Lullabies from under the Lake
Lullabies from under the Lake

Par les méandres anciens des mythes et des musiques européennes, de la Hongrie dissonante au Yiddish oublié en passant par la froide Islande, Lullabies from under the Lake navigue sur un esquif prenant la forme de chant que chacun de temps immémorial a entonné : la berceuse.

Le projet est porté par Anton Serdeczny, historien et anthropologue, spécialiste du folklore européen et auteur-compositeur des berceuses, l’artiste britannique Michael Wookey, chanteur à la voix secrète, et Jean-Christophe Lacroix, musicien caméléon qui s’est fait père adoptif de tous les instruments nécessaires à cette traversée, de l’ocarina russe en terre cuite aux violons tziganes.

Loin de la musique ethnique, Lullabies from under the Lake ne cherche pas dans les traditions un modèle à transcrire, mais une argile à modeler. Appuyé sur l’anthropologie historique, ce premier album produit et édité de façon confidentielle en quelques exemplaires (150 livres-cd et vinyle) en 2017 (via un crowdfunding chez les amis de Microcultures) sonde la beauté des motifs oraux et mélodiques oubliés pour y puiser les images musicales et les notes de l’imaginaire résonnant avec nous, notre temps et nos questions. Pour apporter des réponses qui n’en sont pas : simplement des plongeons dans l’onirique.

Tout a commencé par des rencontres de personnes touchées par les mêmes beautés simples et mystérieuses comme celle de la chèvre qui hante les tableaux de Chagall, et qui visite presque toutes ces Berceuses de sous le Lac. La recherche d’une suite à donner à ces histoires, à la hauteur de ce qu’elles évoquent, a fait courir Serdeczny, Wookey et Lacroix par l’Europe : par des chapelles abandonnées, où le froid et l’acoustique rendirent vivants les êtres magiques de Pouchkine, depuis la lande islandaise, où Michael Wookey a enregistré la voix pour Àr og vötn, les bords des lacs helvétiques ayant accueilli parmi les plus anciennes populations celtes (die Nachtingal), jusqu’à la synagogue Tempel de Cracovie où fut joué le violon de la berceuse klezmer Vinter Viglid.