Si leur premier album éponyme sorti en Mai 2018 se concentrait sur le piano, la batterie et les guitares électriques noyées dans les réverbérations à ressort. Ce minimalisme pouvait rappeler Mazzy Star ou Margo Guryan. Fans éternels de Broadcast et Portishead, le groupe travaille sur les textures sonores autant que sur la qualité du songwriting.
Les mélodies de l’album WHATEVER TOGETHER sonnent plus étoffées, notamment parce que le groupe a invité des amis musiciens (Deschannel, Julien Bousquet) à l’arranger avec des claviers vintage.
Le mix et le mastering de WHATEVER TOGETHER ont été réalisés par le producteur de hip-hop The Architect (du collectif L’Entourloop), qui a resserré le son de LION IN BED et lui a fait gagner l’efficacité qu’ils recherchaient en faisant appel à lui. Il faut dire que le groupe avait gentiment accepté l’invitation du collectif à venir poser leur voix sur le titre Eternal Roses en compagnie de Ken Boothe.
L’album ne sortira qu’au format digital (retrouvez en bas de cet article un message du groupe qui explique sa décision), car le groupe n’achète plus de disques physiques et souhaitait ne pas se mettre de pression avec les responsabilités qu’engage les coûts des pressages de disques, surtout lorsque l’artiste, comme c’est leur cas désormais, ont décidé de ne plus se produire en concert. 3 singles digitaux ont été choisis pour faire découvrir l’album.
Tous les visuels ont été réalisé par l’ami de longue date (membre des Hiddentracks) Guillaume Long et chaque titre a été mis en image de façon très poétique via des lyrics-vidéos réalisés par Sylvain Rota.
SINGLES
La Maddalena, sorti le 24 février 2023
Dans la veine douce de l’album WHATEVER TOGETHER, La Maddalena est une chanson basée sur un clavier Rhodes, des maracas, une batterie qui cite au passage le gimmick de la magnifique chanson Porque te vas, et les deux voix mélangées de Schérazed et Mickaël Mottet. La mélodie a été écrite après la découverte de l’artiste Andrea Laszlo de Simone, un choc musical pour les compositeurs. Le texte porte sur les voyages de Schérazed et Mickaël, notamment en Sardaigne (La Maddalena étant un archipel sarde). Il explore le couple, évoquant délicatement, par touches impressionnistes, son intimité.
Power, sorti le 17 mars 2023
Power est la chanson préférée du boss de We Are Unique! Records (Gérald Guibaud) sur l’album WHATEVER TOGETHER. Il s’agit d’une relecture en groupe d’un morceau composé initialement par Schérazed en solo sous le nom Dotsy Dot. Le sample est tiré du titre Light your ass on fire par Busta Rhymes, produit par The Neptunes, dont Schérazed est une grande fan. Cette chanson au titre évocateur, délibérément minimaliste et sous l’influence de M.I.A., parle de fantasmes avec humour et féminisme.
We Care, sorti le 7 avril 2023
We Care est une chanson basée sur une descente mélodique de piano, un chœur ascendant évocateur de Broadcast ou Beth Gibbons, une batterie sixties et les voix entremêlées de Schérazed et Mickaël Mottet. Les arrangements subtils du musicien stéphanois Julien Bousquet (guitares, basse, claviers) montent progressivement tout au long du morceau, jusqu’au climax final.
Les paroles portent sur les réseaux sociaux, et l’impact que les biais cognitifs ont sur nos vies et nos relations amicales. Loin d’être un texte conservateur, We Care est plutôt un manifeste, qui exhorte à garder du recul et savoir respecter le silence, pour échapper au bruit instagrammable mais pas toujours authentique.
Message du groupe expliquant les raisons de son choix de ne pas sortir ce nouvel album au format physique.
Adele et Taylor Swift sont dans un bateau. Qui tombe à l’eau ? Tous les autres.
Notez que ça n’a rien de personnel ; les albums de ces deux artistes sont sûrement bourrés de qualités. Mais les faits sont là : le seul objet qui continue de se vendre étant le vinyle, leurs maisons de disques préemptent toutes les grosses usines de fabrication à travers le monde quand elles sont sur le point de sortir un nouveau LP. Résultat : les délais de production pour les petits labels deviennent ridicules. Neuf mois au bas mot. Pas le goût d’attendre.
On pourrait s’armer de patience ; après tout, la musique n’est pas notre métier, personne ne nous oblige à sortir nos nouvelles chansons peu de temps après leur composition. Mais nous sommes si contents de ces neuf nouveaux titres qu’il nous tarde de vous les faire entendre, et la dopamine de ce sentiment de fierté risque de s’estomper avec le temps.
Et puis, un objet disque, ça pollue. On connaît bien sûr l’argument de la pollution numérique, on n’est pas dupe : l’énergie dépensée à rafraîchir les serveurs des plateformes n’est guère plus exemplaire que le pétrole fondu sur lequel on grave la musique physique. Mais on ne parle pas que de cette pollution.
Ça pollue l’esprit, aussi. Il faut mobiliser les amis qui travaillent bénévolement sur les arrangements, le mix, la pochette, la production du disque, parfois même les relancer plusieurs fois, leur mettre la pression… Et on a de plus en plus de scrupules à le faire. De quel droit ? On sait qu’ils contribuent par amitié et par amour de l’art, mais bon, ça ne remplit pas le frigo.
Enfin, notre décision de sortir cet album en numérique est aussi une question de cohérence. Nous ne ferons plus de concerts. Nous sommes déterminés à nous concentrer sur ce qui nous plaît et nous motive réellement : composer, écrire, enregistrer des chansons. Il serait donc dérisoire de s’offrir le caprice d’un CD, d’un vinyle ou d’une cassette, alors même qu’on connaît le scénario habituel : quelques placements en magasins, une trentaine de vinyles vendus après les concerts, et le reste dans des cartons chez Gérald, à attendre la postérité.
Avec les coûts actuels de fabrication – encore merci Adele et Taylor – on devrait vendre le disque à un prix prohibitif. Quelques collectionneurs hardcore continuent de se plier à l’exercice (Flavien en fait partie), mais en râlant de plus en plus, et ils ont bien raison. Quant à nous (Schérazed et moi), on n’achète presque plus de disques, à part une pépite occasionnelle chez le disquaire du coin. Encore une fois, c’est une question de cohérence.
Cela dit, la sortie d’un disque est toujours plus belle symboliquement quand elle s’accompagne d’un objet palpable. C’est la raison pour laquelle nous sortons, en même temps que WHATEVER TOGETHER, cinquante jolis sweat shirts à l’effigie de la pochette, dessinée par Guillaume Long. Vous pouvez commander le vôtre dès maintenant sur notre page Bandcamp.