A quoi bon sortir encore les guitares en 2016 ?
Qu’est-ce qui meut aujourd’hui les quatre gars de Old Mountain Station à appuyer sur une pédale fuzz et chanter à l’unisson “The world has such beautiful shapes in the night” en plaquant un accord mineur à crever la cage thoracique d’émotion ?
Peut-être qu’après quelques années, à force d’écouter de la musique ensemble, deux personnes comme Thomas et Alex, respectivement chanteur et guitariste du groupe, n’ont plus besoin de réfléchir. C’est un sacré luxe. “Hold on”, s’intitule la piste 2 de ce nouvel album de Old Mountain Station. Auto-suggestion ?
Ou appel à la résistance ? L’indé français, aujourd’hui, a pour grands horizons le clinquant des 80’s et la proficience technique du psyché. Alors Old Mountain Station a décidé de continuer de tracer, à sa manière, les chemins de travers esquissés par quelques slackers américains dans les années 1990.
Une fois où nous avions discuté avec sieur Lee Ranaldo, il soutenait que le processus de composition chez Sonic Youth se faisait sans aucune intellectualisation. On n’y avait pas cru une seconde, mais c’était mignon, cette image d’Épinal de quatre être humains qui descendent dans une cave, se saisissent de leurs jacks et baguettes, et laissent opérer l’énergie du moment. Ou alors, peut-être qu’il disait la vérité, et qu’on n’a rien compris à l’époque.
Le premier album éponyme d’Old Mountain Station, sorti en 2013, était un concentré de fruits ultra-mûrs, dilué dans un grand verre de fougue bienveillante. Un scénario digne d’un long-métrage sur une bande de sacrés bons potes en vacances. Comme la plupart des premiers albums, on le comprenait comme un best of des chansons amassées depuis plusieurs années. C’était d’ailleurs tout à fait heureux et jouissif, ce côté polaroid surexposé.
Mais “Everybody lies”, chantent aujourd’hui les OMS sur “High Rises”. Il n’y a que Lee Ranaldo pour croire que tout est si simple. Parce que son image d’Épinal, elle a fini en queue de poisson pané. Sonic Youth a laissé s’introduire de sales ombres dans sa cave du bonheur et en est ressorti brisé. Sans entrer dans les détails, c’est également ce qui aurait pu arriver à Old Mountain Station. Avec le recul et un peu de mauvais goût promotionnel, on aurait pu facilement broder une accroche pour l’affiche du film : « ils sont partis à quatre, ils reviendront à quatre… mais pas les mêmes ».
Thomas et Alex sont toujours là, les fruits mûrs et la bienveillance aussi, mais l’entourage a changé. Il y a des choses immuables (faire appel à Kid Loco, qui a mixé le disque) et des choses qui relèvent du cap passé (prendre en main la production de l’album, plaquer des accords mineurs à tuer tous les demi-sourires qui subsistent). Et deux nouveaux membres, Damien (basse, ami d’enfance et également leader de Saint-Denac) et Gabriel (batterie, qu’on a vu chez Baden Baden et bien d’autres groupes), qui cimentent l’énergie retrouvée, renouvelée.
Car il y a quelque chose de neuf, bien que préexistant dans une version plus timide chez Old Mountain Station : Thomas Richet chante comme jamais. Un vrai putain d’ange androgyne qui, ayant aujourd’hui entièrement assumé son statut de meilleur Neil Young depuis Jason Lytle, pose aujourd’hui son flegme vocal doux-amer en se sachant dans la plus grande sincérité.
Enfin, il est juste et de bon aloi de proposer toujours plus de name dropping dans ce type d’exercice rédactionnel. Sortons donc le pupitre et citons, en guise de générique de fin, des personnes ou groupes sans qui la musique contenue dans ce disque n’aurait sans doute pas été la même. D’un point de vue formel, Kid Loco (mixage) et Gilles Deles (mastering) sont nominés et récompensés en un seul voyage. D’un point de vue purement émotionnel, on s’amusera de constater que la musique d’Old Mountain Station grandit en même temps que ses influences. Ce deuxième album rend un bel hommage aux fins de carrière tristement mésestimées de Pavement et Grandaddy.
Ah oui tiens, quand on y pense, Shapes est peut-être bien un album qui célèbre les disparus en ramassant l’éponge qu’ils ont laissé derrière eux. Une ode à l’abandon comme moteur créatif ? Non, une ode à la résilience. Mickaël Mottet
…mélodies soignées, ébauches de pop songs et préciosité vocale sont toujours au rendez-vous
ROCK & FOLK
Une incandescence bien particulière, celle d’un groupe qui fait figure de météorite dans l’univers du rock indé hexagonal.
LONGUEUR D’ONDES
Old Mountain Station confirme qu’il est un des groupes les plus irradiants de notre beau pays, et comme pour les rayons du soleil il nous réchauffe suivant l’angle avec lequel nous le prenons
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT
…une richesse mélodique qui résiste à l’épreuve des semaines… la marque d’un disque qui mérite qu’on lui accorde de nombreuses écoutes.
POPNEWS
Il y a également quelque chose de tendre qui traverse ce Shapes, cette inspiration pleine d’émotion presque mélancolique, en tout cas touchante, un sentiment bien présent, provenant sûrement de ces mélodies harmonieusement poignantes. Et il serait vraiment dommage de passer à côté…
FROGGY’S DELIGHT
Shapes est bien l’album qui nous réconcilie avec l’indie pop à la française.
MUSIKPLEASE
Des compositions à la fois alertes et fières d’exhiber leur nonchalance américaine
RIF-RAF
(…) un album qui se garde bien loin des tics et tocs du moment, poursuit son chemin avec la sincérité de ceux que seule la foi anime. Et aux coeurs purs, nous sommes prêts à accorder toute notre sympathie.
SUN BURNS OUT
Fan d’américana à la Grandaddy, Built to Spill ou Weezer ? Vous serez ravi !
NOUVELLE VAGUE
Shapes plane au-dessus des gens, bienveillant, et jamais inutilement déterminé ; ses refrains indolents, hagards, peuvent pourtant bien nous servir de boussole.
TRIP TIPS
Ce deuxième opus est un album de mélodies et de beauté, touchant et enthousiaste. Tout pour lui faire l’amour.
BREAK MUSICAL
Porté par ses émotions instrumentales, Old Mountain Station façonne avec « Shapes », un second album sublimé par ses guitares aux chevauchées fantastiques et ses choeurs en douce perdition dirigés sensiblement par le chant de Thomas Richet. Comme si Jason Lytle rencontrait Garciaphone.
INDIEMUSIC
Le quatuor parisien nous offre là un bien joli album aux influences bien digérées, avec un savoir-faire mélodique évident.
ADDICT-CULTURE
L’indé pop française dispose d’un fier représentant avec les parisiens d’Old Mountain Station.
ROCK MADE IN FRANCE
Linéaire sans être jamais lisse, apaisé sans jamais être plat, « Shapes » est sans doute l’album le moins surprenant de cette première moitié d’année, et pourtant, il est tellement bien fait, tellement authentique et tellement nature qu’il y a fort à parier que le public se l’appropriera sans même s’en rendre compte.
ZICAZIC
Si on avait laissé Travis et Dinosaur Jr. ensemble le fameux soir où Sam (celui qui ne boit pas) a paumé sa clé de voiture, le résultat aurait été sembable à celui-là.
LA GROSSE RADIO
Trois ans après un premier album produit par Kid Loco, Old Mountain Station (de Paris) récidive avec un nouvel essai produit par… Kid Loco. Histoire d’affirmer la permanence d’une certaine esthétique pop marquée par la lo-fi et certains groupes américains comme Pavement. Et pourtant entre-temps, le quatuor a connu des modifications en remplaçant deux de ses membres, mais les fondamentaux n’ont pas bougé : mélodies soignées, ébauches de pop songs et préciosité vocale sont toujours au rendez-vous. H.M.
Non contents d’avoir ravi les amateurs de folk avec un excellent premier album, le quatuor parisien revient à la charge avec moins d’harmonica et de mandoline, mais plus de guitares et de claviers et toujours en direct de la planète lo-fi. Un disque intimiste, alternant entre tubes en puissance (“High Rise”) et morceaux d’un spleen totalement addictif. Une voix d’une douceur très caractéristique, juvénile, langoureuse parfois, (comme dans l’affriolant “My eyes were heavy”) portée par un ensemble instrumental qui épate par sa finesse et sa maturité. L’album est mené d’un bout à l’autre d’une main de maître et arrangé à la perfection par un certain… Kid Loco ! S’il est assez facile d’imaginer des groupes comme Pavement, Grandaddy et Dinosaur Jr s’être penchés sur le berceau de cet album à un moment donné, l’abandonner à la banalité des similitudes serait réducteur. L’opus brille d’une incandescence bien particulière, celle d’un groupe qui fait figure de météorite dans l’univers du rock indé hexagonal. Eve Guiraud
Trouver un angle d’attaque. Ou attaquer un des angles qui m’ont toujours obsédé, me cognant la tête contre eux de façon tranchante pour essayer de polir, de le rendre aimable, de l’arrondir pour se lover contre lui. Il y aurait la glande pour les arrondir suivant Diabologum, mais trop peu pour nous, le temps presse. Avant de le polir, de changer ses degrés pour mieux lui appliquer de la rondeur, il faut le trouver l’angle. Parfois j’ai beau chercher je ne le trouve pas, comme ici avec ce nouveau splendide LP de Old Mountain Station. Pourtant le groupe nous offre des angles, des structures arrondies, des formes géométriques dans un alignement foutraque dans lequel les triangles guidés de façon anarchique par des rectangles semblent vouloir toucher le coeur de la cible que serait le rond.
Quel angle alors que le groupe a changé en incorporant Damien à la basse et Gabriel à la batterie transfuse entre autres de Baden Baden ? Passer par dessus les influences majeures que sont Grandaddy et Pavement, oubliant peut être que sans l’expérience des anciens nos vies seraient peut être un renoncement à toucher la cible qui est d’avancer ? Reprendre les étapes d’un chemin déjà long pour ce groupe qui nous proposait il y a une dizaine d’années ses chansons comme un artisan échelonne ses productions le temps d’un marché rupestre avec fierté et joues rouges de timidité.
Au final cette histoire d’angle pouvait me perdre dans un labyrinthe dans lequel il est un roi cynique. Il fallait envisager de regarder le disque, de l’écouter en s’extrayant d’une géométrie spatiale qui ne fait même pas rêver les étoiles depuis qu’elles-mêmes sont rangées dans des figures que la géométrie invente pour se rassurer. Shapes est un disque échappant aux lois de la géométrie, se jouant de ces foutus angles. Shapes est un cache cache épatant, prenant les mots comme le petit poucet prenait des cailloux pour retrouver un chemin, empruntant des sons pour se rassurer tout en rendant des hommages. Shapes est un disque a la fougue attachante, un disque de randonneur qui prendrait le temps de s’extasier sur le vol des papillons quand bien même il n’aura pas de place pour dormir dans le prochain gite prévu sur la feuille de route. D’ailleurs les feuilles de route le groupe semble ne pas en avoir, sauf peut être celle d’offrir de la mélancolie comme on offre le miel de son jardin à un ami, lui suggérant de façon très indirecte que ce qu’on lui donne est à la fois bon et important. Car tout est important dans ces chansons auxquelles nous nous attachons. Sous une forme de timidité (oui la musique timide existe) se cache des fossettes saillantes et craquantes, des mélodies imparables, des envolées tranquilles qui font grossir votre coeur écoupe après écoute (My Eyes Were Heavy) et une voix (celle de Thomas Richet) qui confirme que son heureux possesseur est une sorte de petit prince qui n’aurait pas besoin que nous lui dessinions un mouton, mais qui pourrait par contre vous montrer comment gambader avec un troupeau dans une praire.
Si je cherchais un angle, j’ai trouvé l’écho, le son que celui m’aura renvoyé, un son plein de nostalgie d’une certaine idée de la musique, de mélancolie, d’amour de l’ouvrage, aussi touchant qu’universel. Old Mountain Station confirme qu’il est un des groupes les plus irradiants de notre beau pays, et comme pour les rayons du soleil il nous réchauffe suivant l’angle avec lequel nous le prenons ; chouette je crois qu’enfin je l’ai trouvé. GdO
C’est à la fin du printemps que Old Mountain Station a offert ce nouveau disque, trois ans après un premier effort déjà très recommandable. Comme il arrive parfois injustement, les bons disques ne connaissent pas l’exposition qu’ils méritent, et c’est le cas de ce “Shapes” parfaitement ciselé, dont je parle plusieurs mois après sa sortie. C’est d’ailleurs le cycle de vie que peut facilement connaître ce disque, dont l’évidence mélodique et la parfaite assimilation d’influences qui pourraient être étouffantes (Grandaddy, Girls in Hawaii) ne font aucun doute. Il nous devient vite familier, confortable, mais on se rend compte qu’après que c’est une chance, et la preuve d’un réel talent.
La voix de Thomas Richet, légèrement voilée et aussi très douce, s’accorde à merveille aux lignes de guitares au son lo-fi, avec le bon dosage entre un peu de “gras” et une élégance jamais démentie. Tout est question d’équilibre, et celui de Old Mountain Station est idéal. Les mélodies sont toutes remarquables (“High Rises” se distingue particulièrement), parfois vaporeuses, souvent directes (“Hold On”, “Middle” ) voire même joliment caressantes (“There’s No Such Thing as Forever”, “High Rises”, “Come Back Again”). Si la passion du quatuor (renouvelé à 50% sur ce disque) pour Pavement s’entend sur “Crooked Smiles”, l’album est riche de suffisamment d’influences bien digérées pour ne pas s’enfermer, et trouver ainsi sa propre identité. Celle-ci, forte d’une richesse mélodique qui résiste à l’épreuve des semaines, est la marque d’un disque qui mérite qu’on lui accorde de nombreuses écoutes. Mickaël Choisi
Quelque part, que demande-t-on à une chanson pour l’aimer ? Qu’il y ait de belles mélodies et pourquoi pas des textes qui tiennent la route, de la créativité, quelque chose qui nous emporte, nous bouscule, une énergie, de la profondeur mais aussi une certaine efficacité, que cela transpire d’émotion et qu’il y ait un réel supplément d’âme.
Bien sûr, nous le savons pertinemment, même si nous ne plaçons pas le curseur de nos exigences esthétiques ou artistiques tous au même niveau, et quand bien même il pourrait être également question de goût, il est assez rare qu’un groupe ou un artiste réunisse tous ces critères. Old Mountain Station n’est pas le groupe Français le plus célèbre, loin s’en faut, pourtant il réunit assez de ces critères, qui sont tous personnels, pour que l’on aime écouter sa musique, voire même chanter avec. Et je dis bien écouter et non entendre…
Hors les modes actuelles, et ce malgré quelques tempêtes, le groupe français continue après un premier album éponyme sorti il y a trois ans, de creuser, à raison à l’écoute de ce disque, son sillon dans un genre rock slacker. Avec un potentiel électrique, voir eélectronique en plus. Des musiciens capables de réaliser ce mariage si délicat, et Kid Loco qui a de nouveau mixé ce second album n’y est sûrement pas pour rien, entre vraies pop songs mélodiques et une certaine nonchalance (fausse forcément). Croisement des esprits de Pavement, Girls In Hawaii, Guided voices ou Grandaddy forcément.
Il y a quelque chose de très dur quand tu es musicien c’est de sonner facile, pas désinvolte ou sans grande prétention, mais de donner une impression de facilité, de rendre totalement intelligible son discours. Old Mountain Station y arrive plutôt pas mal et c’est déjà beaucoup. Et puis il y a cette voix un peu aérienne de Thomas Richet. Il y a également quelque chose de tendre qui traverse ce Shapes, cette inspiration pleine d’émotion presque mélancolique, en tout cas touchante, un sentiment bien présent, provenant sûrement de ces mélodies harmonieusement poignantes. Et il serait vraiment dommage de passer à côté…Le Noise (Jérôme Gillet)
Old Mountain Station revient avec un deuxième album qui lorgne toujours vers l’indie pop américaine des 90’s. Il y a pire comme influence !
Old Mountain Station chantait « I am Lo-Fi » sur son premier album paru en 2013. Shapes, le deuxième opus qui débarque ces jours ci, dévoile pourtant une production top niveau et des compositions qui ont pris de l’assurance.
Si Kid Loco assure toujours le mixage, la section rythmique a complètement changé de visage : Damien (basse) et Gabriel (batterie, ex Baden Baden) soutiennent Thomas et Alex qui continuent à nous régaler avec leurs bidouillages à la six cordes.
Pour décrire la musique de Old Mountain Station, c’est du côté des excellents Grandaddy que l’on se tourne, avec un Thomas Richet qui chante dans les mêmes tons que Jason Lytle. Sinon, des titres comme Shapes ou High Rises évoluent entre indolence et tension à la façon de Weezer, si l’on veut poursuivre le jeu des comparaisons.
Mais le groupe français a su s’approprier toutes ces influences et Wasted Hours, qui clôture magnifiquement l’album, ne doit rien à personne. Shapes est bien l’album qui nous réconcilie avec l’indie pop à la française.
Indice de satisfaction : 75 % – Michel
A la sortie du premier album — éponyme — de ce combo français il y a trois ans, la presse hexagonale s’était enthousiasmée, les comparaisons avec Weezer et Pavement fusant de toutes parts. Les Inrocks y voyaient le come-back du rock slacker des 90’s prenant ses aises à Paris et le retour des chemises à carreaux. ‘Shapes’ est le second album du groupe. Le premier bénéficiait de la production clairvoyante de Kid Loco (fondateur il y a bien longtemps du célèbre label Bondage Records), celui-ci profite de son mixage avisé. Une dizaine de chansons où la voix doucement chavirée de Thomas Richet prédomine sans dominer, sans jamais vouloir s’imposer, où les guitares bataillent sans combattre. Des compositions à la fois alertes et fières d’exhiber leur nonchalance américaine. On pense à Grandaddy et à Weezer bien sûr mais avec cette indéniable french touch naïve en sus. (et)
Certains albums brillent par leur immédiateté, séduisant dans l’instant, dès le premier mouvement. D’autres nécessitent plus de temps pour s’installer et révéler leurs qualités. Ce n’est pas toujours une histoire de style, et d’ailleurs les compositions d’Old Mountain Station portent sur elles-mêmes toute la panoplie de la coolitude qui devrait emporter l’adhésion dès la première écoute. Et pourtant, malgré ce ton amical et ces sonorités avenantes pour qui aura connu les belles heures noisy-pop des années 90, il faut un certain temps pour vraiment apprécier Shapes comme il se doit.
Citant haut et fort les influences de Pavement, Grandaddy, Guided By Voices et Weezer à l’heure de leur premier album éponyme en 2013, les Français restent dans cette veine malgré le changement de la paire rythmique aux côtés de Thomas Richet (chant, guitare, clavier) et d’Alexandre Cassigneul (guitares et chœurs). D’ailleurs, Old Mountain Station a de nouveau fait appel à Kid Loco pour le mixage – lequel, cette fois-ci, s’est chargé lui-même de la production… et c’est peut-être là que le choix est le moins probant, car le parti pris de mettre la plupart des instruments sur un même plan nuit à la mise en relief du tout. C’est ce qui ne permet pas, de prime abord, d’identifier telle ou telle chanson comme un tube catchy alors que Hold On, par exemple, a tout d’une noisy-song bubblegum. Dès l’introductif morceau Shapes, les protégés de We Are Unique! Records ne cèdent pas à la facilité et il faut attendre plus de deux minutes avant que le chant n’entre en jeu – et le morceau s’achève avant d’exposer la conclusion. Plus loin, Come Back Again a s’inscrit dans la veine d’un vieux morceau de Pinback – mais sous anesthésie -, tandis que le céleste Circles rappelle les plus belles heures de Windmill (sans le chant de biquette, heureusement). On pense aussi de temps à autre à Tuung, en plus des vieilles gloires des 90’s précédemment évoquées. Après une bordée de tubes de poche mis en sourdine, le quatuor se montre plus mélancolique avec There Is No Such Thing A Forever transporté avec ferveur ou encore Wasted Hours qui colle un gros spleen batailleur avec un pont rythmique diabolique qui conduit à l’embrasement final.
Old Mountain Station, jusque dans cette coquetterie d’un autre temps qu’est le « ghost track » pour conclure un album qui se garde bien loin des tics et tocs du moment, poursuit son chemin avec la sincérité de ceux que seule la foi anime. Et aux cœurs purs, nous sommes prêts à accorder toute notre sympathie. Denis Frelat
Old Mountain Station connaît ses priorités. C’est d’être un groupe doux, et il changent en douceur, trois ans après un premier album réussi et remarqué. De subtiles touches électroniques émaillent la chanson-titre. Sa priorité, c’est aussi de faire de la pop, intense et bigarrée. Tout est lumineux, concis, arrêté sur quelques phrases. Hold On est un tout petit tube de deux minutes et demie, ce qui ne l’empêche pas d’avoir du caractère. C’est même le sujet de la chanson : faire du remue-ménage, attiser les polarités et les complémentarités entre les êtres, dans ce qui n’est pas réellement une chanson d’amour, moins que Crooked Miles, en tout cas.« There are so many ways to fuck up/si many ways to end up on your own ». L’amour : la lucidité et la lumière espiègle en plus.
Shapes plane au-dessus des gens, bienveillant, et jamais inutilement déterminé ; ses refrains indolents, hagards, peuvent pourtant bien nous servir de boussole. La voie ténue de Thomas Richet est faite pour l’exaltation intérieure. Il s’agit de graviter, de trouver l’équilibre, de sublimer l’élan vital, d’élargir les cercles autour de vies autrement trop circonscrites, ou si peu remarquables. Circles, c’est le non d’une chanson si caressante, si légère, comme une aile qui, en vous frôlant l’épaule, semble vous délester de vos soucis.
Si le mélomane amateur écoute Shapes d’une oreille distraite et peu intéressée, il a de fortes chances de passer à côté de quelque chose qui dégage à la fois une sensualité extrême et une nonchalance remarquable. Trois ans après un premier disque homonyme, Old Moutain Station revient avec une proposition pop-folk électrisante.
Ce deuxième opus est un album de mélodies et de beauté, touchant et enthousiaste. Tout pour lui faire l’amour. L’envoûtant Shapes ravi d’entrée avec ses envolées guitardesques. C’est tellement vertigineux que je suis obligé d’inventer des mots. Un titre beau, grand, puissant, chargé d’émotions. A des degrés moindre, c’est un peu le même ressenti qui domine sur l’ensemble des dix titres qui composent cet album. Envoûtant je l’ai déjà dit non ? J’insiste. Hold on le prouve aussi. Sur une mélodie parfaite, le chant s’envole et mon cœur s’emballe quand, une réalisation musicale pareille, dégage une rage de vivre contagieuse à contre-courant d’une rafale d’accords magnifiques. Old Mountain Station vouvoie dans cette chanson la grâce d’une pop dansante où les guitares électriques, tout autant que la batterie frétillante, ont la part belle. Le troisième titre synthétique High rises maintient l’auditeur en haleine quand Come back again et Middle eux, servent de pivot pour nous plonger dans une ambiance plus folk, vers des ballades aériennes et magnétiques pour nous montrer l’étendue musicale du groupe. La deuxième partie du disque présente une ritournelle de titres avec la même énergie, la même sincérité absorbée par une voix angélique, des guitares à faire vibrer les tripes de plaisir et une batterie un brin démente, bref une esthétique sonore délicieuse. Deux autres merveilles en guise de dessert intitulées There is no such thing as forever et Wasted hours ajoutent à l’album un final copieux. Alors même si les paroles en anglais sonnent chez moi comme une coquille d’huître vide que l’on secoue, la globalité musicale des titres donnent vraiment envie d’aimer ce groupe et de mettre le disque entier sur repeat.
Old Mountain Station sort un deuxième disque très intéressant, qui se montre toujours un peu plus addictif à chaque écoute. L’équilibre entre folk et pop se pose doucement sur les poils pour les faire hérisser, décollage assuré.
Porté par ses émotions instrumentales, Old Mountain Station façonne avec « Shapes », un second album sublimé par ses guitares aux chevauchées fantastiques et ses chœurs en douce perdition dirigés sensiblement par le chant de Thomas Richet. Comme si Jason Lytle rencontrait Garciaphone.
Habillé d’une mélancolie soyeuse, la musique composée et surtout choyée par le quatuor parisien émeut à travers son aura bienveillante et sa propension aux récits éclatants d’authenticité. Jamais loin de la confidence la plus claire, Old Mountain Station nous installe dans l’écoute confortable et confiante d’un disque en glissement constant sur une pente douce. Pente sur laquelle nous nous laisserons embarquer, comme une rivière dans son lit, porté par les courants chauds et sereins du chant de Thomas Richet (guitare, clavier) et les chœurs d’Alexandre Cassigneul (guitare) et de Damien Chicaud (basse) sans oublier les rythmiques pleines de mesure de Gabriel Vigne à la batterie.
Les quatre artisans façonnent à travers « Shapes », une œuvre forte de son unité. Émouvante comme l’est le fil tissé entre les partitions, vocales et instrumentales, d’un disque où l’émotion familière et intimiste des chants se lie et s’allie aux tendres mesures des guitares, qui insufflent à la pop son caractère rock et électrique. Sur « Shapes », l’énergie alternative et centrale de « Middle », l’entrain tumultueux de « Hold On », l’unisson dolant de « High Rises » et les songes étoilés de « Circles » ; ces morceaux aux virtuosités changeantes, posent finalement la question d’une tristesse nécessaire, d’une mélancolie subtile pour redonner tout son éclat, sa saveur et son authenticité à la pop.
La douceur particulière du chant de « There is no such thing as forever » vient exprimer les intentions touchantes et bienveillantes d’une œuvre délicate, dictée par ses sentiments les plus purs. Fresque indie pop fascinante de précaution, « Shapes » de Old Mountain Station est une halte nécessaire dans notre quotidien mené tambour battant au rythme de musiques toujours plus oppressantes. Un courant d’air rafraîchissant pour nous reconnecter avec l’essence même du pop-rock. Fred Lombard
ADDICT-CULTURE
Old Mountain Station reprend forme(s)
En plein débat sans fin sur les quotas de chansons francophones, j’ai juste eu l’envie de chercher un jeune groupe français qui chante en anglais, histoire de faire mon pénible.
S’il n’y avait que moi d’ailleurs, les seuls quotas que j’imposerais, ce serait celui des bonnes chansons, vu le vide intersidéral de la bande Fm. Ca tombe bien, des bonnes chansons, je viens d’en trouver 10 d’un coup et toutes réunies sur un même album, celui d’Old Mountain Station, le joliment troussé Shapes.
Le nom du groupe et les premières mesures de l’album pourraient nous induire en erreur, Old Mountain Station ne vient pas d’un coin perdu du Montana ou sur les hauteurs d’Hollywood. Non, nos quatre nouveaux amis (Thomas, Alex, Damien et Gabriel) nous viennent de Paris et signent là leur deuxième album, 3 ans après un premier disque éponyme et quelques changements de line-up.
Mixé par Kid Loco, Shapes est un joli mélange de rock indé, noisy pop et de folk très 90’s quelque part entre Grandaddy, Weezer et Pavement.
La comparaison avec Jason Lytle et son groupe est immédiate dès que Thomas commence à chanter de sa voix douce et triste mais au delà des prouesses vocales, on retrouve cette
Si nos programmateurs radios avaient en effet encore des oreilles, Shapes aurait toutes les chances de faire le bonheur de nos auto-radios, tant le disque regorge de mini-tubes aériens tels les très chouettes High Rises ou Cracked Smiles .
Quand Old Mountain Station ralentit le tempo, le résultat est tout aussi enthousiasmant tels les superbes Circles ou My Eyes Are Heavy, mais Shapes est d’abord un joli condensé de guitares fuzz, de ryhtmiques énergiques et d’ambiances douce-amères.
Le quatuor parisien nous offre là un bien joli album aux influences bien digérées, avec un savoir-faire mélodique évident. Beachboy
L’indé pop française dispose d’un fier représentant avec les parisiens d’Old Mountain Station. En confiant la production à Kid Loco dès le second album, le quatuor a décidé de soigner le son de sa pop lo-fi emprunt d’une certaine nonchalance folk. Les californiens Grandaddy pour la faire courte. Même si la section rythmique est entièrement remaniée pour le troisième opus, la recette reste la même, y compris côté production. A noter que les 2 titres sortis en 2014 ont été enregistrés pour l’album éponyme de 2013, mais non retenus pour conserver un album ramassé.
Linéaire sans être jamais lisse, apaisé sans jamais être plat, « Shapes » est sans doute l’album le moins surprenant de cette première moitié d’année, et pourtant, il est tellement bien fait, tellement authentique et tellement nature qu’il y a fort à parier que le public se l’appropriera sans même s’en rendre compte. Hervé Delallan
ls s’étaient fait remarquer avec leur premier album éponyme en 2013 et avaient été taxés à l’époque de feignasses tant leur musique semblait pleine de bonnes choses mais totalement dépourvue de réflexion et de préméditation, Old Mountain Station mettant un peu à la va comme j’te pousse tout ce qui lui passait pas l’esprit sans plus d’inspiration que celle de l’instant. Trois ans plus tard, revoilà Thomas Richet au chant et aux guitares et Alexandre Cassigneul aux guitares accompagnés de deux nouveaux complices, Damien Chicaud à la basse et Gabriel Vigne à la batterie, pour un nouvel effort qui reprend les choses exactement là où elles avaient été laissées en suspens la dernière fois. Du slacker rock comme disent les érudits, un mélange de pop, de folk et de rock sans véritable calcul préliminaire en fait, quand bien même les Français ont une fois encore confié la production de la rondelle à Kid Loco et qu’ils ont fait le nécessaire pour que leur spontanéité soit quand même un peu structurée, donnant ainsi naissance à une tartine déclinée en CD et en vinyle sur laquelle on se prend une succession d’accords mineurs et quelques belles pièces pleines de soleil et de saveur, des titres comme « Hold On », « Coma Back Again », « Circles » et autres « There Is No Such Thing As Forever » qui empruntent autant à l’héritage de Neil Young qu’à ceux de Pavement, Weezer ou encore Grandaddy. Linéaire sans être jamais lisse, apaisé sans jamais être plat, « Shapes » est sans doute l’album le moins surprenant de cette première moitié d’année, et pourtant, il est tellement bien fait, tellement authentique et tellement nature qu’il y a fort à parier que le public se l’appropriera sans même s’en rendre compte. Prêt à parier ? Fred Delforge
On sait enfin comment sont fabriquées les poupées en usine ! Il était inutile de guetter le prochain Zone Interdite puisque c’est Old Moutain Station qui s’offre l’exclusivité de nous en expliquer le processus.
Blague à part, le quatuor parisien nous dévoile le clip d’une chanson belle et bien écrite, à l’aube de la sortie de son second album. Shapes sortira en effet le 10 juin prochain sur le label We Are Unique ! Records.
La release party de l’album aura lieu le 7 juin à l’Espace B, à Paris même.
Ecoutez « High Rises » et à la fin de la chanson cliquez sur répéter. Car non on ne s’en lasse pas ! Si on avait laissé Travis et Dinosaur Jr. ensemble le fameux soir où Sam (celui qui ne boit pas) a paumé sa clé de voiture, le résultat aurait été sembable à celui-là. Loann Meignant
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