécouvrir l’expression à fleur de peau, de la réécrire comme si il fallait définitivement la figer dans le temps, celui de « Green Light » presque insoutenable quand on est déjà sous les bourrasques de la mélancolie. Mais Dan n’est pas un écorché vif, gardant dans la poche de son veston la dignité qu’il aura parfois serrée fortement entre ses dents (« Christmas at the Institute » une bourrasque d’émotion) gardant l’aplomb-là ou d’autre se fissure avec la rage. Comme un cowboy sans arme, il brave les sentiments (Oh Marie Laure) utilisant Our dans « In Our Backyard » comme s’il avait posé ses valises et construit un endroit ou peut être un jour des fées viendront se poser un soir d’été. Un disque d’amour aux fêlures béantes, un disque poignant aux deux faces troublées, une sensation inconnue depuis le « Not Too Amused » de Sebadoh, Inflatable Dead Horse finissant mieux l’histoire.
” Everywhere I go, I feel it But I won\’t talk, I won\’t get stuck with you Everyone\’s so lonely, I dig it But I\’m afraid I can\’t share this with you”
Emotion majeure. GdO
Groupe de « folk de gouttières » formé en 2012 à Lugagnac (46), Inflatable Dead Horse était au départ projet solo de Daniel Williams, Gallois ayant débarqué en France, depuis Cardiff, affublé de ses musiques lo-fi enregistrées en appartement. Au gré des rencontres, le « bazar » a pris de l’ampleur. Aujourd’hui, Inflatable Dead Horse se compose de Loïc Trumeau– Guitar, Loïc Malavelle– Bass, Philippe Caray– Drums, Bruno Almosnino– Keys/ Piano, Stephane Zeigler– Sound et bien entendu William Daniels– Guitar/ Vocals. Est sorti un premier jet éponyme, en 2013, sous une formation différente bien que déjà groupale. Sort en ce mois d’août cette bondieuserie nommée Love Songs, aux huit titres qui pourraient permettre au gang sudiste de rafler…des titres. Le registre est enlevé, rock dans un premier temps. Better days ne laisse guère planer le doute: fougueux et cadencé, il botte les fesses et insinue des élans noisy qu’accentue Burn it down, seconde plage encore plus débridée. On n’est pas là pour conter fleurette, en dépit de l’intitulé choisi. On joue du rock, sur les chapeaux de roue, qui jute généreusement. Mais on sait, quand l’occasion se présente, se faire folk, dans une veine indé caractérisée (un tout aussi brillant A spoonful is enough, propret et soigné).
Dans l’élan, Green light honore lui aussi ce folk lunaire, sensible, à écouter les yeux fermés. Le morceau s’enrobe de parures lo-fi, de souillures qui en valident la beauté. Suivant une forme de double facette, la formation présente une fringante collection. Que A River Has it’s Reasons, perle absolue ornée d’un piano élégant, fait briller de manière plus marquée encore. On n’oublie pas, à cette composition étincelante, d’adjoindre un léger mordant, émanant des guitares.
On l’aura compris, l’opus est un lingot. Il reste paisible avec Christmas at the Institute, mélancolique, chanté dans un ressenti perceptible. Il est vrai qu’un Noël en structure, ça marque son homme. Le titre en question réveille mon âme de travailleur social et ravive le souvenir de fêtes lors desquelles le ou la jeune, les yeux embués, regrettait l’absence…ou aurait souhaité la présence. Oh Marie Laure, ensuite, fait parler la poudre. C’est un tir rock nourri, à l’impact renforcé par la voix de Daniels. J’y entends du Gun Club, dans la classe dépenaillée comme dans les déferlantes sonores qui nous tombent dessus. Grinçante, la chanson braille et entre en crue. Mazette, le niveau atteint est situé bien haut!
On peut retomber, pour conclure, au son de ce In Our Backyard posé. Inflatable Dead Horse signe une dernière merveille de son cru, parfois…cru, en d’autres temps plus poli. Toujours, en tous les cas, d’une qualité inattaquable. Sur cette ultime réalisation, le second volet du morceau s’assombrit, s’abîme avec joliesse. On se retrouve au final, c’est une constante dans le pays, avec un disque à la perfection totale, issue d’un label indépendant auquel il va falloir accorder le plus grand intérêt et qui répond au nom de We Are Unique! Records. Will Dum
ABUS DANGEREUX – Le blog de Paskal Larsen
Né à Ynysybw, un petit village de 5000 habitants situé dans le sud minier du Pays de Galles et après avoir fait des études à Cardiff, puis un premier boulot chez un disquaire, monté un premier groupe punk -The Stillborns- et passé des périodes de chômage, Daniel Mark Williams quitte son pays pour faire un tour de France qui se termine à Cajarc dans le lot. Depuis il n’a pas quitté la région et avec son ami Loïc Malavelle il monte le groupe Inflatable Dead Horse. Après un EP en 2013, voici Love Songs, le premier album avec nouveau line up. La musique d’Inflatable Dead Horse est un mélange de rock indé, d’after punk, de folk, de blues, d’americana, qui nous évoque des groupes tels que Luna, Dinosaur Jr., Yo La Tengo, Pavement, Nirvana, The Fall, The Gun Club. Les 8 morceaux de l’album sont de très bonnes qualités, tant au niveau texte que structure musicale, qui alterne avec tact, énergie noise/punk rock et folk « unplugged » à fleur de peau. Daniel Mark Williams possède un joli grain de voix qui nous fait voyager dans les paysages vallonnés au volant d’une 2CV d’époque. Et, qu’on se rassure, malgré le titre de l’album Love Songs, on ne tombe pas un seul instant dans de la guimauve, ni la mélancolie à l’eau de rose, mais c’est clair l’amour à travers les saisons est ici bien présent. Oui, la musique et le chant d’Inflatable Dead Horse sonne amoureusement bien à l’oreille. Pascal Larsen
Nous n’avons de cesse de saluer la pertinence esthétique, l’esprit d’indépendance, les convictions musicales qui habitent le label Toulousain We are Unique ! Records depuis ses débuts. La réédition de ce disque, sorti initialement en autoédition en 2019 en est une preuve supplémentaire. Et il faut l’avouer, nous sommes bien d’accord avec eux : laisser ce disque aux oubliettes aurait été un crime. Comment ne pas tomber amoureux de cette musique alliant force, intensité et contrastes des climats (entre rock, noise et folk), cette ardente flamme qui dure tout au long de cet album ?
Un disque un peu sorti de nulle part, pourtant totalement évident. Un disque écorché reflet d’une vie d’écorché. Celle de Daniel Mark Williams.
Originaire du sud du Pays de Galles, Daniel Mark Williams a connu toutes les galères. Vivre sa jeunesse à Ynysybwl, les petits boulots (disquaire à Cardiff, jardinier à Carjac dans le lot au service du pére de la cinéaste Solveig Anspach pour qui il composera de la musique, au Centre d’Arts Contemporain d’Albi où il fera la connaissance du Flegmatic), les errances (entre le Pays de Galles et le Languedoc). Un disque également le fruit de rencontres : avec des groupes ou des artistes comme Nirvana, Black Flag, Mudhoney, Neil Young, Bob Dylan, Leonard Cohen, mais également avec d’autres musiciens comme Flegmatic, Loïc Malavelle, Bruno Almosnino (piano), Philippe Caray (batterie), Loïc Trumeau, Daniel Williams…
Love songs… des chansons d’amour, mais surtout un disque de cœur ou “avec du cœur” comme le dit si bien Gérald Guibaud du label.
Le résultat est tranchant, habité, même quand les atmosphères se font plus calmes. Il y a une urgence électrique lo-fi (“Better Days“, “Burn It Down“, “Oh Marie Laure“), des nuages lysergiques (“A Spoonful is Enough“, “In Our Backyard“), du folk sombre (“Green Light“, “Christmas at the Institute“). Le tout sous-tendu par des mélodies omniprésentes et une belle écriture, cette capacité à être tres direct ou plus insidieux.
Alors oui comment ne pas tomber amoureux de cette musique ? Merci aux passionnés de We are Unique ! Records de lui donner une seconde vie tout en espérant que cela soit le début de quelque chose, car cette musique, ce groupe le mérite vraiment ! Le Noise (Jérôme Gillet)
« Love Songs » est un disque exceptionnel. Littéralement suspendu au-dessus du vide, d’une mélancolie déchirante, d’un spleen à la beauté renversante. Un disque au croisement d’un rock sensationnel, brûlant lancinant, et d’un folk abrasif.
Inflatable Dead Horse avec « Love Songs » signe une œuvre majeure, incarnant ce que le rock a de plus passionnant. Cette énergie, parfois désespérée, transcendant tous les états d’âmes et donnant aux accidents de l’existence une charge émotionnelle pleine de rage et d’élans vitaux.
En 8 chansons, Inflatable Dead Horse convoquent l’incandescence du Gun Club, l’urgence de Television et de son mythique « Marquee Moon ». Tout en parvenant à tracer une ligne singulière, à l’image de la chanson « Green Light », d’une fulgurante sensibilité. Révélant la profondeur, l’authenticité et la puissance d’un songwriter – Daniel Mark Williams – aussi doué que totalement habité par une musique d’une force et d’une grâce peu commune. Yan
RADIO CAMPUS GRENOBLE – Voix de Garage
Inflatable Dead Horse est le projet du gallois Daniel Mark Williams qui s’est posé par chez nous et y à trouvé des collaborateurs pour mettre en valeurs ses compositions.
Après un 1er EP le groupe avait autoproduit en 2018 ce 1er album ‘Love Songs’ que réédite aujourd’hui We Are Unique Rds afin de lui donner une plus grande visibilité, ce qu’il mérite grandement !
Les 8 chansons ici présente oscillent entre 2 pôles, le 1er est assez marqué Indie Rock 90 avec pas mal de réminiscences Noisy Pop et des touches Garage Punk voir Swamp Rock Bluesy… ce qui donne des chansons qui vous collent au cœur et aux oreilles !
Et pour contrebalancer ce déchaînement de mélodies furieusement interprétées il y aussi une autre veine chez Daniel Mark Williams, tournée vers une Alt Folk Music intimiste et de toute beauté. Languide et sombre ce versant de la musique de Inflatable Dead Horse voisine avec Smog et Sparklehorse, c’est dire !
On comprends la nécessité de ressortir cet album d’une grande beauté et d’une pleine et parfaite intensité émotionnelle. Que celle-ci se manifeste à travers des guitares vrombissantes, distordues et cependant mélodieuses ou à coup d’arpèges presque cristallins on est profondément touché par la musique d’Inflatable Dead Horse ! Bertrand Tappaz
Le rock de Inflatable Dead Horse respire l’Angleterre et le bon goût. Indispensable pour nous refiler des grands frissons, même quand le tempo ralenti.
On se disait aussi : Inflatable Dead Horse est originaire du Pays de Galles. Aujourd’hui son créateur, Daniel Mark Williams est installé à Toulouse et a remonté le groupe avec des musiciens du cru. Et ils n’ont pas perdu cette sorte d’évidence très britannique de jouer cette musique ; une urgence qui donne à leur garage des airs flamboyants qu’on ne discute pas. A commencer par cette basse qui résonne comme une demi caisse pleine de houblon. Leur musique est à l’unisson : la bière, les larmes et les riffs coulent avec abondance. On se dit alors que le rock est d’une simplicité biblique : trois accords et puis s’en va. Sauf que c’est évidement beaucoup plus compliqué que cela. On ne peut maintenir une tension et un intérêt sans un minimum de travail, plusieurs bonnes composions et un « je sais quoi » qui donne un sens à tout ça. A commencer par la tracklist qui place deux morceaux énervés en tête de gondole avant de livrer des propositions plus personnelles et un rien blues, folk et psychédélique. Même dans le tempo qui ralenti jusqu’à s’abstenir de batterie. Le combo n’est donc pas un simple répétiteur du rock qui passe devant notre porte depuis 70 ans, mais livre une partition originale d’une musique qui peut – doit – se réinventer et poursuivre une route pavée d’émotion et de grands frissons. On en redemande. Hervé Devallan
L’histoire débute dans le Lot, où un musicien gallois, Daniel Mark Williams, forme un groupe de rock avec des musiciens du coin. Cela semble très improbable, ce qui peut expliquer pourquoi cet album est paru si discrètement en 2018. Heureusement, le label We Are Unique! Records a eu l’ouïe fine et a décidé cet été de lui offrir une nouvelle sortie. Ce “Love Songs” méritait en effet bien ça, et on le mesure dès les premières notes du disque et de ce “Better Days” qui ouvre le bal. Guitares grasses, rythmique implacable, et ces amplis qui chauffent joyeusement donnent envie de former à notre tout un groupe de rock à la fin du morceau. La formation qu’a regroupée Daniel Williams autour de lui n’a pas son pareil pour signer des riffs imparables (ah, “Oh Marie Laure”, à la puissance remarquable), sans que les influences audibles (The Stooges, Black Rebel Motorcycle Club…) ne prennent plus de place que l’écriture en elle-même.
Mais loin de n’être qu’une simple machine à riffs, aussi remarquables soient-ils, Inflatable Dead Horse offre aussi de très belles percées folk : le somptueux “Green Light”, en équilibre permanent entre la voix et une ligne ténue de guitare avant que l’atmosphère ne se tende, le dépouillé “Christmas at the Institute” ou “A Spoonful Is Enough”, à l’exacte intersection entre folk ténébreux et rock brut, avec cette batterie qui cogne sec. Concis avec ses huit titres, l’album se referme sur le très réussi “In Our Backyard”, au psychédélisme lent, noir au possible. Assurément, on tient là un grand disque de rock, et la naissance d’un vrai groupe derrière le songwriter. Espérons que ces “Love Songs” vont toucher le plus grand nombre grâce au toujours inspiré We Are Unique! records. Mickaël Choisi
Ok, on arrive un peu après la bataille. Cet album, le premier de Inflatable Dead Horse, est d’abord sorti en catimini il y a… deux ans et ressorti début août sur le label We Are Unique. Qu’importe, ces huit Love Songs méritent amplement qu’on s’y attarde. C’est d’abord avec un aplomb certain qu’elles tentent de nous en convaincre, c’est ensuite avec douceur et finesse qu’elles achèvent de nous en persuader. Un certain Daniel Mark Williams, gallois de naissance, est venu s’installer à Toulouse pour trouver des compagnons de jeu. Et c’est ensemble, avec Loïc Trumeau (guitare), Loïc Malavelle (basse), Philippe Caray (batterie) et Bruno Almosnino (claviers, piano), qu’ils ont enregistré ses compositions.
Un démarrage en force, comme nous l’évoquions plus haut, avec « Better Days » puis « Burn It Down » qui vous enjoindront, peut-être pas à tout cramer, du moins à taper du pied sans retenue. Il y a de la fougue, de l’entrain, difficile de ne pas entendre du Gun Club dans ces blues fiévreux hautement addictifs. Et puis, alors qu’on croit les bonshommes prêts à dérouler tranquille pour emporter l’adhésion, les voilà qui s’engouffrent dans des registres plus inattendus. Le sieur Williams y va de ses petites ritournelles au coin du feu, tout en sobriété (« A Spoonful Is Enough » d’abord, pour un indie folk de bon aloi et « Green Light » surtout qui, avec ses arpèges répétés à l’envi et quelques notes de claviers se voit presque auréolé d’une aura mystique). Avec peu, ces gars-là sont capables de beaucoup. On avait démarré sur des bases plus qu’honnêtes, nous voilà succombant un peu plus au fil des morceaux. La voix de Williams semble très vite familière et fait merveille sur l’étincelante « A River Has Its Reasons » où un piano distingué vient défier des guitares belliqueuses. Mais le must est probablement à aller chercher du côté de « Oh Marie Laure », laquelle est habitée d’une classe folle. Esprit du Gun Club, es-tu encore là ? Sans nul doute et l’alternance entre feu qui couve et irruptions incandescentes est éminemment jouissive. 6 minutes de haut vol. L’occasion de saluer une production largement à la hauteur, malgré des moyens qu’on imagine fort limités. Le jumelage Cardiff/Toulouse est un franc succès et ce n’est pas la conclusive « In Our Backyard » qui nous fera penser le contraire. Moins habitée et furieuse, elle offre une sortie des plus distinguées avec un blues Youngien éclatant (ce son de gratte, miam).
La surprise fut grande, le résultat est sans appel. « This is not a love song » scandait un ancien punk qui a viré gros réac. This is not only Love Songs, these are wonderful songs. Jonathan Lopez
Du noise au folk en passant par le garage, ce premier album Love Songs d’Inflatable Dead Horse frappera en plein coeur tous les fans éperdus de Bill Callahan, Velvet Underground, Breeders, Leonard Cohen et The Fall. Une révélation. Un beau programme pour une belle découverte.
Guitares pied au plancher, batterie dans le moteur, l’album démarre au quart de tour avec Better days. M’en faut pas plus pour être conquis. Les festivités continuent avec Burn it down et je commence à frémir d’une excitation contenue. A spoonful is enough m’injecte dans mes propres références, j’y vois du grunge, je ferme les yeux, j’entends Kurt Cobain. Les guitares entêtantes résonnent comme si elles voulaient ancrer le morceau à jamais dans mon esprit. L’énergie baisse, l’intensité augmente. Il se passe quelque chose et c’est indéniablement bon. Agréable. Arrive alors la quatrième piste Green Light qui me fait faire le grand écart émotionnel pour une ballade folk, mystérieuse, envoutante, perchée dans une sorte de brouillard qui s’étend en morceau instrumental noise happé par une mélodie à la fois inquiétante mais rassurante. La voix de Dan Mark Williams aide pas mal pour être apaisé, je relance donc le morceau. Grandiose. Les mélodies et les refrains se bousculent dans ma tête. C’est d’ailleurs ce qui se passe avec A river has its reasons, au rythme calme, au chant bouleversant sans répit, au piano qui vient tout déchirer. Christmas at the institute, autre pépite de cet album, ne cesse de me garder la tête sous l’eau, pour rester là, en apnée dans cette atmosphère déroutante tandis que le chant lancinant du chanteur n’en finit pas de me transpercer. Un air tranquille, teinté de mélancolie et d’une quiétude languissante et reposante. L’album se termine en apothéose avec In Our Backyard. huit minutes de vibrations et de frissons folk noise. Intense et électrique, le morceau parcours tout mon corps !
Au final, Love Songs est d’une beauté fiévreuse, contagieuse, véritable capharnaüm de sentiments et d’émotions. La joie, la colère, la mélancolie, l’amour, il y a du cœur dans ce disque. Et pour moi, un véritable coup de cœur de cette année.
Une fois n’est pas coutume ce n’est pas d’une sortie dont on vous parle aujourd’hui mais d’une réédition. L’histoire n’est pas banale, concocté en 2019 sous le format de l’auto édition, cet album aurait dû resté confidentiel. C’est une rencontre avec Thomas Boudineau alias Le Flegmatic qui va changer la donne au travers d’une signature avec le label We Are Unique et la réédition de ce « Love Songs » aux allures de vaisseau amiral dégainant un rock au noise précis et à la folk enivrante. Inflatable Dead Horse nous propose une musique écorchée et vivante extrêmement addictive.
Il y a dès « Better Days » un hommage évident au grunge de Nirvana. Que ce soit au niveau de ces guitares puissantes au saturé gras ou de cette basse claquante, tout nous rappelle le groupe de Seattle. On est donc pas surpris d’apprendre que ces même Nirvana ont fait émerger chez Daniel Mark Williams, leader du groupe, sa passion pour le rock sous toutes ses formes. Construisant ce premier titre autour d’un rock puissant et charpenté Inflatable Dead Horse nous entraine dans les turpitude d’un rock asséché et granuleux. Avec un sens de la mélodie, les Anglo-Français dessinent une musique au rock garage addictif et à la sensibilité à fleur de peau qui fonctionne à merveille.
Multipliant les sonorités crades, Inflatable Dead Horse semble tout droit sorti des 90’s avec une approche qui ne cesse de multiplier les bonnes idées dans un tout aux mélodies enivrantes « Burn It Down ». Il y a dans cette musique une sorte de synthèse assumée et superbement mise en lumière de la carrière de Nirvana. A l’aise aussi bien dans un grunge des plus nerveux que dans un folk trash excessivement addictif sur « A spoonful is Enough », Inflatable Dead Horse réussissent à proposer une musique qui ne se fait plus. Sans casser les codes de cette révolte rock qui fit trembler dans les années 90 la scène rock internationale, ils trouvent leur chemin sur ce titre dans une noise-folk superbement travaillé.
Le mélange qui apparait dans cet album colle parfaitement à la démesure du leader, originaire d’Angleterre ayant roulé sa bosse par mont et par vaux dans une France accueillante. On passe ainsi du noise folk, au folk classique en passant par le grunge et le rock assourdissant sans que le tout ne semble incohérent. Au contraire la cohérence appairait de suite dans ce fil rouge qu’est la voix de Daniel Mark Williams qui en quelques accords met tout le monde d’accord par sa profondeur et son charisme extrêmement impressionnant. On se laisse embarquer par cette musique à la frontière d’un grunge expérimental et d’une pop gracieuse que l’on aurait salie volontairement.
Travaillant une musique entre folk, noise et rock, Inflatable Dead Horse multiplie les titres plus envoutant les uns que les autres pour terminer sur 2 bijoux rock que sont « Oh Marie Laure » et « In Our BackYard ». On découvre un groupe entier et décomplexé qui nous propose une musique qui n’en fini pas de nous emporter dans un voyage rock des plus turbulents. Que ce soit dans des titres grunges et courts que dans des morceaux de plus de 6 minutes au rock alternatif, cet album n’en fini pas de nous envelopper de sa musicalité trépidante.
A l’image de la vie sur le fil de son leader, ce premier album de Inflatable Dead Horse nous projette en pleine face la puissance d’un rock qui ne vieillit pas et fini même par se bonifier avec l’âge. Puissant sans jamais être calculé, la spontanéité coule dans les veines de cet album qui nous cloue de sa qualité et de sa puissance rock. Il y a une urgence dans ce « Love Songs » que rien au monde que ce soit la technique ou l’argent ne pourra égaler. Inflatable Dead Horse fait de la musique pour survivre ou pour vivre une expérience avec une faim follement créative qui se retrouve dans chaque accord et dans chaque choix mélodique. We Are Unique nous propose un « disque avec du coeur » et terminent leur présentation par « Nous sommes très heureux de pouvoir vous faire découvrir ce groupe et sa musique ». Qu’ils en soient remerciés ! Arnaud Le Tillau
Interview du groupe pour New NOISE, dans le numéro 56 que vous pouvez acheter ici
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Love Songs dans une fantastique sélection de disques Cultes ou méconnus par Raider55 sur Sens Critique
Podcast du Tremplin CFM «On live» saison 2, chapitre 5 avec le groupe en interview et live, le 31 Mars 2017.
Chronique de l’album dans Rock’n’Folk.
Chronique de l’album dans Abus Dangereux.
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